[17/05/2019]

Bonsoir bonsoir !

OH BORDEL LE HOPEMIN ME CHERCHE EN CE MOMENT OAIHRUQIHQYER

Sinon euh... j'avais des trucs à dire mais j'ai encore oublié. Quelle surprise n'est-ce pas...

Du coup... Ah oui, vous m'avez fait bien rire avec vos commentaires la semaine dernière. Est-ce que Léo a des hallucinations ? Est-ce qu'il y a vraiment quelqu'un qui l'a rejoint cette nuit-là ? Et si oui, qui est-ce ? Yoongi ? Ethan ? Taetae ? Moi ? Bwahaha.

Vous avez fait beaucoup de théories sur la dernière update. C'était intéressant 😌

L'épilogue ne tombera finalement pas pour l'anniversaire de Léo... quel dommage. Il tombera après les concerts vu mon planning de boulot pour les semaines restantes avant ça. Courage XD

Bon bah je ne vais pas m'attarder plus que ça ici du coup vu que je ne sais plus ce que j'avais à dire.

J'espère que cette dernière "deuxième partie" vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥

~~+~~

Émergeant doucement, je remarquai que j'étais seul. Pour changer. Je m'emparai de mon téléphone et vis que j'avais un message de l'un de mes collègues. Il voulait savoir ce que je prévoyais de faire de ma soirée. J'avais très bien compris que je ne le laissais pas indifférent malgré son apparence de mec bien rangé, mais quoi qu'il en soit, j'avais franchement la flemme. Je ne répondis pas et je me retournai pour essayer de me rendormir, étant donné qu'il me restait une petite heure avant de me lever. Mais l'absence de Yoongi se faisait trop sentir après cette nuit.

Je croisai mes bras sur ma poitrine, puis laissai ma main gauche glisser sur ma gorge. Il y a plusieurs mois, lorsque tout avait failli basculer et que j'avais eu la mauvaise idée de chercher à en savoir plus alors qu'enfin nous aurions pu passer le cap tous les deux, j'étais parti. Le lendemain matin, diverses ecchymoses décorant ma peau, j'avais rempli un sac avec quelques vêtements et je l'avais laissé là, recroquevillé sur le lit et murmurant inlassablement mon prénom et le fait que ce n'était pas ce que je croyais. Mais qu'est-ce que ça aurait pu être d'autre ?

Alors je m'étais enfui. J'avais déboulé chez Taehyung et sur l'instant, mon ami avait été ravi de me voir ici, mais en apercevant ensuite mon sac, il avait vite déchanté. Je ne lui avais pas tout raconté, je lui avais juste expliqué dans les grandes lignes que je ne pouvais plus continuer comme ça. J'étais resté là une semaine pour le plus grand plaisir de Sun Mi et au grand dam de Jungkook. Mais malgré tout, Yoongi me manquait. J'avais besoin de lui. Et je m'étais enfui pour me protéger sans vraiment lui laisser le temps et le droit de s'expliquer. Alors c'était avec cette excuse que j'étais rentré à l'appartement après une semaine. Le logement était vide quand j'avais poussé la porte, mais Perli était venue me souhaiter la bienvenue – ou plutôt me réclamer à manger. Je l'avais nourrie puis j'avais été attendre que Yoongi rentre. Mais il n'était pas rentré. Les heures étaient passées et j'avais fini par aller me coucher, malgré tout dans le lit, et j'avais continué d'attendre. Et enfin, il avait daigné rentrer. Je m'étais redressé et je l'avais appelé. Ses pas s'étaient alors accélérés sur le parquet et il avait déboulé dans la pièce. Mon cœur et ma respiration avaient tous deux doublé de vitesse et lorsqu'il s'était jeté sur moi, mes sentiments pour lui avaient repris le dessus. Je me foutais de Jimin, de ses marques, du reste, de tout, j'avais besoin de lui et c'était la seule vérité qui m'importait sur le moment. Je m'étais accroché à lui aussi fort que je le pouvais et lorsqu'il m'avait embrassé, je m'étais senti revivre.

Aucun de nous deux n'était naïf. Nous savions très bien que ça allait recommencer, nous avions compris que l'amour que l'on se portait l'un à l'autre était trop fort, et trop toxique parce que tous les deux nous étions incompatibles. Nous étions trop différents. Nous savions que ça n'allait pas marcher et que ça ne marcherait jamais. Et c'était pour ça qu'après une nouvelle semaine, il était parti à son tour. Ça m'avait fait mal mais ça ne m'avait pas surpris. Et il avait fini par revenir. Je portais toujours un affreux secret en moi, même s'il me pesait moins, et lui aussi en portait de lourds et depuis de nombreuses années. Nous savions que tant que nous ne nous en ferions pas part l'un à l'autre, que rien ne pourrait changer. Et malgré tout, nous restions muets à nous contenter de ces séparations répétées et de ces retrouvailles passionnées comme au début, lorsque tout était bien plus simple. C'était idiot. Mais c'était comme ça.

La nuit dernière, Yoongi était rentré après deux jours d'absence et il m'avait embrassé longuement, sa main gauche caressant ma peau sans se lasser, et il aurait pu y passer la nuit s'il n'avait pas dû se lever tôt pour son premier cours de la journée. Est-ce qu'il allait rentrer ce soir ? Je n'en savais rien. Probablement. Ou probablement pas. Je n'en savais vraiment rien. Ça faisait environ un mois qu'aucun de nous deux n'avait déserté l'appartement plus de trois jours de suite. Mais dans le fond, il avait juste passé la nuit avec moi, rien de plus. Est-ce que ça comptait ?

À bien y réfléchir, est-ce que nous étions encore vraiment ensemble ? C'est ce que tous nos amis pensaient. Seul Taehyung et Jungkook étaient plus ou moins au courant de notre situation puisque c'était chez eux que j'allais me réfugier quand je voulais fuir l'homme qui faisait battre mon cœur, même si ça faisait un moment que je préférais me payer un hôtel ou dormir chez un plan cul, autant pour ne plus devoir aborder ces sujets avec Taehyung, lui faire croire que tout allait bien, que pour ne plus m'imposer dans sa vie.

Je soupirai bruyamment et finis par me lever. Je n'avais plus sommeil. Je me préparai donc pour aller bosser et je quittai l'appartement. La journée passa longuement et une fois à l'appartement, je retrouvai le chat qui dormait sur le canapé, comme bien souvent. Je préparai à manger et je me plongeai dans un livre en attendant. Yoongi finit par rentrer sur le coup de dix heures et mon cœur se gonfla de soulagement lorsque j'entendis la porte se refermer derrière lui. Il avança dans l'appartement et lorsqu'il me vit, il me sourit doucement et s'approcha de moi. Il m'embrassa chastement, puis alla s'asseoir à la table du salon pour continuer de travailler tout en mangeant à moitié ce que j'avais préparé. Il arrivait en période d'examen alors il avait énormément de travail, et le peu de temps où je le voyais, soit nous ne nous parlions pas, comme si l'autre n'était pas là, soit nous étions serrés l'un contre l'autre, prêts à fusionner s'il était possible. Plus le temps passait, plus ça me faisait peur. Parce que les choses entre nous ne changeaient pas, que c'était de plus en plus dur, et que ça allait bientôt faire un an que nous nous étions remis ensemble.

Je soupirai bruyamment puis je me levai et m'approchai de lui. Je l'observai en silence quelques secondes, puis je me penchai sur lui et déposai un baiser sur sa tempe. Il ne réagit pas alors je restai près de lui, mon visage contre le sien. Il soupira à son tour et resserra ses doigts sur son crayon.

« Tu ne peux pas aller jouer ailleurs ?

– Je peux avoir un bisou ? Je vais me coucher. »

Il expira fortement par le nez avant de tourner la tête vers moi.

« Tu me désespères. »

Je souris devant son air amusé et je me penchai encore un peu pour m'emparer de ses lèvres, ma chaîne s'échappant de ma chemise avec son anneau doré. Je me relevai ensuite et je partis vers la salle de bain. J'avais besoin de ses bras. Est-ce qu'il allait venir se coucher contre moi et m'embrasser comme hier pendant des heures ? Ou est-ce qu'il allait continuer de travailler et s'endormir sur ses feuilles avant de partir au boulot sans un mot demain matin ? Ça m'épuisait. J'avais besoin de lui... Je me séchai rapidement en sortant de la douche et j'allai me recroqueviller dans mon lit. J'attendis qu'il me rejoigne, ses doigts alternant entre le bord de la table et son clavier d'ordinateur, ses soupirs coupant parfois le tic-tac énervant de la pendule du salon, mais il ne vint pas vers moi. Alors je fermai les yeux et tentai de m'endormir. Il fallait que je me repose.

[...]

Plusieurs jours étaient encore passés, et le peu de temps où j'avais pu voir Yoongi à l'appartement, nous ne nous étions pas parlé, pas regardés, pas touchés. Pourtant, lorsqu'il était rentré dans la salle de bain alors que je me lavais mardi soir, que son regard était passé une seconde sur mon corps à travers la vitre embuée, j'ai cru un instant qu'il allait se déshabiller et pousser le panneau transparent. J'ai cru qu'il allait s'approcher de moi, poser sa main sur ma taille et m'embrasser. J'ai cru que son corps allait venir se coller contre le mien, que ses doigts allaient s'enfoncer dans ma peau et que j'allais finir par le prendre dans mes bras en soupirant son nom avant qu'il ne commence à me faire perdre la tête, puis m'abandonne avant que les choses aillent trop loin. J'y avais cru. Mais il s'était simplement brossé les dents avant de repartir s'attabler devant son ordinateur dans la pénombre du salon, le chat ronronnant près de lui.

On était dans une nouvelle triste passe. Ça devait arriver, nous avions des hauts et des bas sans cesse, et après quelques jours de tendresse et de proximité, il était normal que le fossé se creuse encore. Je détestais ces moments-là, mais je ne pouvais rien y faire. Tout ce que je pouvais faire c'était de m'amuser et d'oublier que la moitié de mon cœur était en cendres car le feu s'était éteint. Alors j'envoyai un message à Alexis, puis à Morvan, Sarah et Benjamin pour leur proposer une soirée le samedi soir, mais tous déclinèrent. Alors, frustré, je proposai à l'un de mes collègues, celui qui m'envoyait bien trop souvent des messages pour être sans arrière-pensée. Ce n'était pas pour rien s'il voulait souvent savoir ce que je faisais de mes soirées. Alors après tout, pourquoi pas. Et c'est sans surprise qu'il me répondit dans les minutes suivantes qu'il était libre. C'était parfait.

La fin de semaine arriva rapidement et le samedi soir également. Yoongi n'avait rien dit lorsque je lui avais annoncé que je sortais et que j'allais rentrer très tard, voire pas du tout. Ça ne lui avait fait ni chaud ni froid, au contraire, il s'en était presque réjoui parce qu'il serait tranquille pour bosser. J'étais donc parti travailler et le soir j'avais quitté la bibliothèque avec mon collègue avant que nous échouions dans un bar que je connaissais bien.

Je voyais bien ses façons de me parler, de me regarder, de me sourire qui étaient encore plus différentes de celles sur notre lieu de travail. Il ne cachait plus du tout l'effet que je lui faisais et dans un sens, ça m'excitait encore plus. Les heures passèrent et bien vite nous ressentîmes le besoin de nous en aller. Pas besoin de lancer le dé ce soir, je savais avec qui j'allais partir, où nous allions passer du bon temps, et comment ça allait se dérouler. Nous finîmes donc par nous en aller, marchant l'un à côté de l'autre en discutant boulot. Et alors que nous allions bientôt atteindre le métro, une main se posa brutalement sur mon épaule et me tira en arrière sans ménagement. Je manquai de perdre l'équilibre, et lorsque mes yeux tombèrent sur Morvan, je me décomposai.

« Mor...

– Mec, tu fous quoi ? me demanda-t-il.

– Je... ça te regarde pas.

– Je te demande pardon ?

– Ça te regarde pas ! » répétai-je en le repoussant.

Putain, qu'est-ce qu'il foutait là ? Puis, apercevant quelqu'un dans son dos, je me penchai doucement et reconnus Alexis en arrière-plan qui nous observait, les bras croisés sur son torse. Qu'est-ce qu'ils faisaient là tous les deux ?

« Qu'est-ce que vous faîtes ici ?

– Et toi ? continua mon ami d'enfance.

– Ça ne te regarde pas je te dis.

– Dans ce cas, ce qu'on fait ici ne te regarde pas non plus, ça te va comme réponse ? »

Je le fusillai du regard, puis reposai mes yeux sur Alexis.

« C'est toi qui lui as dit ?

– Dit quoi ? demanda Morvan.

– Tu crois que j'ai que ça à faire ? répondit Alexis.

– Je me suis douté que tu faisais des conneries alors je lui ai demandé. Il n'a rien voulu me dire mais je voulais en avoir le cœur net, reprit le breton. Tu fous quoi ?

– J'ai pas de comptes à te rendre, tu me fais chier. Rentre chez toi, on se verra un autre jour.

– Y a un problème ? demanda alors mon collègue.

– Aucun.

– Oh si, un gros ! s'exclama Morvan. Viens avec moi.

– Fous-moi la paix ! m'écriai-je en le repoussant.

– Léo, arrête tes conneries tout de suite, je ne plaisante pas.

– Je veux baiser. Tu peux m'aider pour ça ? »

Il resta sans voix et je resserrai mes doigts sur le poignet de mon futur amant que je venais de saisir.

« C'est bien ce qu'il me semblait. Alors oublie ce que tu viens de voir et laisse-moi essayer de survivre comme je le peux. »

Mon regard croisa celui d'Alexis qui tourna rapidement la tête, aucune émotion ne passant sur son visage, et je les quittai enfin avec mon collègue tandis que le designer posa sa main sur le bras de Morvan, lui faisant ainsi comprendre que lui non plus n'avait pas réussi à me raisonner depuis le temps.

[...]

En arrivant chez moi sur le coup d'une heure du matin, Yoongi n'était étrangement pas là. Je me lavai, le bas du corps endolori et je me couchai. Contre toute attente, je m'étais encore fait baiser. Pourquoi est-ce que je n'arrivais plus à m'imposer bordel, j'en avais marre. Bon après, dire que je n'avais pas pris mon pied serait mentir. Mais au final, le plaisir repartait aussi vite qu'il était arrivé. Parce que malgré tout, qu'on soit toujours ensemble ou pas, il n'y avait qu'une seule personne à qui je voulais donner mon corps. Mais cette personne n'en voulait pas. Peut-être que j'aurais vraiment dû le quitter et tout tenter avec Ethan. Même s'il n'était pas prêt à se caser, ça aurait pu marcher avec un peu de temps, j'en étais convaincu. On était sur la même longueur d'onde tous les deux, tout était parfait quand nous étions ensemble. Mais mon cœur battait encore et toujours pour Yoongi et je savais qu'il m'aurait fallu des mois voire des années pour réussir à vraiment tirer un trait sur lui. Et malgré tout, je ne voulais pas de ce trait. Je m'étais rendu malheureux tout seul, j'en étais parfaitement conscient.

Je me redressai et saisis mon téléphone que je déverrouillai. Je cherchai Morvan dans mes contacts et je relus tous les messages que je lui avais envoyés depuis que j'étais sorti de chez mon collègue. Pour une fois que ce n'était pas un mec dont j'aurais oublié le prénom... Mais à bien y réfléchir, je ne savais pas trop si c'était une bonne chose. J'avais passé une bonne soirée mais je n'avais pas l'intention de remettre ça. J'aurais peut-être dû lui préciser avant... Bref. Je reposai mes yeux sur mon écran et repensai à l'altercation que j'avais eue avec mon ami d'enfance. Je n'avais pas le droit de lui parler comme je l'avais fait. Mais je l'avais vu me juger, et contrairement à Alexis, ça m'avait fait horriblement mal. Je m'étais défendu en attaquant, mais je ne l'aurais pas dû. Je l'avais blessé alors que tout ce qu'il avait fait, au fond, c'était de s'inquiéter pour moi. J'étais également persuadé qu'il devait s'en vouloir de ne pas avoir remarqué à quelle profondeur j'avais pu tomber depuis un moment maintenant. Mais tout ce que j'avais su faire, c'était de l'insulter et de lui envoyer de cruelles vérités en plein visage sans lui laisser le temps de se préparer. Je lui écrivis donc un énième message d'excuse qui s'ajouta aux autres dans notre conversation, puis je reposai mon téléphone sur ma table de nuit. Je ne méritais pas un ami comme lui. Des amis comme eux. Je repris mon téléphone et cherchai Alexis dans mes conversations pour également m'excuser auprès de lui. Sachant très bien ce qu'il s'était passé entre lui et Jungkook, j'étais un connard de faire ça sous ses yeux et de le rendre complice. Même si notre situation avec Yoongi était très floue, pour lui, c'était exactement la même chose.

J'attendis quelques minutes, mais aucun des deux ne me répondit. Je l'avais mérité. J'expirai profondément et reposai mon téléphone, puis je me retournai sur mon côté gauche et pris l'oreiller de Yoongi que je serrai contre moi. Vu l'heure, il n'allait sûrement pas rentrer cette nuit. Est-ce qu'il allait dormir chez sa collègue encore une fois ? Ou est-ce qu'il avait réussi à soudoyer le gardien de l'université pour qu'il le laisse rester dans les locaux cette nuit ? Je n'en avais aucune idée et je m'en fichais. Il n'était pas là, et c'était le seul fait qui m'importait. Je respirai son odeur à pleins poumons et je me détendis. Avec un peu de chance, il serait là demain et nous pourrions commencer à remonter la pente pour passer à nouveau quelques jours de bonheur ensemble.

[...]

Les agréables sensations d'une main passant dans mes cheveux et d'un baiser déposé sur ma joue me tirèrent de mon profond sommeil. J'entrouvris doucement les yeux, le manque de sommeil se faisant immédiatement ressentir, puis je me redressai, mais je vis que j'étais seul. Je fronçai les sourcils et pivotai pour me lever. J'avais rêvé ? J'attrapai une veste que j'enfilai mollement, encore un peu dans les vapes, et je sortis de la chambre. Mais j'étais bien seul. Yoongi n'était pas rentré ? Ma gorge se serra. Je ne savais pas s'il faisait ça pour se venger, pour ne pas penser à moi et à ce que je pouvais faire pendant ce temps-là, ou parce qu'il travaillait vraiment et qu'il avait vraiment besoin de calme et également de sa collègue. J'avais hâte que cette nouvelle mauvaise passe soit derrière nous. De plus, Namjoon et Erina nous avaient invités à venir chez eux cet été, bien évidemment en compagnie de Seokjin, de Taehyung et Jungkook, et d'Hoseok et Jimin. Malgré tout, j'avais quand même acheté mes billets d'avion parce que j'avais envie de les revoir, et surtout de revoir les deux sangsues Séoulites... Je savais parfaitement qu'ils étaient au courant de la situation par l'intermédiaire de Yoongi et ça me mettait mal à l'aise, d'autant plus que rien ne pouvait garantir que nous serions dans une bonne période, lui et moi. Jimin était persuadé que ça ne pourrait que nous rapprocher puisque nous serions tous deux loin de ce qui pourrait détourner notre attention, en plus d'être dans le pays où tout avait commencé, et que ça nous aiderait. Il ne me l'avait pas dit clairement, mais il suffisait de lire entre ses lignes pour le comprendre. Et pour ma part, je pensais qu'il était loin du compte. Ça n'allait pas aider, loin de là.

Je partis dans la cuisine et fis cuire du riz. Je n'avais pas le courage ni la patience de préparer autre chose. J'allai enfiler un jogging et me passer de l'eau sur le visage dans la salle de bain, puis repartis vers le cœur de l'appartement. Je grignotai, l'attention occupée par une vidéo YouTube, quand la porte d'entrée s'ouvrit. Je relevai la tête et découvris Yoongi qui revenait, visiblement habillé comme la veille. Il rentrait seulement maintenant ? Je jetai malgré moi un regard à la pendule pour voir qu'il était presque quatorze heures.

« Salut, lâchai-je en mettant ma vidéo en pause.

– Bonjour, me répondit-il. Ça a été, ta soirée ?

– Oui. Et toi ?

– Oui. J'ai quasiment terminé mes corrections.

– C'est bien. »

Il ne répondit pas et déposa ses affaires sur la table où j'avais une fois de plus laissé tomber ma veste et mes clés en rentrant. Mais il ne fit aucun commentaire.

« Tu veux sortir ? lui demandai-je alors.

– Sortir ? Où ça ?

– J'sais pas. Bubble tea ? Ça fait longtemps.

– Mmh...

– Tu veux qu'on fasse un musée ? Une expo ?

– Avec la chaleur qu'il fait, pas franchement.

– Justement, y a la clim.

– On va choper la crève. Et il y a sûrement un monde fou. Même pas sûr qu'on puisse rentrer.

– On peut aller se balader ?

– Où ça ?

– Notre-Dame ?

– T'as pas moins touristique ?

– Bah... »

Pourquoi il ne voulait pas voir de monde comme ça ?

« Tu veux qu'on aille dans un parc et qu'on se pose tranquillement ?

– Autant le faire ici, non ?

– On prendrait l'air...

– Je l'ai assez pris, et je pense que toi aussi, non ? »

Je serrai les dents.

« Un cinéma ?

– Y a quelque chose d'intéressant en ce moment ?

– Je sais pas... »

Je pris mon téléphone et cherchai rapidement quels films pouvaient être à l'affiche cette semaine. Mais il n'y avait rien de franchement emballant...

« T'es sûr qu'un bubble tea ça te dit pas ?

– Pas aujourd'hui. Mais vas-y, si toi tu en veux un.

– Si c'est pour que j'y aille seul, il n'y a aucun intérêt.

– Propose à Taehyung.

– C'est pas avec Taehyung que j'ai envie d'y aller », soufflai-je.

Je le vis se figer une seconde. Il m'avait entendu.

« Pour tout t'avouer, je suis fatigué. On a passé une partie de la nuit à travailler.

– Je vois. »

J'éteignis l'écran de mon téléphone, me relevai avec mon assiette et mes couverts, puis j'allai tout laver et ranger à la cuisine avant de m'enfermer à la salle de bain. Je me préparai rapidement et lorsque je revins dans le salon, il était une fois de plus assis à la table, ses lunettes sur le nez, le menton reposant sur son poing gauche, tandis que sa main droite, posée sur la souris, scrollait doucement je-ne-sais-quoi. Je m'approchai de lui, pris ma veste sans douceur sur la table et je commençai à vider mes poches. Il releva ses pupilles sur moi, me regarda de haut en bas avant de revenir à mon visage, et je ne le quittai pas des yeux lorsque je récupérai mon briquet et mes clés.

« M'attends pas pour manger ce soir. »

Il ne me répondit pas et je repoussai ma veste sur la table qui tapa contre le dos de l'écran de son ordinateur. Aucune réaction ne passant sur son visage, je marchai rapidement jusqu'à l'entrée de l'appartement, j'enfilai des chaussures et je m'en allai. Seul.