J'avais finis par m'évanouir, tombant dans les bras de ma meilleure amie, toute aussi faible que moi. Lorsque je me suis réveillée, j'ai reconnu la pièce dans laquelle j'étais, la chambre de Sebastian, dans son lit. Je me frottais les yeux en me tournant dans les couvertures, enfin, c'était difficile avec mon ventre puis j'ouvrai officiellement les yeux, tournant la tête sur le côté. Je croisai le regard du brun, assit sur la chaise de son bureau, qui me souriait, il vint me rejoindre. Il caressa lentement mon visage et tout trace d'anxiété de la veille s'était éteinte.

«- J'espère que tu as une aussi bonne mémoire que tu le prétends vu que j'ai pas mal de choses à te raconter... Mais avant ça, tu vas me faire l'effort de petit-déjeuner et de boire.

- B-boire..? balbutiai-je avant de finalement me rappeler.

- Oui. Hier j'ai dû te faire une petite transfusion, pour le bébé mais je n'ai plus le matériel sur moi donc tu vas devoir boire.

- Joli sujet de discussion dès le réveil... murmurai-je avant de me redresser lentement. Où sont passés mes amis ? Et tous ces corps ?

- Ne t'inquiètes pas.»

Il déposa un doux baiser sur mon front avant de caresser lentement mon ventre, sentant alors les coups que donnait notre enfant.

«- Joanna est partie se coucher, elle était épuisée et je lui ai fait promettre de garder le secret. Pour les autres, ils sont rentrés bien après la catastrophe, j'ai dû leur expliqué lorsqu'ils ont vu du sang et le bordel qu'il y avait. Eux aussi doivent garder le secret.

- Ce n'est plus tellement un secret...

- Un secret continue de l'être quand très peu de personne y croient et il n'y a aucune preuve de ce qui s'est passé. Pour les corps, il y a eu six ou huit victimes. On s'est débarrassé de certains corps sur lesquelles nous nous sommes renseignés, ils n'avaient pas de famille, on a pas eu le choix de transformer le reste. Pour les autres, les vivants, on les a hypnotisés, fait oublier cette soirée.

- C'est pour ça que j'ai fait des rêves... Enfin j'imagine que c'est des souvenirs que tu m'as fait oublier.»

Il soupira doucement avant d'hydrater ses lèvres, il hocha la tête.

«- Je ne voulais pas que tu saches, tu aurais fuis.

- Et cette fille... la blonde..?

- Morte. Je l'ai tué.

- Tu ne l'aimais pas ? demandai-je en haussant un sourcil.

- Quoi ? Non. Elle me servait juste à... tu sais. Disons qu'elle me faisait beaucoup de chantages alors qu'on était encore ensemble.»

C'était à mon tour de soupirer, je me massais les tempes et l'observait prendre le plateau qu'il avait préparé, me le posant sur les genoux. Je pouvais y voir de bonne chose dessus, il connaissait très bien mes goûts... Viennoiseries, chocolat chaud et jus d'orange.

«- Je n'ai jamais voulu tout ça et encore moins te faire du mal.»

Je hochais la tête avant de boire une gorgée de mon chocolat, appréciant son goût, ça faisait du bien, c'était même réconfortant.

«- J'ai des questions, Seb.

- Je m'en doute, j'y répondrai quand tu auras terminé de déjeuner et quand tu auras bu le sang que j'ai récupéré.»

Après avoir mangé, le brun a posé le plateau sur la table de nuit avant de vider une partie d'une poche de sang dans un grand verre avant de me le tendre. Je le regardais à deux fois avant de le prendre, une mine de dégoût prenant place une nouvelle fois sur mon visage.

«- Allez, m'encouragea-t-il. Tu n'as pas le choix.»

Je pris mon courage à deux mains avant de commencer à boire le plus rapidement possible, avalant d'un seul coup la moitié avant de me sentir mal, très mal. Je n'ai jamais supporté la viande rouge et saignante alors imaginez bien ce que c'était pour moi, en plus, pour couronner le tout cela avait forcément le goût de fer. Des nausées me prirent, l'envie de vomir était assez forte, je me contenais du mieux que je pouvais. 

«- Continue.

- Non...

- Kenny, j'hésiterai pas à te forcer et tu le sais. C'est pour le bien du bébé mais aussi le tiens !»

Je continuais à refuser avant qu'il ne me prenne le verre des mains, tentant de me faire ingurgiter le reste bien que je me débattais. Il finit par verser le liquide rougeâtre dans ma bouche et me l'a fermait de forcer alors que je régurgitais comme le ferait un nourrisson avec son biberon de lait. Quelques gouttelettes s'échappèrent de mes lèvres, roulant sur le côté avant que je finisse par avaler le reste, n'ayant d'autres options. Le vampire finit par relâcher avant de me tendre un autre verre mais cette fois-ci d'eau que je bu très rapidement, éliminant toute traces de sang dans ma bouche et ma gorge ainsi que de mon visage.

«- Maintenant, les questions !

- Vas-y, je t'écoutes.

- Parles-moi de la gestation... Est-ce beaucoup différents des humains ? A quel fréquence je dois boire du sang ? Quand il sera né, de quoi devra t-il se nourrir ? Sera-t-il automatiquement vampire ?

- La gestation est la même à quelques différences près. L'enfant demande beaucoup d'énergie surtout quand la mère est humaine, c'est pour ça qu'il y a des hauts et des bas. Tu dois boire du sang de temps en temps, quand tu sentiras que le bébé en aura besoin. Comme tu n'es pas vampire, tu ne peux pas chasser mais je te donnerai du sang. Quand il sera né, les biberons devront être du lait mais, encore une fois il faudra parfois lui donner du sang. Pareil quand il sera plus grand mais avec la nourriture bien sûr. Il est hybride, il aura des capacités de vampires mais ne mourra pas parce qu'il n'aura pas pu de sang durant deux jours. Il aura les mêmes capacités que les miennes mais avec moins de puissance. D'ailleurs, il se peut que ses canines ne poussent jamais et qu'elles n'aient pas poussé... Sinon je pense que ta gynécologue l'aurait vu et ça l'aurait affolée.

- Et pour l'accouchement..? demandai-je inquiète.»

J'avais tellement entendu de choses horribles à ce propos... Il caressa ma joue, essayant de se faire rassurant mais je savais très bien ce que cela voulait dire...

«- Si l'accouchement est rapide, il sera douloureux, un peu plus que la norme mais ça ira. Mais si ça ne va pas assez vite pour le petit être, il sortira ses dents s'il en a et ses griffes s'il en a aussi pour pouvoir forcer le passage et... Les humaines ont très peu de chances de s'en sortir.»

Je m'apprêtai à répondre lorsqu'il me coupa, venant glisser une main dans mes cheveux.

«- Je ne laisserai pas ça arriver, on te fera une césarienne. J'ai des amis comme moi en médecine, ils feront ça correctement.»

J'acquiesçai une nouvelle fois avant de me blottir contre lui, j'avais besoin de lui et de son réconfort, je savais que les mois qui suivant seraient difficiles. Je lui posai  encore d'autres questions sur le sujet avant de passer aux vampires en général. J'y découvris qu'il ne pouvait mourir que décapité ou d'une balle faite d'un argent très rare qui lui serait tiré en plein coeur. Le reste n'était qu'inventions. J'ai aussi comprit que leurs sens étaient affûtés...

«- Donc pourquoi tu ne m'as pas vu sur le campus ?

- Parce que je ne vois pas à travers les murs, ma belle.»

Je souris amusée avant de secouer la tête. Je lui ai ensuite demandé si je pouvais prendre un bain dans sa magnifique salle de bain. Ah oui, j'avais oublié de préciser qu'il avait les moyens, étant aisé il pouvait se payer l'une des plus grandes et belles chambres étudiante. Il s'est proposé pour me faire couler un bain pendant que je sortais mes affaires propres de mon sac qu'il avait préparé puis quand le bain fut prêt, il m'appela. Je le remerciai avant de retirer le pyjama -qu'il m'avait mit alors que j'étais encore inconsciente, dans la nuit- et de me glisser dans l'eau chaude, poussant un soupir de bien-être et de détente. Il s'était accroupi devant la baignoire, jouant mes doigts, je voyais bien que lui aussi voulait savoir certaines choses.

«- Rejoins moi dans l'eau et demandes moi ce que tu veux.»

Il s'est redressé, se déshabillant à son tour avant d'entrer dans l'eau, glissant son corps contre le mien. J'attendis qu'il soit bien installé pour que je m'allonge contre lui, ma tête au niveau de son épaule. Il déposa sa main sur mon ventre qu'il caressait avec tendresse.

«- Le bébé... Tu es combien de mois exactement ?

- 5 mois, 2 semaines et quelques jours.»

Il déposa un baiser humide dans mon cou tout en continuant ses caresses. Il n'y avait rien de sexuel là-dedans, c'était juste de la tendresse et de l'amour pur.

«- Fille ou garçon ?

- J'aurai ma réponse définitive mercredi, je marquai une pause avant de reprendre. Tu sais, cet enfant... C'est le plus beau cadeau qu'on est pu me donner, que tu m'as fait.

- Il a été conçu à deux donc dis-toi que c'est aussi un cadeau et un miracle . Tu vas donner naissance à mon premier enfant.»

Je tournai la tête sur le côté pour l'observer, remarquant un sourire étirait ses lèvres, je souris à mon tour avant de fermer les yeux. Mes phalanges remontèrent jusqu'à son torse musclé, venant y dessiner des cercles invisibles.

«- Racontes-moi tout sur toi, je veux connaître ta vie... murmurai-je avec douceur.

- Tout ?

- Tout.

- Bien. Sergent Sebastian Buchanan Stan pour vous servir ! il rit doucement avant d'être plus sérieux. Je suis en Roumanie un 13 Août, comme tu le sais mais pas en 1992 mais en 1917. Je n'ai pas non plus menti lorsque je t'ai dis que j'ai quitté mon pays à l'âge de huit ans, c'est vrai. On est partit en Autriche pendant quatre ans puis ma mère s'est remarié à un américain ce qui fait qu'on a rejoint les Etats-Unis. Bien que fortuné grâce à mes ancêtres, j'ai voulu m'engager et servir mon pays d'adoption durant la Seconde Guerre Mondiale. J'aurai dû mourir de plusieurs balles, trois pour être exact mais un des soldats m'a sauvé. Il m'a transformé et m'a fait garder le secret. Après la guerre, je me suis rendu compte qu'être vampire n'était pas si facile que ça... Je devais tuer des innocents pour me nourrir alors que face aux allemands, c'était plus simple et j'avais beaucoup moins de regrets. Ensuite, seuls ma mère et mon beau-père connaissait mon secret. Plus tard, j'ai rencontré d'autres vampires et j'ai tenté d'avancer dans ma vie. J'ai fait plusieurs métiers, exerçant de nombreux comme traducteur, scénariste. J'ai aussi fait de nombreux allers-retours entre Shelbyville, New-York et Constanța depuis tous ce temps.»

Ensuite, il me raconta quelques détails sur sa vie et je prenais plaisir à l'écouter bien qu'ensuite, je m'amusais à le taquiner, le traitant de vieux parce qu'il était proche des cent ans.

J'avais retrouvé celui que j'aimais, c'était l'essentiel.

(cute, non ?)

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Je vous embrasse, 

Caroline.