Je regardais la pièce encore toute confuse. La dernière chose dont je me souvenais c'était d'avoir dansé. Une voix se fit entendre:
"Ah mademoiselle Aude, vous êtes réveillée" me dit l'infirmière. Je m'assis sur le lit.
"Qu'est ce qu'il s'est passé?" 
"Vous avez eu un malaise, rien de bien méchant ne vous en faites pas mais il faudrait manger un peu plus à l'avenir. Ce n'est pas parce que vous êtes danseuse que vous ne devez pas vous nourrir" me sermonna-t-elle
"Oui je sais, c'est juste que les choses sont un peu tendues en ce moment et j'ai un peu perdu l'appétit."
"Je vois, si vous avez besoin de quoi que ce soit vous pouvez toujours venir me parler."
"Je vous remercie." On frappa à la porte "Entrez." Je vis Soline et Lay entrer dans la chambre. Soline se précipita vers le lit pour me prendre dans ses bras.
"Tu vas bien? Tu nous a fait une sacrée peur tu sais." me dit-elle
"Ce n'est rien de le dire, ton professeur courait dans tout les sens" rajouta Lay.
"Désolée les amis. En tout cas merci d'être venu." Je tournais la tête et vis un bubble tea et du chocolat sur la table de chevet. "Oh un bubble tea à la pêche, mon préféré, merci Soline, il ne fallait pas." Je pris le gobelet et bus à grande gorgée.
"Heu ce n'est pas moi qui t'ais apporté ça Aude."
"Ah bon? Tant pis, maintenant qu'il est entamé." Je bus avec plaisir, j'avoue que ce n'était pas très malin de ma part d'avoir négligé mon alimentation et une boisson sucrée me faisait le plus grand bien.
" Au fait, comment ça se fait que vous êtes venu me voir tout les deux?" demandais-je curieuse. Soline et Lay se regardèrent un peu gênés. Le visage de Soline commença à virer au rouge. Quelqu'un frappa à la porte. Elle se dépêcha de lancer un "Entrez" pour ne pas avoir à répondre à ma question. Quelle frustration! Xiumin passa sa tête à travers la porte.
"Est ce que notre belle au bois dormant est réveillée?" Je me mis à rire. Cela faisait plus d'une semaine que je n'avais pas rit, ça me faisait tellement du bien d'être entourée de mes amis.
"Entre Xiumin, ne reste pas devant la porte." Il s'approcha de moi et me fis un bisous amicale sur le front. Je réalisais que depuis que j'étais arrivée dans cette école il avait été comme ma bonne étoile.
"Dis donc toi, ça t'amuse d'effrayer les gens en tombant dans les pommes."
"J'aime bien attirer l'attention sur moi" ironisais-je. "Au fait Xiu, c'est toi qui a apporté tout ça?" lui demandais-je en désignant la nourriture.
"Heu j'aurais bien aimé mais non."
"ça doit être Kang Nam alors"
"Impossible, il n'a pas quitté l'immeuble" reprit Soline. Je voyais Xiumin se frotter nerveusement le derrière de la tête.
"Qu'est ce qu'il y a?"
"Rien, pourquoi il y aurait quelque chose?" Il eut un rire nerveux.
"Xiu, qu'est ce que tu ne me dis pas?"
"En fait, c'est Kai qui t'a apporté tout ça." Je le regardais avec un air ébahit, la paille toujours dans ma bouche.
"Kai?"
"Oui et c'est aussi lui qui t'as porté jusqu'à l'infirmerie. Et maintenant que tu es au courant il va me tuer." Je regardais Soline et Lay.
"C'est vrai ce qu'il dit?"
"Oui" répondit Soline
"Han c'est pas vrai" soufflais-je " Il va encore falloir que je lui présente des excuses et que je le remercie. Pourquoi vous ne m'avez rien dit?"
"Tu as déjà assez de soucis comme ça sans qu'on en rajoute. Puis tu nous a rien demandé aussi." s'énerva Soline.
"Quoiqu'il en soit tu lui as fait une bonne peur à lui aussi" reprit Xiumin. Je le regardais de plus en plus étonnée.
"Je me suis cognée la tête en tombant? Haaan je suis dans le coma c'est ça?"
"Arrêtes un peu tes bêtises, tu es bel et bien réveillée" dit Soline en me pinçant.
"Aouch ça fait mal! Xiu tu veux bien m'expliquer ce qu'il s'est passé s'il te plait?"
"Et bien tu avais fini de danser quand on t'a vu t'écrouler. Kai était à côté de toi et il t'a rattrapé avant que ta tête ne cogne le sol. Il t'a secoué mais vu que tu ne réagissais pas il t'a porté jusqu'à l'infirmerie en courant. Quand l'infirmière lui a dit que tu avais eu une crise d'hypoglycémie il est sorti d'acheter des trucs sucrés. Il a attendu une heure que tu te réveilles mais vu que tu dormais toujours, notre manager est venu le chercher pour qu'il reprenne l'entraînement." Je restais silencieuse à boire mon bubble tea.
"Est ce que je pourrais restée seule quelques temps, j'ai besoin de me reposer si ça ne vous dérange pas."
"Bien sûr on reviendra te voir plus tard, repose toi bien." Il sortirent tous de la pièce qui resta silencieuse. J'essayais tant bien que mal de me remémorer mon malaise mais c'était le trou noir. J'avais pourtant l'impression de sentir les bras de Kai me tenant fermement pour ne pas que je me blesse. Et, étrangement, cette sensation ne m'était pas désagréable. On frappa à la porte. J'eus un sursaut qui me fit sortir de mes pensées.
"Oui?" Une personne entra dans la pièce. Quand je vis qu'il s'agissait de mon copain, je ressentis une pointe de déception. Mais pourquoi de la déception? Aurais je préféré voir Kai? "Oh c'est toi" dis-je simplement.
"Ma chérie tu m'as fait une de ces peur, l'école m'a appelé pour me dire que tu avais eu un malaise, je suis venu dès que j'ai pu."
"Je suis restée inconsciente près de 3h et ce n'est que maintenant que tu peux venir?"
"Ne t'énerves pas ce n'est pas bon pour toi, je suis désolé je me sens tellement coupable." Il me prit dans ses bras mais je ne lui rendis pas son étreinte. "Je t'avais dit que tu devais arrêter ton projet de devenir danseuse, regarde dans quel état ça te met, allez je te ramène à la maison." Je le repoussais violemment.
"C'est à cause de toi si je suis dans cet état, si tu ne me mettais pas une pression pareil, j'irais beaucoup mieux. Je ne te sermonne pas quand tu rentres à pas d'heure de ton travail. Qui sait si tu travailles vraiment, peut être que tu es avec une autre. Rentre donc tout seul, ma journée ici n'est pas terminée"
"Mais t'es vraiment pas bien. C'est cette école qui te monte à la tête. Je te ramène à la maison que tu le veuilles ou non." Il m'attrapa le poignet et essaya de me tirer du lit.
"Mais fou moi la paix" me débattis-je.
La porte de la chambre claqua au même moment.
"Elle t'a dit de la lâcher t'as pas compris?" C'était Kai. Il était entré comme une furie dans l'infirmerie.
"Encore toi? T'es qui pour me dire quoi faire avec ma nana?"
"Lâches la tout de suite t'as compris?"
"Sinon quoi? T'as quoi, 20 ans à tout casser? Qu'est ce que tu comptes faire contre moi?" Kai se rua sur mon copain et l'attrapa par le col de sa chemise. Tout devenait confus dans ma tête.
"Les gars c'est bon arrêtez!"
"Mais qu'est ce que c'est que ce raffut?" L'infirmière, ayant entendu du bruit, vint voir ce qu'il se passait. "Messieurs c'est une infirmerie ici, si vous avez des comptes à régler c'est dehors." Kai lâcha le col de mon copain. L'infirmière s'approcha de lui et lui attrapa l'oreille pour le tirer hors de la chambre. "Reposez vous encore Aude, vous en avez besoin." Elle referma la porte me laissant seule avec Kai. Je repris mes esprits tant bien que mal.
"Mais enfin qu'est ce que tu fou là?" demandais-je en proie à la colère.
"Je.. Je passais juste par là quand j'ai entendu des cris. Alors je suis venu voir et j'ai bien fait on dirait."
"Qu'est ce que tu racontes, je contrôlais parfaitement bien la situation."
"Oh bah oui je vois ça, en témoigne la magnifique marque rouge que tu as au poignet." Je fis une grimace et essaya de me lever. Au moment où je posais les pieds par terre, mes jambes flanchèrent. Kai me rattrapa. Son étreinte fut assez forte pour me coller à lui. Retrouvant mes esprits, je relevais la tête, le visage à moins de dix centimètres de celui de Kai, son regard plongé dans le mien. Mon coeur se mit à faire des bonds qui me martelaient la poitrine. C'était limite douloureux mais agréable en même temps. J'eus du mal à déglutir et je sentais une vague de chaleur m'envahir. La sensation du souffle de Kai sur mon visage ne m'aidait en rien.
"Fais donc un peu attention" me dit il en me rallongeant sur le lit. "Reposes toi encore un peu avant de rentrer chez toi." Il s'assit sur la chaise qui se trouvait à quelques centimètres du lit.
"Pourquoi tu fais tout ça?" demandais je.
"Je n'en sais rien, quand il s'agit de toi je n'ai plus réponse à rien."