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- Première nuit -


Gil

Je n'arrive pas à me défaire de mon immense sourire : Meranwë a peur des chats ! C'est désopilant. Ce grand guerrier, si fort et sûr de lui, est terrorisé par un petit animal ronronnant. Je caresse une dernière fois la boule de poils que je tiens dans mes bras avant de la déposer au sol. Je jette un coup d'œil derrière moi. L'elfe Obscur a l'air enragé et ça me comble de joie. J'ai pourtant promis à Inil de faire des efforts pour ne pas le provoquer, mais je ne peux vraiment pas m'en empêcher. Il réagit toujours immédiatement à mes brimades et c'est si drôle. Son expression menaçante ne m'inquiète pas le moins du monde. Il peut tenter ce qu'il veut, je sais que je suis de taille à l'affronter. Même s'il essaie, je prendrai un malin plaisir à me battre contre lui. Enchanté, j'arrive au campement, suivi d'un Meranwë beaucoup plus sombre. Je découvre alors qu'Inil en a terminé avec la tente. Je m'approche pour le remercier, en ignorant le râleur.

— Bravo ! m'exclamé-je en lui tapant l'épaule. Cette tente est montée à la perfection. J'avais peur que ce soit compliqué. Je vois que je me suis fourvoyé. Tu es un parfait elfe de la nature.

— Euh... Oui merci.

Il se gratte l'arrière du crâne comme s'il était gêné par mes éloges et ramène l'attention sur nos compagnons de route.

— Pourquoi Meranwë semble-t-il sur le point de tuer quelqu'un ?

Il me donne la sensation d'être pressé de changer de sujet. Cependant, ma petite fierté personnelle me pousse à pivoter vers mon rival de toujours et à laisser de côté cette réaction bizarre. Je croise le regard du furibond un bref instant avant qu'il ne détourne les yeux, ruminant dans sa barbe. Je ne peux contenir un éclat de rire. C'est tellement facile de l'agacer.

— Pour rien, éludé-je d'un air innocent.

Inil pose les poings sur ses hanches et fronce les sourcils.

— Gil ! gronde-t-il. Tu m'avais promis de faire des efforts avec lui !

— Je sais, c'est plus fort que moi ! m'exclamé-je en pouffant. Il est tellement susceptible. Un rien le fait réagir. J'essaie pourtant, je te jure.

Vu son air sceptique, sa croyance en ma sincérité est des plus limitées. Je lève les mains en signe de bonne foi.

— Je te promets ! Je ferai de mon mieux pour bien m'entendre avec lui. J'en fais le serment.

— Oui... C'est ce qu'on verra, ajoute-t-il, peu convaincu. Si tu ne fais pas attention, ce voyage risque de devenir un enfer pour tout le monde. Nous allons devoir vivre ensemble pendant des semaines, voire des mois. Je te conjure de prendre sur toi pour que cette mission se déroule sans encombre. D'accord ?

Je soupire, vaincu. Il a raison. Je dois faire des efforts pour que tout se passe au mieux. Bien décidé à contenter mon ami, je rejoins l'elfe Obscur au coin du feu.

— Ça sent très bon ! lancé-je d'un ton enjoué. Je meurs de faim.

Celui-ci m'ignore complètement, ruminant sa rage. Sardàn me tend une assiette avec une belle portion du ragoût qui mijote. Je suis curieux de découvrir les saveurs de ce plat préparé avec les moyens du bord. Je plonge ma cuillère dans la mixture et la porte à mes lèvres.

— C'est délicieux, m'extasié-je, impressionné par le goût aromatique. Qui a cuisiné ?

— C'est moi ! aboie Meranwë. Est-ce que le fait de le savoir rend ton repas moins attrayant ?

Il me dévisage, l'air mauvais. Le défi flambe dans ses pupilles braquées sur moi. Je ravale les réparties acerbes que j'aimerais lui lancer et prends sur moi pour rester amical.

— C'est vraiment très bon, bravo ! Tu es un excellent cuisinier.

Trois mâchoires sont sur le point de se décrocher devant mon changement de ton. Inil lève les yeux au ciel en secouant la tête de dépit. Je hausse les épaules pour lui signifier qu'il ne sait pas ce qu'il veut : j'ai été sympathique, non ? Je me replonge dans mon écuelle et profite de mon dîner, que je trouve vraiment délicieux. Le repas se déroule dans le silence. Nous ne nous connaissons pas bien et ne sommes pas encore à l'aise les uns avec les autres. Pour l'instant, je ne m'en préoccupe pas. La fatigue s'abat sur moi à peine j'avale ma dernière bouchée. La journée a été éreintante. Je rêve de m'allonger et de me reposer. Mes compagnons semblent du même avis, car ils étalent déjà leur couverture autour du feu pour s'y installer.

— Je vais me coucher. Passez une bonne nuit, les informé-je.

Je me dirige vers la tente. Au bout de quelques pas, je me retourne et remarque qu'Inil reste sans bouger.

— Tu viens ?

Son regard oscille entre moi et les deux elfes étendus à même le sol. Sardàn le fixe avec un air de défi. Je ne comprends pas pourquoi il hésite. Qu'est-ce que ça peut bien faire que nous soyons tous les deux sous la tente ?

— Je préfère dormir dehors. J'en ai toujours eu envie, se justifie-t-il, gêné.

Trop épuisé pour insister, je lui donne mon accord d'un geste de la main, avant de me diriger vers mon abri. S'il veut mourir de froid à l'extérieur, grand bien lui fasse. Je me glisse sous la tente et me couche avec un soupir d'aise. J'ai besoin de repos. Mon corps tendu et douloureux d'avoir chevauché des heures durant réclame le sommeil. Les paupières lourdes, je m'enveloppe de ma couverture et me trémousse pour trouver une position confortable. Il ne me faudra pas longtemps pour tomber dans les bras de Morphée.

Une heure plus tard, je me tourne une fois encore. En vain. Je soupire, irrité de ne pas réussir à dormir. Les bruits de la nature qui m'entourent me sont inconnus et je sursaute à chaque cri aigu qui résonne dans la nuit. Des craquements suspects se font entendre juste derrière la toile de mon refuge. Elle me semble bien dérisoire face à un ours ou un sanglier. De plus, je suis transi de froid. L'humidité de la terre remonte à travers la fine couverture et s'imprègne dans mes vêtements. Pour clôturer le tout, le sol irrégulier me rentre dans les côtes, rendant ma position très inconfortable. Si encore j'avais pu garder mon matelas et mon oreiller, j'aurais été bien mieux installé. Je dormirais depuis longtemps déjà. Je ne peux même pas compter sur la chaleur d'Inil, puisqu'il m'a abandonné lâchement. Tout ça, c'est la faute de Meranwë ! Je dois faire des efforts pour bien me comporter avec lui. Par contre, de son côté... en fera-t-il autant ? J'ai juste la sensation qu'il fait de ma vie un enfer ! Je me retourne une nouvelle fois en soufflant de plus belle. Je déteste cet elfe de malheur !

Je finis par me relever et décide de les rejoindre près du feu. Au moins, j'aurai moins froid. Je sors en silence de la tente, ma couverture sous le bras et me dirige à pas incertains vers les braises du foyer. Je distingue à peine les trois corps allongés à même le sol. Rien ne bouge. Ils doivent dormir profondément. Comme je les envie, alors que moi, je désespère de me reposer ne serait-ce qu'un peu. Une nouvelle flambée de rancœur envers Meranwë me traverse. Je m'approche sans un bruit, tenté de le réveiller en sursaut pour qu'au moins je ne sois pas le seul à veiller. Je me penche au-dessus de lui, bien décidé à me venger de ces heures d'insomnie. Soudain, je me fige quand mon regard tombe sur son visage endormi, toute idée de représailles oubliée. Ses traits, d'ordinaire si froids et tendus, se révèlent calmes et sereins. Il semble si paisible dans le sommeil. Je le reconnais à peine et le trouverais presque... touchant.

Je reste immobile à le contempler, incapable de détourner les yeux de ce visage semblable et pourtant différent. Soudain, il ouvre grand les paupières dans un sursaut quand il me découvre si proche. D'un mouvement vif, il me repousse et s'assoit, complètement perdu.

— Par la Lune ! Qu'est-ce que tu fais ? Tu tentes de me tuer ! s'écrie-t-il en posant une main sur sa poitrine.

Je me redresse et m'éloigne d'un pas, mi-amusé, mi-gêné de cette situation. J'aurai obtenu ma vengeance sans le vouloir. Pourtant, je décide d'être franc.

— Je te regardais, c'est tout.

— Pourquoi ? Tu as vraiment perdu l'esprit !

— Je me disais juste que pendant ton sommeil, tu ne ressembles pas... à ça, expliqué-je en désignant son air hargneux. Au contraire, tu sembles sympathique. Presque... touchant.

J'ai déjà vu Meranwë furieux pendant nos combats, mais l'expression qui durcit ses traits me fait comprendre que je viens de dépasser les bornes. Il se lève lentement. La rage irradie de chacun de ses gestes.

— Tu es mort, siffle-t-il entre ses mâchoires contractées.

Il s'élance pour se jeter sur moi. Je l'évite de justesse et me protège d'un mouvement de recul. Réveillé par notre échange, Sardàn s'interpose entre nous et réussit à l'immobiliser de force.

— Calmez-vous, Fanthur !

Meranwë se débat comme un beau diable pour se dégager de la poigne de son second.

— Cet elfe perd la raison ! crache-t-il. Il mérite une bonne correction !

Inil me tire en arrière et me demande d'une voix pleine de reproches.

— Qu'as-tu fait encore ?

— Mais rien ! Je lui disais juste qu'il est touchant quand il dort.

Mon ami se frappe le front du plat de la main dans un soupir exaspéré.

— Tu le fais exprès ou quoi ? Qu'est-ce qui te prend de lancer une chose pareille ?

— Parce que c'est vrai ! me justifié-je avec candeur.

Ma déclaration, pourtant sincère, crée aussitôt un nouvel élan de rage de Meranwë, heureusement contenu par son adjoint.

— Ne t'approche plus de moi ! hurle-t-il en me pointant d'un doigt menaçant.

Je lève les mains en signe de retraite.

— Nous devrions retourner nous coucher, ordonne Sardàn d'un ton sans appel. Demain sera une longue journée. Nous avons besoin de repos.

Il fixe son supérieur sans ciller en le tenant fermement par les épaules. Ces mots pleins de sagesse paraissent faire leur effet sur le furibond. Lentement, il se calme, mais ne me lâche pas des yeux, me menaçant du regard. Je décide que finalement la tente sera bien mieux pour dormir. Penaud, je retourne sur mes pas et referme derrière moi les pans de tissu, content de ne plus être dans le champ de vision de l'elfe que je viens de froisser sans le vouloir. Ou presque...


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