Un silence pesant régna soudainement suite à la révélation de notre amie.

- C'est ... c'est elle ?! M'étonnai-je

Elle répondit timidement d'un hochement de la tête.

- Oh non ... Merde merde merde ! 

- Qu'est-ce qu'il y a ? Me demanda Eliot

- Il ... il m'a prévenu ! ... Gareth, il m'a prévenu que ça arriverait, mais je ne savais pas que ça commencerait aussi vite ! Expliquai-je

- Co ... comment ça ? Il t'a dit quoi ?!

- Rien, c'est trop long à expliquer ...

Sans aller plus loin dans mon explication, stressé et en panique je me retournai sans dire un mot et me dirigeai vers la porte de la chambre.

- Attends hé oh oh ! Tu va où comme ça Edwin ?! S'inquiéta mon ami

- Là où il ne vous arrivera rien. Dis-je à contrecœur

- Quoi ?!

Je sortis de la chambre, descendis les escalier et marchais rapidement en direction de l'entrée. Tandis que j'avançais, je pouvais entendre les bruits de pas pressés de mon meilleur ami qui se dépêchait de me rejoindre, et qui criait mon nom dans toute la maison. Ce n'est que lorsque que je suis sortis qu'il me rejoignit.

- Edwin bordel tu fais quoi là ? Restes ici ! 

- Rentres à l'intérieur dis-je en scrutant les alentours, essayes de trouver une bonne excuse à ta mère parce que je ne pourrais pas t'aider sur ce coup là ... 

- Edwin fermes-là et dis-moi qu'est-ce que tu fou ?! 

- C'est moi qu'elle veut, et si je reste avec vous elle s'en prendra à vous, tout comme Kurtis l'a fait.

Son visage trembla, chacun de ses plis de peau devenait encore plus visibles avec la luminosité de la lune, et je finis par apercevoir une larme couler sur sa joue.

- Lai ... laisses-moi t'accompagner Edwin ... 

- Non, restes avec Aurore. Ordonnai-je la gorge nouée, ça ... tout ça ... ça nous dépasse ... c'est allé beaucoup trop vite ... on aurait dû laisser tomber tout ça dès le début ...

- On peut encore s'en séparer ! 

- Non, c'est trop tard Eliot ... c'est trop tard. Ne joues pas au con.

Sur ces durs mots, je me retournai une bonne fois pour toute, m'apercevant au passage de l'absence des deux corps des désincarnés et commençai à courir le plus vite possible le plus loin de la maison de mon meilleur ami. Je courrais aussi vite que je pouvais tout en faisant le moins de bruit possible, je rejoignais chaque zone d'ombre qui pouvait me camoufler un minimum dans les rues de Lancaster et esquivais tous les éclairages qui venaient à moi. La situation était dangereuse, j'errais dans des rues obscures, sans savoir où aller et sans même savoir ce que j'allais faire si jamais je trouvais refuge. Quitter la ville ? Non, il n'était pas question de faire plusieurs dizaines de kilomètres à pied en pleine nuit en forêt pour rejoindre je ne sais quelle ville. Mais malgré ça j'avançais, je courrais, je sprintais, sans même savoir si j'avais réellement quelqu'un à mes trousses, mais je continuais. Exténué par ma course, je n'affichais qu'un visage grimacé, mais intérieurement, je pleurais à en mourir. Je pleurais toutes les larmes de mon corps, c'était la situation de trop, je saturais. Quel adolescent au monde pouvait supporter autant de choses, d'émotions et de pression à la fois ? Qui mériterait de subir tout ça ? Le méritais-je ? Ma vie était à présent ruinée, foutue, sans réels espoirs. Si jamais je me tirais de cette histoire, j'allais sûrement me retrouver dans des camps de SDF ou quelque chose du genre.

Envahis par mes idées noires, je fus soudainement stoppé dans ma course, je m'arrêtai brutalement. J'étais à présent devant ma propre maison. Je mis ma main sur ma bouche comme pour m'empêcher de parler, mais le chagrin me monta à la gorge et inconsciemment, je lâchai un sanglot. 

Pardonnes-moi ... dis-je intérieurement

Je décidai d'y entrer avec une grande hésitation ; lorsque j'ouvris la porte qui n'était pas fermée, je découvris les lieux propres, rangés. Mais je ne m'attardais pas là dessus, je me dépêchai de refermer derrière moi, et de coincer la porte avec un meuble. Une fois la tâche accomplie, toujours les larmes aux yeux, je me réfugiai dans le salon, les rideaux fermés et la lumière éteinte ; j'attendis ainsi, seul.

Une trentaine de minutes plus tard, alors que je luttais contre toutes les mauvaises pensées qui pouvaient m'atteindre, quelque chose cogna contre la porte d'entrée, ce qui me fis sursauter. Deux secondes plus tard, on cogna à nouveau violemment. Mon sang se glaça, quelqu'un m'avait retrouvé ! Mes bras tremblèrent, mais mes jambes ne bougeaient pas, je restais immobile sur le canapé sans bouger, à attendre que le destin vienne à moi. Je fermai les yeux, et continuais d'écouter les violents coups que subissait la porte. 

- Putain ! Cria une voix derrière la porte

Je rouvris mes yeux suite à ce jurons et stressais encore plus. Je ne me rendis compte de ma bonne santé qu'à ce moment là, parce qu'au cas contraire, j'aurais eu le temps de faire une bonne vingtaine d'arrêts cardiaques sur mon canapé ; mon cœur battait tellement vite que je ressentais chacun de ses mouvements sur mon torse. 

La porte finie par céder, et un hurlement grave accompagna le fracas que causa le choc du meuble quand il tomba contre le sol.

- Bordel de merde ! Rentres !

Les yeux ronds, je regardais Gareth les mains ensanglantées, ainsi que Dante qui le suivit lui aussi couvert de sang, mais sur tout le torse. Ils entrèrent dans la maison comme si je n'étais pas là, fermant la porte derrière eux et jurant à tout va à haute voix.

- Remets le meuble ! Ordonna Dante

Ce dernier se dirigea vers la table du salon et s'installa sur une chaise. Gareth s'exécuta, et quand il se retourna, il me contempla immobile, les yeux rivés sur moi, les mains pleines de sang. Je lui lançai le même regard, et nous nous dévisageâmes durant trois bonnes secondes ainsi. Il brisa le silence par un large soupir couplé à un gémissement de douleur et d'épuisement :

- Ils sont arrivés ... 

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Et voilà, le Tome 1 se finit ici ! 

Je suis content de l'avoir enfin terminé après plusieurs mois dessus, mais il reste encore la phase de correction où plusieurs améliorations seront faites afin non seulement de virer les éventuelles fautes qui pourraient vous percer les yeux mais également de rendre plus fluide l'ensemble de la lecture car le style d'écriture a changé entre chaque chapitre donc je vais arranger ça.

Tout ça se passera pendant la phase de correction, et après ça je passerais l'histoire en [Terminée] ! 

EDIT [24/08/2016] : La correction est à présent terminée, tous les chapitres ont étés revu, quelques passages ont étés "remodelés" mais le contenu général n'a pas été modifié.

Merci en tout cas d'avoir lu Désincarné, j'espère qu'elle vous a plu et qu'elle vous aura procurer des émotions ! :^)