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Chapitre 37

▪ Alec ▪

Notre routine a repris très rapidement. Magnus a recommencé les cours avec les enfants. Comme à son habitude, Anna a été l'une des plus attentives. Comment ai-je pu lui infliger le fait de la tenir loin de la danse aussi longtemps ? Elle adore apprendre de nouveaux pas. Elle a ce feu qui couve en elle, tout comme Max avait cette passion qui le consumait. Parfois, je regrette de lui avoir interdit tout ça, mais je n'étais pas prêt. J'espère qu'elle l'a compris et qu'elle ne m'en veut plus. Surtout, je vois qu'elle s'attache à mon petit ami et j'ai cette impression presque maladive qu'elle en est amoureuse. Aussi, j'ai décidé que nous aurions une conversation sérieuse sur le sujet. Une enfant ne peut pas aimer un adulte, c'est impossible, surtout si un jour Magnus devient son beau-père.

Pour l'occasion, j'ai préparé un repas qu'elle aime par-dessus tout, question de l'amadouer et que cette discussion puisse venir naturellement. Ma petite tornade est, bien entendu, dans le jardin à s'amuser avec Otis qui jappe de joie. Heureusement qu'elle a eu mon chien lorsque Max et Jessamine sont décédés.

— Le repas est prêt, Anna ! C'est l'heure de se mettre à table.

Le premier à réagir est notre chien qui court vers la maison sans plus se soucier de ma petite brunette. Je parierais qu'il a compris le sens de ma phrase. En même temps, ce n'est qu'un estomac sur quatre pattes. S'il est question de nourriture, il sera toujours à quelques pas de nous à quémander une bouchée, par-ci, par-là.

— On mange quoi ?

— C'est une surprise ! Je crois que Otis a déjà deviné. Dépêche-toi avant qu'il ne mange tout, comme la dernière fois.

Anna va porter son ballon dans le cabanon et vient nous rejoindre à l'intérieur. En entrant dans la maison, elle hume l'air et je vois ses yeux s'illuminer. Je crois avoir réussi mon pari. Elle se précipite pour laver ses mains, ce qui est d'ailleurs très surprenant. J'imagine qu'elle préfère le faire immédiatement plutôt que je l'y oblige. Elle perdra moins de temps ainsi. Je m'assied et lui sers une part pendant qu'elle s'installe à table, Otis assis entre elle et moi.

— C'est mon repas préféré.

— Je sais, ma chérie.

— J'aime trop, j'adore même !

J'ai à peine mis la part dans son assiette qu'elle pioche sa fourchette dans la lasagne pour l'enfourner aussitôt dans sa bouche qui salive.

— Tu sais que aimer quelque chose, ce n'est pas comme aimer quelqu'un, n'est-ce pas ?

— Euh, oui, me répond-elle la bouche pleine.

— OK, alors lorsque tu dis que tu aimes Magnus, est-ce que c'est comme la lasagne ou plutôt comme si tu voulais qu'il soit ton amoureux ?

— Magnus ? Mon amoureux ?

La tête qu'elle fait me soulage un peu. Elle semble dégoutée, même choquée par ma question. Alors je me détends légèrement. Je dois l'avouer, cette conversation me stressait énormément.

— Pourquoi tu me demandes ? Toutes les filles de mon cours aiment Magnus. Il est gentil avec nous et il essaie de nous aider.

— D'accord ma puce, je te crois... C'est seulement que tu en parles beaucoup depuis notre retour de New York. J'ai cru que tu avais peut-être un béguin pour ton professeur. Ce n'est pas quelque chose qui serait possible entre une petite fille et un adulte, tu comprends ? Il y a plusieurs amours qui sont acceptables, mais pas celui-là.

— Beurk, jamais je voudrais embrasser Magnus. En plus, il a des poils de barbe !

Je ris de cette soudaine exclamation. Mon petit ami hésite depuis quelques jours à se laisser pousser la barbe. Il m'a demandé mon avis et c'est un choix que je ne vais pas lui imposer. Il est superbe avec ou sans barbe. Alors en ce moment, il fait quelques essais qui sont tous concluant à mon avis. Mais pas de celui de ma petite brunette, on dirait.

— D'accord et tu sais quelles sont les amours qui sont acceptables, dans ce cas ?

— Les papys et les mamies !

Encore une fois, je ne peux m'empêcher de rire. Bien sûr que mes parents sont les premiers qui lui viennent en tête. Ils sont toujours accrochés l'un à l'autre. Enfin, presque toujours. Ils font un certain effort lorsque Anna est dans les parages.

— Tu as raison, ma chérie, mais c'est plus que ça. On peut aimer une personne de notre âge, mais elle peut aussi être plus jeune, si c'est une adulte.

— Papy pourrait aimer Clary ?

Seigneur, si Maman entendait ça, elle en ferait une syncope ! Mon père qui aime la fille de l'ennemie jurée de ma mère, ce serait le comble. Par contre, ce serait une possibilité et je me dois de lui répondre.

— Tout à fait ! Mais j'ai l'impression que cette option n'est pas envisageable. Qu'est-ce que tu en penses ?

— Non ! Papy, il aime trop Mamie...

— Tu as raison, ce serait bizarre, n'est-ce pas ?

Elle pouffe de rire et se met à faire de drôle de mixte entre Jonathan, mon employé à la grotte, et ma mère, entre Madame Rouse et Jace ou bien le vieux Malachi Dieudonné et Izzy. On rit pendant quelques minutes puis je me rends compte qu'elle ne parle que de couples hétérosexuels. Si je veux un jour lui avouer que je suis gay, c'est un excellent moment pour lui donner toutes les informations dont elle a besoin.

— Tu sais, Anna, les couples ne sont pas nécessairement un homme et une femme. Parfois, deux femmes ou deux hommes peuvent être amoureux. L'important, c'est qu'ils aiment être ensemble.

Elle réfléchit très longuement à ma dernière explication mais elle ne semble pas choquée par mes paroles. Elle tourne la tête vers le jardin puis elle revient à moi.

— Comme Magnus et toi ?

— Que... Quoi ?

— Vous aimez être ensemble. Je le vois bien que Magnus te regarde toujours comme Papy regarde Mamie. Et puis, je vous ai vu, l'autre fois...

— Comme Papy ? Mais... Qu'est-ce que tu veux dire par l'autre fois ?

— Avant que vous partiez en voyage, on a écouté un film...

— Oui, et alors ?

— J'ai entendu Magnus dire qu'il avait peur que je sois déçue s'il venait vivre avec nous.

Sa mine défaite m'indique qu'elle y pense depuis tout ce temps.

— Est-ce que tu t'es réveillée d'un cauchemar, comme tu nous l'as dit, ou bien tu nous as juste entendus discuter et c'est ce qui t'a rendu triste ?

— J'ai rêvé que Magnus mourrait dans un accident, comme Papa. Je voulais vérifier qu'il était bien dans le salon et puis je l'ai entendu qui disait avoir peur que je le déteste. Je suis désolée, Alec, je voulais pas...

— Alors, tu sais pour nous deux ? Et tu n'as rien dit ?

— J'ai essayé que Magnus se sente bien avec moi. Il voulait faire des choses avec moi, qu'il t'a dit. J'ai fait exprès pour qu'il attache mes cheveux et je pense qu'il ferait un bon Papa. Il est cool.

— Donc tu ne serais pas fâchée si Magnus était mon petit ami ?

— Je sais qu'il l'est déjà. Je vous ai vu chez Magnus quand on l'a aidé au jardin.

Elle me regarde de ses yeux de biche, tentant de discerner si je suis fâché qu'elle nous ait découvert. Je soupire puis lève le bras et passe une main dans ses cheveux pour les ébouriffer.

— Qu'est-ce que tu dirais si on demandait à Magnus de manger avec nous ?

— N'importe quand, mais pas aujourd'hui ! s'offusque ma petite brunette. Sinon, on aura pas de reste pour mon déjeuner de demain.

Moi qui me faisais un sang d'encre concernant la réaction d'Anna face à ma relation avec Magnus, je me surprends à rire de sa dernière phrase. Je sais qu'elle le dit seulement pour rire et qu'elle ne m'en voudrait pas si je l'invitais réellement. Si elle savait combien je l'aime, elle, d'accepter Magnus dans notre vie.

▪ Magnus ▪

Je retourne mon téléphone portable sur la table basse du salon pour ne pas voir le message que je viens de recevoir du docteur Carstairs et je me reconcentre sur mon ordinateur et les derniers arrangements de mon planning. Cela fait une semaine que j'ai vu le docteur Wells, le psychologue conseillé par le docteur Carstairs, et on ne peut pas dire que ça s'est très bien passé. En y repensant, je ne dirais pas que ma première séance avec Carstairs s'était bien passée non plus. Si je me rappelle bien, j'avais passé l'heure à répondre du bout des lèvres à ses questions, des questions simples mais qui me donnaient déjà l'impression qu'il empiétait sur ma vie privée. J'avais détesté ça, l'idée de ne pas réussir à dire la moindre chose à un inconnu alors que ça comptait tant pour Ragnor.

Et j'ai exécré me retrouver face à cet inconnu qui devait en savoir tant sur moi, même s'il m'a assuré qu'il préférait attendre pour prendre connaissance du dossier que Carstairs lui a envoyé. C'est peut-être vrai mais je ne lui fais pas confiance. C'est normal, je sais que c'est normal, mais quelque chose chez lui m'agace. Si Carstairs me posait – à mon sens – trop de questions, Wells c'est l'inverse. L'heure a passé et nous avons échangé très peu de mots parce qu'il a attendu que je parle. Ce que je n'ai pas fait. Pas voulu ou pas réussi, peu importe. Ce n'est pas arrivé. J'ai dit au docteur Carstairs que je ne voulais pas de psychothérapie, je ne veux pas qu'on m'analyse, pourquoi ont-ils décrété qu'une autre TCC serait infructueuse ? Qu'est-ce qu'ils en savent ?

J'ai annulé mon second rendez-vous qui devait avoir lieu dans deux jours et qu'il m'avait donné à la fin de la première séance. Je n'ai pas encore osé le dire à Alexander. C'est moi qui ai dit que je voulais retourner voir un professionnel pour me faire aider, que je le faisais en partie pour lui. Je n'ai pas envie qu'il pense qu'il ne compte plus assez pour que je fasse cet effort. Bien sûr qu'il compte. Il compte plus que tout. Mais penser à retourner dans ce bureau me donne envie de m'empiffrer !

Je souffle longuement, réfléchissant à ce que je vais faire. Il me faut beaucoup de volonté pour ne pas décider de recommencer à compter toutes les calories qui entrent dans mon corps et calculer la durée nécessaire de mes séances de sport en conséquence pour ne plus avoir à me faire vomir. Je n'ai malheureusement pas résisté à acheter à nouveau des coupe-faim la semaine dernière. Ne pas avoir faim constamment m'aide à ne pas me gaver quand l'angoisse atteint un point de non-retour, c'est un des nombreux conseils du docteur Carstairs. Évidemment, cela implique normalement que je mange des aliments qui me tiennent au corps durant plusieurs heures, comme des féculents, pas que je me rabatte sur des coupe-faim après avoir sauté un repas ou ne pas avoir mangé assez. Mais je n'en suis pas encore là.

Freddie, installé contre ma jambe, relève soudain la tête vers la baie vitrée. Je le caresse distraitement mais n'ai pas le temps de me demander ce qui a attiré son attention que je vois, du coin de l'œil, deux silhouettes arriver dans le jardin. Je regarde à mon tour et me mets à rire, oubliant la moindre de mes angoisses du moment. Est-ce que les Lightwood rentreront un jour chez moi par la porte d'entrée ?

Je rabats l'écran de mon ordinateur portable et me lève pour aller ouvrir à mon petit ami et sa fille.

— Salut, vous deux ! leur lancé-je en m'écartant d'un pas.

Un bras derrière Anna qui porte une assiette couverte de papier aluminium, Alexander la fait entrer dans le salon puis s'approche de moi pour m'embrasser. Choqué, je le laisse faire sans vraiment répondre à son attention délicieuse. Quand il se recule, je baisse les yeux vers Anna qui sourit de toutes ses dents. Qu'est-ce qui se passe et pourquoi ai-je l'impression d'avoir raté quelque chose ?

— Qu-qu'est-ce que...

Les mots sortent assez difficilement de ma bouche. Mon petit ami rit avant de m'attirer contre lui pour déposer un baiser sur ma tempe.

— Elle est au courant pour nous, souffle-t-il doucement.

— Oui... Oui, j'ai cru comprendre...

Anna fourre l'assiette dans les mains de son père et se désintéresse de nous pour aller voir Freddie sur le canapé. Elle n'a vraiment pas l'air surprise. Sa manière d'agir, pas différente de ses habitudes, me pousse même à me demander quand est-ce qu'il lui en a parlé. On ne dirait pas qu'elle vient juste de l'apprendre.

— Je veux dire qu'elle le savait déjà quand j'ai voulu lui dire que je suis gay, continue Alexander à voix basse.

— Comment ça, elle le savait déjà ?

Il m'explique et je passe une main sur mon visage en soupirant. Dire qu'on a fait de notre mieux pour que personne ne se rende compte qu'on est en couple ! Et, en fait, elle le savait après, quoi, une semaine ?

— Elle a l'air de bien le prendre, murmuré-je en la regardant jouer.

— Évidemment, elle t'adore. D'ailleurs, c'est elle qui a voulu qu'on t'apporte une part de notre repas de ce soir ! J'ai fait des lasagnes. C'est le plat préféré d'Anna.

Je prends l'assiette qu'il me tend et soulève la feuille métallique, je sens aussitôt l'odeur de la tomate et des épices. Ça a l'air délicieux et, malgré les coupe-faim, ça me met l'eau à la bouche. Je sens néanmoins mon ventre se tordre à cause du mélange d'envie, de culpabilité et de malaise.

— Tu n'es pas obligé de manger quand on est là, me dit-il. Ou même de manger tout court. Ça te donnera une excuse pour me rapporter l'assiette plus tard.

— Mais si, mais si ! s'écrie Anna. Je veux savoir s'il les aime !

— Anna, s'il te plaît. Magnus a peut-être déjà mangé.

— Non, avoué-je. Non, j'ai envie de goûter.

Je lui souris et vais dans la cuisine pour passer l'assiette au micro-onde après avoir enlevé l'aluminium. La petite fille me rejoint dès que je la ressors, une petite minute plus tard, et elle se hisse sur un tabouret. Alexander reste appuyé contre le cadre de porte. Je sais qu'il est inquiet mais il ne devrait pas avoir à penser à ce genre de chose. Je n'ai pas envie de lui donner ces inquiétudes, je devrais être le seul à me soucier de ce que je mange. En plus de ça, Anna va se poser des questions si elle ne me voit jamais manger. Jusqu'à présent, j'ai toujours évité qu'on se voie aux heures des repas et je refuse ce qu'on me propose.

Je m'installe sur le comptoir, sous les yeux de ma petite princesse qui est tellement heureuse de partager son plat préféré avec moi. Je pique dans les lasagnes et porte un morceau à ma bouche. Je ne peux retenir une exclamation de contentement.

— C'est délicieux, Sayan !

— Merci, bredouille mon petit ami en rougissant.

Anna le regarde et se met à rire, puis elle me dit d'en prendre un autre morceau. Cela ne me demande pas autant d'effort que je m'y attendais, parce que c'est effectivement un régal, mais je dois faire taire la petite voix dans ma tête. En fait, je dois faire plus que ça... et j'y arriverai pas seul.

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