Chapitre 3
Je suis petite, très petite. Et j'ai peur. Très peur. Je suis debout sur mes faibles jambes vacillantes. Le garde se penche vers moi, c'est un jeune homme qui a l'air costaud. Ses cheveux noir geai s'arrête à la frontière du visage. Il a des yeux en amande, couleur noisette. Le garde se penche vers moi et chuchote d'un air sadique :
_On raconte que l'homme qui va t'acheter tord le pied droit de toutes les femmes de son harem pour qu'elle ne puissent pas survivre si elles s'enfuient !
I-il ne faut jamais écouter les ragots ! Mais... Et si c'était vrai ? Et s'il m'estropiait ? Que deviendrais-je ? J'ai peur. Peur de ne jamais pouvoir revoir mon grand frère, peur de finir estropiée. Je suis seule, personne pour m'aider. Je ne peux compter que sur mon aide. Avant, j'étais une lâche, choyée, logée, avec une famille aimante. Je ne connaissais pas la peur, mais tout à changé. Depuis le temps, mes blessures ont fini par guérir, et oui, trois mois...
Le silence finit par se rompre. Yuki entre. J'ai récemment appris son prénom, à cet homme qui compte me vendre. D'ailleurs, voilà l'acheteur ! Environ deux mètres à vu d'œil, musclé, pas de surplus de graisse. Il ressemble aux clichés de l'homme parfait. Il s'avance et m'examine, son regard perçant vert amande me mets mal à l'aise. Il ne s'en soucie pas et pousse le garde. J'ai envie de m'enfuir mais... Je n'ai nul doute qu'au moindre mauvais geste je finirai une flèche dans le cœur. Au bout d'un moment, le grand homme se tourne vers Yuki.
_J'aimerais la voir sans vêtements.
_Tu as entendu gamine ? Enlève tes vêtements !
Malgré mes huit ans, je n'apprécie guère l'idée de montrer mon corps à un inconnu. C'est à contre cœur que je retire ma robe de haillon. Je me retrouve nue devant trois hommes adultes. Le grand s'approcha et me tata de ses mains. Il a les mains froides, j'ai peur. Au bout d'un moment, il se tourne vers Yuki et d'un sourire satisfaisant lui posa une question terrifiante.
_Elle coûte combien ?
_1300 yens !
_C'est cher pour une gosse de huit ans !
_Pensez au plaisir et à sa pubertée !
_Bon, je la prends !
D'une main pressante, je me rhabille aussitôt qu'on m'en donne la permission. D'une main ferme, Yuki me passe une laisse autour du cou. L'homme lui tent d'un air satisfait les billets et attrapé ma laisse. Le destin a bien de l'ironie ! Moi, une gosse de riche n'ayant jamais connu la privation devint une vulgaire esclave.
CLAC !!! (les bruitages de chez wish)
C'est soudain, mais j'ai mal au fesses. Très mal, quelqu'un a dû me frapper. Ça fait une heure qu'on marche dans la neige. Ma laisse me fait mal au cou. Un grand homme se tient derrière moi avec un fouet. J'ai froid, j'ai envie de faire une pause mais si je m'arrête, le fouet va encore claquer sur mon postérieur. C'est mon nouveau propriétaire qui tient ma laisse. J'ai d'ailleurs très froid. Je ne porte qu'une vulgaire robe de haillon et un vieux manteau déchiré. Mes sabots de bois sont trop grands et très inconfortables, manquant de s'enlever à chaque pas. J'ai des grêlons pleins les chaussures et qui sait ! Peut-être même des engelures. J'entends déjà la voix de maman “Éspèce de chochotte ! Je ne t'ai pourtant pas élevée comme ça !”. Ah oui, c'est vrai, maman est morte. Maman, tu me manques. Tu m'aurais murmurer ses mots d'un air exaspérée avant de me prendre dans tes bras pour finir le trajet. Je t'aime. Maman.
Pourquoi vous êtes morts ?
Yumi, Kana, maman, Asaya ! Et tout le monde !
CLAC !!! (le meilleur bruitage je veux rien entendre)
_Tu vas avancer morpione ?
Une nouvelle douleur semble se répandre dans mes fesses. Partant de la droite, elle se dirige vers la gauche. Oh que oui ça fait mal. Mais quelque chose me dit que je vais subir bien d'autres tortures encore pires ! J'avance péniblement dans la neige. Lorsque par malheur il m'arrive de tomber, c'est un nouveau coup de fouet.
Il nous faut encore deux longues heures de marche pour arriver à destination. Devant moi se dresse une muraille de pierre solide. Au moins une cinquantaine de mètres de haut (les Eldiens en sueur).
Je n'ai guère le temps d'admirer le spectacle, à coup de fouet on me dirige vers la grande porte. Elle s'ouvre doucement, me faisant découvrir l'intérieur. Un paradis hivernal, de magnifiques bancs, de beaux arbres nus, je me surprends à vouloir voir l'endroit au milieu du printemps. Des jeunes filles et des femmes se promènent en se dirigeant discrètement vers la porte.
On me traîne tel un sac, j'aperçois des hommes en train de refermer la porte le plus vite possible afin d'empêcher les femmes de s'échapper.
C'est étrange, elles semblent boiter. Leurs longues robes m'empêchent de voir quelques blessures. Désormais, plus question de me porter, on me fait avancer en me donnant des coups de pied dans le dos et le ventre. Dès lors que je tente de me relever un nouveau coup de pied me met à terre. J'entends quelques insultes qui fusent. Des gens me traitent de chienne, mais intérieurement je sais que je n'en suis pas une. Les chiennes sont mieux traitées.
On me pousse et j'arrive enfin devant les portes d'un grand château. L'homme qui m'a acheté ne traîne dans la neige juste au goudron qui parsème l'allée jusqu'à la porte. Mes joues s'éraflent contre le sol. Des hommes s'écartent sur notre passage.
Une goutte de sang tombe à côté de moi. J'aperçois alors un garde plié en deux. C'est de lui que vient le sang. Vite une marre rouge se forme sur le sol. Un être humain peut-il contenir autant de sang ? Je n'en suis pas sûre. En cherchant qui l'a blessé, je tourne mes soupçons vers mon maître. Il se teint là, un sabre ensanglanté dans la main.
_Que ceci serve de leçon à tous, tout garde tentant d'aider une de mes concubines à s'enfuir et passible de peine de mort.
Encore choquée je cherche à comprendre. Comment a-t-il pu le toucher à une telle distance ? Non, mon maître n'a pas bougé. Il est toujours immobile, se tenant fièrement devant moi. Une femme, tout juste vingt ans. Probablement la concubine en question. Elle ne parle pas mais... Ses yeux transmettent ses paroles. “Meurtrier !”, peut-on deviner qu'elle scande dans sa tête.
Tous c'est passé bien trop vite. La femme est emmenée au loin. Elle tente de se débattre mais c'est vain. Une dizaine de gardes sont bien plus fort qu'une pauvre femme choquée est affaiblie. De mon côté, on m'emmène comme si de rien était. Sont-ils habitués à ce genre de scène ? Aucun garde ne pleure leur camarade. Ils reprennent leurs activités normales.
Moi, on me traîne à nouveau. Ma laisse est effilée et encore plus désagréable qu'avant.
Et ce n'est que le début de ma descente... En enfer
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