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Retour à la réalité

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Paige

_ Tu vas faire semblant pendant longtemps?

Les rayons orangeâtres et éblouissants du soleil qui traversent la baie vitrée du "Golden Coffee" agressent mes rétines- et cela même derrière mes lunettes, que je porte plus pour cacher mes cernes monstrueuses que pour le temp ensoleillé. Pourtant, ça ne m'empêche pas de voir le regard agacé de mon amie sur moi.

Pour seule réponse, je grogne, incapable d'ouvrir la bouche sans avoir l'impression de rendre mon estomac, là, sur cette table. Et je me terre derrière mes cheveux noirs frisés et dressés fièrement sur mon crâne, retombant de par et d'autre de mon visage.

_ Quand est-ce que tu vas enfin te décider à nous dire ce qui se passe dans ta boîte cranienne, continue Sydney, ramenant l'une de ses mèches blanches dans son chignon mal fait.

Pas maintenant, ça c'est sûr.

J'ai ma tête qui semble vouloir exploser à chaque fois que j'esquisse un mouvement et le corps en coton. Sacrée gueule de bois. Depuis mon existence, je n'ai jamais perdu les boules au point d'agir sans mesurer mes actes. C'est la première fois...et bien la dernière, vu l'état je me suis, je ne suis pas pressée de remettre le couvert.

Ce matin, je me suis réveillée, avachie dans mes couvertures, la tête lourde et la bouche pâteuse. Depuis, une affreuse migraine s'est logée dans mes tempes et lorsque j'ai le malheur de bouger un peu trop vite, celles-ci martèlent si violemment que la douleur lancinante enveloppe mon être tout entier et le compresse entre ses crocs acerbes avant de revenir se blottir dans son petit coin pour recommencer à tapager encore plus fort que la fois précédante.

_ Ok. Comme tu ne t'es pas décidée à parler, je vais le faire et tu vas m'écouter. Tu es stupide, irresponsable et dérangée, Paige. Qu'est ce qui t'es passée par la tête? Alcool et grossesse ne se mélangent pas.

_ Arrête de crier, je râle, massant mes tempes en feu.

_ Mais je ne crie pas.

Je grogne encore une fois.

Sydney, elle, souffle doucement, visiblement dans un combat acharné avec sa force intérieure; elle se retient pour ne pas éclater.

_ Ecoute. Je ne veux pas te juger, mais dis-moi, comment peux-tu être aussi calme alors que ton bébé risque de naître avec une malformation, hum?

Calme? Moi calme?

Elle n'a aucune idée de ce qui peut se passer dans ma tête. Même si mon visage lui envoie le contraire. Je suis tiraillée. Savoir que cet enfant pourrait venir au monde avec des membres en moins ou malformés ,par ma faute, me tue.

Oui, je suis parfaitement consciente de la gaffe que j'ai fais en entrant dans ce bar. Je suis consciente de mon erreur et ça, ça me tue.

Si Sydney voulait me frapper et me faire mal, alors c'est fait. Maintenant, j'ai non seulement le coeur meurtri par ma rupture précoce mais aussi la culpabilité qui pèse sur mes épaules.

La fille aux cheveux blancs soupire; elle perd patience. Elle aurait certainement voulu que je m'égosille à lui rendre des comptes sur mon comportement. Mais je ne fais rien, à part touiller mon café, entre-temps, refroidi.

Devant mon mutisme, elle se tourne vers Lysbeth- certainement son dernier recours pour me sortir les vers du nez- qui se goinfre, depuis tout-à-l'heure, se goinfre d'une montagne de beignets.

_ Dis quelque chose, toi!

_ Qu'est ce que tu veux que je dise. Elle ne va pas bien, ça saute aux yeux. Laisse-la souffler un peu et lorsqu'elle se sentira apte à s'ouvrir, elle le fera.

Merci Lys'.

_ Et tu sais ce que je dis moi, tout ça est absurde. Je sais que les circonstances de ta rupture avec Jace t'ont secouée mais ce n'était pas une raison.

Mon coeur râte subitement un battement à la mention de son nom.

Jace, Jace et encore Jace. Pourquoi est-ce que tout ramène à lui? Même étant où il est, à des kilomètres de moi, il me hante. Je hais ça, je le hais, je hais Jace.

Et par-dessus tout, je hais ce machin dans ma cage thoracique qui n'a pas cessé de battre pour lui, je me hais. Après tout ce qu'il a bien pu faire, mes sentiments sont toujours présents. Bien que je n'espérais pas qu'ils disparaissent en un coup de baguette magique mais quand même...il m'a trompé et c'est ignoble. Je devais le haïr de tout mon être.

L'unique larme qui coule sur ma joue, je m'empresse de l'essuyer. Et puis quoi, je n'allais pas me mettre à pleurer...même si mon coeur se fend en deux dans ma poitrine.

Jace est un connard, point barre.

Sydney finit par souffler, desespérée, et ramène sa tasse de thé fumante à ses lèvres.

_ Ok. J'abandonne. Après tout, c'est ta vie, fais-en ce que tu veux.

Lysbeth me lance un regard amusé. Elle a saisi. Sydney n'abandonne jamais et je suis pratiquement sûre que sous le moindre prétexte, elle reviendra à la charge.

À l'école primaire, elle était ce genre d'enfant qui, pour arriver à ses fins, ne se privait pas d'user tous les tours qu'elle avait en poche...même le plus improbable. Elle était la terreur de la cour de récréation, celle qui accusait ses camarades pour s'approprier les mérites.

Et encore en secondaire, elle ne machait pas ses mots et vous envoyait à la figure son vénin. Elle ne se retenait pas d'user de ses charmes naturelles pour manipuler son entourage et elle en profitait.

Sydney O'Connell est une chipie...mais c'est mon amie et du moment qu'elle garde ses griffes au chaud, ça le fait.

_ Bien. Maintenant qu'on est toutes d'accord, tu n'aurais pas de l'aspirine?

_ Mais tu t'entends! On parle de la vie d'un enfant là!

_ Je sais, je sais tout autant que toi que je pourrai la lui gâcher et je me sens déjà assez coupable alors, s'il te plaît, ne m'en parle plus. Ça me fend l'âme.

Sydney ne réplique pas.

Et même si elle en avait envie, elle ne le pourrait pas car lorsque le tintement du carillon retentit, comme si notre petit moment de paix et de calme venait de prendre fin, la salle est vite remplie de voix et de rire masculins, aussi viriles que bruyants et dérangeants.

Ma tête de manifeste presqu'instantanement, l'envie de leur crier de fermer leur clapet me mange la gorge.

Nous sommes dans un lieu public, nos nouveaux arrivants devaient le savoir. Et dans un lieu public, on se fond dans la masse, on ne beugle pas comme un dégénéré. Ça, je voudrais sincèrement le faire comprendre à ces fouteurs de trouble mais quand je vois de qui il s'agit, je ne suis plus pressée...miraculeusement.

Flippant.

C'est le seul mot qui me vient à l'esprit en les regardant. Oui, ces gars sont flippants. Pas du genre à avoir des dents de travers et le regard éjectés de sang non, eux, ils sont d'une beauté douleureuse et ténébreuse- qui leur donne l'air d'être des anges déchus- mais flippante. J'aurais presque juré qu'ils sont des envoyés du diable et par un simple regard, prend l'âme de sa victime.

En tout, ils sont trois. Trois garçons qui ont l'air de sortir d'un film d'action dangereux. Trois ténébreux démons sortis tout droit des abysses de l'enfer pour venir à la quête de proies qu'ils pourront emmener avec eux dans l'antre de la bête.

Postés devant la baie vitrée, ils s'amusent à faire passer un petit sac à dos de main en main tout en rigolant à gorge déployée. Ce n'est lorsque le plus baraqué d'entre eux se décale je vois la fille aux cheveux luminants et rebelles qui sautille pour récuperer son bien- Après tout, avec toutes ces masses, comment aurais-je pu la voir plus tôt. Ils doivent faire quoi, 1m 90 ou même 2m.

Un nouveau cri strident fend l'air; la fille est projetée sur le dos du brun, et je me fais violence pour ne pas piquer un crise au milieu du café. J'en aurai rien à faire s'ils sont des reincarnations de Lucifer ou pas car là, il s'agit de ma tête qui explose sous leurs rires et leurs cris. Il n'y a pas de responsable dans cet établissement?

_ Attends Syd', c'est le mec du bar.

Sydney s'étouffe littéralement avec son thé et repose violemment sa tasse sur la table, égouttant son contenu sur celle-ci.

_ Vous les connaissez?

_ Pas intimement mais on a eu quelques désagréments avec eux, reprend Lysbeth, avec un rictus moqueur.

_ Désagrements, tu parles. Je me suis carrément confrontée à celui-là, continue Sydney, me montrant du menton le brun qui repose violemment la fille sur l'une des banquettes rouges qui longent la baie vitrée. Et juste pour sauver la peau de tes fesses.

_ Nous t'avons retrouvée avec lui et apparemment, il te faisait du rentre-dedans.

Lui? Me faire du rentre-dedans? N'importe quoi...

D'après les expériences que j'ai en matière de garçons, je suis parfaitement en mesure de savoir que ce gars-là ne rentre pas dans les critères des hommes qui voudront passer même une seconde en ma compagnie. Lui, il a plus l'air d'être un gars qui aime les femmes mais pas assez pour se fonder sur une relation de durée. Encore moins avec une fille comme moi. Ce qu'avancent les filles est juste im-pos-sible.

_ Et Sydney lui a écrasé le torse avec ses escarpins.

_ Je ne lui ai pas écrasé le torse!

Je connais Sydney depuis que j'ai quatorze ans, et je ne peux plus compter le nombre de gaffes qu'elle a fait depuis et j'en ai assez vu pour que je dépasse le stade de la surprise. Sydney est tarée, ce n'est pas un mythe.

_ Mais bon, je lui ai peut-être tapoté avec mon escarpin...mais écrasé? Tu crois pas que tu exagères?

_ C'est pas comme si j'étais là...

Je rigole doucement.

Avant que mon regard soit attiré par un mouvement suspicieux derrière mes amies qui se chamaillent encore; La rousse est assise au comptoir devant un homme que je n'avais pas vu avant et le brun est derrière celui-ci et sirote un latté. Mais, alors que la fille se penche en avant pour chuchoter quelque chose à son interlocuteur, le garçon profite de cet instant pour plonger sa main dans la poche de l'homme pour y resortir le porte-feuille de celui-ci. Attendez, c'était quoi ça?

Et ni vu, ni connu, il rejoint ses amis, un sourire triomphant sur ses lèvres fines. Il vient reellement de derober le porte-feuille de cet homme. Et il est si à l'aise...comme si il avait fait ça pendant toute sa vie.

Il doit sentir mon regard pesant sur lui puisqu'il se tourne brusquement vers moi et ses yeux...bleus-verts?- Il a les yeux vairons, l'oeil droit est vert et celui de gauche est d'un bleu perçant, fasçinant- se verrouillent dans les miens.

Sale voleur, pensé-je, et j'espère sincèrement qu'il sait lire sur les lèvres.

_ Non, non, non, non...s'affole subitement Lysbeth, en se relevant et attrape ses affaires sur la table avant de les fourrer dans son sac de cours.

_ Qu'est ce qu'il y a?

_ On est en retard, il est dix heures et on était censée être en cours depuis trente minutes.

_ Oh merde!

Sydney ramasse à la va-vite ses affaires et lançant quelques pièces sur la table comme pourboire, nous nous élançons vers la sortie du "Golden Coffee". Mais alors que je passe la porte, une personne se présente au même moment et je cogne violemment contre lui. Ma tête ne se fait pas prier pour me martyriser et il me faut fermer les yeux pour la stabiliser...et ravaler les jurons qui forçent la barrière de ma bouche. Je les ouvre et la première chose que je vois est une main noircie par une multitude de signes- l'un plus bizarre que l'autre.

Je rélève brusquement le regard et je me sens projeter dans un tourbillon de noirceur. Celui qui me fait face est la version même de la terreur et s'il y a quelques minutes, je croyais avoir affaire avec les envoyés du diable, là, j'ai clairement le fruit de celui-ci devant moi. Rien qu'en fixant ses yeux onynx, mon échine frissone et se recouvre de milliers de chair de poule.

Il parle mais je n'entends rien. Par un simple regard, il a déconnecté mon cerveau et toute la panoplie qui va avec. Il lève la main que j'avais en ligne de mire auparavant et me montre ma carte universitaire.

Ma carte universitaire?

Subitement, les bras de la réalité me tirent sur terre et pour la première fois, j'entends sa voix tonnante.

_ Je crois que c'est à toi...tu l'as fait tomber.

D'instinct, je tapote la poche de ma robe-salopette où était ma carte. Et elle n'y est pas. Mais bel et bien entre les doigts encrés de mon interlocuteur.

_ Hum...Merci, je lâche, m'empressant de la récuperer mais la pression de ses doigts sur celle-ci se ressère.

Il la fixe et ses sourcils se froncent avant que ses yeux troublants ne viennent faire des va-et-vient entre ma carte et moi.

Un instant, il semble décontenancé pour une raison qui m'est inconnue, mais finit par la lâcher et part vers la bande de dégénérés, emportant avec lui, toute l'aura sombre qui planait autour de moi.

Hello here,

Un chapitre de 2000 mots, le premier chapitre long que ce livre connait. J'ai mis un temp fou à l'écrire et j'espère avoir été au délà de vos espérances.

Ps: Desormais, je posterai un chapitre chaque week-end. Sur ce, à bientôt pour le prochain chapitre.

IceKiss❄😙

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