Prologue :

Une jeune femme versait tranquillement une petite potion dans le pichet d'eau de son époux. Elle s'est tournée vers lui, un tendre sourire sur les lèvres. 

-Nos filles commencent à parler, a-t-elle dit. 
-Vraiment ? s'est amusé le jeune homme. Qu'est-ce qu'elles ont dit ? 
-Euh... Ton nom. 

Le jeune homme n'avait pas besoin de savoir que ses deux petites chéries avaient donné la mort d'une servante... N'est-ce pas ?  

Il s'est approché de la jeune femme et il a attrapé l'un des verres. 

-Je t'aime, a-t-elle dit alors qu'il buvait. 
-Je t'aime aussi, a-t-il murmuré juste après. 

Il passa ses mains sur son visage, légèrement confus. 

-Je... Je... 
-On devrait peut-être faire une petite-soeur ou un petit-frère aux jumelles, a-t-elle murmuré. 
-Je... Oui... Oui... 

La servante a écarquillé légèrement les yeux, avant de refermer la porte, confuse. Elle a passé sa main sur son visage, avant de lâcher les draps qu'elle portait. Elle a observé les gardes, avant de partir en courant vers la salle du trône. Elle é dépassa plusieurs personnes, avant de se jeter aux pieds de son Roi. 

-Seigneur, a-t-elle murmuré. Je... Je viens dénoncer un crime. 

Le Roi a froncé les sourcils, reconnaissant aisément la servant de son fils ainé. 

-Parlez. 
-Je... Je devais changer les draps de sa majesté votre fils, quand j'ai aperçu sa femme verser une potion dans l'eau. 
-Continuez. 
-Il... Mon père s'occupe de vos potions... J'ai... J'ai appris à les connaître dès mon plus jeune âge... La couleur... L'odeur de celle-ci... Seigneur... Sa majesté Adèle a fait boire un filtre d'amour à votre fils. 

Plusieurs exclamations ont parcouru la salle. 

-Laissez-nous, s'est exclamé le roi en se levant. 

Les membres de la cours sont quitté la pièce. 

-Ce sont des accusations très graves, a-t-il affirmé. 
-Je le sais... 
-Êtes-vous sûre de vous ? 

La jeune femme a acquiescé. 

-Ceci expliquerait pourquoi notre fils a soudainement arrêté de nous parler de son amour pour la Princesse Ébène, a marmonné la Reine en se levant également. 

Le Roi a hoché la tête. 

-Garde ! a-t-il hurlé. Enfermez Adèle dans l'un de nos cachots et mon fils dans sa chambre. 
-Nous verrons s'il garde des sentiments pour elle, a continué la Reine. 
-Et si c'est le cas... Nous vous pendrons, jeune fille. 

La servante a acquiescé, tremblante.  

Ellipse temporelle de plusieurs semaines

L'Héritier des Price était en train d'observer la hâche du bourreau, le bras fermement accroché à celui de sa nouvelle femme. 

-Quand je pense qu'elle a osé me faire ça, a marmonné le Price.
-Nous sommes ensemble maintenant, a murmuré Ébène. 
-Je ne remercierais jamais assez cette servante pour ça, a-t-il dit souriant. 
-D'ailleurs... On pourrait peut-être changer son statut... Elle nous a... Sauvé. 
-Tu ne devrais pas t'en préoccuper... Je veux qu'elle devienne la nourrice de nos enfants et la marraine de notre ainé. 

La Princesse Ébène a adressé un sourire à son Prince, avant de prendre une petite inspiration. 

-Je déteste les exécutions... Même celle-ci. 

Le jeune homme a passé sa main dans les cheveux de son épouse, avant de tourner la tête vers les nouveaux venus. 

-Adèle Odile Finn.. Vous êtes accusée d'avoir ensorcelée et dupée la couronne... Pour cela, la peine maximale vous sera accordée, a proclamé le Roi. 
-Mes filles ! Je veux voir mes filles ! 
-Vos filles seront tuées juste après vous. 
-Quoi ? Mais... Vous ne pouvez pas... Ce sont des enfants ! a-t-elle hurlé. 
-Des enfants incapables de ressentir la moindre émotion, a-t-il dit. À cause de vous...

La scène suivante s'est déroulée rapidement, Adèle s'est élancée vers ses enfants, prête à tout. 

-Garde ! Tuez-les ! a ordonné sèchement le Roi.  

L'un des gardes a paniqué et sans réfléchir, a enfoncé son épée dans le corps des deux petites. 

-Non ! a-t-elle hurla d'une voix douloureuse. 

Elle s'est écroulée sur le sol et la princesse Ébène a détourné les yeux, choquée par la scène. Son époux a resserré sa prise, sachant qu'elle était contre l'exécution des deux petites princesses. Adèle s'est redressée vivement, avec des yeux exprimant son immense douleur. 

-Que les dieux m'écoutent, a-t-elle hurlé. 
-Garde ! Tuez-là, a répliqué le Roi. 
-Écouter les paroles d'une mère, a-t-elle continué. 

Les gardes se sont approchés, mais ils ont été aussitôt envoyés dans les airs. 

-Les Price seront punis pour leurs crimes ! Mes petites filles reviendront, a-t-elle continué sèchement. Au souhait d'une Price... Là... Le malheur commencera et s'abattra sur les Price pour l'éternité !

L'un des gardes s'est approché rapidement et d'un geste souple, a coupé la tête d'Adèle. 

-C'était horrible, a murmuré Ébène. 
-Mes frères ont fait ce qu'il y avait à faire, a murmuré le prince héritier. 

Après ces quelques paroles, il a tourné la tête, observant les deux gardes aux épées pleines de sangs. Il a hoché légèrement la tête, remerciant silencieusement les deux autres Price. Ensuite, il a baissé les yeux, observant le corps des deux gamines. 

Il ne ressentait aucune peine.

Il a poussé un petit soupir et il a observé le corps de son ex-femme. La tête de celle-ci roulait encore sur le sol et du sang s'échappait toujours de son cou. 

Là encore, rien. 
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