Mercredi 23 Août, 19h57 :

J'étais adossée à la porte depuis maintenant quarante-cinq secondes et il n'y avait toujours pas la moindre trace de Ayden. Lui qui pensait gagner... Quand on parle du loup... J'entrevis un bout de sa chaussure, puis son corps en entier se dévoila. De la blondeur des cheveux jusqu'à ses taches de rousseurs en passant la beauté de son physique qui ferait pâlir une jeune demoiselle en chaleur, Ayden avait tout pour plaire. Jamais personne n'avait su conquérir son cœur.

— Tu as voulu tester le nouveau moyen de transport de l'Abris ? Tu sais le mode escargot ?

Son sourire disparut dès lors qu'il entendit ma voix. Ses yeux s'agrandirent comme des soucoupes, sans parler de sa bouche qui alla taper le sol. Ayden était très expressif, visuellement parlant.

— Ah non, non, non. Je refuse perdre encore une fois. Tu as déjà gagné !

— Accepte la défaite petit escargot !

— Raven... s'il te plaît... laisse moi gagner...

Il me fit sa tête de chien battu. S'il n'avait pas voulu me suivre dans mon futur métier, je suis sûr qu'il aurait pu faire carrière au cinéma. Devenir acteur ne lui aurait pas posé de problème puisqu'il l'était déjà dans la vie de tous les jours.

Il déverrouilla sa porte et se tourna vers moi. Faisant une grande révérence, il m'invita à entrer.

– Si Madame la duchesse veut se donner la peine de mettre un pied devant l'autre pour avancer.

Il avait prit un accent britannique de la haute monarchie, ou ce qui paraissait en être. Nous n'avions pas la possibilité de voyager, mais les films britanniques nous parvenaient par les transmissions souterraines. Avec Ayden, nous adorions faire des soirées cinéma, comme ce soir. C'était la routine.

Il referma la porte et enclencha l'isolation totale de la chambre – uniquement le propriétaire de la pièce pouvait le faire. En attendant, je m'étais installée sur le lit, sous le plaid. Août était chaud autrefois. Désormais, la température restait constante dans les différentes zones de L'Abris. Le contact du soleil sur la peau me faisait rêver. Bien plus que les murs gris de ma chambre ! Je voulais ressentir la chaleur de l'été traverser mes vêtements, la pluie de l'automne mouiller un à un les centimètres de ma peau, la neige de l'hiver geler mes pieds et les bourgeons du printemps caresser mon visage. En une seule phrase : je voulais vivre.

Ce rêve-là ne m'était pas permis.

Ayden alluma l'écran holographique de sa tablette. Après avoir pianoté quelques minutes dessus, il sélectionna enfin les films de la semaine. Il y en avait de tous les genres. Romantique, très peu pour moi. Action, pourquoi pas mais en ce moment rien ne nous plaisait dans cette catégorie. Horreur, ça ne me dérangeait pas mais la petite loutre à côté de moi n'aurait n'aurait pas regardé un quart du film. Comédie, passons.

Il y avait un type de film qui nous plaisait particulièrement à tous les deux : les films avec des enquêtes, du suspense, du mystère et de l'espionnage. Pour notre plus grand bonheur, Seven Girls venait de sortir et était disponible sur tablette.

Le pitch ? Sept filles, agents et historiquement fusionnelles, doivent ramener sept pierres à leur institution. Elles sont belles, elles ont du talent et c'est par leur infiltration dans plusieurs familles qu'elles vont réussir à collecter les dangereuses pierres. Mais leur couverture est en danger car des taupes se sont glissées dans leur société.

Mercredi 23 Août, 22h38 :

Le film était carrément dément. Ce qui m'avait le plus ébahie, c'était les figures de combat réalisées par les doubleurs. La finesse des mouvements, l'accélération au bon moment, la précision du geste... Tout cela me donnait des idées pour les positions de combat. Ce n'était qu'un film, certes, mais il m'inspirait.

Je verrouillai la porte de ma chambre et me laissai tomber sur le lit. J'aimais ce type de journée. Celles qui commençaient par une bonne nouvelle et qui finissaient sur une envie d'aller vers demain.

Je fermai les yeux une première fois pour respirer ce qui m'entourait. Entre ce matin et ce soir, rien n'avait vraiment changé. L'air ambiant était toujours autant sur-oxygéné, les murs de ma chambre étaient toujours aussi gris et ma vie était toujours la même. Je rouvrai mes orbes et observai le plafond. La plaque en métal vibrait au contact de l'arrivée d'oxygène. Plaisant, pour une fois. Je me sentais moins seule à partir d'aujourd'hui.

Vingt-trois heures sonna à ma montre. C'était l'heure ! Les lumières se tamisèrent peu à peu et mon flux énergétique venait de s'allumer. Je n'avais plus le choix. La connexion imminente du coucher allait avoir lieu sans que je ne la demande. Je branchais le câble à ma montre. Ce que j'appelle《flux énergétique》c'est le lien établi entre le centre de réception des données et moi-même pendant mon sommeil. Là bas le moindre moment de ma journée est recensé, analysé, trié et acheminé vers les catégories de vie.

Si jamais vous pensiez qu'on était libre dans l'Abris, sachez que ce n'est que lors de ma montée vers la surface que j'ai compris. Nous ne sommes et n'avons jamais été libre de nos mouvements, de nos pensées et encore moins de notre vie.

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Hello hello ^^

J'espère que vous vous portez bien !

Désolée pour l'attente. J'aurais du poster ce chapitre mercredi mais j'ai eu un empêchement, alors on se retrouve aujourd'hui avec la dernière partie de "Au commencement.". Dès mercredi, retrouvez le chapitre 2 : "Combattivités.". Le grand jour approche pour Raven.

Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.

Xoxo <3

Ptitgibilin ✧