10 Deuxième Round
Chapitre 10 : Deuxième round
Je suis dans un état second quand James jouit à son tour.
Il se retire et referme le préservatif usagé qu'il jette à l'entrée de la chambre, puis au lieu de venir s'allonger à mes côtés comme j'ai eu la naïveté de me l'imaginer, il se rhabille en vitesse. Je ne sais pas comment réagir et le regarde faire, muette.
— J'ai la dalle. Si tu as faim, tu peux venir me rejoindre. Je nous ai acheté deux trois trucs à grignoter.
Il quitte la pièce sans se retourner et surtout sans que j'ai eu le temps de dire quoi que ce soit par rapport à ce qui vient de se passer. À moitié nue sur le lit, je sens une immense colère en moi. Ah non, ça ne se passera pas comme ça ! Je refuse d'avoir été prise pour une poupée gonflable, et je vais aller lui expliquer de ce pas ma façon de penser. Je me relève illico, retrouve par terre ma petite culotte que j'enfile, ainsi que son pull, avant de descendre telle une furie dans le salon.
— T'es sérieux ? lui demandé-je, furax.
Il ne s'attendait visiblement pas à ce genre de réaction de ma part parce qu'il a sursauté en me voyant débarquer de cette façon.
— Je ne te suis pas, là, ma belle.
— On vient de faire l'amour, et tu te barres sans sommation, comme ça, hop, emballé c'est pesé. Je sais que cette notion te dépasse vu l'endroit où je me trouve et la façon dont tu m'y as emmenée, mais accessoirement, je te rappelle que je suis un être humain avec une conscience, des émotions et des sentiments, tout ça, tout ça.
J'ai limite oublié de respirer pendant ma longue tirade et je dois reprendre mon souffle. Lui me dévisage avant de rire à gorge déployée.
— Tu trouves ça drôle ?
— Oui, assez.
— Et pourquoi, vas-y, explique, qu'on puisse se marrer ensemble.
Il sort un sac en plastique du frigidaire derrière lui. Vu son état, je n'aurais pas cru qu'il fonctionnait encore.
— Tiens, choisis ce que tu veux, je prendrai ce qu'il reste.
— Oh merci, quel gentleman, ironisé-je, toujours très en colère contre lui.
— Écoute, Prune, je ne suis pas un mec pour toi, je ne suis pas le prince charmant qui va t'offrir des fleurs et t'attendre à la sortie de ton travail pour t'inviter au restau. Tu l'as toujours su, alors c'est quoi ce cinéma que tu me fais là ?
Je le regarde sans ciller. Il n'a pas tort. Il n'est pas mon petit ami et ne le sera probablement jamais. Je suis sa captive. Pendant une minute, je l'avais presque oublié. Alors, pourquoi je prends son comportement déplacé à cœur. Pourquoi je lui demande de me rendre des comptes ? Qu'est-ce que je veux au juste ?
Qu'est-ce que je cherche ?
— Assieds-toi et manges un bout, tu vas finir par tomber dans les pommes. Déjà que tu n'as pas dormi de la nuit ni tout ce dimanche, il faut que tu avales quelque chose. Surtout que je n'en ai pas fini avec toi, me sort-il cash avant de croquer dans son sandwich. Reprends des forces, c'est un conseil, ma jolie poupée russe.
— Prune, je m'appelle Prune ! Ce putain de pseudo avec lequel tu me harcèles depuis notre rencontre m'a été choisie par ma meilleure amie pendant qu'on se buvait à deux un pack entier de bières. Et pourquoi je l'ai laissée m'inscrire sur Xinder ? Parce que mon copain, enfin mon ex maintenant, venait de me larguer comme une sous-merde par SMS, et ce juste avant une putain de réunion de boulot super importante. Et tu vois où j'en suis ? Coincée avec un taré qui me prend pour une pute et qui ne veut pas me laisser partir.
— Ah non, je regrette de devoir te contredire, mais par définition, une pute, on la paye pour coucher, toi, tu t'es offerte gratuitement à moi. À moins que tu m'aies menti ? Tu veux combien ? Cent, deux cents ?
Je vois rouge. Rouge sang. Je suis au bord de la crise de nerfs, et lui s'en amuse. Je fonce tel un rottweiler sur mon ennemi. Enfin, plutôt tel un caniche inoffensif, parce que j'ai à peine le temps de contourner la table pour sauter sur James qu'il m'a attrapée et plaquée contre le frigo.
— Tu me fais mal, me plains-je aussitôt, mes deux bras surélevés et coincés au-dessus de la tête.
— Tu l'as cherché, me souffle-t-il au visage. Tu crois que je vais te laisser m'agresser indéfiniment ? Le coup de lampe de chevet m'a calmé, merci.
— Je... Je me suis peut-être un peu emportée. Excuse-moi. Lâche-moi maintenant. J'ai faim, je vais t'écouter et manger un bout.
— Non.
— Non ? répété-je en paniquant.
— J'estime que j'ai été assez patient avec toi. Tu as quand même essayé de t'enfuir, tu m'as assommé, tu m'as giflé, et ça fait deux fois que tu veux recommencer.
— Je... je suis désolée, essayé-je de l'amadouer pour qu'il me laisse tranquille.
— C'est vrai ?
— Oui, jure. Même si dans le fond, c'est toi qui as commencé.
Maturité, zéro.
— Tu as un tempérament beaucoup trop volcanique, qu'est-ce que je vais faire de toi ? Dans quel pétrin je me suis fourré, putain ? Un bien joli pétrin, je le concède.
— Je t'ai déjà promis de ne parler de cette histoire à personne. Tu ne me feras pas de mal, je le sais.
— Comment peux-tu en être aussi sûre ? -me nargue-t-il, le sourire machiavéliquement sexy.
Ses lèvres s'avancent au ralenti. Je rêve qu'il m'embrasse. Je n'attends que ça. Mais au dernier moment, il s'arrête et se dirige à la place vers mon oreille.
— J'ai très envie de te voir à genoux devant moi, susurre-t-il.
Je frissonne.
— Si tu es sage et si tu te fais pardonner, alors je réfléchirai peut-être à comment je vais pouvoir te libérer sans que cela ne me porte préjudice et pour que tu puisses retrouver une vie normale.
— Tu... c'est encore du chantage ?
— Appelons ça une proposition.
— Je...
Pourquoi pas ? Après tout..., pensé-je.
J'ai très envie de lui rendre la pareille pour l'orgasme qu'il m'a offert juste avant, et lui montrer moi aussi mes compétences en la matière.
Au lieu de lui répondre, je préfère suivre mon instinct et me plier à ses quatre volontés.
Je crois qu'il ne s'attendait pas à ce que j'accepte le deal vu l'étonnement sur son visage lorsque je m'agenouille devant lui. Sûre de moi, je déboutonne sa braguette et sors assez facilement son sexe en érection. Je commence par le goûter en le léchant comme s'il s'agissait d'une glace. Ça tombe bien, j'adore ça. Puis, gourmande, je le rentre dans ma bouche. James gémit. Ça lui plaît, tant mieux. Je peux poursuivre l'exploration de ce nouveau sorbet. Je veux découvrir quelles sont ses préférences, quels sont les endroits les plus sensibles, les mouvements de langue qui le feront vaciller. J'essaye, je teste. J'aspire, je tourne, j'enfonce. J'accélère, je ralentis. Parfois, je m'aide de ma main, parfois je m'en sers pour le caresser plus bas, ailleurs. Je suis attentive à ses gémissements, à ses soubresauts en fonction de ce que je lui fais. Je crois que je commence à le comprendre et m'applique à suivre son rythme pour faire monter son désir. Soudain, il est de plus en plus dur. C'est le signe qu'il va bientôt jouir. Est-ce que je le laisse terminer dans ma bouche ?
L'instant d'après, le liquide chaud et gluant vient perturber mes papilles gustatives. J'avale cul sec, car je n'ai jamais aimé le goût que ça avait ni la texture.
Je me relève comme si de rien n'était, m'essuie le contour de la bouche avec le revers de la main, puis je pars m'asseoir à table pour manger enfin mon sandwich au jambon.
James a l'air hébété, sonné. Intérieurement, je souris comme une débile, fière de moi et de ma performance, mais extérieurement, je joue le même jeu que lui tout à l'heure. Celui de la meuf froide et distante qui n'en a rien à secouer. Il me fixe un petit moment, perplexe, puis m'imite et s'installe en face de moi afin de finir son repas.
Match nul, égalité. Eh ouais,mec, les femmes aussi savent dominer la situation.
A suivre... :-) Rendez-vous dimanche... :-)
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