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40 - L'Odeur du Sang

Coucou, mes chers lecteurs...

Exceptionnellement, mon message sera avant le chapitre du jour. Car c'est un jour très important, et que je veux que vous savouriez *souffriez du suspens* avec délice de cette fin de Tome. En effet... Voici le dernier chapitre de WE - Tome II !

Et j'ai plusieurs choses à vous dire :

1. Merci d'être là. Je veux dire, merci du fond du cœur. Vous ne pouvez pas savoir à quel point chaque petite vue est importante pour moi.

2. Après ce tome-là, seront publiés l'épilogue et sûrement quelques bonus (si jamais vous avez des envies particulières dites moi  ➡️ ). De plus, je ferai sûrement une pause de quelques mois pour commencer la suite, travailler sur d'autres projets et me reposer (et bosser mon bac de français mdr).

3. Oui, j'ai peut-être réussi à faire pire niveau suspens 🙄 Me haïssez pas trop, please ! XD 

Merci encore à vous tous, et bonne lecture !

~ Ezilly ~


— Sho !

Quand il me vit, un éclair de soulagement passa dans ses yeux, et il s'accroupit devant moi, attrapant ma tête pour me serrer contre lui. Il se dégagea tout aussi rapidement, dans une pudeur qui le caractérisait bien. Derrière lui, je vis Yas esquisser un sourire.

— Nous ne devons pas tarder, m'exclamai-je. Il nous faut sortir du Palais au plus vite.

— Et Wyer ?

Je détournai le regard, et cachai ma main tremblante dans les plis de ma robe.

— Il sait ce qu'il fait.

Ou tout du moins, je l'espérais.

J'entraînai mes compagnons jusque dans la chambre de mon époux. À mon grand étonnement, la Reine restait silencieuse, se laissant entraîner. Pourtant, pour elle, je n'étais qu'une simple inconnue... Elle se contentait de me fixer du regard, comme si elle réfléchissait à la raison de sa présence ici.

Découvrant l'épée sur le lit, je la pris sur mes genoux, et la caressai un instant, songeuse. Elle était plus lourde que je ne le pensais. Était-ce ce poids-là que Wyer supportait depuis son enfance ? En fixant le fer pâle, je réalisai soudainement que je n'avais jamais vraiment compris mon époux. Cette lueur sombre qui hantait son regard depuis que je le connaissais, et qui parfois, se noyant dans la tendresse qui jaillissait de ses yeux, semblait alors disparaître, et d'autre fois, explosait dans des excès de rage et folie, cette lueur en lui, je ne l'avais jamais comprise. Je n'avais jamais perçu ni même cherché à en saisir l'origine. Et même si je le voulais de toutes mes forces... On ne peut comprendre la souffrance d'un autre sans en avoir vécu la vie.

— Il y a un mécanisme derrière son lit cachant un passage, expliquai-je à mes compagnons après avoir détaché mon regard de l'arme blanche.

Mon frère de substitution tâta le coffre qui entourait le grand lit à baldaquin, à la recherche d'une quelconque aspérité ou poignée qui permettrait de révéler le passage. Un grognement de bête s'échappa de sa gorge, et il se passa une main sur le front.

— Tu es sûre de toi ? Je ne vois pas comment un meuble de cette taille pourrait cacher quoi que ce soit.

Prenant appui sur les accoudoirs du fauteuil, je me laissai glisser au sol, et me penchai sous le lit. Je fronçai les sourcils en y découvrant une petite boite joliment ornée. Je l'attirai à moi et l'ouvris. Mon souffle se coupa alors.

C'était mes lettres. Toutes les lettres que je lui avais envoyées lors de mes quatre ans d'exil.

— Oh, Wyer...

— Ce n'est pas le moment, Sia, fit Sho d'une voix tendue.

Je hochai la tête, la gorge serrée, et me penchai à nouveau. Je sentis un sourire victorieux se dessiner sur mon visage.

— Il y a une trappe, là-dessous. Mais l'espace est trop étroit pour que nous puissions tous passer... remarquai-je en avisant la carrure forte de mon frère. Il faut déplacer le lit.

L'ancien maître d'armes hocha la tête et je m'écartai, tandis qu'il s'occupait de pousser le grand meuble. Son visage se contracta sous l'effort, mais il ne dit rien. Enfin, la trappe se dégagea, et je m'empressai de l'ouvrir, épaulée par ma cousine. Un obscur escalier apparut. Yas attrapa le chandelier qui reposait sur le bureau et se hâta de l'allumer, gênée par ses mains tremblantes, puis sans plus attendre, s'engagea dans le passage. La Reine suivit, muette, sans qu'aucune émotion ne transperce son visage blafard. Alors qu'il ne restait plus que nous deux, Sho me souleva de terre et me hissa sur son dos comme si je ne pesais pas plus lourd qu'un sac de coton.

— Passe-moi l'épée, lui demandai-je d'une voix ferme.

Il me la tendit, et dégageant un bras, je glissai la lanière du fourneau sur mon épaule. Sho me tendit également la petite boite : « Je suppose que tu tiens à garder ça. », puis il s'engagea dans le passage. Je jetai un dernier coup d'œil à cette chambre, où avait dormi l'être que j'aimais durant dix-huit ans.

Je reviendrai, Wyer.

Et la pénombre du tunnel nous engloutit.

*°*°*°*°*

C'était une trappe de plusieurs dizaines de kilos et une botte de foin que nous avions dû soulever pour émerger du souterrain. Couverts de poussières et de cendres, nous avions alors découvert l'écurie. Dans un silence coupable, ma cousine et l'ancien maître d'armes avaient harnaché trois chevaux ainsi que notre bon vieil Onyx. Pendant que Yasmine lui passait le licol, je m'étais assise sur une botte de foin, et l'étalon s'était approché doucement avant d'enfouir sa tête dans mon cou. Lui aussi semblait deviner l'urgence de la situation. Les deux billes noires qu'étaient ses yeux avaient cherché les miens, et j'avais esquissé un sourire nerveux.

— Ne t'inquiète pas pour lui. Wyer est fort, n'est-ce pas ? murmurai-je. Alors il n'y a pas de raison de s'inquiéter. Demain, les De Carminn seront maîtrisés, et tout reprendra sa place.

L'animal avait secoué la tête avec un piaffement. Mon mauvais pressentiment avait grossi dans mon ventre.

Sho m'avait hissée sur la selle d'Onyx. « Votre Excellence, avez-vous besoin d'aide ? ». J'avais tourné le regard vers la Reine Mère. Elle m'avait fixé un instant, avant de grimper sur sa monture avec une telle élégance que je m'étais questionné sur son véritable âge. « Apparemment non. »

Le parc du château était désert lorsque nous l'avions traversé. J'avais toujours profondément haï le Palais, car il représentait toutes mes souffrances, mais à cet instant, quand j'avais observé les imposants et magnifiques bâtiments qui surplombaient les jardins, mon cœur s'était serré. Peut-être... Peut-être était-ce la dernière fois que je les voyais. Car j'avais beau m'enfoncer obstinément dans mon déni, une petite voix, au fond de moi, me murmurait ce que je refusais d'accepter :

Aujourd'hui est le dernier jour de la famille royale.

Car demain, le Roi et la Reine déchus seront les ennemis de tous.

Nous sortîmes du parc par la porte ouest, celles qui étaient réservées aux seigneurs pour la chasse : elle menait directement à la forêt de Grald. D'habitude durement surveillée, elle était à présent comme à l'abandon. Tous les soldats étaient devant les portes de la capitale. Le temps de passer la porte, je retins ma respiration : nul ne savait ce qu'il nous attendait derrière...

Heureusement, la forêt paraissait silencieuse. L'épée pesant dans mon dos, je lançai Onyx au galop, Yas et la Reine Mère chevauchant à mes côtés. Devant nous, Sho menait la route, alerte à la moindre menace. À cet instant, j'entendis un rugissement : le cri de centaines d'hommes. Je me figeai sur la selle, laissant Onyx nous diriger, et rivai mon regard vers la ville. Et alors que je fixais l'horizon, une larme de terreur glissa sur ma joue. La guerre était déclarée. Et ma raison de vivre était là-bas, en première ligne, offrant sa vie au pays. Mon corps fut pris de tremblements, et je montai ma main à ma gorge, cherchant de l'air. Onyx, sentant ma panique, ralenti et hennit. Je me repliai sur moi-même, terrifiée. Et si le laisser partir était une erreur ? Et si je ne le revoyais plus jamais ? Il pouvait mourir, là-bas, et je revivrai sa mort une deuxième fois, je tiendrai son corps sans vie entre mes bras, je passerai le restant de mes jours à regretter cet instant où j'avais fait passer le bien du royaume avant mon désir ardent de le garder à mes côtés, je replongerai dans le gouffre du deuil, passant chaque seconde avec ce poids insupportable sur le cœur, cette douleur éternelle qui...

— Ezilly.

Je levai des yeux baignés de larmes vers la dame qui venait de prononcer mon nom. Face à moi, ma belle-mère me dévisageait, de ce regard bleu qui semblait être capable de percer toutes les barrières du monde, et soudain, devant elle, je me sentis mise à nue. Comme c'était étrange d'entendre quelqu'un tel que l'ancienne Reine, Eleanor De Welborn, prononcer mon prénom...

— Madame, soufflai-je d'une voix tremblante, Wyer a-t-il déjà combattu ? Je veux dire... Il n'a aucune expérience, n'est-ce pas ?

Elle resta silencieuse, se contentant de me regarder ainsi.

— Nom de dieu, Sia, ramène-toi, gronda Sho, qui, s'apercevant que je ne suivais plus, venait de faire demi-tour. Ce n'est pas le moment de faire des sentiments.

Il tourna la tête et reparti, et la douce voix de la Reine me surprit alors :

- Ce garçon... Mon... Mon fils, est un bon combattant. Il saura se protéger. Il sera d'autant plus efficace en vous sachant en sécurité.

Je me mordis brutalement les lèvres, et essuyai précipitamment les larmes sur mes joues. Je hochai la tête. Elle avait raison... J'avais beau savoir me battre, et Sho aussi, nous étions tous les deux blessés. Quant à Yasmine et la Reine Mère, elles n'avaient aucun moyen de défense. Rester était dangereux. Je le savais, mais... La peur me tordait le cœur, si fort que je n'arrivais plus à penser de manière raisonnée.

Nous repartîmes, mais mes mains tremblaient trop pour diriger Onyx, alors je me laissai tomber contre lui et enserrai son cou de mes bras. Il n'avait pas besoin de moi pour savoir où il devait aller. Chaque mètre me fendait le cœur, car c'était chaque fois un peu plus d'espace qui se creusait entre moi et Wyer. J'avais l'impression de l'abandonner seul face à la mort... Des larmes silencieuses coulèrent sur la crinière de ma monture.

Soudain, j'entendis Sho jurer à voix basse, et Onyx s'arrêta net, manquant de me faire basculer. Je me redressai, alertée. Je croisai le regard terrifié de ma cousine, et je compris à cet instant que nous avions un problème.

— Votre Excellence, mettez-vous derrière nous, grondai-je sourdement en dégainant l'épée de Wyer.

Face à nous, un escadron de hussards avait surgi des fourrés. Le regard triomphant et féroce, ils me fixaient, armes à la main. Sur leur poitrine, le lion rouge tenait son épée dans la gueule.

— Madame, nous avons pour ordre de vous ramener à votre père. Si vous nous suivez calmement, il n'y aura aucun acte de violence esquissé envers vous et vos proches.

— J'ai rompu mes liens avec ma famille quand Radley De Carminn a trahi la couronne. Cet homme n'est pas mon père. Il ne l'a jamais été.

— Dans ce cas, Votre Majesté, nous avons l'obligeance de vous arrêter.

J'analysai en quelques secondes la prairie dans laquelle nous nous trouvions, le nombre de soldats, que dis-je, de mercenaires, qui nous faisaient face.

— Sho, soufflai-je, de combien d'hommes peux-tu t'occuper ?

— Des comme eux, une quinzaine sera mon maximum, chuchota-t-il. Et ils sont trente. Bordel de merde.

— Bien. Je prends le reste.

— Sia !

Se battre à cheval était bien plus dur que sur la terre ferme, mais nous n'avions pas le choix. Nous devions nous échapper, ou ce serait la fin. La rage battant dans mes veines, je lançai Onyx à la charge, tranchant tout ce qui me passa à portée d'épée. J'entendis un hurlement derrière moi, celui de la Reine Mère qui criait mon nom, mais il était trop tard pour reculer.

Je ne voulais plus être faible. Car je devais être à la hauteur de Wyer. Je devais avoir la force d'une Reine.

Alors je plantai mon arme dans des poitrines, dégainant mon poignard de l'autre main pour parer les coups qui se rapprochaient un peu trop de mon visage. Un instant, je sentis une lame m'effleurer le ventre, ou encore une autre pourfendre mon bras gauche ; mais la force du désespoir faisait de moi une bête féroce, et la sauvagerie d'Onyx mêlé à ma rage formait une machine de guerre destructrice et mortelle. L'odeur du sang emplit mes narines. L'extérieur était flou, seul importait les corps chauds dans lesquels je plantais mon épée. Je ne sentais plus la douleur. La peur aussi avait disparu. Ne restait plus qu'un violent instinct de survie.

Tuer. Je devais tuer. Ou je mourrai, et ma famille avec.

Je fis ressurgir toute la haine qui hantait mon cœur, et la projeta dans tout mon corps. Mes yeux aveuglés par la folie crurent distinguer des corps au sol, mais seuls importaient ceux encore debout. Des cris résonnèrent dans mes oreilles, et soudain, je sentis mon corps tomber. Comme au ralenti, je vis le ciel s'éloigner de moi, je sentis le choc, douloureux, et ma tête qui rebondissait sur l'herbe rouge. Je gémis et ma vision se noircit. Quelque chose de chaud coulait sur ma tempe, et j'eus encore assez de conscience pour réaliser qu'il s'agissait sûrement de mon propre sang. Je fixai le ciel bleu, ce bleu si magnifique, et je crus voir son visage dans le nuage qui glissait doucement dans l'azur. Je souris. Le blanc lui allait bien, à mon Wyer.

Quelque part, loin, j'entendis Sho crier de douleur, et mon cœur se contracta de peur. Il fallait que je me lève, que je réagisse, que je sauve ma famille qui était là, tout près, peut-être déjà morte, car la famille royale est toujours la première à mourir lors d'un coup d'État, alors il fallait que j'empêche un tel drame, que je...

Un visage au sourire terrifiant se pencha au-dessus de moi. C'était un homme à la longue barbe noire, immense, à la carrure d'un ours terrifiant. Sûrement le capitaine de l'escadron. Sa peau burinée par le soleil était couverte de sang, et il paraissait presque avoir la face noire, avec le contre-jour. Il souriait, et ses dents ensanglantées ressemblaient à de minuscules poignards. Debout à côté de mon futur cadavre, il tendit son épée vers mon visage.

C'étaient des foutaises, gamine. Mon camarade voulait alléger tes souffrances, mais moi j'vais pas t'faire cet honneur, puisque t'as refusé de te soumettre... Ton papa s'en fout de toi. Il m'a demandé de lui ramener ton cadavre. Quel amour familial, ricana le soldat.

À cet instant, je le reconnus. Je le revis, il y avait des années de cela, se tenir ainsi au-dessus de moi, un fouet à la main. C'était le même sourire sadique qu'il affichait lorsqu'il m'avait détruite de ses coups. Alors même que je n'avais plus aucune force, mon corps se mit à convulser, et je ne pus que le dévisager avec de grands yeux écarquillés de terreur. Quelle belle ironie. Ma fin serait également la même que mon début, le début de ma vie de souffrance. Mon traumatisme éclata de rire, et posa la pointe de son arme sur mon front. C'est ainsi que je dévisageai la mort, sans un mot. Une seule larme eut le courage de rouler sur ma joue.

Et je fermai les yeux, achevant ma vie sur l'odeur du sang.


Tout se passa en un instant.

Le sourire de mon tortionnaire se transforma en rictus de douleur.

Il s'écroula, lentement, lourdement, et le bruit de son corps chutant au sol résonna dans mon corps entier.

Et au milieu de mon cauchemar, je vis apparaître le visage crispé de peur de mon ami Eck, agenouillé à mes côtés, qui prit ma tête entre ses mains tremblantes.

— Je suis arrivé à temps, sourit-il. Sia... Ravi de te revoir.

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