Chapitre 45
— Non, non, non, non ! Anise concentre-toi, bon sang !
La jeune femme serra les mâchoires. Devant elle, le contenu d'un chaudron était devenu une sorte de boue gluante et puante. Amaria soupira en le soulevant pour le déposer dehors.
— À quoi tu penses, tête de linotte ? dit-elle en revenant. C'est le quatrième chaudron que tu bousilles depuis ce matin.
Elle lui colla une pichenette sur le front et Anise poussa un petit cri de douleur en se baissant.
— Sors ce loup de ta tête, ma fille ! Tu es une Salem, pas une louve !
La jeune femme grimaça. Soudain, elle jeta son tablier sur la table et quitta le laboratoire à grands pas.
— Anise ! appela sa grand-mère. Anise !
Mais celle-ci ne répondit pas et descendit les six volées de marches jusqu'en bas du manoir. Elle traversa le petit salon en faisant sursauter son grand-père, puis la cuisine où sa mère et son père se partageaient un peu de thé. Elle jaillit ensuite dans le jardin et donna un grand coup de pied dans le gravier, envoyant une pluie de mini météorites contre le tronc d'un arbre...
— Ce pauvre arbre ne t'avait rien fait pourtant...
Anise se retourna et sa colère et sa frustration disparurent aussitôt quand elle reconnut Scott. En voyant sa figure, le jeune homme la prit dans ses bras et elle posa son menton sur son épaule.
— Je suis une ratée, dit-elle ensuite en reculant. Je ne suis même pas capable de faire une simple émulsion de plantes sans qu'elle ne devienne de la boue puante !
Elle se détourna alors, mais Scott la retint par la main et l'entraina dans le jardin. Ils s'assirent sous un arbre et la jeune femme se coula entre les bras du loup en soupirant.
— Tu viens seulement de découvrir que tu étais une sorcière de Salem, Anise... dit-il alors. J'imagine que cela ne s'apprend pas en une semaine...
— Non, je sais bien, mais j'ai un diplôme qui prouve que je suis capable de travailler avec des substances hyper dangereuses, pourtant, je ne suis pas foutue de faire une simple potion pour dormir !
Scott l'entoura de ses bras et elle s'appuya contre lui en grognant. Ils restèrent ensuite un long moment comme ça sans bouger ; ce fut le téléphone de Scott qui brisa le silence.
— Scott, j'écoute. Oh, salut Stiles, quoi de neuf ?
Anise se retourna en entendant le nom de l'interlocuteur et fronça les sourcils quand Scott en fit de même.
— Vous en êtes certains ?
— De quoi ? souffla la jeune femme.
Le jeune homme tendit alors le téléphone devant lui et appuya sur l'écran.
— T'es sur haut-parleur, Stiles, Anise est à côté de moi, annonça alors le loup.
— Salut, Anise ! Comment ça se passe chez tes parents ?
— Salut, Stiles. Ça va, vous me manquez pas mal, vous savez ? Tout le monde va bien ?
— Oh, ouais, ça va, Liam se remet de sa patte cassée, Isaac sort à nouveau et Jared a cessé de bouder.
— Je ne boudais pas ! s'exclama une voix en arrière plan.
Anise rigola. Scott coupa ensuite court aux retrouvailles et demanda à son meilleur ami de répéter ce qu'il avait dit un peu plus tôt.
— Ah, ouais. Alors en fait, on a passé toute la région au peigne fin avec les gars et on n'a trouvé personne qui serait responsable de l'attaque contre Chris et des loups en pleine rue. Sauf une seule engeance.
— Des humains ? D'autres loups ? demanda Anise.
— Non. Des sorcières. Et pas la petite sorcière de quartier qui change les gens en chats...
La jeune femme se redressa, surprise.
— C'est à dire ? demanda-t-elle en croisant le regard de Scott.
— C'est à dire qu'on a reçu les résultats du laboratoire de la police sur les restes de l'enveloppe piégée. Les scientifiques ont trouvé un espèce de symbole sur l'un des morceaux de la bombe, gravé au fer.
— Quel genre de symbole ?
— Un pentagramme.
Anise souffla.
— Je ne suis pas une experte, mais je crois que tous les gugusses qui jouent avec les forces occultes utilisent des pentagrammes, non ? dit-elle.
— Ouais, c'est ce que j'ai dit à Derek aussi, mais j'ai ensuite fouillé un peu et j'ai remarqué que certaines anciennes familles issues de sorcières reconnues avaient des symboles bien distincts. Un pentagramme, certes, mais avec des détails uniques à la famille et ses descendants.
Anise sentit soudain ses entrailles se serrer.
— Quel genre de détails ? souffla-telle, soudain pâle. Pitié... articula-t-elle ensuite sans le son.
Le regard rivé dans celui de Scott, elle retourna son bras droit sur sa cuisse et tous deux regardèrent ensuite se dessiner sous leurs yeux, via les paroles de Stiles, le tatouage symbolique de la maison Razvitch, les ancêtres d'Anise...
Récupérant la communication, Scott indiqua à Stiles qu'il le rappellerait plus tard et raccrocha.
— Chérie, ce n'est pas parce que...
— Ces sorcières qui s'en prennent aux tiens sont de ma famille ! répliqua la jeune femme. Scott, ce sont des Razvitch !
— Tu n'es pas...
— Je suis une Lambert par mon père, oui, mais c'est le sang de Serena Razvitch qui coule dans mes veines !
Elle bondit alors sur ses pieds et se mit à arpenter le jardin.
— Anise, écoute, tenta Scott. Quelles étaient les chances pour que ces sorcières qui s'en prennent aux miens fassent partie des tiens ?
— Statistiquement, aucunes, nous vivons chacun à un bout du pays, mais...
— Cela s'appelle une pure coïncidence.
— Je ne crois pas aux coïncidences, il y a forcément une explication. Vous avez déjà affronté des sorcières à Beacon Hills ?
— Des chamans, oui, et des Druides...
Anise secoua la tête.
— Je parle de véritables sorcières, Scott, des femmes et des hommes, capables de réduire à néant la vie tout entière d'une personne simplement en soufflant quelques mots ! Des personnes qui ont été persécutées pendant des années... par des loups.
Scott releva le menton, mâchoires serrées.
— Mes parents ne doivent pas savoir ! dit alors Anise. Si jamais ils apprenaient que notre propre famille s'en prend aux loups de mon petit-ami, ils m'interdiront de te revoir !
— Pour quelle raison ? Vous n'êtes pas de la même branche, si ?
— Chez les Salem, la famille n'est pas vue pareille qu'une famille humaine classique, il n'y a pas de "branche", nous sommes tous de la même famille, même si nous ne portons pas le même nom.
— Ton père est un Salem ?
— Oui, de la maison McIver. Ils viennent
d'Ecosse, et les Razvitch, la famille de ma mère, de Russie, je crois. Ils ont été poussés dehors pendant les grandes chasses aux sorcières et ils se sont trouvés ici, à Salem, alors un village paisible, caché aux yeux des humains...
Scott pencha la tête.
— Tu veux dire que les sorcières de Salem ne sont pas toutes issue de cette ville ?
— Oh non ! Loin de là ! Au contraire, nous venons des quatre coins du monde et comme nous ne nous marions qu'avec les nôtres, enfin dans la majorité des cas, alors on nous désigne comme des "Salem" car nous vivons tous ici... Ou presque.
Scott secoua la tête, surpris par cette révélation.
— "De Salem" est un fait, reprit Anise avec un haussement d'épaules.
— Je vois... Et tu es sûre que ce que Stiles a décrit, c'est votre marque ?
— Sûre et certaine, comme il l'a dit, chaque famille a son propre symbole. Mon père était un écossais, il a apporté le trèfle, et pour la famille de la mère, ils sont associés la faucille au trèfle, le tout imbriqué dans un pentagramme...
Elle retourna son bras et Scott lui prit la main pour observer le tatouage sur la face interne de son poignet.
— Pourquoi est-ce que c'est la première fois que je le vois ? demanda-t-il alors. Tu ne l'avais pas avant de partir...
— En effet, ma grand-mère a tenu à ce que je l'ai dès que j'ai compris que mes pouvoirs de Salem pourraient être utiles dans ta meute. Malheureusement je suis très loin de pouvoir faire quoi que ce soit et encore moins s'ils apprennent ce que Stiles a découvert...
— Ça viendra, répondit le jeune homme. Je ne m'en fais pas pour toi, tu as prouvé qu'il en fallait plus pour t'abattre.
— Pas beaucoup plus que présentement... Je suis à deux doigts de tout abandonner et de retourner me terrer dans le Nevada...
Scott grimaça ; Anise eut rictus puis soupira en s'écroulant dans l'herbe. Elle observa son tatouage un moment et soudain, releva la tête et observa son compagnon.
— Quoi ? demanda-t-il. Qu'est-ce qui se passe ?
— Et si...? C'est peut-être un peu tiré par les cheveux, mais les attaques contre tes loups ont commencé une fois que tu as quitté Beacon Hills, c'est ça ?
— Un peu avant, mais ouais. Pourquoi ?
— Je suis partie juste après l'attaque contre Chris... Quelqu'un savait que cela allait nous éloigner, Scott, quelqu'un avait prévu qu'en attaquant ton père, ça allait mettre la zizanie entre nous et me pousser à rentrer chez moi.
— C'est effectivement bien trop gros. Qui voudrait s'en prendre à moi sans même me connaître ?
Anise haussa un sourcil et jeta un coup d'œil vers le manoir. Scott fronça les sourcils.
— Tu n'es pas sérieuse !
— Je ne l'ai jamais autant été... Quelque chose me dit que mes parents ne sont pas innocents dans l'histoire...
— En admettant... Pourquoi ? Pourquoi est-ce tes parents s'en prendraient à ma famille puis à mes loups ? S'ils veulent qu'on se sépare pour de bon, il y a d'autres moyens !
— Je suis imprégnée, Scott, répondit Anise. Du moins, je l'ai été, un court instant, mais mon sang de Salem a dissout ton venin quelques minutes après que tu m'aies griffée, dans mon labo.
— Mais le mal était fait, c'est ça ? Tu es tombé amoureuse de moi à ce moment là ?
— Avant même. Je connais le moment précis...
Scott haussa un sourcil.
— Lorsque tu as sauté de l'hélicoptère, yeux rouges, furieux que nous retenions ton ami, mon cœur et mon cerveau ont basculé du côté de la Force Obscure... C'était fini pour moi. Ensuite, ton rugissement m'a clouée sur place, j'étais paralysée, plus aucun muscle ne répondait... Je ne l'ai compris que bien longtemps après, mais c'est à ce moment là que je suis tombée amoureuse de toi, Scott McCall...
Le jeune homme sourit doucement puis se pencha pour l'embrasser.
— Hé, vous deux ! s'exclama-t-on soudain.
Scott soupira. Amaria s'approcha d'un pas large et vigoureux malgré son âge avancé.
— Anise doit se concentrer ! siffla-t-elle. Elle n'a pas le temps de batifoler !
Scott souffla par le nez en se relevant.
— Oui, et pendant qu'elle s'entraîne à devenir une véritable sorcière de Salem, cela donne tout le temps possible à vos toutous pour attaquer mes loups, Madame Lambert, dit-il en se tournant vers elle.
La femme serra les mâchoires ; Anise pâlit.
— Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez, Monsieur McCall. A présent, laissez ma petite-fille travailler.
— À votre guise... À ce soir, mon amour.
Anise se contenta d'opiner et Scott quitta alors le jardin en sautant habilement par-dessus la clôture haute de trois mètres...
.
Anise travailla tout le reste de la journée, mais si elle parvint enfin à produire une potion pour dormir, son esprit était bien loin de tout ces inepties. Elle pensait aux loups de Beacon Hills qui devaient se battre contre des créatures qu'ils ne connaissaient même pas...
— Anise !
La voix claqua aux oreilles de la jeune femme comme un juron et elle sursauta.
— Oui, mamie ?
— Tu peux rester concentrée plus de dix minutes de suite ?
— Oui, bien sûr, pourquoi ?
Amaria haussa un sourcil et Anise baissa les yeux et coupa aussitôt l'eau du robinet qui débordait de son chaudron.
— Ce loup te perturbe, c'est malsain, dit alors la vieille femme.
— Oh non, mamie, je ne me suis jamais sentie aussi bien depuis que je l'ai rencontré...
— Bah ! Des sortilèges ! Voilà tout ce que c'est ! Ces monstres sont tellement hideux et incapable de se trouver quelqu'un qu'ils sont forcés de les empoisonner !
Anise pinça les lèvres.
— Heureusement, sur nous autres cela ne fonctionne pas ! ricana Amaria. Je ne t'explique pas, sinon ! Quel gâchis !
— C'est bon, tu as fini ? grinça alors la plus jeune.
— Je te demande pardon, ma chérie ?
— Est-ce que tu as terminé de cracher ton fiel sur Scott et ses loups ? Non parce que je commence à en avoir marre de vos histoires de guérilla ancestrale !
Abandonnant son chaudron dans le lavabo, Anise s'éloigna en s'essuyant les mains dans son tablier.
— Tu ne connais pas l'histoire de notre famille, sinon tu ne dirais pas une telle chose, répondit sa grand-mère.
— Non, en effet, et je m'en fiche royalement, si tu veux tout savoir. Je suis amoureuse de Scott, mamie, et si je dois choisir entre lui et vous, mon choix est déjà fait ! Donc...
— Quelle insolence ! coupa Amaria. Tu devrais avoir honte de dire une telle chose, tu...
— Donc ! reprit Anise d'une voix plus forte. Je te conseille de rappeler les sbires à la solde de notre famille qui sèment le bordel à Beacon Hills !
— Des sbires ? Quels sbires ? Tu nous as pris pour la mafia italienne ou quoi ? ricana Amaria. Je n'ai aucune idée de quoi tu parles, tu...
Anise serra les poings et soudain, plaqua ses mains sur la lourde table en bois. Amaria sursauta et rentra le menton.
— Arrête, d'accord ? Arrête de vouloir me faire croire que tu n'es pas au courant que des membres des Razvitch sont à Beacon Hills en ce moment et attaquent les loups de Scott ! J'ai très bien vu ta réaction quand il t'a balancé cette petite pique avant de partir, ce matin !
Amaria serra les mâchoires.
— Mamie, tu es la matriarche de cette famille, personne ne se mouche sans ton autorisation ! reprit Anise. Alors arrête tes conneries, d'accord ? Laisse mes loups en paix !
La vieille femme pencha la tête.
— Tes loups ? répéta-t-elle. Ces animaux ne valent pas mieux que les humains qui nous ont persécutées ! Les créatures de l'engeance de ton petit ami ont collaboré avec les humains pour nous débusquer ! À cause d'eux, des milliers de femmes sont mortes brûlées ou noyées !
— C'était il y a des siècles ! s'exclama Anise en retour. Scott ne savait même pas que les sorcières de Salem existaient réellement avant de venir ici !
— Parce qu'il est profondément idiot, comme tous les autres ! Embrasse ton histoire, ma fille, et aide-nous à débarrasser la Terre de ces horribles créatures ! Ensuite, viendra le tour des humains...
Anise recula, soudain effrayée. Tournant les talons, elle quitta le laboratoire et se rua dans sa chambre. Là, elle vida sa commode avec rage et jeta tout dans sa valise. Lorsque Scott déboula par la fenêtre, elle ne sursauta même pas, mais quand il la saisit par les bras, elle poussa un cri de surprise.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— On s'en va ! Maintenant ! Je ne resterai pas une minute de plus dans cette famille de barjots !
Scott la relâcha et recula, surpris, soudain il pivota en grondant et Anise se figea.
— Mamie... ?
Devant le couple, dans l'ouverture de la porte, la vieille femme se tenait, droite, un pistolet à la main.
— Tu ne quitteras pas cette maison, Anise, tu appartiens aux Razvitch, pas à ce monstre !
Scott serra les poings et fit un pas en avant, mais Anise déglutit et posa une main sur son épaule. Il se retourna en la regardant ; elle ancra son regard dans le sien et il se redressa. Anise opina alors et il recula d'un pas.
— C'est bien, dit alors Amaria avec un sourire mauvais en faisant signe à Scott de reculer. Viens, ma fille, laisse ce monstre d'où il vient, il ne mérite pas d'être aimé, par qui que ce soit, il...
— Je suis enceinte, mamie.
Le silence plomba aussitôt la pièce, lorsque l'information monta au cerveau d'Amaria, elle devint soudain blanche et son pistolet tressaillit.
— Tu... Non ! articula-t-elle. C'est impossible ! Comment as-tu pu... Monstre !
Elle braqua soudain le pistolet sur Scott et le coup de feu partit. Anise poussa un hurlement de terreur quand Scott fut projeté sur le lit, mais après quelques secondes à être sonné, il se redressa et se releva.
— Impossible ! s'écria Amaria. C''est une balle d'aconit !
— Je suis immunisé, sourit Scott en plongeant ses griffes dans son épaule ensanglantée. Vous pensiez réellement que j'étais un petit loup de pacotille, un Bêta sans pouvoir, sans volonté ? Connaissez-vous le terme "Vrai Alpha", grand-mère ?
Il jeta la balle sur le parquet et Amaria changea de couleur et recula d'un pas. D'un geste vif de sa main couverte de son sang, Scott saisit l'arme et la lui arracha des doigts. La femme poussa un cri de douleur et tomba sur les genoux quand sa main émit un craquement sinistre. Des bruits de pas se firent alors entendre dans la maison et les parents d'Anise déboulèrent.
— Seigneur ! s'exclama sa mère. Anise, tout va bien, chérie ?
— Oui... Je crois. Où étiez-vous ?
— Elle... Elle nous avait enfermés dans le sous-sol, répondit son père. Belle-maman, vous...
La femme, agenouillée sur le parquet, regardait Scott avait terreur et ébahissement.
— Anise et moi allons quitter cette maison, dit-il alors. Si j'avais su que vous étiez aussi fanatiques, jamais je ne l'aurais laissée partir !
— Non ! Non, s'exclama la mère d'Anise. Non, Monsieur McCall, nous ne sommes pas... Oh, Seigneur, non, j'ignorais tout des intentions de ma mère, vous devez me croire ! Ne me prenez pas ma fille, je vous en prie... Les loups nous ont volé trop d'enfants par le passé, que ce soit par amour ou par vengeance ; je vous en supplie, laissez-la devenir celle qu'elle aurait dû devenir si elle n'avait pas cédé à l'appel de l'armée.
Scott serra les mâchoires puis se tourna vers sa compagne qui baissa les yeux un instant. Sa mère lui prit les mains.
— Je t'apprendrais tout ! dit-elle. Tu as ma parole ! Ce devait être mon rôle, mais grand-mère m'a convaincue que c'était à elle de tout t'enseigner, maintenant je comprends pourquoi...
— Vous allez souffrir ! s'exclama alors Amaria. Si vous laissez votre fille avec ce monstre, il ne vous la rendra jamais ! Il va la mordre et la transformer !
— Non... répondit Scott. Jamais. Anise est ma louve, grand-mère, et ses origines de sorcière de Salem empêcheront mon venin de la transformer, peu importe la force que j'y mettrais ! Madame Lambert, ajouta-t-il en se tournant vers la mère de la jeune femme. Votre fille n'est pas imprégnée, la griffure que je lui ai involontairement infligée quand nous nous sommes rencontrés, dans la Zone 51, n'a pas eu d'effet sur elle, parce qu'elle est tombée amoureuse de moi dès l'instant où elle m'a vu...
La femme regarda sa fille sans comprendre et soudain, la lumière sembla se faire dans son esprit.
— Mais alors... Si nos pouvoirs annihilent votre venin, alors toutes les femmes et tous les hommes de notre race qui ont choisi l'autre camp l'ont fait sciemment ?
— Exactement. Je suis le plus puissant des Alphas qui existent sur cette terre, Madame, et si mon venin ne fonctionne pas, alors celui des autres loups encore moins.
— Il ment !
— Tais-toi ! répliqua Madame Lambert. Tu nous as menti pendant des décennies !
— Alors tu vas croire ce monstre plutôt que ta propre mère ?!
— Emmène-la, par pitié, avant que je ne fasse quelque chose d'irréversible, supplia Madame Lambert en regardant son mari.
L'homme n'hésita pas une seconde, aida sa belle-mère à se relever puis la traîna hors de la chambre d'Anise. Il savait, pour l'avoir testé, que les sorcières Razvitch étaient bien plus puissantes que tout autre clan, y compris le sien, quand bien même les sorciers et sorcières écossais étaient réputés pour être sans pitié.
— Ne partez pas tout de suite, dit alors la mère d'Anise. Je vais régler le problème de ma mère, je vais convoquer un Conseil, dès ce soir, et demain, nous discuterons de votre avenir.
Anise opina rapidement, sous le choc, et quand les trois adultes eurent quitté la pièce, elle s'effondra sur le tapis en gémissant. Scott se baissa près d'elle et la jeune femme leva les yeux sur lui puis sur son épaule couverte de sang. Quand elle accrocha son index dans le trou du t-shirt, elle consata qu'il n'y avait pas trace de la blessure.
— Tu as guéri ?
— Privilège de loup, répondit le jeune homme avec un sourire.
Elle opina.
— Ce que j'ai dit à ma grand-mère... commença-t-elle alors.
— C'était faux, je sais, ne t'en fais pas. Tu ne peux pas être enceinte de moi, puisque nous n'avons jamais couché ensemble, alors à moins que tu n'aies trouvé quelqu'un d'autre...
— Non ! Non, je te le promets. Il fallait une diversion et c'est la plus efficace que j'ai pu trouver.
Scott sourit puis la prit dans ses bras et l'aida à se relever. Il l'assit au bord du lit et lui proposa de se reposer pendant qu'il allait se changer. Elle opina et bascula sur le flanc, tirant son oreiller sous sa tête avec un profond soupir.
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