Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 22 - Adam

Adam

Assis sur un tabouret pivotant en métal, je tourne sur moi même, d'un côté puis de l'autre, pour tromper l'ennui. Heureusement qu'il n'y a personne dans ce bureau qui sert aux consultations, on pourrait me prendre pour un gamin hyperactif. Je fouille dans mes poches à la recherche d'un chewing-gum. Il n'est pas loin de midi et je commence à avoir faim. Je n'ai rien avalé depuis le libanais hier soir.

Je déverrouille mon téléphone, dont l'écran est à présent constellé de fissures. Malgré la dizaine de messages et d'appels en absence que je lui ai laissée, Seb ne m'a toujours pas rappelé. J'ai prévenu le boulot, ils ne m'attendent pas avant lundi.

La porte s'ouvre enfin sur un grand type d'une trentaine d'années. Chemise blanche froissée aux manches roulées sur les avant-bras, visage cerné et teint gris. Je me demande depuis quand il n'a pas dormi. Sans doute depuis plus longtemps que moi.

— Désolé, pour l'attente. Marc Baroeul, psychiatre. Mon collègue au service de neurologie m'a demandé de vous recevoir.

— Adam Lisbonne, je lui réponds en serrant sa main tendue.

— Agression, suivi d'une paralysie temporaire, puis perte de connaissance, c'est bien ça ?

J'acquiesce en poussant un long soupir.

— Or d'après la neuro, vous n'avez rien, commente-t-il en me regardant de la tête au pied.

— Oui, juste une bosse.

Je frotte l'arrière de ma tête et constate qu'elle est déjà en train de se résorber.

— Ok on va essayer de comprendre l'origine de la paralysie. Vous me racontez ce qui s'est passé cette nuit ? me demande-t-il en tirant une chaise pour s'asseoir face à moi.

Je pose le regard sur mes doigts qui s'agitent nerveusement sur mes genoux.

— J'étais dans la rue avec Nina, ma... une... Enfin, c'est pas le sujet, bref... Là j'ai senti un choc sur l'arrière de ma tête, on m'a violemment tiré par le bras pour m'arracher mon sac à dos. Je suis tombé par terre.

Je désigne ma pommette rougie par une éraflure.

— Et ensuite, m'enjoint Baroeul.

— Ensuite je me suis retrouvé cloué au sol, incapable de bouger le moindre petit doigt.

Mon cœur palpite et mes mains deviennent moites quand la vision cauchemardesque de Nina hurlant de peur me revient en mémoire.

— Vous aviez l'impression d'être pétrifié, c'est ça ?

— C'est comme si mon corps était mort, alors que mon cerveau fonctionnait toujours.

— Dissociation, murmure le psychiatre, avant de me questionner : quand avez-vous recouvert vos facultés ?

— J'ai perdu connaissance avant d'être transféré dans l'ambulance, mais quand je me suis réveillé quelques minutes plus tard, j'allais bien.

Le médecin hoche la tête. Il attrape un calepin sur une table derrière lui et commence à noter quelque chose.

Depuis mon arrivée à l'hôpital, je répète cette histoire à différents médecins. J'ai passé une batterie d'examens inutiles pour conclure que je n'avais rien. Rien de physique du moins. Et me voilà chez le psy... Formidable. J'avais évidemment besoin de ça pour rassurer mon égo. Me voilà taré. Mais j'ai besoin de comprendre moi aussi, alors je reste.

— Vous étiez dans quel état d'esprit juste avant l'agression ?

Minable ?

— Avec Nina, disons qu'on mettait fin à notre relation, je réponds, évasif.

— Une rupture ?

— Si on veut...

— Pourquoi "si on veut" ?

— Parce qu'on ne sortait pas vraiment ensemble, on s'est rencontré par hasard hier soir.

Baroeul continue de griffonner son carnet sans me regarder.

— On ne rompt pas avec une histoire d'un soir, constate-t-il d'un ton neutre.

— Sans doute... Y a un rapport avec ce qui m'est arrivé ?

— Vous pensez qu'il y en a un ? m'interroge-t-il de sa voix monocorde.

Il m'agace avec ses questions. Je n'avais jamais vu un psy mais celui-là est conforme à l'idée que je m'en faisais.

— Le seul lien que je fais, c'est que c'était compliqué avec Nina, ce qui explique pourquoi je ne les ai pas entendus arriver.

— Compliqué ? répète-t-il en me regardant.

Impossible serait plus juste.

— Vous avez une explication à mon cas ? Je suis juste resté pour savoir, pas pour commencer une thérapie.

Baroeul regarde la montre à son poignet puis grimace.

— Ça demanderait un bilan approfondi pour le confirmer de manière certaine, mais au vu de vos symptômes et de l'absence de traumatisme crânien, je pense que vous étiez dans un état de sidération traumatique.

— C'est à dire ?

— Sous l'effet de la surprise, votre cerveau s'est déconnecté de votre corps. C'est un simple mécanisme de défense face à un danger pour lequel vous n'étiez pas préparé.

Je marque un mouvement de recul, abasourdi par ses propos. C'est ça le diagnostique ? Je ne suis qu'un lâche ? Un stupide lapin pris dans les phares d'une voiture. Une boule de dégoût de moi-même me remonte au fond de la gorge. Le visage de Nina déformé par la terreur me hante. Et si ces salauds s'en étaient pris à elle plus violemment encore, je les aurais regardés sans intervenir à cause de mon cerveau de froussard ? Je me déteste tellement que j'en ai la nausée.

— Adam, vous allez bien ? s'inquiète le psy. Attendez, je vais vous chercher de l'eau.

Il revient rapidement avec un gobelet en plastique. Mes mains tremblent et je manque de me le renverser dessus en voulant boire.

— Je vais vous donner une brochure sur le syndrome de stress post-traumatique, vous la consulterez tranquillement chez vous. C'est important de bien connaître les symptômes, qui peuvent arriver plus ou moins tardivement après un événement traumatique. Si vous avez un doute, une question, vous prenez rendez-vous pour une consultation, d'accord ?

J'acquiesce, mais je m'en fous. Je ne suis pas un vétéran de guerre, juste un putain de lache.

— Et puis je vais vous prescrire un anxiolytique, si jamais vous ressentez une certaine angoisse par rapport à ce qui vous est arrivé. D'accord ?

Je hausse les épaules, incapable de prononcer un mot. Un frisson me parcourt l'échine, je me sens fébrile.

— La femme avec qui vous étiez a été prise en charge ici ? Je peux la recevoir également.

Je secoue la tête.

— Non, elle est à Lariboisière d'après ce qu'on m'a dit.

— Vous me donnez son nom, je peux appeler pour me renseigner.

— Nina Guillot.

Baroeul sort du bureau, le téléphone plaqué sur l'oreille.

Depuis des heures, je m'accroche à l'idée qu'elle n'a rien. Je la revois debout dans les bras d'Annelise, qui la réconfortait. Nina est bien plus solide que moi.

— Apparemment, elle est encore en observation pour quelques heures.

— Elle est encore à l'hôpital, mais pourquoi ?

Je l'imaginais déjà chez elle.

— Je n'ai pas de détails à vous donner, vous comprenez, le plus simple serait d'aller la voir...

Adam

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro