Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire !
– Déjà réveillée mon amour ?
– Quelle heure est-il Nick ?
– Sept heures ma Jenny chérie. Dis-moi, qu'est-ce que tu comptes dire à ton père pour les bébés ?
Je me redressai subitement du lit.
– Rien Nick, il me tuerait ! Pourquoi tu me demandes ça ?
– Je ne voudrais pas t'angoisser trésor mais il est dans la cuisine avec Benji.
J'avalai ma salive de travers.
– Quoi ? Mais qu'est-ce que je vais faire ? J'ai le ventre d'une femme enceinte de quatre mois Nick !
Il m'embrassa pour me détendre et je me laissai aller contre son torse musclé.
– Hum, je dois avouer que tu sais comment me détendre Nick.
– Jenny chérie, si tu ne veux pas le voir, on trouvera une excuse ne t'en fais pas, mais j'en ai discuté avec mes frères. Ils pensent que tu devrais tout lui dire, il sait ce que je suis et c'est ton père !
– Nick, tu as bien vu comment il a réagi à l'annonce de notre mariage ? Je ne veux pas qu'il coupe les ponts avec moi, je ne m'en remettrai pas je pense. Comment va-t-on lui expliquer que je suis actuellement à deux semaines de grossesse humaine alors qu'en fait je suis à quatre mois et demi de grossesse accélérée. Il m'a vue pour le mariage il y a deux semaines, il ne comprendra pas.
– Jenny, il est sorti avec ma mère, une sorcière, et il sait que suis un vampire. Il doit bien se douter qu'une grossesse ne se passe pas normalement ? Il a une grande ouverture d'esprit.
J'avais l'estomac retourné, une grosse boule nouée à la gorge. Que fallait-il faire ? Mon cœur tambourinait violemment contre ma poitrine.
– Jenny chérie détends-toi, le stress n'est pas bon pour les bébés. Je n'ai pas envie d'une nouvelle crise de douleur.
– Nick, je ne sais pas quoi faire ! T'es mon mari alors je te laisse décider, comme ça je pourrai mettre toute la responsabilité sur tes épaules ! plaisantai-je avec un sourire crispé.
Il pouffa en levant les yeux au ciel.
– Habille toi mon cœur, on va aller faire frôler la crise cardiaque à beau papa !
– Nick, ne dis pas ça, tu vas me stresser davantage.
Il se leva du lit et sortit de l'armoire mon legging blanc et un haut moulant rouge à longues manches.
– Chéri, tu ne crois pas, qu'on devrait essayer de camoufler mon ventre un peu ?
– Non, Jenny, il faut qu'il constate l'ampleur de la situation.
Il m'aida à me lever du lit, non pas que je fusse devenue invalide, mais Nick, prenait de plus en plus à cœur mon accompagnement dans la grossesse, ce dont je ne me plaignais absolument pas. Nick m'aida à m'habiller et me serra subitement et fortement contre lui.
– Courage mon amour, je t'aime, me souffla-t-il à l'oreille.
J'inspirai et expirai à de nombreuses reprises avant de saisir la main que Nick me tendait pour rejoindre mon père à la cuisine. J'avais l'impression d'être dans le couloir de la mort, plus on approchait et plus mes pieds refusaient d'avancer.
– Tu veux que je te porte ? me proposa Nick.
– Non, tu risques de le faire flipper encore plus.
Alors, je pris mon courage à deux mains et je franchis le seuil de la cuisine. Mon père était installé à table avec Benji et Rébecca, mais il me tournait le dos et il ne me vit pas entrer. Rébecca et Benji me lancèrent un petit sourire encourageant et mon père se retourna pour voir à qui ils souriaient. Son visage s'illumina en me voyant, il se leva pour me prendre dans ses bras et il marqua un temps d'arrêt. Son visage se décomposa à la seconde où son regard se posa sur mon ventre arrondi. Il écarquilla les yeux et j'entendis sa respiration devenir saccadée. Il reprit contenance et se précipita sur Nick le poing levé, il lui flanqua un coup dans la mâchoire, et un second simultanément dans les côtes. J'hurlai, papa avait propulsé Nick au sol et le saisit au cou. Celui-ci ne se défendait pas, ne cherchant même pas à le repousser.
– Papa je t'en supplie arrête !
Je me précipitai vers eux, en tentant de les séparer. Mon père furieux contre Nick, lançait des coups de pieds et de poing à la chaîne et en essayant de les séparer, je reçus un coup de pied de mon père dans les chevilles. Je basculai sur le sol avec un hoquet de surprise. Nick réagit enfin et propulsa mon père sous la table de la cuisine d'un seul coup de poing. Mon père se fracassa contre la table dans un bruit sourd. Nick se précipita vers moi tandis que Benji aidait mon père, qui est également le sien à se relever.
– Jenny chérie, tu n'as rien ? me demanda Nick aussitôt.
– Tu saignes Nick ! Papa mais qu'est ce qui t'a pris de frapper mon mari ? grondai-je tandis que Nick me redressait sur mes pieds.
– Si elle a une nouvelle crise de douleur à cause de vous, je vous tue, gronda Nick en fusillant mon père du regard.
– Bon, vous allez vous calmer tous les deux. Nick je vais bien alors calme toi. Papa, je t'interdis de lever la main sur mon mari.
Mon père s'avança vers moi et Nick feula, un feulement très animal.
– Nick ça suffit ! ordonnai-je.
– Jenny, je t'ai fait mal ? me demanda mon père sans quitter Nick des yeux.
– Non, je vais bien. Vous vous êtes bien défoulés ? Alors maintenant on va tous se comporter en adultes et on va s'asseoir pour discuter, j'ai mal aux pieds !
À ces paroles Nick me souleva aussitôt du sol, pour m'installer à table. Rébecca s'éclipsa pour nous laisser de la place. Me voilà dans une pièce avec un gros concentré de testostérone ! Benji se tenait prêt à intervenir à tout moment.
– Comment vous avez pu lui faire ça en sachant ce qui est arrivé à Naima ? gronda mon père, toujours pas calmé. Je pensais que vous l'aimiez, que vous feriez tous pour la protéger et au lieu de ça, vous voulez écourter sa vie ! reprit mon père, fou de rage.
– Papa, m'exclamai-je en lui prenant la main. C'est mon choix, Nick ne m'a jamais forcée à quoi que ce soit. Alors s'il y a quelqu'un à blâmer ici c'est moi. Arrête de t'en prendre à mon mari ou tu devras quitter cette maison immédiatement.
Il tressaillit.
– Jenny !
Je voyais qu'il essayait de contrôler sa voix, mais ce n'était toujours pas ça.
– Je ne veux pas te perdre, tu es ma fille et je tiens à TOI, articula-t-il en toisant Nick furieusement.
– Je m'en sortirai papa, j'en suis certaine. Alors calme-toi !
– Me calmer ? La fureur avait repris le dessus. Qu'est-ce que tu en sais si tu vas survivre ou pas ?
J'inspirai bruyamment, car toute cette conversation, commençait à m'énerver.
– Murielle a porté et accouché d'un vampire et elle est toujours vivante !
– Elle est devenue un vampire Jenny, tu crois que je ne m'en suis pas aperçu ? Et c'est quoi cette histoire d'enfant qu'elle a eu ?
– Nelly, c'est sa fille, le père c'est Gilles.
– Tu ne deviendras pas un vampire pour mettre au monde un monstre !
Nick se précipita sur mon père avec une rage bestiale. Benji réagit aussitôt et avec une incantation réussit à attacher Nick à la chaise.
– Détache-moi ! hurla-t-il à l'attention de Benji.
Nick était dans une rage noire, ses lèvres étaient retroussées sur ses dents.
– Nick je t'en supplie calme toi !
Je caressai sa joue avec la paume de la main et il tressaillit en grondant.
– Nick, c'est moi, je t'en prie, reprends-toi.
– Papa, va-t'en. Je ne souhaite plus te voir, tes paroles sont vraiment désobligeantes et inacceptables de la part d'un père.
Je me levai pour repartir dans ma chambre mais celui-ci me saisit le poignet.
– Jenny, pardonne-moi, c'est un tel choc pour moi ta grossesse. Je t'en prie il faut qu'on parle.
Mes larmes me montèrent aux yeux subitement avec l'accumulation du stress.
– Benji, détache-moi, je suis calmé, s'exclama Nick.
Celui-ci évalua son frère du regard et annula le sort qui le ligotait à sa chaise. Nick me prit aussitôt dans ses bras, en essuyant mes larmes. Mon père me laissa me calmer avant de reprendre la parole.
– Jenny, cette grossesse risque de te tuer tu en es consciente ?
– Oui, papa. Je veux mes bébés.
– Puisqu'il y en a plusieurs en plus ?
– Ce sont des jumeaux et une grossesse avec un vampire dure un à deux mois.
Mon père se prit le visage dans les mains et soupira.
– Jenny, je n'ai pas passé dix-huit ans de ma vie à t'élever pour que tu te sacrifies comme ça !
– Papa, rien de ce que tu pourras dire ne me fera changer d'avis. Je ferai mon maximum pour rester humaine, et si je flanche Nick me transformera.
– Quoi ? souffla l'intéressé incrédule.
C'est vrai qu'en y repensant, je venais de m'apercevoir qu'on avait jamais parlé de ça. Je lui souris bêtement.
– Tu ne peux pas devenir vampire Jenny, alors arrête tes bêtises et prends conscience des réalités !
– Papa je suis majeure, tu n'as plus le droit d'interférer dans ma vie. Je mènerai cette grossesse jusqu'au bout que ça te plaise ou non.
– Jenny tu dois rester vivante, il le faut !
– Papa je me battrai, je ferai mon maximum je te le jure.
– Oh, elle va me tuer, je suis fini, souffla mon père en s'affaissant sur la table.
– Papa, Chelsy n'a rien à dire dans toute cette histoire, ce n'est pas sa vie, affirmai-je.
– Je parlai de ta mère Jenny, pas de Chelsy !
– Papa, ma mère est morte, alors ne retourne pas le couteau dans la plaie. Et puis je n'ai plus envie de discuter, que je reste humaine ou que je devienne vampire ça ne regarde personne d'autre que moi. Passe une bonne journée papa, moi je vais en ville.
Je me levai et Nick suivit le mouvement.
– Le problème Jenny, c'est que tu n'es pas humaine et tu ne dois en aucun cas devenir vampire ou ta mère me tuera, je suis sérieux Jenny ! murmura mon père.
Je le dévisageai bêtement et j'éclatai d'un rire nerveux.
– Papa, je crois que tu devrais arrêter de fumer la moquette ! Ou te reposer car tu n'as plus les idées claires. Je ne suis pas encore vampire je te rassure, je suis tout ce qui a de plus humaine.
– Jenny, rassieds-toi, j'ai certaines choses à te révéler.
Je lançai un regard sceptique à Nick et celui-ci haussa les épaules.
– Bon alors je t'écoute, mais dépêche-toi, je dois aller en ville !
Je me réinstallai sur ma chaise à côté de Nick. Il resta de longues secondes silencieux et je voyais qu'il cherchait les mots justes.
– Jenny, tout d'abord ne m'en veux pas de ne pas t'avoir dit la vérité plus tôt. C'était pour ta sécurité et celle de ta mère.
– Mais pourquoi tu n'arrêtes pas de me parler de maman ? Elle est morte quand j'avais trois ans, alors à quoi ça sert de ressasser le passé ?
– Ça sert à rétablir la vérité Jenny. Dans ma vie je n'ai connu que trois femmes, Naima, ta mère Barbara et Chelsy.
– Papa pourquoi tu me racontes tout ça ?
– Jenny, ne m'interromps pas, ou je n'aurai pas le courage de tout t'avouer !
Je déglutis.
– Alors je te disais que je n'ai connu que trois femmes dans ma vie, et... Oh Jenny, je ne sais pas comment te dire ça, elle me met vraiment dans de beaux draps ta mère !
– Papa qu'est ce qui se passe avec maman ? Tu en parles comme si elle était toujours vivante !
– Tu n'es qu'à moitié humaine Jenny. Ta mère est une Nymphe et elle n'est pas morte, du moins pas que je sache !
J'éclatai de rire, mais fus bien la seule, Nick à mes côtés se figea, Benji écarquilla les yeux et tous les Wall accoururent dans la cuisine.
– Papa, qu'est-ce que tu racontes ?
J'étais toujours hilare je dois vous avouer.
– Ta mère est une Nymphe, une dryade plus exactement.
– J'en étais sûr ! hurla Logan, en attirant sur lui tous les regards.
Là je commençai à flipper, ils avaient tous l'air sérieux.
– Jenny, quand j'ai étudié ton sang, lors de ta prise de sang, celle où je t'ai confirmé ta grossesse, j'ai remarqué pas mal d'incohérence sanguine, mais je pensais que c'était un dérèglement à cause du sang de vampire que tu avais avalé.
– Attendez, attendez, attendez, on récapitule, ma mère est quoi ?
– Une dryade, elles sont très rares, c'est une nymphe du désir et de la nature, elles ne sont pas immortelles mais vivent très longtemps dans les forêts. Et ta mère n'est pas morte, mais les dryades ne restent pas en couple, et c'est la seule explication que j'ai trouvée pour expliquer son absence.
J'avais l'impression d'avoir sauté de plusieurs étages et d'avoir brutalement atterri au sol.
– Une dryade ! s'exclama Nick ahuri.
– Papa explique moi, je n'ai toujours rien compris !
– Jenny, moi je suis un humain lambda, du moins un peu spécial car j'arrive à reconnaître quand un être n'est pas humain, et je n'ai jamais étais attiré par les humaines lambda. J'ai rencontré ta mère il y a vingt ans, dans une forêt. On a entretenu une relation secrète jusqu'au moment où elle est tombée enceinte. Là, tout s'est compliqué, elle ne voulait pas mettre ta vie en danger, alors elle m'a ordonné de demander à mon commandant des missions courtes dans différents endroits, de façon à ne pas attirer l'attention sur toi. Avant de partir de la maison, elle m'a confié quelques photos pour toi et un collier. Elle m'a expressément demandé de te le remettre à ta majorité seulement, mais je n'ai pas eu l'occasion de te le donner.
Il retira de sa poche un petit pochon en velours et me le fourra dans les mains. Je le déballai aussitôt et fis glisser entre mes doigts le collier. C'était un collier en bois foncé orné à l'extrémité d'une petite pomme en or. Je ressentis une sorte de chaleur lorsque mes doigts effleurèrent la pomme. Un brouillard opaque envahit la cuisine avant de se dissiper aussitôt, laissant place à une femme qui me ressemblait comme deux gouttes d'eau, mais avec un visage plus marqué par le temps et une couronne de feuilles de chêne autour de la tête. Les vampires grondèrent devant cette apparition soudaine mais elle s'approcha de moi d'une démarche souple dans sa robe blanche fluide et posa ses lèvres sur ma joue.
– Ma chérie, ton père t'a dévoilé la vérité ? me demanda-t-elle.
Je m'étais attendue à entendre une voix se rapprochant de la mienne, mais la sienne était fluette et cristalline. Je dus m'évanouir, car quand je repris connaissance, j'étais allongée sur mon lit. Nick et papa étaient à mes côtés.
– Mon amour, ça va ? me demanda aussitôt Nick.
J'opinai en m'apercevant que le collier était accroché à mon cou.
– Qu'est ce qui s'est passé ? Où est... maman ?
– Elle est retournée en forêt, elle attend que tu sois prête à lui parler.
– Appelle-la, je dois lui parler papa !
– Seule toi peut l'appeler car le collier ne réagit qu'au contact de tes mains.
J'appliquai mes mains sur la pomme d'or du collier et la même chaleur m'envahit, entourée d'un brouillard opaque. Elle se tenait devant moi le sourire aux lèvres.
– Ça va mieux ma chérie ? me demanda-t-elle de sa petite voix fluette.
Je me levai du lit pour aller la toucher. Je voulais vérifier que je n'hallucinais pas, elle était bien là en chair et en os. Je la serrai dans mes bras en pleurs, une vraie fontaine, je n'arrivais plus à m'arrêter. Mais elle ne me dit rien, elle me laissa me calmer, avant de plonger son regard dans le mien.
– Ma chair de mon sang, tu es si belle. Le vampire te rend-t-il vraiment heureuse ?
– Oui, affirmai-je incrédule, il s'appelle Nick Wall.
– Je regrette de ne pas avoir pu être plus présente pour toi, mais c'est pour ta sécurité. Ton sang est si précieux et si rare qu'il attire tant de convoitise. Si le vampire tient vraiment à toi, il devrait être assez fort pour te protéger.
– C'est la vérité, tu es une dryade ?
– Oui mon trésor, tu vivras très longtemps ma fille aux côtés de ton vampire.
– Tu as quel âge ?
– Huit cent soixante-seize ans.
– Waouh ! soufflai-je incrédule, mais tu ne vieillis pas ?
– Oh si trésor, la vieillesse se fait ressentir, mais physiquement on ne vieillit pas beaucoup.
– Waouh ! soufflai-je à nouveau.
– Mon sang, si tu veux me joindre maintenant que tu sais la vérité, tu n'as qu'à toucher ton collier.
– Tu t'en vas déjà ? demandai-je stupéfaite.
– J'ai beaucoup de choses à faire, mon sang !
– Euh... je m'appelle Jenny.
– Mais je le sais trésor, cependant, je pense ne pas être assez vieille pour être grand-mère !
– Ce sont des jumeaux... maman.
– Oh là là, doublement grand-mère tu exagères mon sang.
Mais elle souriait. Elle déposa un baiser sur ma joue, un second baiser sur la joue d'un Nick tendu comme un arc et elle embrassa mon père sur la bouche avant de disparaître.
– Hum, je ne suis pas sure que ça plaira à Chelsy ce que je viens de voir !
– Ma fille ne lui dis rien surtout !
Je pouffai.
– Au fait papa, ôte-moi d'un doute. Chelsy est bien humaine ?
Il ne répondit pas.
– Papa ! insistai-je.
– C'est une des dernières métamorphes sur terre.
– Waouh ! souffla Nick, on peut dire que vous ne faites pas dans la normale vous !
– C'est quoi une métamorphe ?
– Une personne qui peut changer d'apparence à volonté, répondit mon père.
Dans quel monde je vivais ? Il y a encore quelques mois j'étais une simple humaine. Dans le même jour, j'apprenais que ma mère est vivante, qu'elle est une dryade, que Chelsy ma belle-mère est un métamorphe et que j'ai un demi-frère sorcier ! Waouh, on nageait en plein délire là.
– Dans quelle forêt habite maman et où l'as-tu connue ?
– Je l'ai connue ici dans la forêt de Belouve il y a vingt ans. Je savais qu'il fallait que je te dise la vérité à tes dix-huit ans alors je me suis dit que quoi de mieux que de te faire intégrer l'école de Salazie à proximité de ta mère.
– Comment se fait-il que mes frères ou moi, ne l'ayons jamais vue ? On habite cette forêt et on l'a parcourue des milliers de fois !
– C'est une dryade Nick ! Une déesse de la nature, son but est au contraire de rester extrêmement discrète, car elle est poursuivie par de nombreux ennemis. Au fait Nick excuse-moi pour tout à l'heure, j'ai un peu pété les plombs.
– Moi aussi je vous dois des excuses monsieur Clins, je sais que je ne suis pas votre gendre idéal mais j'aime votre fille énormément.
Mon père approuva et ils s'étreignirent fièrement.
– Jenny chérie, reprit Nick, pourquoi voulais-tu aller en ville ?
– Parce que j'ai envie d'acheter des vêtements pour mes bébés !
– Bon, eh bien les enfants, moi je vais y aller, Chelsy est toute seule à la maison. Jenny je t'aime et tiens-moi au courant des difficultés de ta grossesse. Nick je compte sur vous pour me prévenir illico si ça ne va pas !
– Oui monsieur Clins, je vous avertirai au moindre souci. Vous voulez que je vous dépose ?
– Non, c'est gentil Nick, mais je dois dire encore quelques petites chose à Benji, alors il me déposera. Au fait, l'accouchement est prévu pour quand ?
– Deux semaines au plus tôt, on ne sait pas exactement.
Il acquiesça, m'embrassa et quitta la chambre.
– Ma demie dryade, on va en ville ? s'exclama Nick joyeux.
– Nick, ça t'embêterait beaucoup si j'y allais avec David ?
– Oui ça m'embêterait beaucoup, Jenny, je suis ton mari, ne l'oublie pas !
– Nick, je ne l'oublie pas, mais j'ai fait une promesse à David, celle de ne jamais le laisser de côté ! Et je tiens à tenir ma promesse.
Il soupira et s'allongea sur le lit. Je m'allongeai à ses côtés prise de remords.
– Nick ne boude pas. J'ai besoin de prendre l'air en discutant avec mon meilleur ami.
– Tu peux très bien discuter avec moi, qu'est-ce qu'il a de plus que moi ?
– Oh Nick tu es jaloux ?
– Jenny, je n'ai pas oublié votre baiser la veille de notre mariage !
Ça c'était un coup bas, je grimaçai et me relevai du lit vexée. Il me saisit par les poignets et m'allongea à nouveau.
– Jenny, désolé. Qu'est-ce que je peux être con !
Il m'embrassa tendrement sur les lèvres et le cou. Il déchira mon soutien-gorge et mon haut d'un geste, et j'étouffai un cri de surprise. Il m'empoigna le sein droit et le mordilla en douceur, en m'arrachant des gémissements de plaisir.
– Nick isole la pièce avant, réussis-je à souffler.
– Oups, murmura-t-il, en lançant Advertus vox, avant de se reporter sur mes seins.
Il titilla le point névralgique de mon intimité avec ses doigts experts pendant de longues minutes, je mourais d'impatience.
– Nick, viens je t'en prie.
Il sourit, me pénétra en douceur et j'étouffai un drôle de cri de plaisir.
– Je te fais mal ? me demanda-t-il aussitôt.
– Ne t'arrête pas Nick, je t'en prie et ne me ménage pas ! réussis-je à souffler.
Il me saisit par les hanches en s'enfonçant profondément en moi. Je le saisis par les épaules en y enfonçant au passage mes ongles. Il gémit en accélérant le mouvement. Puis il colla son cou contre mes lèvres, je savais ce qu'il voulait, alors je le mordis en aspirant de son sang. Il me serra plus intensément contre lui et on atteignit l'extase quasiment au même moment. Puis il s'effondra sur le lit la respiration haletante.
– Jenny, tu ne l'embrasseras pas d'accord ?
– Quoi ?
J'étais toujours dans la détente post-coïtale.
– Ok, pour que tu ailles en ville avec David, mais je ne veux pas que tu l'embrasses !
– Aie confiance en moi chéri. Au fait c'était génial, tu as assuré comme une bête.
Il pouffa en me ramenant contre lui.
– T'en veux encore ? me susurra-t-il à l'oreille.
– Hum, tentant, mais je ne crois pas que j'y survivrai encore une fois.
– T'en es sure ?
Il avait cette voix suave qui vous fait frissonner de la tête aux pieds.
– Hum Nick arrête, sinon on passera notre journée au lit.
– Ça ne me déplairait pas mon amour.
– Tu cherches surtout à retarder mon départ en ville c'est ça ?
Il soupira.
– Jenny, je suis jaloux c'est vrai, mais c'est plus fort que moi.
– Je te propose quelque chose. Tu nous accompagnes en ville avec David, mais pas de crise de jalousie, pas de regard noir, on y va tous sereins. OK ?
– J'accepte, cria-t-il aussitôt en se relevant du lit pour s'habiller.
Je pouffai bêtement et me relevai également pour m'habiller.
– D'ailleurs, Nick tu me dois un soutien-gorge et un haut, tu as réduit les miens en charpie !
– Tu auras tout ce que tu voudras mon cœur, comme ça je pourrai les déchirer à ma guise, souffla-t-il en m'embrassant.
Une fois prêts, on quitta la chambre pour retrouver David. Mon père était toujours là avec Benji. David était au salon avec Brad et Logan.
– David, tu veux bien venir en ville avec nous ?
David me dévisagea et il se leva pour se placer en face de moi.
– Il est d'accord ? demanda-t-il en désignant Nick d'un signe du menton.
Le contact entre Nick et David était toujours très tendu. La grande majorité du temps ils s'ignoraient complètement.
– Oui, répondit l'intéressé.
– Laisse-moi deux minutes pour m'habiller, j'arrive.
Il quitta la pièce avant de revenir quelques minutes plus tard habillé d'un jean et d'un tee-shirt noir moulant. Juste avant de partir, Rébecca les maquilla pour cacher leur pâleur. Nick nous tint tous les deux la main pour se transporter. On arriva dans les toilettes de la gare routière, située à trois minutes à pied des premiers magasins. On peut dire que les regards des passants ne se firent pas attendre, lançant des regards insistants à mes deux gardes du corps. Je me plaçai entre Nick et David et je leur pris la main. Nick se figea aussitôt quand je pris celle de David. Je lui lançai un regard noir et il se détendit aussitôt.
– Alors on commence par quel magasin ? demandai-je guillerette.
– C'est toi le boss Jenny, on te suit, déclara David joyeusement.
C'est vrai que ça faisait un sacré bout de temps qu'il n'était plus sorti, et encore moins en ville. On entra dans un premier magasin de vêtements pour bébé, David et Nick prenant un malin plaisir à associer les habits les plus douteux.
– Je ne veux pas de ces horreurs pour mes bébés, grommelai-je à leur attention.
– Au fait Jenny, on doit choisir des vêtements féminins ou masculins ?
– Comme on ne connaît pas encore leur sexe, je prends les deux. De toute façon, ce ne sera pas perdu, on pourra les échanger au moment de la naissance.
Du coup on prit des vêtements féminins et masculins en double. Puis on s'arrêta chez un glacier, où je pus me régaler. David s'amusait comme un petit fou, il s'arrêta dans un magasin de jeu vidéo tandis que je me rendais dans le magasin d'en face, une boutique de lingerie.
– Jenny, je peux t'attendre à l'entrée ? me murmura Nick en regardant les nombreux modèles de lingerie exposés.
– Non, je veux que tu choisisses des modèles qui te plaisent.
C'était la première fois que je voyais Nick gêné.
– Jenny prends ce qui te plait et sortons d'ici, me murmura-t-il aussitôt.
– Il ne faut pas se sentir gêné monsieur !
Une vendeuse s'approcha de nous.
– Venez voir, j'ai de supers modèles qui viennent d'arriver pour les femmes enceintes !
J'ai bien cru que Nick allait se volatiliser.
– Vous pouvez les essayer si vous le souhaitez !
– Non, c'est gentil, elle ne va pas les essayer.
– Nick ! grondai-je.
Je suivis la vendeuse, choisis trois modèles, dont deux très osés pour une femme enceinte et j'essayai le premier modèle, un des plus osés, un magnifique soutien-gorge blanc avec tanga.
– Nick, appelai-je, en repoussant légèrement le rideau des essayages. Viens voir.
Il poussa le rideau délicatement et s'inséra dans la cabine d'essayage avec moi. Il tremblait légèrement, puis il gronda et se retourna pour sortir.
– Nick, ça ne te plaît pas ? demandai-je déçue par son manque d'enthousiasme.
Il rajusta le rideau et s'avança vers moi.
– Enlève ça !
– Nick, je ne comprends pas, qu'est ce qui ne te plaît pas dans ce modèle ?
Il me plaqua alors contre le miroir, et glissa aussitôt son doigt entre l'élastique du tanga et son autre main se plaqua sur ma bouche.
– Jenny, si tu n'as pas l'intention de faire l'amour avec moi, ici, tout de suite, enlève ça et sortons d'ici. Je n'y tiens plus, j'ai envie de toi, me susurra-t-il à l'oreille.
– Jenny ! demanda une voix à l'extérieur de la cabine.
Je sursautai en reconnaissant la voix de David. Nick se calma aussitôt et quitta la cabine en prenant bien soin de refermer le rideau correctement.
– Elle essaie de la lingerie, on devrait l'attendre dehors, s'exclama Nick à David.
J'entendis des pas et puis plus rien. Je m'assis sur le tabouret de la cabine d'essayage, toujours avec la même lingerie. Je respirai profondément et me changeai sans même essayer les autres modèles. J'étais assez déçue que Nick ne me complimente pas, ou au moins n'accepte pas de m'aider à choisir de beaux modèles. Une fois rhabillée, je rejoignis les garçons à l'entrée sans rien prendre.
– Tu n'as rien acheté ? me demanda David surpris.
Je secouai la tête sans parler. David avait dû remarquer que quelque chose n'allait pas car il fronça les sourcils en me prenant dans ses bras.
– On rentre ? demandai-je d'une voix stone à Nick, sans oser le regarder.
On regagna la gare routière, pour rejoindre les toilettes afin de se transporter jusqu'au salon des Wall.
– C'était super Jenny, merci ça m'a fait un bien fou, me remercia David.
Je le serrai dans mes bras pendant de longues secondes avant de regagner ma chambre avec les vêtements de bébés que j'avais achetés. Je déballai tout sur le lit, le sourire aux lèvres, avant de les replier soigneusement pour les ranger dans l'armoire. Nick entra à ce moment dans la chambre.
– Tu me fais la tête Jenny ? me demanda-t-il penaud.
– Non, répliquai-je en amorçant un pas pour quitter la pièce mais il me retint par les épaules.
– Nick, tu veux bien me lâcher, je vais voir Mumu.
Il me lâcha en soupirant et je rejoignis Mumu et Nelly dans la chambre.
– Alors c'était comment ta sortie ? me demanda-t-elle en coiffant sa fille.
– Super, j'ai même eu droit à une méga glace à la fraise !
– Pourquoi tu as l'air frustrée alors ?
– Je ne peux rien te cacher ma Mumu. En fait j'ai été un petit peu déçue par Nick, j'avais l'intention d'acheter différents modèles de lingerie pour grossesse. J'en ai essayé un qui me paraissait pas mal, mais apparemment ça ne lui a pas trop plu. La seule chose qu'il souhaitait c'était de quitter le magasin au plus vite. Mais bon, ce n'est pas grave. Alors comment va ma filleule préférée ?
– Très bien, ses nuits se raccourcissent de plus en plus.
Je fronçai les sourcils, perplexe.
– Ben oui Jenny, elle est à moitié vampire, dans quelques mois elle n'aura besoin que d'une heure de sommeil par jour maximum. Les heures de nuit réduisent progressivement.
Je réfléchis un moment sur cette révélation, il est vrai que Nick ne dormait pas plus d'une heure par jour, mais ayant vu Nelly dormir souvent depuis sa naissance, je n'avais pas fait le rapprochement. Après quelques minutes de discussion avec ma meilleure amie, je quittai sa chambre pour regagner la cuisine, avec en tête une envie de manger. J'ouvris le réfrigérateur et en retirai deux yaourts que j'avalai rapidement avant de regagner ma chambre. Nick était toujours sur le lit. Je me changeai, et m'allongeai aux côtés de mon mari.
– Jenny, je t'ai entendu discuter avec Murielle.
Oups, j'avais oublié l'ouïe fine des vampires.
– Chérie tu as mal interprété ma réaction. Tu étais si sexy que je n'avais qu'une envie, celle de te sauter dessus trésor. Et si je tenais absolument à quitter le magasin, c'est parce que je n'arrivais plus à contrôler mon désir. Comment peux-tu croire que je ne t'ai pas trouvé belle ?
– Je ne sais pas, tu ne m'as même pas dit que j'étais belle, ou que ça m'allait bien !
Il me serra dans ses bras en caressant mon ventre.
– A mes yeux tu seras toujours la plus belle des femmes mon amour, n'en doute jamais !
– J'ai passé une bonne après-midi en ville avec vous deux tu sais ? avouai-je.
– Moi aussi trésor, être à tes côtés est toujours une sensation merveilleuse pour moi.
Je lui souris et il m'embrassa. La soirée se termina bien et pour la première fois depuis le début de ma grossesse je ne fus pas réveillée par mes hormones durant la nuit. Je me réveillai à neuf heures le lendemain en pleine forme.
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