Scène VIII
Une vague de nuit s'étalait sur l'oreiller, enveloppant son visage, faisant ressortir la transparence de ses yeux, étincelants de désir et d'anxiété. Elle était magnifique et fragile.
Il en était fou amoureux.
Ce soir, la femme était plus confiance et Jean Valjean lui avait manqué. Elle se surprenait d'être aussi audacieuse et Valjean bourdonna de contentement lorsque les mains de Javert glissèrent sur les boutons des vêtements de M. Madeleine.
Un beau costume, bien coupé, couleur de forêt... M. Madeleine avait fait des efforts pour être présentable ce soir.
Et lentement Javert déshabilla M. Madeleine.
Bientôt, ils se retrouvèrent torse nu, une légère hésitation puis le bandage fut retiré, révélant la poitrine menue d'Émilie... Des caresses, des baisers, des soupirs... C'était tellement meilleur couché dans un lit. Le lit de Jean Valjean !
La preuve indéniable de l'excitation de l'homme contre sa cuisse fit haleter Javert tandis que la bouche de Valjean partait en exploration le long de la poitrine du policier.
« Tu me rends fou..., souffla Valjean. Tellement... Permets-moi...
- Que veux-tu ?, arriva-t-elle à articuler.
- T'aimer.
- Jean...
- Juste retirer le pantalon ?, » demanda le forçat, pressant.
Elle regarda Valjean, ardemment, les mains glissant sur les cicatrices, repassant les marques les plus visibles. Enfin, elle hocha la tête avec timidité. Il la trouva adorable.
Il reprit sa bouche, glissant sa langue contre la sienne, pour une danse enivrante...et ses mains se posèrent sur son pantalon. Il la sentit se crisper tandis qu'il ouvrait les boutons.
Valjean se redressa et tira doucement sur le vêtement. Elle se retrouva en bas et en sous-vêtements.
Et Valjean le vit. Il gela. Son sexe ! Son sexe d'homme ! Un renflement visible. Il la regarda sans savoir quoi dire.
Elle se mit à rougir intensément, n'osant pas le regarder en face.
« Une poupée en tissu, expliqua-t-elle, remplie de blé. »
Il hocha la tête à son tour, toujours silencieux. Puis il reprit le déshabillage.
Enlever les sous-vêtements.
Retirer les bas.
Faire mine de ne pas voir la poupée en tissu.
Elle possédait encore une petite culotte ourlée de dentelles. Son seul accessoire féminin, pour permettre à la poupée de tissu de bien rester à sa place.
Maintenant, elle tremblait dans ses bras. Elle avait peur.
Valjean comprit et lui rejoua la même scène que la première fois.
« Veux-tu que je retire mes vêtements ? »
Émilie Javert déglutit, en pleine panique.
Il l'embrassa, la caressa puis s'écarta d'elle afin d'enlever ses derniers vêtements et de se retrouver nu.
Totalement nu.
Et le regard de la femme se posa immédiatement sur le sexe érigé et rougi de Jean Valjean. Elle pâlit et se furent les mots d'excuse de Valjean qui lui firent lever les yeux sur lui.
« Je sais. C'est impressionnant, fit-il, penaud.
- En effet, » souffla-t-elle.
Lentement, il s'approcha d'elle.
L'atmosphère avait changé tout à coup, tout était devenu plus lourd, plus sombre. Voulait-elle vraiment ? Avec lui ? Un ancien forçat ?
« En avais-tu vu avant ?, » murmura-t-il, d'une voix douce.
Cela la fit rire. Un rire nerveux auquel il se joignit. Cela leur donna le courage de se rapprocher. À se toucher.
« Oui. A Toulon. »
Cette mention refroidit l'homme nu face à elle.
« Mais aucune n'avait cette taille impressionnante. »
Moqueuse, elle souriait, plus pour se reprendre que par souci d'espièglerie. Il entra dans son jeu et se coucha à côté d'elle. Un bras soutenant sa tête.
« Parce que tu as regardé ?!
- Que faire d'autre ?, répondit-elle en rougissant. J'ai vécu dans un dortoir au-milieu des hommes.
- Comment as-tu fait ?, demanda Valjean, curieux et sa main se posa sur son bras, caressant doucement la peau, apaisante.
- J'ai oublié que j'étais une femme.
- Cela devait être difficile.
- J'avais une réputation de pudeur. On se moquait de moi, mais on ne m'a jamais cherché plus que cela.
- On ne t'a jamais fait d'avance ? »
Elle le regarda, surprise d'entendre ses mots.
« Des avances ? Envers l'adjudant Javert ? Sois sérieux !
- Je le suis ! Je me souviens de l'adjudant Javert à Toulon. Un homme jeune, fin. Arrogant, certes, et dur, mais il pouvait être attirant.
- Je t'ai attiré ?, rétorqua Javert, estomaqué.
- Non, répondit-il un peu durement. Je n'aime pas les hommes ! Mais il y a des hommes qui sont attirés par les hommes. Surtout au bagne !
- On ne m'a jamais fait d'avances !
- Si j'avais su que tu étais une femme...
- Tu comprends pourquoi je suis devenue un homme ?
- Tu es une femme ! »
La main avait cessé de caresser le bras. Maintenant Valjean repoussait Javert sur le lit, la couchant sur le matelas.
Elle souriait, un peu mauvaise, et murmura :
« Un homme comme tous les hommes ! Voilà ce que tu es !
- Voyons si nous pouvons prouver que tu es une femme. »
Il se coucha lentement sur elle, ses mains se posèrent sur ses cuisses, les forçant à s'écarter pour qu'il puisse s'installer commodément entre elles. Elle se raidit tandis qu'il l'embrassait. Capturant sa bouche. Forçant ses lèvres. Puis ses mains se mirent à caresser le corps de la femme. Épaule, bras, hanche, cuisse.
Elle gémit lorsqu'il suça son lobe d'oreille, murmurant son prénom d'une voix brisée :
« Jean... »
Cela l'excita encore davantage. Il se fit pressant. Elle griffa ses épaules. Puis sa main se glissa sur sa cuisse, puis dans son entrejambe...
« J'ai envie de toi, » souffla-t-il et sa voix rauque provoqua des étincelles dans le ventre de l'inspecteur Javert...d'Émilie Javert...
Elle était incapable de parler, perdue dans ces sensations inconnues, mais elle comprit.
Et se soumit.
D'un geste brusque, elle repoussa Jean Valjean et retira sa fine culotte, la jetant sur le sol. Elle était totalement nue. Jean Valjean sentit sa bouche s'assécher.
Il la regarda et expliqua :
« Je ne vais pas te mentir. La première fois n'est pas agréable. Cela fait mal, et je ne suis pas...
- Chut !, lança-t-elle en posant à nouveau sa main sur sa bouche. Je ne suis pas en sucre et je ne suis pas complètement idiote.
- Je sais !, sourit-il en embrassant la paume de la main, la faisant reculer. Je ne voulais pas dire...
- Viens !, ordonna Javert. Avant que je ne change d'avis. »
Il se recoucha sur elle et cette fois les doigts se perdirent entre les jambes. Pour la première fois de sa vie, une main autre que la sienne la touchait, là ! Elle se tendit, ne sachant trop à quoi s'attendre.
Douleur, plaisir, honte...
« Doucement, susurra Valjean dans le creux de son oreille. Tu ne risques rien. Je ne veux que te faire du bien.
- Jean... »
Elle gémit enfin de plaisir et sa tête claqua en arrière.
« Ma belle Émilie... »
Les doigts la caressaient, profondément.
« Te savoir blessée, souffla Valjean. Je ne supporte pas que tu sois blessée ou même absente.
- Jean... »
C'était la seule chose qu'elle pouvait dire. Elle n'avait jamais connu autant de plaisir. Elle s'était rarement caressée, elle se haïssait tellement d'être une femme. Toutes ces années passées à envier les hommes. Elle avait même hésité à se faire faire une ablation des seins. Il suffisait d'un médecin de confiance, d'une belle somme d'argent et d'une bouteille de laudanum.
Elle n'avait jamais eu assez d'argent...ou de courage...pour passer le pas.
Et aujourd'hui...
Elle se sentait un simple instrument avec lequel jouait un homme. Elle vibrait à chaque caresse. Elle gémissait tandis que les doigts revenaient là, encore et encore.
Puis la caresse cessa, elle lutta pour reprendre son souffle avant de crier fort.
Une bouche la goûtait, une langue la pénétrait, deux mains écartaient ses cuisses, l'étalant largement et les retenant là.
Elle se cambra et ses mains saisirent les cheveux de Jean Valjean, tirant à la limite de la douleur. Cela plut à Valjean de sentir à quel point elle perdait son contrôle sur elle-même. Il eut un sourire suffisant alors qu'elle gémissait, s'efforçant de serrer les mâchoires, de retrouver son sang-froid. Il la lâcha encore plus profondément, suçant son clitoris, ravi de l'entendre crier.
Dieu ! Qu'il désirait cette femme ! Il la voulait à en avoir mal. Son sexe était douloureux. Il n'avait pas fait l'amour depuis Toulon. Cela faisait vingt ans qu'il n'avait pas connu ce désir.
Enfin, il la sentit se crisper sous sa douce attaque. Il releva la tête et la regarda. Elle était étendue, perdue dans les sensations de plaisir. Il voulait l'avoir et murmura :
« Viens, ma belle, mon Émilie. »
Il la caressa à nouveau avec ses doigts puis sa langue et elle gémit fort lorsqu'elle vint, les cuisses tremblant sous l'effort. Répétant son prénom comme une prière.
Enfin, elle se calma et ouvrit les yeux, surprise du plaisir intense qu'elle venait de ressentir.
Elle vit Jean Valjean, lui souriant d'un air suffisant, la tête entre ses cuisses qu'il embrassait tendrement. Elle sut dès cet instant qu'elle était amoureuse de lui.
C'était plus qu'une simple affection et cela l'agaça.
Elle tendit les mains à l'ancien forçat. Valjean remonta entre ses bras, son sexe érigé se glissant entre ses cuisses.
« Et maintenant ?, demanda Valjean, le regard bleu d'azur était devenu intense.
- Je ne coucherai pas avec toi ! »
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