8- White
Un jour plus tôt, peu de temps après la chute de Violette...
Pourquoi je lui ai dit ça, au juste ?
Pourquoi je lui ait dit que je tenais à elle ?
Et surtout pourquoi j'ai l'impression d'avoir encore tout gâché ?
Franchement ! Maintenant, par ma faute, Violette est mal. Si je n'avais pas cherché à la retenir on n'en serais pas là. Elle ne serait pas confinée chez elle, loin de moi en m'en voulant.
Qu'est ce que je peux bien faire pour qu'elle comprenne enfin ce que je ressent. Attendre le concert n'est même plus envisageable avec cet idiot de Soane. Quand elle lui as dit non j'étais vraiment content. Et je m'en fiches que ce soit mal, parce que j'était heureux qu'elle l'ai repoussé. Et j'assume de penser ça.
Quelqu'un tire sur ma manche. Je m'apprête à l'envoyer ballader, qui qu'il soit mais quand je tourne la tête, je vois Mia. Mia, oui, mais en larmes, le mascara à coulé sur ses joues et ses cheveux sont éparpillés. Elle me regarde, l'air implorant.
- Ça va ? Je demande sans réfléchir.
- J'ai l'air d'aller bien ?
- Non, pardon. Mais j'ai l'esprit ailleurs.
- Bah ramène ton esprit ici que je puisse me confier à lui, s'il te plaît.
- Te confier ? Tu as subi une rupture amoureuse ou quoi ?
Elle me foudroya du regard mais ne nia pas, m'entraînant à l'écart.
- Attends. C'est vraiment ça ?
- Oui.
- Bon assied toi et raconte. Je pense qu'on est tout les deux dans le même genre de mauvaise passe. Avec ceux qu'on aimes.
- Ceux qu'on pensait aimer... Mais ta "Vivi" t'as encore repoussé ?
- Je vous pensait devenue amie. Et, non, pas exactement "repoussé"...
- Bah dit alors. Passe pas par quatre chemins, ça sert à rien.
- Hé ! Inverse pas les rôles. C'est à toi de te confier, je m'exclame.
- Tu as raison, comme toujours.
Ce n'est absolument pas son genre de reconnaître qu'elle à tort. Du moins depuis le peu de temps que je la connais, c'est comme ça.
- Franchement, qu'est ce qu'il y a ? Je demande vraiment inquiet.
- Alors... Tu vois le copain dont je t'ai parlé au réf' la dernière fois ?
- Oui, il t'a fait quelque chose ?
- Pas directement non. On était ensemble depuis peu et il a déménagé. On parlait toujours par message, car même si les relations à distance c'est compliqué on voulait pas se lâcher. Et, là, ça à viré au n'importe quoi. Avec la distance il s'est senti pousser des ailes et à commencer à me demander certaines choses. J'ai refusé bien sûr ! Mais j'ai vraiment eu peur et puis l'idée même que j'ai failli accepter me choques. Je pensait ne pas être concernée par ce genre de choses, je pensait n'avoir jamais à subir ça. J'ai vraiment cru que ça n'arrivait qu'aux autres. Mais qu'est ce qui se serait passé si j'avais accepté ?
Je la regarde, interloqué, ravaler ses larmes.
- Mais tu n'as pas accepté, et c'est le principal.
- Mais si je l'avais fait ? Si je l'avais aimé ne serait ce qu'un peu plus j'aurais accepté. Il... Il m'as dit qu'après il ne me demanderais plus ce genre de chose et qu'on pourrait juste être ensemble.
- Et qu'est ce que tu ressent maintenant exactement ?
- De la colère, je crois. Il avait l'air convaincu que le seul fait de me proposer de rester avec moi après pouvait me convaincre. Comme si l'avoir, lui seul, pouvait m'y contraindre. Et je suis triste aussi, triste d'avoir perdu mon temps avec un sociopathe pareil. Il à essayé de rejeter la faute sur moi, en plus.
- Comment ça ?
- Il m'a dit vers la fin que c'est parce que je ne lui répondais plus qu'il faisait ça. Il m'a envoyé je ne sais même plus combien de STP, m'a dit qu'en échange de cette photo j'aurais toute celle de lui que je voulais. Que je n'étais pas obligée de le faire mais que c'était normal après notre temps de relation.
- Qui étais de ...
- De deux mois !
- Franchement tu es bien mieux sans lui, c'est le mec toxique dans toute sa splendeur. Mettre la faute sur toi, insister comme ça, même après tes non continuer pour au final dire que ce n'est pas grave.
Mia pleure de plus belle. Gêné, ne sachant pas trop quoi faire je la serre dans mes bras. Le mec qui l'a mise dans cet état ne mérite même pas d'exister. Elle qui est si juste, si joyeuse et drôle. Elle ne mérite pas ça, pas du tout.
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Actuellement, je marche. Peu de temps après que Mia ai fini de pleurer sur mon épaule je me suis mis en route, non sans penser à ce que son ex lui avait infligé. Il était clair que pour avoir autant insisté, avec de tant de belles paroles et promesses, il était fou.
Mia m'avait pourtant dit qu'elle lui avait écrit "non" de manière répétée. Alors, pourquoi, avait-il autant insisté avant de rejeter la faute sur elle et son côté "coincé" insoupçonné ? Il n'y avait que deux réponses complémentaires possibles : c'était un gars sociopathe et pervers. Une belle ordure en somme.
J'ai eu beau conseiller à Mia de se reposer pour y repenser après un repos bien mérité, je ne suis pas sûr que le temps ,seul, suffise à apaiser ses blessures. Des chose de ce type là ne s'oublient pas si facilement.
En tout cas, le fait que les professeurs aient supprimés ou déplacés leurs cours pour l'entraînement au concours, m'arrange bien. Techniquement, en temps normal donc, sortir à cet heure-ci me serait impossible. Seulement, là, ce ne sont pas des cours qui impacteraient mon année que je sèche, c'est juste des répétitions. Et Vivi vaut bien plus que toute les compétitions du monde.
J'atteint finalement le seuil de sa maison et toque à la porte. Sa mère ne tarde pas à m'ouvrir mais son visage est fatigué, comme si toutes ces années l'avaient rattrapée, d'un coup.
- Bonjour madame, Violette est elle là ?
- Bonjour White. Non, Violette est encore sortie je ne sais où.
- Dans son état.
- Oui, mais vu qu'elle est sortie je suppose qu'elle ne va pas si mal que ça.
- Vous avez une idée de là où elle est allée ?
- Oui, vaguement. En tout début d'après midi, peu de temps après que j'ai été rappelée à mon domicile, elle m'a demandé à dormir chez une amie.
- Une amie ? Ce n'est pas contre elle mais elle en possède peu.
- Je sais bien mais elle est majeure et elle sait ce qu'elle fait.
- Sinon, madame, si ce n'est pas trop indiscret, qu'est ce qui vous as soudainement ramenée à votre domicile ?
- Entre, tu comprendra plus facilement, comme ça.
J'obéis et entra à sa suite. Je pendis mon manteau à un cintre et le rangea, par habitude.
Il était évident que quelque chose clochait mais comme la mère de Violette l'avait si bien dit, il suffisait d'entrer pour comprendre.
Je venais justement d'entrer dans le salon, quand je le vis. Dès que je le vis, tout devint clair. Je ne l'avais presque jamais vu, sauf les rares fois où il avait emmenée Violette à l'école.
La dernière fois où je l'avais vu remontait à plus de 10 ans.
J'étais assez petit mais ce n'était pas bien dur de comprendre, même jeune, où un père allait avec ses valises, sans sa famille.
Je ne l'ai jamais revu, du moins jusqu'à aujourd'hui, depuis ce jour là. Après ça.
Mais il est bel et bien là, le responsable de la chute de Vivi, l'être qu'elle aimait tant auparavant mais qui lui avais brisé le cœur en l'abandonnant.
Elle s'était retrouvée seule avec sa mère croulant sous le travail. Elle s'étaient battues pour survivre sans lui.
Je n'étais finalement jamais parvenu à dire à Vivi que je l'avais croisé, avant qu'il parte, en venant chez elle. Il fallait, si je tenais un tant soit peu à elle, que je découvre la raison du brusque retour de son père. Avant qu'elle ne rentre car elle ne supporterait pas sa simple vue, ça c'était sûr. Et je pourrais sûrement facilement parvenir à comprendre la raison de son retour en restant encore un peu.
- Madame ?
La mère de Vivi leva une tête surprise de ses sacs.
- Oui ?
Je décida de tenter le tout pour le tout :
- Pensez-vous avoir les moyens nécessaires pour me garder ce soir ?
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