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Chapitre 56. Récompenses

🎶Christopher 🎶

Coupant le jet d'eau chaude, ma main saisit la serviette qui se trouve sur le portique et l'enroule autour de mes hanches, alors que je sors de la douche. Aujourd'hui, la journée promet d'être riche en événements. Entre répétitions pour la cérémonie de ce soir, enregistrement d'une émission de radio et promotion pour notre nouvelle collaboration, on ne risque pas de s'ennuyer. De retour dans ma chambre, je me hâte de m'habiller. Du placard, j'en extirpe un jeans aux couleurs délavées, sur lequel je passe un sweat à capuche noir. Dans un mouvement de tête, mes cheveux encore mouillés se disciplinent, avant que je ne mette ma casquette noire, celle avec les reflets bleus. Une fois mes chaussures enfilées, c'est un petit quart d'heure plus tard que je rejoins mes amis qui m'attendent dans le salon de l'appartement.

Lorsque nous sommes tous prêts, Renato ouvre la voie et nous prenons la direction du mini bus qui nous attend dans le parking souterrain de l'immeuble. Plus les jours passent, plus les fans sont nombreuses devant les portes principales. Il s'agit donc à présent de faire nos déplacements le plus discrètement possible pour ne pas créer d'émeute chaque fois que nous mettons un pied dehors. Je pense que nos voisins nous en sont reconnaissants.

Assis dans le fond du véhicule, mon regard parcourt l'écran de mon téléphone à la recherche d'un appartement. Toutes nos tentatives ont été des échecs. Avec Luna, nous cherchons depuis presque un mois et demi et toujours rien ne se profile à l'horizon. Je ne me doutais pas que les recherches immobilières pouvaient être aussi complexes. Pourtant j'ai tellement envie que nous trouvions notre chez nous, pour pouvoir vivre une vie de couple « presque » normale.

La main de mon ami s'abat sur mon épaule me faisant sortir de mes réflexions. Mon visage se relève vers lui.

— Tu trouves quelque chose ? me questionne Zabdi.

— Non, toujours rien et ça commence à être très frustrant ! avoué-je.

— Allez, courage, vous allez finir par avoir votre coup de cœur. Personne n'a dit que la recherche de son chez-soi était quelque chose de facile.

— Quand nous rentrerons à Miami, je recommencerai à prospecter comme il faut. Par téléphone, ce n'est pas vraiment évident. Les gens ont tendance à ne pas me croire quand je leur donne mon nom.

Ma dernière phrase déclenche un rire chez mon meilleur ami. Même si être célèbre a certains avantages, parfois il arrive que les gens ne nous croient pas. Surtout au téléphone.

— C'est vrai que les gens arrivent à douter de notre identité ! rajoute Zabdi, hilare.

Je me joins à son fou rire, alors que le mini bus s'engage dans la circulation dense de ce début de journée. Par la fenêtre, je regarde le paysage défiler sous mes yeux. Les immenses buildings de Las Vegas, tous plus extravagants les uns que les autres, se dressent de part et autres de notre véhicule. La soirée promet d'être riche en émotions. Nous sommes nominés dans trois catégories aux côtés d'artistes de talents. Et franchement, si nous remportons ne serait-ce qu'un seul prix, je serais ravi.

Quand notre véhicule se stationne devant le studio, un flot de cris arrive jusqu'à nos oreilles. Les agents de sécurité ne savent plus où donner de la tête pour garder à bonne distance la marée humaine qui se tient derrière les barrières. Enfilant ma casquette et rajustant mes lunettes sur mon nez, je descends. Ma main s'agite dans tous les sens pour tenter de saluer le plus de personnes possible. J'ai vraiment à cœur de garder cette relation avec les fans, même si plus les jours passent et plus elles sont nombreuses. Je dois bien avouer que ces derniers temps toute cette folie m'effraie un peu. Nous sommes sans arrêt poursuivis par la foule, chacun de nos déplacements est difficile à garder secret, mais c'est la rançon de la gloire. Quand nous avons signé il y a quatre ans, nous avons accepté le fait qu'un jour tout ceci puisse arriver. Et sincèrement, sans nos fans, nous ne sommes rien. C'est grâce à eux que nous sommes ici aujourd'hui, gravissant toujours plus l'échelle du succès.

— Christopher ! S'il te plait, une photo !

Je m'arrête à hauteur de la jeune femme qui vient de m'interpeller. La prenant dans mes bras, je prends le temps d'échanger avec elle quelques mots. Saisissant le marqueur qu'elle me tend, ma main appose ma plus belle signature sur une photo qu'elle tient dans ses mains, puis, je prends son téléphone pour que nous puissions prendre une photo.

— Tu pourrais m'embrasser ? me demande-t-elle, brutalement.

Complètement déstabilisé par cette demande, qui n'est pourtant pas une nouveauté, mon cerveau turbine à toute vitesse pour trouver la meilleure façon de décliner cette demande qui n'est pas du tout appropriée.

— Je... euh... balbutié-je.

Bordel, Christopher, reprends-toi !

— Non ! finis-je par dire.

La demoiselle me foudroie du regard et m'arrache son téléphone des mains avant même que nous ayons pu prendre la photo.

— Franchement, je suis déçue ! souffle-t-elle.

— Pardon ? la repris-je.

— Tout ça parce que l'autre garce fait partie de ta vie, tu te permets de repousser tes fans. Ce n'est pas très professionnel.

Abasourdi par ses paroles qui sont assez dures, voire même totalement déplacées, je tente de garder mon calme. Zabdi qui est spectateur de la scène m'intime de ne pas faire d'esclandre.

Bien loin de moi cette idée.

— Je vais clarifier les choses ! dis-je posément. Luna est ma fiancée, je l'aime, mais j'aime aussi mes fans. L'amour peut prendre différentes formes et celui que je vous porte n'est pas le même que celui que je porte à la femme qui partage ma vie. Donc je te prierai de faire preuve de retenue lorsque tu parles d'elle. Et si tu étais une fan digne de ce nom, tu comprendrais ça sans que j'aie besoin de mettre les choses au clair.

La jeune femme me regarde totalement incrédule. Visiblement elle est surprise par ma répartie. Sans attendre une réponse, je m'avance vers une nouvelle fan. Elle arbore un de nos sweats à capuche. Le noir avec les dates de l'US Tour écrites dans le dos. Un instant, elle semble réfléchir, puis me tend son téléphone. Elle pose ses mains sur mes épaules et je prends la photo. Une fois le cliché capturé, je rends le cellulaire et reprends ma route. Cette mise au point était nécessaire et tant pis si cela a pu vexer.

— Tu lui as cloué le bec ! me félicite Richard.

— Pour la première fois, cette demande m'a dérangé. Déjà au départ, je trouvais ça assez étrange, mais maintenant...

— C'est totalement déplacé. Tu as une copine et il faut qu'elles l'acceptent.

— Exactement. Allez viens, Rodrigo nous attend :

Richard passe son bras sur mes épaules et nous gagnons le plateau, où un technicien nous tend nos micros ainsi que nos moniteurs.

Lorsque les répétitions sont terminées, nous enchaînons avec la promotion dans une des radios les plus prisées de Las Vegas. Là, un nouvel accueil chaleureux nous est fait, alors que nous arrivons. Deux heures plus tard, nous ressortons du bâtiment. Il n'est que treize heures et je suis déjà mort de fatigue. La fin de journée risque d'être longue.

De retour à l'appart-hôtel, je file me poser dans ma chambre. Téléphone en main, il me faut quelques instants pour calculer l'heure à Buenos Aires. Elle doit être rentrée de l'enterrement. Je compose son numéro puis porte le combiné à mon oreille en attendant qu'elle décroche.

— Bonjour, mon cœur ! dit-elle.

— Coucou !

— Tu vas bien ?

Sa voix est monocorde. Nul doute que l'enterrement a dû être éprouvant. Je m'en veux de ne pas avoir pu être là pour la soutenir. Miranda était une très bonne amie pour elle et devoir lui dire au revoir a dû être difficile.

— Je vais bien. Si tu savais comme je m'en veux de ne pas avoir pu être près de toi aujourd'hui.

— Ne t'en fais pas ! Ça a été éprouvant, mais je vais bien. Alors comment se passe ta journée ?

— C'est un vrai marathon, mais c'est génial. Tout est calé pour l'émission de ce soir.

— Je croise les doigts pour que vous remportiez les récompenses. Vous le méritez tellement. Tu connais la chaîne sur laquelle ça va être diffusé ?

— Télémundo, comme d'ordinaire !

— D'accord. Je regarderai ça.

— Tu as pu voir Aly ? demandé-je, inquiet.

— Non ! Elle refuse de me parler. Je l'ai croisée ce matin en sortant de l'appartement, elle a fait comme si elle ne me voyait pas. Elle m'en veut et je pense que ce n'est pas demain la veille que nous allons nous réconcilier.

— Ça me fait de la peine pour toi, mon cœur. Si tu veux, on peut retarder notre installation à Miami.

— Non, mais tu es fou ! J'en ai marre de devoir être loin de toi. Ta vie est à Miami. Tu as ton label, votre studio d'enregistrement... ta carrière tout simplement est là-bas. Alors il faut que je sois avec toi.

Sa voix est montée malgré elle d'une octave. Ma belle brune est plus déterminée que jamais à l'idée de venir me rejoindre et je n'en suis que ravi.

— Eh bébé, ne t'énerve pas !

— Pardon ! Mes émotions sont un peu à fleur de peau.

— Ça peut se comprendre.

— Au fait, j'allais presque oublier. Non, mais qu'elle cruche ! rit-elle. Regarde dans tes mails, je t'ai envoyé une annonce pour un appartement dans le centre de Miami à trois pâtés de maison du Label.

— Oh ! Cool ! Ça va, je vais regarder ça.

— Je pense qu'il a toutes les caractéristiques qu'on recherche.

— Si on pouvait enfin trouver quelque chose, ce serait génial !

— Ne m'en parle pas ! Tu me manques terriblement.

— Toi aussi, bébé.

— Christopher ! Il faut y aller.

La voix de mon manager me coupe dans ma conversation avec ma petite amie. Après avoir soufflé un grand coup, je reprends le fil de la discussion.

— Je dois te laisser. On doit déjà repartir. Vivement ce soir, que je puisse me coucher.

— Bonne fin de journée, mon amour. Je penserai fort à toi ce soir.

— Merci. Je t'aime.

— Moi, encore plus.

Nous raccrochons de concert. Tout en rangeant mon téléphone dans ma poche, je rejoins mes amis dans le salon. Accompagnés par Clara, Renato et Kevin, nous nous mettons en route. Direction une nouvelle émission de radio.

*****

Après une bonne douche qui m'a aidé à me débarrasser de la fatigue de cette journée à trois mille à l'heure, je termine de me préparer. L'absence du styliste nous a permis de nous habiller comme nous le désirions. Pour l'occasion, nous avons décidé de nous vêtir dans le même ton. Du noir. Ça fait classe. Pour ma part, j'ai choisi mon pantalon noir, celui avec les fermetures éclair, avec une chemise, dont j'ai laissé ouverts les premiers boutons. Aucune casquette pour ce soir, mon style doit être élégant et non pas décontracté. En revanche, je décide de porter mes lunettes ronde et jaune. Un détour dans la salle de bain me permet de mettre en ordre mes cheveux ainsi que de me parfumer. Rapidement, je passe mes bracelets et ma chaîne en argent.

À dix-huit heures quarante-cinq, nous nous mettons en route une nouvelle fois pour le studio, comme la cérémonie commence à vingt heures.

Assis dans le public, nous nous amusons à poster des story sur nos comptes Instagram ainsi que sur celui du groupe. Pour faire plaisir aux fans, je décide même de faire un petit live, dans lequel Richard s'incruste, ce qui fait légèrement dégénérer la situation.

Alors que la cérémonie débute, je range mon cellulaire dans ma poche. Le présentateur prend place sur la scène et lance les festivités en introduisant le chanteur qui va performer le premier et ce n'est autre que Ricky Martin, dont la chanson en duo avec Wisin cartonne dans les chars depuis presque deux mois.

Cet homme est notre mentor, sans lui à nos côtés, nous n'aurions jamais eu ce que nous avons aujourd'hui. Il croit en nous et nous voulons toujours aller plus loin pour le rendre fier. C'est grâce à lui et son émission que nous sommes devenus : CNCO.

Ricky entre en scène sous un tonnerre d'applaudissements. Sa prestation est spectaculaire. C'est même à couper le souffle. Entouré de ses indétrônables danseurs, il fait le show comme personne. Il ne pouvait pas y avoir meilleur lancement de soirée. Lorsqu'il a terminé, le présentateur revient, suivi de Sebastián Yatra. La première catégorie de nommés est lancée. Il s'agit de la catégorie : Latin Pop Artiste, duo ou groupe de l'année. Nous sommes nominés aux côtés de Piso 21 et REIK. Les votes risquent d'être serrés, mais j'ose espérer une récompense pour nous. La vidéo d'introduction débute.

— Dans la catégorie Latin Pop Artiste, duo ou groupe de l'année, le gagnant est...

Roulement de tambour. Malgré moi, je me surprends à croiser les doigts. Pourquoi c'est toujours aussi stressant ?

— CNCO ! hurle le chanteur.

Oh bordel.

Erick bondit presque de sa chaise et je l'imite. Nous nous prenons dans les bras, avant de rejoindre notre ami qui se trouve sur scène. Il nous remet la récompense, puis Zabdi s'adresse au public présent ce soir, mais aussi, et surtout à nos fans.

La soirée est une pure folie. Nous avons raflé deux récompenses, et nous attendons le résultat pour la troisième. Nous venons de sortir de scène et les applaudissements du public résonnent encore dans tout le studio. La performance de Pretend était juste sensationnelle. Les chorégraphies de Rodrigo sont fantastiques et ont le pouvoir de déchaîner les foules à chaque fois.

Avec rapidité, nous nous changeons avant de regagner nos places dans l'assemblée. Alors que je vais m'asseoir, mon téléphone vibre dans la poche intérieure de ma veste. Je l'en sors pour consulter l'écran. Un message de ma belle brune.


De Luna :

Mon cœur, je suis atrocement fière de toi, de vous et de ces deux récompenses.

Félicitations, mon amour,

Je croise les doigts pour la dernière.

Je t'aime.


Ces quelques lignes me font sourire comme une andouille. Après lui avoir tapé une réponse rapide, je range mon téléphone et reporte mon attention sur les évènements qui ont lieu sur la scène. Dans quelques minutes, nous connaîtrons les résultats et je dois dire que je ne tiens plus en place.

— Dans la dernière catégorie de la soirée, les nommés sont : CNCO, Piso 21, Wisin y Yandel et Zion & Lennox.

Une nouvelle fois, la vidéo retrace quelques instants musicaux, puis vient le moment de l'annonce du gagnant. Un nouveau roulement de tambour extrêmement angoissant retentit.

Mon cœur va finir par lâcher, les gars.

— CNCO ! hurle une ultime fois la jeune femme présente sur scène.

Trois sur trois. Oh bordel, c'est incroyable. Nous venons de remporter les trois récompenses dans les catégories où nous étions nominés.

C'est juste irréel.

🌺Bonjour🌺

Comment allez vous mes amours ? Votre journée s'est bien passée ? 

Je ne dirais pas grand chose au sujet de ce chapitre, qui est vraiment tout en simplicité, mais je voulais vous remercier du fond de mon petit coeur ❤ Pour ce soutien inconditionnel que vous apportez à Volverte à Verte ❤ 

Besitos et à samedi ❤❤❤❤❤❤

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