Chapitre 7
Paris, 15 décembre 1864
Camille essayait en vain d'enlever sa robe qui était restée accrochée à l'unique fenêtre de la pièce du séjour. Deux minutes plus tard, elle réussit à la décrocher mais, sa robe s'était déchirée.
« Oh, non ! se lamenta-elle. Ma robe ! C'est mère qui ne va pas être contente ! »
La jeune fille s'apprêtait à aller dehors, mais, en voulant ramasser le bol qu'elle avait fait tomber, sa robe s'était prise dans la fenêtre.
« Bon, se dit-elle, ce n'est pas grave... »
Elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit. Soudain, elle entendit un grand « boum » sur le toit. Camille sursauta.
« Mon Dieu ! Qu'est-ce que c'était ? Oh ! Je pense que ça doit être le vent... Il faut que je prenne l'air, moi ! Si je reste enfermée entre ces quatre murs, je sens que je vais devenir folle ! »
Camille sortit sans se douter de ce qui venait de se passer...
***
Lorsque Cathie ouvrit les yeux, les premières choses qu'elle vit sont des flocons qui tourbillonnaient dans le ciel. La jeune fille se redressa. A côté d'elle, se trouvait ses deux amies. Ces dernières étaient couchées et avaient les yeux clos.
« Les filles ! Les filles ! Réveillez-vous ! Réveillez-vous ! » Appela Cathie en secouant Lora et Lizzie.
Mais, ces deux dernières ne se réveillèrent pas.
Soudain, Cathie se rendit compte qu'elle était sur un toit.
« Oh... Nous sommes toujours chez Lora... Peut-être avait-elle raison... Ce n'est que des bêtises cette histoire de machine à remonter le temps... »
Cathie trouva ça étrange qu'il neigeait autant à Paris. Le toit de la maison de Lora était couvert d'une épaisse couche de neige.
« Les filles ! Appela-t-elle, s'il vous plaît réveillez-vous ! »
Elle secoua une nouvelle fois ses deux amies. Lizzie s'éveilla la première. Elle ouvrit les yeux.
« Ça... Cathie ? bredouilla Lizzie.
- Lizzie ! s'écria Cathie en se précipitant vers elle.
- Où sommes-nous ? demanda Lizzie en se redressant lentement.
- Sur le toit de la maison de Lora. Nous ne sommes pas dans le futur... Je ne vois ni fusée, ni gens qui se téléporte...
- Pourtant... Nous avons ressenti de la chaleur et il y a eu une lumière dorée... Comme avait dit Jean de Lagare... Pourquoi ça n'a pas marché ?
- Tu sais, je pense que Lora avait raison ; ce ne sont que des bêtises et Jean de Lagare a tout inventé...
- Non, non, non... protesta Lizzie. Je sais que Jean de Lagare avait raison... Il a vraiment inventé la machine à remonter le temps !
- Si tu veux... Pour le moment, il faut transporter Lora dans sa chambre car elle est toujours endormie, tu peux m'aider ?
- D'acc... T'as remarqué qu'il n'a jamais neigé autant à Paris...
- C'est ce que je me disais... C'est bizarre, hein ? D'habitude il y a de la gadoue au lieu d'une neige blanche comme à la campagne...
Les deux jeunes filles soulevèrent Lora.
- Où est le passage secret ? demanda Lizzie.
- Je le vois, t'inquiète. Attention à ne pas glisser !
Les deux amies transportèrent Lora jusqu'au passage secret. Là, elles déposèrent leur amie et Cathie souleva la neige pour accéder à la trappe. Elle l'ouvrit et se glissa à l'intérieur.
- Vas-y, Lizzie ! Tu peux glisser Lora par la trappe ; je la rattrape !
Lizzie obéit. Cathie rattrapa son amie de justesse et la déposa sur le lit. Peu après, Lizzie descendit.
- Lizzie, dit Cathie lentement. On a un petit problème...
- Lequel ? demanda Lizzie qui s'époussetait.
- Ce n'est pas la chambre de Lora...
- Tu crois ? On y voit que dalle...
- Mais oui ! Elle est beaucoup plus grande et les murs sont couverts de posters de Justin Bieber, M. Pokora ou de Black M...
- Ah ouais, t'as raison... Mais... Si on n'est pas dans la chambre de Lora, où sommes-nous, alors ? demanda Lizzie.
- Allons explorer les autres pièces... dit Cathie en ouvrant la porte.
- Les deux jeunes filles sortirent de la chambre et se retrouvèrent dans une autre pièce qui était un peu plus grande que la chambre. Il y avait une table, trois chaises et dans un coin, il y avait une petite bassine.
- Heu... OK ! dit Lizzie interloquée. Non ce n'est vraiment pas la maison de Lora... Je sais que ses parents ont des problèmes d'argent mais pas au point de posséder une maison comme celle-ci...
- Attends, il y a une autre porte... Tu crois qu'elle mène où ?
- Je ne sais pas, Cathie. Mais, nous ne sommes pas en train de visiter des apparts ! Il y a urgences ! Lora semble être évanouie et nous nous trouvons dans la maison de je-ne-sais qui !
- Cathie ne l'écouta pas et traversa la pièce et ouvrit la porte. C'était une autre chambre qui était plus grande que la première mais plus petite que la pièce précédente.
- Elle était composée d'un lit à deux places et d'une armoire toute abîmée.
- Cathie ! appela Lizzie de la pièce principale, j'ai trouvé la porte d'entrée ! On va pouvoir sortir et retrouver la maison de Lora !
Cathie sortit de la seconde chambre et alla vers Lizzie.
- Tu crois vraiment qu'on va transporter Lora jusqu'à ce qu'on trouve sa maison ? dit Cathie.
- Bah... Oui...
- Moi je pense qu'il faudrait appeler une ambulance parce que si tu crois qu'on va traverser tout Paris en transportant Lora... Bonjour la honte et le mal de dos !
- Ouais t'as peut-être raison... Et en plus les propriétaires de ce logement ont fermé la porte à clé ce qui signifie que nous sommes enfermées...
Lizzie sortit son portable et composa le numéro de l'ambulance.
- Rhâââ ! Mon téléphone il bug ; il y a un long bip et après plus rien... Comme si on coupait la communication...
- Et moi mon portable n'a plus de batterie et je parie que Lora a oublié le sien !
- La poisse ! grogna Lizzie.
Soudain, la porte d'entrée s'ouvrit sur une jeune fille d'à peu près l'âge de Cathie, Lora et Lizzie.
- Qui êtes-vous ? demanda la jeune fille au bout d'un moment.
- Heu... Je... Je m'appelle Cathie et voici mon amie Lora.
Camille leva les sourcils. Elle venait de se balader avec Arthur. Ils s'étaient tenus par la main. Camille s'était senti pousser des ailes dans le dos... Jusqu'à ce qu'elle découvre ces deux étranges filles chez elle. Les dénommées Cathie et Lora avaient des tenues qui auraient choqué sa mère : la première fille qui se nommait Cathie portait un haut blanc brillant qui devait être fait en laine et son bas était... Un pantalon !? L'autre fille était habillée de la même façon : haut noir brillant avec un pantalon... Décidément, ces étranges filles aimaient bien s'habiller comme des garçons !
« Si mère voyait leur accoutrement, elle s'évanouirait. » pensa Camille.
Et toi, tu t'appelles... ? demanda Lizzie.
Camille fut outrée que ces filles la tutoient. Certes, ses parents avaient perdu leur réputation mais ce n'était pas une raison pour la traiter comme une fille qui était née dans une famille de pauvre. D'habitude, ça ne la gênait guère qu'on se moque d'elle ou qu'on la tutoie comme une paysanne... Mais là, elle était très choquée de leurs vêtements mais qu'en plus on la tutoie...
- Je vous interdis de me tutoyer ! dit Camille sévèrement. Nous ne nous connaissons pas ! Et ce n'est pas parce que mes parents sont ruinés que vous devez me traiter comme une pauvre ! Je ne sais pas comment vous êtes entrée mais sortez immédiatement de chez moi !
- Mais... commença Cathie.
- J'ai dit tout de suite ! cria Camille hors d'elle.
La jeune fille poussa Cathie et Lora dehors et Camille referma la porte derrière elle.
- Elle est folle, cette fille ! dit Cathie.
- Grave... T'as vu comme elle était habillée ? Genre « madame se prend des grands airs » et elle est fringuée comme une fille du Moyen-Âge... T'as vu sa robe ? Plus personne ne porte ça aujourd'hui ! En plus elle était sale et déchirée ! Ça ne m'étonne pas que ses parents soient ruinés, comme elle l'a dit !
- Ouais... En attendant, Lora est dans la chambre de cette folle ! dit Cathie. Il faut la libérer !
- Oh ! Ne t'inquiète pas... Quand elle trouvera notre amie dans sa chambre de mer... de nulle, elle va piquer une crise de nerfs et elle va la jeter par la porte après nous avoir insulté... Tu verras !
Après avoir mis dehors ces étranges filles, Camille claqua la porte derrière elle. Ce n'était pas très gentil ce qu'elle avait fait mais Camille était lassée de supporter sans cesse les moqueries des autres... Et voilà qu'on s'incrustait chez elle... Camille en avait assez, alors, elle s'était défoulée sur ces filles. Là, elle avait besoin d'air. Elle avait besoin d'être dans son passage secret. Camille se précipita dans sa chambre. A sa plus grande surprise, elle découvrit une fille qui dormait sur son lit. Camille s'approcha de l'inconnue et la secoua
« Hé oh ! Mademoiselle ! Que faites-vous dans ma chambre ? » cria-t-elle à la fille.
Mais, l'inconnue ne se réveilla pas.
Camille l'examina. La jeune fille était habillée comme Lizzie et Cathie : haut brillants et pantalon... Camille se demanda pourquoi ces trois étranges filles tenaient tant à s'habiller en garçon...
Camille se précipita vers la porte d'entrée. La fille qui dormait devait être une amie de Cathie et Lora.
« Mais pourquoi venir chez moi ? Je ne les connais pas... Et comment sont-elles entrées ? Il me semblait pourtant bien avoir fermé la porte... » Tout en pensant, elle s'approcha de la porte d'entrée et l'ouvrit. Cathie et Lizzie étaient toujours là. Elles étaient assises par terre. Camille s'éclaircit la gorge et dit :
- Il y a une fille qui dort dans mon lit... Vous la connaissez ?
Lizzie et Cathie se levèrent en même temps.
- C'est notre amie, commença Cathie. Elle s'est évanouie et...
- Il fait froid, ici, coupa Camille, Entrez.
Lizzie et Cathie suivirent la jeune fille. Elles allèrent dans la chambre de Camille. Lora dormait toujours.
- Bon, maintenant vous allez m'expliquer comment et pourquoi vous êtes entrées chez moi et pourquoi cette pauvre fille est évanouie...
Après un long silence, Cathie demanda :
- La vérité ?
- Oui, je veux la vérité !
- OK ! Heu... C'est un petit peu chelou...
Camille leva un sourcil.
- Ça veut dire quoi OK ? Et chelou ?
Cathie et Lora se regardèrent. Soi cette fille le faisait exprès, soi elle vivait dans une grotte...
- Ce n'est pas très important... répondit Cathie.
Silence.
- Je n'aime pas qu'on me cache des choses... lança Camille sèchement.
Lizzie soupira et expliqua tout depuis leur découverte de la boule dorée et du passage secret de Lora jusqu'à leur arrivée sur le toit de Camille.
- En tout cas, conclu Cathie, nous sommes toujours à la même époque...
Camille, elle, était songeuse. Il lui était arrivé exactement la même chose que ces trois filles... A part la découverte du journal intime de ce Jean... de Lagare !?
Une pensée vient à l'esprit de Camille : Louise avait le même nom que ce Jean...
- Vous aviez bien dit... Jean de Lagare ? demanda Camille.
- Oui, il a vécu au XVIème siècle... confirma Lizzie. Pourquoi ?
- Parce que... Je connais quelqu'un qui a le même nom de famille que ce Jean... Elle s'appelle Louise de Lagare... C'est la nièce de la comtesse de Lamanche...
- C'est qui la comtesse de Lamanche ? questionnèrent Cathie et Lizzie.
Camille écarquilla les yeux.
- Vous ne la connaissez pas ?
- Non...
- Eh bien, elle n'est pas très gentille... Elle a tous les défauts ; méchante, égoïste, prétentieuse...
- Et... commença Cathie, Tu crois... Enfin, je veux dire, vous croyez que...
- Tutoyons-nous ! Je disais de me vouvoyer sous l'effet de la colère... Ça fait un bon bout de temps que les gens se moquent de moi et de ma famille, alors, quand je vous ai vues, ici, j'ai craqué... Au fait, je m'appelle Camille...
Cette dernière sembla hésiter et murmura :
- Camille du Beau Lac...
Silence. Camille semblait attendre quelque chose...
- Eh bien... Enchantée, dit Lizzie embarrassée par ce silence.
- Vous ne vous moquez pas ? demanda Camille interloquée.
- Pourquoi on devrait ? dirent en cœur Cathie et Lizzie.
- Vous ne connaissez pas mes parents ? Anna et George du Beau Lac ?
- Ça te dit quelque chose, toi ? demanda Cathie à Lizzie.
- Non, rien... dit Lizzie en fronçant les sourcils
- Décidément ! Vous vivez dans des grottes, vous deux ! s'exclama Camille. D'habitude, quand je dis mon nom de famille tout le monde se moque car mes parents qui étaient avant très riches se sont retrouvés lamentablement ruinés... ajouta-t-elle en désignant son logement d'un air dégouté.
Soudain, Lora poussa un gémissement.
- Elle se réveille ? Vite ! Appelez un médecin ! Si ça se trouve elle est malade ! T'as un téléphone ? demanda Lizzie à Camille, l'air paniquée.
- Un quoi ? demanda Camille, interloquée.
- Un té-lé-phone, articula Lizzie.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Punaise... Mais c'est toi qui habite dans une grotte... Tout le monde connaît le téléphone ! Comment on va faire, pour le médecin ?
- Je ne sais pas ce qu'est un télé-je-ne-sais-quoi... Mais je n'habite pas dans une grotte !
- Bon, coupa Cathie. Au lieu de se disputer, on ferait mieux d'aller chercher un docteur ; si ça se trouve, Lora est gravement malade !
Les trois jeunes filles sortirent dans la rue. Elles marchèrent en silence. Soudain, Camille se figea.
- Comment on va faire pour payer le docteur ? demanda-t-elle. Ça coûte très cher...Au moins cinq cents francs la minute ! Et je ne vous parle pas des médicaments ! Donc ne comptez pas sur moi pour vous rembourser ; car comme je vous l'ai dit, mes parents ne sont pas très riches... répondit Camille.
- Attends, t'as dit quoi ? la coupa Cathie.
- Que mes parents n'étaient pas riches...
- Non, avant...
- Que le docteur coûtait très cher... ?
- Combien ?
- Heu... Cinq cents francs la minute...
- Mais... Tu ne sais pas que les francs n'existent plus...
- Quoi ?
- Tout à fait, nous utilisons les euros à présent, renchérit Lizzie.
Camille se dit que ces filles devaient être folles, alors elle s'éloigna.
- Le docteur travaille dans l'avenue du Gingembre, au numéro 36, lança Camille à Cathie et Lizzie.
Soudain, quelqu'un cria le prénom de Camille. Cette dernière se retourna et vit... Arthur. La dernière personne avec qui Camille voulait qu'on la voit en compagnie des Folles (c'est ainsi qu'elle s'était permise de nommer en secret, Cathie, Lizzie et aussi Lora à cause de leur vêtements étranges et de leur langage vulgaire) c'est Arthur !
- Ah ! Bonjour, Arthur ! Je vous présente mes deux... nouvelles amies ; Cathie et Lizzie, dit Camille en s'approchant du jeune homme.
« Ne fais pas attention à leurs vêtements, murmure-t-elle à Arthur. Ces filles sont un peu... étranges. Et elle parle très mal, surtout Lizzie... Je me demande d'où elles viennent... »
- Cathie ? Lizzie ? Qu'est-ce que vous faite ici ? s'écria Arthur après les avoir longuement dévisagées.
- Ah ? Vous les connaissez ? demanda Camille.
- Peux-tu nous laisser un instant, dit Arthur à la jeune fille. Cette dernière obéit et s'éloigna.
Arthur alla vers Cathie et Lizzie.
- Qu'est-ce que vous faites ici ? répéta Arthur aux deux jeunes filles.
- Louis, c'est toi ? s'écrièrent en cœur Lizzie et Cathie.
- Oui... murmura-t-il. Mais, chut, pas trop fort, ici, je suis Arthur de Lamanche.
- C'est quoi cette blague, dit Cathie.
- Je sais ! s'écria soudainement Lizzie. Tu as deux personnalités. Au lycée, tu es Louis Vintage et dans la rue, Arthur... C'est quoi déjà ton nom de famille ? Ah, oui ! De Lamanche ! C'est pour éviter les paparazzis que tu fais ça, n'est-ce pas ? Je le sais car c'est un truc que font les stars. J'ai lu ça dans Closer !
Louis soupira.
- Lizzie, ce n'est pas pour éviter les paparazzis... Je ne suis pas célèbre...
- Tu rigoles ? coupa Lizzie. Au lycée, les filles te courent après, tu as des tas d'amis...
- Oui, mais c'est au lycée, dans la rue personne ne me connaît... Enfin, pas là-bas.
- Là-bas ? De quoi tu parles ? demanda Cathie.
- Mais tu n'es pas le fils de Julia Mortez et de Tony Vintage ?
Louis prit une grande inspiration comme s'il allait plonger dans l'eau.
- Non, déclara-t-il.
- HEIN ??? s'écrièrent Cathie et Lizzie.
- Puisque vous êtes ici, autant tout vous avouer...
Il s'assit sur un banc. Lizzie et Cathie l'imitèrent.
Arthur regarda les deux jeunes filles qui attendirent patiemment qu'il leur explique...
- N'avez-vous... commença-t-il, pas remarqué que certaines choses ont changé par rapport à d'habitude ?
Les deux filles regardèrent aux alentours.
- Oui... Les gens sont habillés comme au Moyen-Age, dit Cathie.
- Il n'y a ni voiture, ni moto, ni bus... C'est vrai que ça me paraît étrangement calme... s'exclama Lizzie.
- Et il n'y a jamais eu autant de neige blanche, dit Cathie. D'habitude, il n'y que de la gadoue...
- Exact, dit Arthur. Et si vous remarquez bien, il n'y a que des calèches...
- Comme au Moyen-Age ! s'écria Lizzie.
- Attends... dit Cathie. Je vois où tu veux en venir... Nous sommes dans le FUTUR !!! En l'an 3000 ! ajouta-t-elle en serrant Lizzie dans ses bras.
- Waouh ! Alors c'est comme ça l'an 3000 ! dit Lizzie. J'avoue que je suis un peu déçue... Je croyais que les gens auraient des combinaisons spéciales et qu'il y aurait des fusées partout...
- Non, non, non ! Calmez-vous ! Laissez-moi vous expliquer... dit Arthur.
Il soupira une nouvelle fois et raconta :
- Je ne suis pas censé vous raconter mon... secret. Mais, puisque vous êtes là, autant vous mettre dans la confidence. Même Camille qui est une amie très chère ne le sait pas...
- Elle ne sait pas quoi ? demanda Lizzie avant que Cathie lui donne un coup de coude.
- Pour commencer, je ne suis pas Louis Vintage et je ne suis pas le fils de Julia et Tony Vintage. Mon vrai prénom est Arthur de Lamanche. Je ne viens même pas du XXIème siècle.
- Ah bon ? s'écrièrent Cathie et Lizzie.
- Non... Je suis né en 1848. Là, maintenant, nous sommes en 1865, donc, j'ai seize ans.
- Alors... Nous sommes retournés dans le passé... dit Cathie qui tombait des nues.
- Oui... Au XIXème siècle, dit Arthur.
- Je comprends pourquoi Camille est habillée avec une robe que plus personne ne porte... Enfin, je veux dire, au XXIème siècle... dit Lizzie.
- Et qu'elle parle de francs... compléta Cathie.
- Mais, j'ai une question, reprit Lizzie. Pourquoi et comment t'es allé dans le futur et pourquoi tu t'es fais passé pour un certain Louis Vintage ?
- C'est là où ça se complique... répondit Louis. Il y a longtemps, un de mes ancêtres a inventé une machine à voyager dans le temps. C'est une boule dorée qui s'illumine dès qu'on pense à voyager dans une époque et qui nous transporte dans celle-ci. De générations en générations, cette boule dorée s'est transmise dans le plus grand des secrets. Et puis, à la mort de mes grands- parents, ma tante -la comtesse de Lagare- et ma mère -la comtesse de Lamanche- se sont disputées pour savoir qui allait hériter de la boule dorée. Pendant quinze ans, elles se sont querellées. Et puis, il y a à peu près un an, ma mère est venue voir ma tante et lui a parlé qu'elle voulait...
Arthur s'interrompit.
- Elle voulait quoi ? demanda doucement Cathie.
- Qu'elle voulait... Oh ! J'ai tellement honte ! Qu'ai-je fait pour avoir une mère pareille ! Elle voulait... tuer !
Un frisson parcourut le dos des jeunes filles.
- Elle voulait tuer qui ? demanda encore Cathie toute tremblante.
- Oh ! dit Arthur. Je ne voudrais pas vous faire peur... Rassurez-vous, j'ai coupé les ponts avec elle.
- Elle voulait tuer qui ? répéta Cathie.
- Les du Beau Lac ! lâcha Arthur.
- Du Beau Lac ? dit Lizzie. Ce n'est pas le nom de Camille ?
Louis hocha la tête.
- Et pourquoi ? demanda Cathie.
- Je n'en sais rien. Mais, quand ma tante a appris ça, elle a tout de suite refusé de participer au meurtre. Elle s'est emparée de la boule dorée et nous avons fuit cette époque. Ma tante voulait emmener sa fille, Louise, mais, cette dernière a refusé. Louise et sa mère sont en froid depuis que M. de Pyrou -le mari de ma tante et le père de Louise- est mort. Ma tante a repris son nom de jeune fille avant de couper les ponts avec sa fille. Donc, ma tante et moi sommes allés au XXIème siècle. Mais, une erreur se produisit : la boule dorée repartit au XIXème siècle. Donc, ma tante et moi sommes restés coincés en l'an 2019. Nous décidions donc de changer d'identités. Ma tante prit le nom de Mme Mortez et se fit passer pour ma grand-mère et moi je pris le nom de Louis Vintage et me fit passer pour un fils de célébrités. Mais, au bout d'un mois, Mme de Lamanche -ma mère- s'était rendu compte que nous étions coincés au XXIème siècle. Alors, elle nous fit du chantage : elle nous ramène au XIXème siècle et en échange, on l'aide à tuer les du Beau Lac. Et, en prime, elle nous donne beaucoup d'argent. Mais, ma tante refusa et nous restons donc prisonniers au XXIème siècle. Une fois par semaine, ma mère vient nous voir pour nous demander si nous avions changé d'avis, mais, ma tante n'arrête pas de refuser...
- Ah !!! s'écria Cathie. Tout s'explique ! La fois où j'ai surprit Mme Mortez -ou plutôt Mme... de Lagare c'est ça ? en pleine conversation avec une autre dame... qui était ta mère ! Elle devait venir voir si Mme Mortez, où plutôt, ta tante, n'avait pas changé d'avis...
- Mais, une minute, dit Lizzie en fronçant les sourcils, si tu es coincé au XXIème siècle, et que là, nous sommes au XIXème, pourquoi tu es ici ?
- C'est vrai, ça ! Pourquoi ? dit Cathie les mains sur les hanches.
- Ma mère m'a permis de rester pas plus de deux heures par jours au XIXème siècle, une fois, les deux heures écoulées, je repars au XXIème siècle...
- Elle n'est pas très gentille ta mère... dit Cathie.
- Non, nous n'avons jamais été très proche...
- Et ton père ? Il est au courant que sa femme est une meurtrière ? dit Lizzie.
Arthur sourit tristement.
- Mon père est mort quand je n'étais qu'un bébé... Je ne l'ai presque jamais connu... Ma mère ne m'en parle jamais... Mais, tante Hortense -Mme Mortez, si vous préférez- m'a dit que c'était un grand homme. Ma tante est persuadée que ma mère a épousé mon père pour son argent. Ma tante m'a raconté que la première fois que mon père l'a demandé en mariage, elle a refusé mais, quand elle a appris quelques jours plus tard qu'il était très riche, elle a changé d'avis. En tout cas, ça ne m'étonnerai pas de ma mère...
Un silence gênant suivit. Soudain, Cathie sursauta et poussa une exclamation de surprise.
- Louis... heu... Arthur... tu as bien dis que la boule dorée a été inventée par un de tes ancêtres...
- Oui...
- Et il a vécut quand ?
- Au XVIème siècle, je crois...
- Est-ce qu'il s'appelait... Jean de Lagare ?
- Oui c'est cela... Pourquoi ?
- Jean de Lagare est l'ancêtre d'Arthur... Je commence à comprendre... dit Lizzie les yeux perdus dans le vide.
- En fait, commença Cathie. Nous avons atterrit ici car...
Cathie et Lizzie se regardèrent. Après un long silence, elles racontèrent tout depuis le début ; la découverte du carnet de Jean de Lagare, le passage secret qu'a découvert Lora et la boule dorée.
- ... Nous voulions aller en l'an 3000 mais, à priori, c'est raté... conclut Cathie.
Au fur et à mesure que Cathie explique, le visage d'Arthur se décompose. Quand elle eut fini, il demanda :
- La... La boule dorée que vous avez découvert, vous l'avez trouvée où ?
- En fait, c'est un ami de mes parents qui l'a trouvée en faisant des recherches d'archéologie, expliqua Cathie.
- Oh, non, non, non ! s'exclama Arthur en plongeant la tête dans ses mains.
Un long silence suivit.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda doucement Lizzie.
Arthur se redressa.
- Vous devez partir et tout de suite !
- Quoi ? s'exclamèrent les deux jeunes filles.
Arthur se leva et prit Lizzie et Cathie par le bras.
- La boule dorée que vous avez trouvée n'est pas celle de ma famille ; seule ma mère possède la vraie, expliqua Arthur tout en marchant rapidement. C'est une reproduction. Des gens ont sans doute été mis au courant de l'existence de l'invention de Jean de Lagare et ils ont reproduit exactement la même. Le problème, c'est que, personne n'est aussi intelligent que mon ancêtre, et la fausse boule dorée n'est pas très au point : on peut voyager dans le temps, mais pas retourner dans l'époque d'où on vient... Enfin juste un certain temps et ensuite, on est bloqué dans l'époque où on est.
- Ah, non ! Pas question de passer toute ma vie sans télé et sans internet ! T'imagine l'enfer ! Adieu Internet ! Et Je ne pourrai même plus regarder Love, Life mon feuilleton préféré ! Je ne saurai donc jamais si Jane sort avec David ! Parce dans l'épisode précédent, il paraît que Claire qui est la meilleure amie de Jane aime David ! Et à la fin de l'épisode, David a embrassé Cla...
- C'est bon ! coupa Cathie qui détestait ce genre de série. Merci Lizzie ! Mais, là, il y a plus urgent, tu sais !
- Donc c'est pour cela qu'il faut que vous rentriez immédiatement en 2019 ! conclu Arthur.
- Attendez... intervient Cathie. Qu'est-ce qu'on fait de Lora ?
- Lora ? demanda Arthur.
- Elle ne se réveille pas depuis que nous sommes ici, expliqua Lizzie.
- Ah... Voilà qui complique tout... dit Arthur en passant une main dans ses cheveux.
- Nous pensions appeler un docteur, dit Lizzie.
- Mmmmh... Je ne pense pas que ça soit nécessaire... Mais essayons...
- OK, dit Cathie. Mais, on a un autre problème : Camille n'a apparemment pas les moyens de payer le médecin, quant à nous, on a que des euros...
- Je peux le payer moi-même, si vous voulez ! proposa Arthur.
- C'est vrai ? Ben merci ! Tu sauves la peau de notre amie ! dit Lizzie.
- Qu'est-ce qu'on peut faire pour te remercier ? demanda Cathie.
- Me faire une promesse.
- Laquelle ? demandèrent en cœur les deux amies.
- De faire comme si vous veniez du XIXème siècle... C'est-à-dire de ne pas parler de Facebook et compagnie, de ne pas dire de gros mots... Enfin, de vous comporter comme si vous veniez d'une bonne famille.
Les deux jeunes filles restèrent interloquées.
Arthur éclata de rire.
- Ne faites pas cette tête ! ça fait un peu plus d'un an que je vis au XXIème siècle... Et je m'en sors plutôt bien ! Alors vous faire passer pour des filles du XIXème siècle juste quelques heures... Ce n'est pas insurmontable, non ?
- Ben... Le petit problème c'est qu'on a tout dit à Camille... avoua Lizzie d'une petite voix.
- Comment ça, « tout dis » ? Vous lui avez parler de la boule dorée ? De mon ancêtre ? dit Arthur.
- Oui... répondit Cathie. Mais, elle croit qu'on vient du XIXème siècle...
Arthur soupira et fixa le sol. Au bout de quelques minutes, il se redressa et fit promettre à Lizzie et Cathie de ne pas dire à Camille que le jeune homme était piégé au XXIème et de ne surtout pas parler de l'horrible projet de Mme de Lamanche.
- Mais cela n'empêche pas de quand même vous faire passer pour des filles du XIXème siècle... conclu Arthur. Maintenant, allons rejoindre Camille
Le petit groupe rejoignit Camille qui attendait patiemment.
- Ton pote Arthur veut bien nous payer le toubib' ! lança Lizzie à Camille.
- Pardon ? dit celle-ci, interloquée.
- Mon amie veut dire que Monsieur Arthur a la gentillesse de payer le médecin, dit Cathie avant de donner un coup de coude à Lizzie et de lui jeter un regard sévère.
- Oh ! Arthur ! Tu es trop bon ! Merci ! s'écria Camille.
- A quoi tu joues ? dit Cathie en prenant Lizzie à l'écart. Il faut parler correctement... Pas comme les mecs du lycée... OK ? Nous ne sommes plus au XXIème siècle !
- Oui, mais c'est tellement dur ! Et j'aurai voulu être en l'an 3000 ! Pas dans cette époque vieille et ringarde où il faut bien se tenir...
- Oui, mais nous n'y pouvons rien ! Et si tu veux sauver Lora, il faut se faire passer pour des gens de 1864...
- Cathie ! Lizzie ! dit Camille en s'approchant. Venez-vous ? Arthur est parti chercher le docteur... En attendant, rentrons à la maison...
Les trois jeunes filles regagnèrent la maison de Camille. Lora était toujours endormie. Le docteur arriva quelques instants plus tard avec Arthur. Bien qu'il fût déconcerté par les vêtements de Cathie, Lizzie et Lora, le docteur examina cette dernière et déclara qu'elle était très fatiguée et qu'elle avait grand besoin de plusieurs jours de repos.
- Est-elle en dépression ? Ou a-t-elle subit des chocs, ces derniers temps ? questionna le docteur.
- Oui, oui : son fiancé l'a quitté le jour de leur mariage... Elle ne s'en remet pas, mentit Arthur.
- Alors, elle a besoin de plusieurs jours de repos... dit le docteur.
Puis, après qu'Arthur ait payé, le docteur prit congé des jeunes filles.
- Pourquoi êtes-vous habillée comme ça ? demanda Camille à Cathie et Lizzie.
- Comment ça ?
- Vous portez des vêtements que porterait un homme...
- En fait, c'est une triste histoire... A la mort de nos parents, nous sommes devenus pauvres... Tellement pauvres que nous ne pouvons plus nous acheter de vêtements... Nous sommes donc obligées de prendre les habits de nos frères, eux aussi décédés, mentit Cathie.
- Oh... dit Camille touchée. Je suis désolée. J'aurai aimé vous acheter des habits plus adaptés à une femme... Mais comme vous le savez, c'est hors de mes moyens...
- Oh, de tout façon, répondit Lizzie, ce n'est pas la peine puisqu'au réveil de Lora, nous allons retourner dans notre épo... Aïe ! Mais c'est une manie chez toi ! ajouta Lizzie à Cathie qui venait de lui donner un autre coup de coude.
Camille resta pensive puis elle demanda :
- Il commence à se faire tard... Et Lora n'est pas en état de voyager... Alors... Je me disais... Que vous pourriez rester là... Le temps que votre amie se réveille...
- Mais qu'est-ce qui se passe ici ? demanda soudain une voix derrière le dos des jeunes gens.
Camille, Arthur, Cathie et Lizzie se retournèrent. Une dame qui devait avoir entre trente-cinq et quarante ans se tenait dans l'encadrement de la porte. Elle ressemblait fort à Camille ; peau blanche et lisse, tâche de rousseur, cheveux blond ondulés... sauf qu'elle avait les yeux marrons alors que Camille avait les yeux bleus. La femme était mi- paniquée, mi- interloquée à la vue des inconnus qu'elle vit dans sa maison. La dame se précipita vers Camille.
- J'ai croisé le docteur dans les escaliers, tout va bien ? Et qui sont ces gens ? Et pourquoi il y a une étrangère qui dort ? Camille, j'exige des explications ! dit la dame d'un ton autoritaire tout en désignant Arthur, Cathie et Lizzie.
- Madame, intervient Arthur. Ne grondez pas Camille, je vous prie ! C'est en partie de ma faute s'il se passe de drôle de chose dans votre maison.
- Qui êtes-vous, jeune homme, pour me donner des ordres ? dit la dame.
- Je m'appelle Arthur de Lamanche, je suis un ami de Camille... Et de ces trois jeunes filles répondit Arthur en désignant Cathie, Lizzie et Lora.
La dame pâlit.
- Arthur... de Lamanche, dites-vous ?
- Oui.
La dame resta un instant silencieux, puis elle se tourna vers Cathie et Lizzie. Elle les toisa.
- Qui sont-elles ?
- Ce sont mes amies... Maman, ce n'est pas pour moi que nous avons fait venir le docteur, mais pour Lora, elle s'est évanouie il y a une heure environ et nous ne savons pas quand elle se réveillera... Et... Comme elles habitent à l'autre bout de la ville... Je proposais qu'elles pourraient rester ici...
- Ah non ! Ecoute Camille, à trois, nous avons du mal à nous nourrir alors à six...
- Cinq puisque Lora est évanouit, corrigea Camille.
- Six, cinq, c'est la même chose ! Mais, c'est non ! Et où dormiraient-elles ?
- Eh bien, dans ma chambre...
- Votre chambre ? Regardez comme elle est petite... Nous sommes tous serrés !
- Mais ça sera juste pour dormir...
La dame (qui était la mère) soupira, resta un instant silencieux, se tourna vers Cathie et Lizzie et demanda :
- Et vos parents ? Sont-ils au courant que... votre amie est évanouit et que vous êtes sous mon toit ?
- Ils sont morts... répondit Camille à la place de Cathie et Lizzie. Et depuis leur décès, elles sont obligées de mendier leur pain dans la rue... Et de s'habiller avec les vêtements de leurs frères, eux aussi décédés... ajouta-t-elle en exagérant (un petit peu).
Camille savait que ça toucherait sa mère et qu'elle finirait par céder.
La jeune fille ne savait pas pourquoi, mais elle n'avait pas envie que Cathie et Lizzie partent... Elle les connaissait depuis peu de temps, mais, malgré leur étrange façon de s'habiller et leur langage vulgaire, elle les appréciait.
- Très bien... Mais pas longtemps... céda la dame.
- Oh ! C'est vrai ? Merci, merci, merci ! dit Camille en faisant des bonds autour de sa mère.
- Camille ! Reste tranquille ! Il faut encore convaincre ton père et je ne suis pas sûr qu'il va être d'accord...
La dernière phrase qu'avait prononcé sa mère fit taire instantanément Camille.
- Mais, je vais essayer de le convaincre... dit la mère.
- Merci m'dame, dirent en cœur Cathie et Lizzie.
- De rien... Mais... Pour vos tenues... Il faudra les changer... A la blanchisserie, il y a de vieilles robes qui ne servent à rien... Demain, je vous les rapporterais... Elles ne sont pas très belles mais ça sera déjà mieux que les habits de vos pauvres frères...
A ces mots, Mme du Beau Lac sortit pour préparer son éternelle bouillie.
- J'ai été obligée d'exagérer votre situation pour faire céder ma mère... dit Camille pour s'excuser.
- T'inquiète ! C'est déjà bien que ta mère ait accepté de nous garder... la rassura Cathie.
- Oui, je ne pensais pas qu'elle accepterait aussi facilement... ça m'étonne, d'ailleurs...
- Arthur, dit Lizzie en pressant son bras.
- Oui ?
- Pourquoi Lora ne se réveille pas ? Elle n'est pas en dépression...
- Certaines personnes ont du mal à supporter un changement d'époque... Lora doit faire partie de ces personnes...
- Est-ce qu'elle peut mourir ? demanda Lizzie, inquiète.
- Non... Juste rester évanouie quelques temps...
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