[17/03/2023]

Bonsoir bonsoir !

Ça fait environ cinq heures que je suis sur ma correction, mais impossible de me concentrer avec tout ce qui se passe autour de moi. J'ai cru que je n'allais jamais y arriver.

Alors, "Set Me Free Pt.2" ? Je pense que la plupart d'entre vous me connaît depuis le temps et sait ce que j'en ai pensé mdr

L'album d'All Time Low est sorti officiellement aujourd'hui, aussi. Moins convaincue par le quatrième titre qui a eu le droit à un MV, mais je suis certaine que le reste de l'album sera une tuerie. Le mien a été envoyé hier d'ailleurs, j'ai hâte de le recevoir x)

Bref, je vais arrêter de parler, cette journée a été lunaire et j'ai des tas de choses à faire.

J'espère que ce chapitre vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥

~~+~~

Nous étions le 12 août, et il ne me restait déjà plus que deux semaines.

Une semaine plus tôt, Steven était venu hurler dans mes notifications que Jimin avait de nouveaux tatouages sur les bras et j'avais dû faire le mec étonné. Je les avais déjà vus bien avant lui, et de bien plus près.

Sooyeon était rentrée en Corée et nous nous étions vus à deux reprises, mais elle continuait de me harceler de questions. Ally continuait de pleurer pour que je rentre (avec Jimin si possible) à la maison, et Steven continuait de me demander ce que je pouvais faire en Corée qui nécessite autant de temps. Seul Dean connaissait le pourquoi du comment, et me laissait tranquille dans mon coin.

Quant à Jimin, nous n'avions pas pu nous voir énormément ces derniers jours. Entre les enregistrements pour leur prochain album, les tournages pour leurs émissions ou des publicités ; il était toujours autant pris et j'étais fatigué pour lui. Je me demandais vraiment comment ils arrivaient à tenir ce rythme de dingue.

Et ce soir, j'allais pouvoir le revoir pour la première fois depuis trois jours. Ce soir, j'allais normalement rencontrer le reste du groupe. Je disais bien "normalement", parce que monsieur voulait absolument me faire faire le marché nocturne de Myeongdong. Je n'avais rien contre, mais comme c'était à côté de chez moi, je n'étais pas certain que nous finirions par rentrer chez lui. Et même si nous rentrions, je n'étais pas sûr que ses amis soient encore debout.

Je savais juste qu'il avait quitté le plateau avec le groupe il y avait trente minutes. Maintenant, je devais patienter. Vite. Fais vite, Jimin.

[...]

Lorsqu'il poussa la porte de leur logement, seule une faible lumière nous parvint depuis le vestibule. Nous retirâmes nos chaussures et nos vestes, puis nous longeâmes le petit couloir de l'entrée. Nous vîmes que la lumière provenait de l'une des chambres du fond, et de la cuisine.

« Viens. »

Je suivis Jimin sans discuter, et en arrivant près de la cuisine, nous nous aperçûmes que l'un des musiciens était là.

« Oh, hyung ! T'es encore debout ?

– Oui, il n'est pas si tard que ça. Oh, bonsoir, ajouta-t-il en me voyant.

– Bonsoir, le saluai-je en m'inclinant. Jung Hayden.

– Kim Namjoon, se présenta-t-il en s'inclinant également. Enchanté.

– De même ! »

Il me regarda de haut en bas, hésitant.

« Je ne veux pas dire de bêtises, mais c'est toi le youtubeur, non ?

– Euh, je suis youtubeur, en effet.

– Pardon, j'ai dit "le" parce qu'on taquine souvent Jimin à ton propos.

– Hyung, dit-il entre ses dents.

– Je me rappelle encore du jour où il est venu me voir pour me demander de lui traduire l'une de tes vidéos. Désolé pour tout ce bazar, d'ailleurs.

– C'est bon, c'est du passé. Et puis j'aurais aussi dû réfléchir à ma façon de présenter les choses, j'aurais dû me renseigner sur l'aspect hyper protecteur de votre fanbase, ricanai-je.

– Ah, ça... me répondit-il en grattant l'arrière de son crâne.

– Vous avez le même âge, au fait, intervint Jimin.

– Ah bon ? m'étonnai-je.

– Oui, il est de septembre.

– Oh, je vois. Je suis de février.

– Alors je peux t'appeler par ton prénom ? me questionna-t-il, des fossettes se creusant dans ses joues.

– Bien sûr !

– Tu peux m'appeler par mon prénom aussi.

– Ça marche. »

Nous nous sourîmes une seconde, et il reprit la parole.

« C'est donc toi qui nous accapares Jiminie lors de tous ses moments de off ?

– Hyung.

– Il semblerait, ris-je doucement. J'en suis désolé.

– Non, ne t'excuse pas. Je préfère qu'il s'amuse dehors avec toi plutôt qu'il reste avec nous à broyer du noir parce qu'il voudrait être ailleurs.

– Je ne savais pas que je te manquais tant que ça, dis-je à Jimin.

– Ce n'est pas que tu me manques, juste que je ne supporte plus leurs têtes à force de vivre avec.

– Ah ! Fais gaffe, toi, sinon je file tes lignes à Jin-hyung.

– T'as pas le droit ! s'écria Jimin.

– Si, il peut aussi faire le contre-chant.

– T'oserais pas, se renfrogna-t-il en croisant ses bras sur sa poitrine.

– Essaie, et tu verras. »

Jimin plissa ses yeux et l'homme en face de lui rit avant de reposer son regard sur moi.

« Tu restes dormir ici ?

– Je... Il me semble que Jimin refuse que je rentre chez moi, donc c'est possible ?

– Oui, tu restes, répondit-il.

– Je suis désolé de m'imposer, rajoutai-je avec un sourire gêné.

– Ça ne nous dérange pas, du moment que vous ne faites pas un bordel monstre dans la maison toute la nuit.

– Je ne me le permettrais pas, répondis-je en souriant.

– Alors c'est bon pour moi. Sur ce, je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir rester plus longtemps pour faire plus ample connaissance, mais je suis épuisé par cette journée.

– Il n'y a pas de mal. Nous parlerons plus tard, je ne pense pas que Jimin ait l'intention de beaucoup me laisser sortir d'ici durant les deux semaines qu'il me reste, ricanai-je.

– Oh, c'est vrai, tu repars déjà ?

– Déjà, oui et non ; j'arrive au bout de mes trois mois de séjour, et mon visa n'ira pas plus loin.

– Tu es déjà là depuis... »

Il s'interrompit, surpris, puis tourna les yeux sur Jimin une seconde qui détourna le regard. Il avait compris.

« Oui, on a eu quelques accrochages, dis-je avec un léger sourire. Faut dire qu'il a un caractère de merde aussi.

– Tu t'es regardé !? s'exclama Jimin.

– Oui, et c'est bien pour ça qu'on a mis du temps avant de se réconcilier.

– Je vois, répondit Namjoon avec un léger sourire. Dans tous les cas, tu es le bienvenu ici. Tant que vous ne nous empêchez pas de nous reposer, il n'y a aucun problème. Enfin pour moi en tout cas, je ne sais pas si Rahyeon sera du même avis. Tu lui en as parlé ?

– Oui, il est ok.

– Alors c'est nickel. Bon, soupira-t-il. Je suis vraiment désolé mais je vais me coucher. Passez une bonne soirée !

– Toi aussi, à demain, répondit Jimin avec un sourire.

– Merci, bonne nuit !

– Merci. »

Il quitta la cuisine en nous laissant là, et lorsqu'il eut disparu de notre champ de vision, Jimin fit le tour de la cuisine des yeux.

« Bon, on n'a rien à faire ici alors allons-y.

– Je te suis. »

Il éteignit la lumière de la cuisine et tourna sur la droite pour entrer dans sa chambre. La pièce était plongée dans le noir alors il se figea.

« Saja ? »

En n'obtenant aucune réponse, il alluma le plafonnier et nous vîmes que la pièce était vide.

« Tiens... »

Il avança, jeta un coup d'œil dans la salle de bain, puis revint dans la chambre tandis que je refermai la porte dans mon dos. Il sortit son téléphone de sa poche et commença à pianoter dessus. Il traversa ensuite la pièce et se jeta sur son lit en gémissant.

« Bordel, je suis mort ! couina-t-il contre la couette.

– Ça tombe bien, on est là pour dormir.

– Tu veux vraiment dormir tout de suite ? Il est encore tôt !

– Il est onze heures, Jimin. Tu pars à quelle heure demain ?

– Huit heures...

– Alors on va dormir.

– Mais six heures de sommeil ça me suffit !

– Donc ça nous laisse quoi, une heure ? Pour faire quoi ?

– Un film ça passe en une heure ! Ou sinon on peut juste se câliner et s'embrasser... »

Il pivota sur le côté et plongea ses yeux dans les miens.

« Ça serait sympa... non ? »

J'avalai ma salive, puis avançai vers lui.

« Oui, très sympa. Si tant est que ton coloc' ne débarque pas. »

Il remonta son téléphone à son visage et appuya sur l'écran.

« Il est sur Hongdae avec Jungkook. Ils ne vont probablement pas rentrer avant un moment. Si jamais ils rentrent.

– Ok. Je peux aller me doucher par contre ?

– Mmh, bien sûr. Je vais te trouver des vêtements, me dit-il en se redressant.

– C'est bon, t'en fais pas.

– Tu refuses que moi j'entre dans ton lit avec des vêtements qui ont été à l'extérieur, mais tu veux entrer dans le mien tout habillé ? remarqua-t-il en plissant les yeux.

– Tes draps ne seront-ils pas changés demain matin ?

– Ce n'est pas une excuse !

– Je rigole. Je ne comptais pas dormir habillé, de toute manière.

– Je te demande pardon !?

– Je n'allais pas garder mon pantalon, c'était certain. Le t-shirt... Bon, vu qu'il y a ton coloc' à côté, peut-être que si.

– Dommage, je pensais que tu voulais dormir tout nu. »

Il pinça ses lèvres sans me quitter des yeux, et je lâchai un léger rire.

« Je préfère pas, et dans tous les cas, sûrement pas ici.

– Très bien, très bien. Je ne te propose pas de sous-vêtement ?

– Si c'est un string, sans façon.

– J'ai des boxers, tu sais.

– Comme tu veux, sinon je peux remettre le mien, même si ça m'irrite.

– Je te prépare ça, je te les poserai sur le bord du lavabo. Tu as des serviettes propres sur les étagères.

– Merci. »

Je pivotai sur la gauche et refermai la porte de la salle de bain derrière-moi, tandis qu'il se dirigea vers leur dressing géant. Je commençai par pisser un coup, puis me déshabillai avant d'entrer sous la douche.

Peu de temps après, Jimin frappa à la porte. Je l'invitai à entrer et il déposa les vêtements où il l'avait dit. Je ne traînai pas sous l'eau et sortis, me séchai, revêtis les pièces qu'il m'avait apportées, puis je ramassai mes vêtements et quittai la salle de bain.

« Déjà fini ? s'exclama-t-il en me voyant revenir.

– Oui. T'as pas une brosse à dents en trop par contre ? J'en ai pas pris aujourd'hui.

– Je peux te prêter une tête. Enfin, te donner pour le coup.

– Parfait. »

Il quitta son lit et je posai mes vêtements sur son bureau avant de le rejoindre dans la salle d'eau. Il farfouilla dans les immenses tiroirs placés sous les deux lavabos et saisit un emballage neuf contenant deux têtes qu'il me tendit.

« Tiens, sers-toi. Ma brosse, c'est celle à gauche.

– Super, merci. »

J'ouvris le plastique, récupérai l'une des brossettes, puis je rangeai l'autre où il l'avait prise. Je m'emparai ensuite de son appareil, retirai la tête, fixai la nouvelle dessus, puis j'appuyai sur le bouton. Je n'avais pas l'habitude des brosses à dents électriques, mais j'allais faire avec.

En apercevant du mouvement dans mon dos grâce au miroir, je relevai les yeux et vis qu'il s'agissait de Jimin. Mes yeux s'agrandirent alors et je me retournai.

« Tu fais quoi ? m'écriai-je, la bouche pleine de dentifrice.

– Je me déshabille ?

– C'est ce que je vois, oui ! »

Il se retourna vers moi en faisant lentement descendre sa braguette.

« Et ça ne te plaît pas ?

– C'est pas la question ! m'exclamai-je en remontant mes yeux sur son visage. Tu peux pas attendre que j'aie terminé ?

– Ça ne me dérange pas que tu me voies nu. Et puis comme ça on gagne du temps. »

Je roulai des yeux.

« Bien sûr.

– Oui. Et te voir avec du blanc plein les lèvres, c'est assez excitant, soit dit en passant. »

Je me retournai immédiatement vers les lavabos alors qu'il commença à rire, et quelques secondes plus tard, je l'entendis entrer dans la cabine de douche.

C'était de pire en pire. Depuis l'autre soir, dans ma chambre partagée, où nos baisers s'étaient un peu trop enflammés et que je l'avais renversé avant d'agripper sa peau à travers ses vêtements sans m'en rendre compte, il ne perdait pas une occasion de me provoquer. Sans doute espérait-il que la situation se reproduise. Moi, je priais pour le contraire. C'était pour ça que me retrouver chez lui pour passer la nuit, ça me stressait horriblement.

Je rinçai ma bouche et retirai la brossette de l'appareil pour remettre la sienne en place.

« Je la mets où ? demandai-je en me retournant vers la cage de verre.

– De quoi ? Oh, euh... Laisse-la à côté, on la jettera demain.

– Ça marche. »

Je posai donc l'embout près du socle, vérifiai que ma bouche était propre, puis je quittai la pièce.

Je fonçai directement vers son lit et je me laissai tomber dessus en grognant. Je n'avais quasiment rien fait de ma journée, mais j'étais claqué.

Après plusieurs minutes, je me redressai et remontai vers la tête de lit. Puis, réalisant que mon téléphone était toujours dans mon pantalon, je me relevai en jurant pour aller le chercher. Je le sortis de ma poche et checkai rapidement mes notifications, et en relevant la tête, je tombais sur l'écran plat géant qui ornait le mur. Je m'emparai alors de la télécommande et retournai sur le lit. J'étais curieux de voir ce qu'ils diffusaient, ici.

[...]

J'étais assis sur son lit, le dos posé contre le dossier, et je zappais nonchalamment dans l'espoir de trouver quelque chose d'intéressant à la télé depuis un bon quart d'heure déjà. Je me demandais ce que Jimin pouvait foutre dans la salle de bain. Lui qui était entré dans la douche alors que j'étais encore là histoire de gagner du temps, c'était raté.

Après une dizaine de minutes, j'entendis enfin la porte de la salle d'eau s'ouvrir et Jimin revint dans la pièce. Je lui jetai un bref regard avant de lui sourire, puis reposai mes pupilles sur l'écran. Je ne regardais jamais la télé quand j'étais dans ma famille ici, en dehors des journaux télévisés avec mes grands-parents, oncles et tantes après le repas du soir, alors le choc des cultures était assez surprenant.

« Tu fais quoi ?

– Je cherchais s'il y avait un truc potable à regarder.

– Potable ?

– Oui. Genre ni un drama bien gnangnan, ni une émission de télé-réalité.

– À l'heure qu'il est, je ne sais pas... avoua-t-il. Peut-être du porno ?

– Tu rigoles ?

– Oui. »

Je pouffai, puis zappai encore une fois.

« Ouais, c'est vraiment pas terrible vos programmes... Vous avez Netflix ?

– Oui, mais tu as mieux à regarder que la télé, de toute manière.

– Ah oui ? Quoi donc ?

– Moi ? »

Mon doigt se figea sur la télécommande et je tournai la tête vers lui. Je ne pus m'empêcher de sourire en voyant son visage, et après quelques secondes, il se rapprocha de moi, puis m'enjamba avant de s'asseoir sur mes cuisses.

« Jimin... soufflai-je en reculant mon buste.

– Oui ? »

Il glissa ses mains sur ma gorge et rapprocha son visage du mien. Ma main tenant la télécommande retomba doucement sur le matelas et je fermai les yeux lorsqu'il m'embrassa. Mon ventre se réchauffa de plus en plus et je finis par lâcher l'objet à touches pour poser mes mains sur ses cuisses. Sa peau était fraîche et effroyablement lisse.

« Pourquoi t'as mis autant de temps dans la salle de bain ? Je croyais que tu voulais faire vite.

– Tu veux vraiment le savoir ? murmura-t-il en mordant sa lèvre.

– Non, ça ira après réflexion. »

Il rit, puis passa ses bras autour de ma nuque et m'embrassa de nouveau. Je lui répondis, et petit à petit, mes mains longèrent ses cuisses pour effleurer ses fesses, puis ses flancs. Elles repartirent en sens inverse, accrochant un peu plus le tissu au fur et à mesure que la température montait.

Après quelques baisers brûlants, je sentis soudain son bassin bouger contre moi et je sursautai et éloignant ma bouche de la sienne.

« Jimin... » murmurai-je.

Il desserra sa prise autour de ma nuque et se redressa légèrement, puis il vint saisir son t-shirt et le fit passer au-dessus de sa tête. Je déglutis difficilement et descendis malgré moi mes yeux le long de son torse. Il avait l'air différent, ce soir. Mais il ne me laissa pas réfléchir plus longtemps et revint m'embrasser, ses bras enserrant ma gorge.

Je lui répondis une fois de plus, et mes mains reprirent leur voyage, mais cette fois, c'est la peau nue de son dos qu'elles rencontrèrent.

J'avais chaud.

Il me serrait de plus en plus contre lui, et j'avais envie d'enfoncer mes doigts dans son épiderme brûlant. Je mis fin au baiser, et il vint immédiatement glisser ses lèvres sur mon cou.

« Jimin... Arrête ça...

– Pourquoi ? souffla-t-il.

– Tu sais pourquoi...

– Non, je ne sais pas... dit-il en remontant à ma bouche. L'autre soir... »

Il s'empara de ma lèvre inférieure et tira dessus quelques secondes.

« L'autre soir, tu me touchais à m'en faire perdre la tête après que tu m'aies fait rouler sous toi, murmura-t-il avant de me voler un nouveau baiser. En quoi ce soir, ça serait différent ?

– Ce n'est pas différent, justement. Je... »

Nous entendîmes soudain quelque chose taper contre la porte, puis la poignée s'abaisser, alors Jimin bondit hors du lit et se cacha. Je me retrouvai idiot, assis sur son lit, le visage probablement rouge et une bosse dans mon caleçon, alors que quelqu'un entrait dans la pièce. En voyant le t-shirt de Jimin près de ma cuisse, je l'attrapai et le jetai sur lui rapidement avant de prendre un air neutre lorsque son colocataire entra dans la chambre.

« Oh, bonsoir Hayden. Je ne savais pas que tu étais là.

– J'ai failli ne pas être là, mais Jimin m'a encore amené de force, souris-je en essayant d'avoir l'air naturel.

– Et tu n'as pas pu refuser, je comprends bien. »

Je serrai les dents sous son petit sourire et son sous-entendu.

« Il m'aurait fait une scène si je l'avais laissé rentrer seul.

– Je compatis. Quand il boude, c'est pas drôle, rit-il. D'ailleurs, il est où ? Dans la salle de bain ?

– Ah, euh... non, il est... Je crois qu'il est allé dans la cuisine. Il avait soif.

– Ah ? Je ne l'ai pas vu.

– Je ne sais pas alors. Peut-être qu'il est allé voir un de vos colocs. Tu veux lui dire quelque chose ?

– Non, c'était juste pour savoir. Vous n'avez plus besoin de la salle de bain ?

– Non, tu peux y aller, souris-je.

– Super. Bonne nuit, si jamais !

– Merci, bonne douche à toi !

– Merci ! »

Il posa son sac sur son bureau et tourna tout de suite sur la gauche pour prendre la direction des dressings et de la salle de bain.

« C'est bon ? chuchota Jimin.

– Oui, c'est bon. »

Il se redressa légèrement, enfila son t-shirt, puis rampa jusqu'à la porte d'entrée en surveillant son colocataire. Il se releva ensuite, ouvrit la porte et la referma bruyamment.

« Allez, dodo ! »

Je pouffai et tentai de rester silencieux. Il éteignit le lustre et vint me rejoindre sur son lit.

« Tu es mauvais acteur, en fait.

– Ta gueule, grogna-t-il en se cachant sous la couette après avoir posé la télécommande sur sa table de nuit.

– Mais t'es mignon quand même, t'en fais pas. »

Il roula sur son côté droit pour se retrouver face à moi, saisit la couette, et tira dessus pour me faire comprendre que je devais me mettre en dessous.

« Ne me dis pas que tu te vexes pour si peu, souris-je en m'exécutant.

– Non. Du tout. »

Je m'allongeai face à lui et m'apprêtais à lui répondre quand il me fit basculer sur le dos et m'enjamba de nouveau.

« Jimin... »

Il m'embrassa, et je sentis son bassin descendre petit à petit sur le mien. Je posai donc mes mains sur sa taille et tentai de le repousser.

« Jimin...

– Si tu crois que le fait qu'il soit dans la pièce à côté va m'empêcher de te manger tout cru, tu te trompes.

– Non, c'est pas ça... »

Une bouffée de chaleur remonta dans mon abdomen et je pinçai mes lèvres fortement.

« Touche-moi... murmura-t-il.

– Jimin... soufflai-je contre ses lèvres.

– Je sais que tu en as envie... »

Il revint m'embrasser et mon corps s'enflamma de nouveau. Je glissai ma main droite à l'arrière de son crâne tandis que la gauche remonta la peau de sa cuisse, glissa sur le tissu de son boxer et malaxa doucement à deux reprises sa fesse avant de remonter dans ses reins. J'en avais envie, oui. Mais je me l'interdisais.

Je glissai alors doucement mes mains au-dessus de sa taille et le repoussai en mettant fin au baiser.

« On peut pas... murmurai-je.

– Mais si !

– Non, Jimin...

– Pourquoi ?

– Tu sais pourquoi...

– Non, je ne sais pas. Il y a plein de raisons. Parce que tu ne veux pas ? Tu n'en as pas envie ? Ou à cause des mecs ? Ou de l'avis des gens ?

– Je me fiche de ce que le monde pense de moi.

– Alors pourquoi ?

– C'est encore... trop bizarre pour moi...

– Bizarre ?

– J'ai jamais fait ça. Et...

– Mais tu m'avais dit que si...

– Avec un mec. J'ai peur de mal faire les choses, et tu es trop précieux pour moi. »

Il se coucha en douceur sur mon corps et vint me voler un baiser. Je tentai d'ignorer mon entrejambe et le sien qui carburaient, désormais l'un contre l'autre.

« Tu es... trop mignon, souffla-t-il en souriant.

– Mignon ? l'interrogeai-je en fronçant les sourcils.

– Oui. Mais si ce n'est qu'une question de technique, je peux te guider. Il n'y a aucune raison pour que les choses se passent mal.

– Je sais bien, mais ce n'est pas que physique. C'est surtout psychologique. Je... Je ne suis pas prêt. Il m'a déjà fallu des mois pour comprendre et assumer ce que je... ressentais pour toi, mais ça...

– Je comprends. Merci.

– Merci ? De quoi donc ?

– D'avoir été franc avec moi.

– Je t'en prie, c'est normal. Et... je suis désolé, Jimin. Vraiment. J'aimerais, mais...

– Ne t'excuse pas. C'est moi qui suis désolé de vouloir te forcer la main.

– Je comprends pourquoi tu le fais. Je suis canon. »

Il lâcha un rire, puis releva la tête.

« Je peux te poser une question ? »

J'arquai un sourcil. Pourquoi me demander une autorisation ? Je portai ma main droite à son visage.

« Bien sûr. Tout ce que tu veux.

– Eh bien... Si toi tu ne veux pas me toucher, c'est ok. Mais moi ? Je peux te toucher ?

– Je...

– Je peux te faire du bien. Tu sais, une main est une main. Une bouche est une bouche. »

Je tiquai.

« Non. Sûrement pas.

– Quoi !? Mais...

– T'imaginer faire ça me met encore plus mal à l'aise.

– Et pourtant, tu bandes...

– Parce que je suis excité.

– Je t'excite ?

– Qui d'autre ? souris-je.

– Donc c'est vraiment juste ta tête, le problème ?

– Oui. Mais si ça peut te rassurer, peu de personnes pourraient rester de marbre face à tes baisers et à tes caresses.

– Je suis censé le prendre comment ? rit-il. Je t'excite comme le ferait n'importe quelle danseuse dans un cabaret ?

– C'est ça, souris-je avant de poser mes mains sur ses hanches et d'enfoncer doucement mes doigts dedans. Sauf que tu es ma danseuse.

– Ça me va », rit-il encore en venant me voler un nouveau baiser.

Ignorer notre excitation était difficile, et je m'en voulais de ne pas l'avoir repoussé plus tôt. S'endormir allait être une torture si nous ne pouvions pas nous soulager.

« J'espère que tu ne me feras pas attendre trop longtemps, murmura-t-il contre mon oreille.

– Je ne sais pas comment influencer ça. Mais je vais quand même avoir besoin de temps pour passer ce cap. C'est nouveau pour moi. Et puis surtout... je vais avoir besoin de temps pour t'imaginer dans... ce genre de positions. Et avec moi.

– Oh... Je vois, sourit-il avant de venir me voler un nouveau baiser. Je te laisse à ton imagination dans ce cas. »

Il se redressa pour descendre de mon corps et se coucha à côté de moi. Il revint glisser ses lèvres contre mon oreille et murmura tout contre.

« J'espère que ça sera sale. »

Mon cœur loupa un battement. Sa bouche se posa ensuite contre ma joue et il m'y déposa un baiser claquant.

« Bonne nuit, Hayden. »

Il se retourna, me présentant son dos, puis plus rien.

Je restai à le regarder pendant un long moment, jusqu'à ce que son colocataire ne revienne dans la chambre en silence pour ne pas nous réveiller. Je fis semblant de dormir et je ne savais pas ce qu'il en était de Jimin, mais une chose était sûre : j'allais mettre des heures avant de m'endormir étant donné la température de mon corps, et tout ce qui passait désormais dans ma tête sans que je ne demande quoi que ce soit.

Saloperie.