Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 30

KALLY

   Confortablement installée dans le canapé en cuir, je lisais le roman « Comment braquer une banque sans perdre son dentier », de Catharina Ingelman- Sundberg. Les personnages se rebellant dans une maison de retraite me semblaient familiers. Je n'étais pas droguée aux médicaments mais ma situation n'était guère mieux que la leur.

Soudain, le bruit de pas d'un éléphant qui dévalait les escaliers interrompit ma lecture. Clint apparut dans l'encadrement de la porte pour se placer devant le visiophone. Sans même une parole, il appuya sur le bouton pour ouvrir le portail à l'entrée du ranch. Puis il se tourna vers moi en lissant sa grosse barbe rousse, un peu gêné.

- Tu n'as pas un programme de télévision à regarder ce soir dans ta chambre ?

Je refermai mon livre tout en gardant mon index sur la page où je m'étais arrêtée. Se moquait-il de moi ? Pensait-il que je fus aussi bien traitée pour bénéficier d'une simple télévision personnelle ou seulement d'un petit sofa ?

- Mon frère Jex a jugé que je devais m'habituer à vivre dans une cellule, avec du pain sec et de l'eau. Et la télévision n'était pas une option comme dans la plupart des bagnes du siècle dernier.

Son expression contemplative me confirma que le pauvre n'avait aucun humour et qu'il n'avait certainement rien compris.

- Ok... Et bien, fais comme tu veux, me répondit-il, se moquant complètement de ma condition.

Il fila rapidement à l'étage et je me replongeai dans mon roman. Mais à peine avais-je terminé la page, qu'à nouveau je fus dérangée. Un individu s'excitait sur la sonnette de la porte d'entrée. Les gars étaient dans le jardin de l'autre côté de la maison et personne n'entendait ce bruit strident qui me perçait les tympans. Je fermai mon livre de nouveau quand j'entendis des voix de femmes. J'avais la forte impression que des volailles s'étaient échappées d'une basse-cour. Ça caquetait bruyamment en s'acharnant sur la poignée. Un peu énervée par un tel vacarme, je décidai de leur ouvrir la porte. Trois paires d'yeux me fixèrent alors avec surprise et les trois nanas me détaillèrent de la tête aux pieds.

- T'es qui toi ? me demanda l'une d'elles avec une agressivité non dissimulée.

Complètement abasourdie, j'en perdis ma langue. Une autre s'avança et rajouta sur le même ton.

- Oh ! On t'a causé la souillon ?

Souillon ? Mon cerveau eut un raté. Il semblerait que ces faces de peintures étaient bourrées d'un humour extravagant.

Je ne saurai vous décrire avec détails le tableau affligeant qui se dressait devant moi. Il était trop... trop... surréaliste. Je pensais que c'était vraiment le bon adjectif pour qualifier cette excentricité à la limite de la torture pour un observateur extérieur.

La vulgarité de leur accoutrement était une offense au statut de la femme avec leurs mini-jupes, bas grésilles et talons aiguilles. L'une d'elle avait même deux obus à la place de ses seins et mâchouillait un chewing-gum de manière grossière, avec sa bouche grande ouverte.

Ma main se releva et pointa le chemin qui menait vers la sortie. Toutes les trois se retournèrent bêtement pour suivre du regard la direction que je leur indiquai.

- Vous semblez être perdues, dis-je avec une voix encore sous le choc. Vous trouverez votre poulailler près du pâté de maisons un peu plus loin.

La plus grande se retourna, prête à me dépecer vivante mais je fus plus rapide. Je lui claquai la porte au nez et verrouillai à double tour. Je posai mes mains sur mes hanches avec un grand sourire, satisfaite de m'être débarrassée de ces encombrantes personnes. Mais quand je me retournais, Harps se tenait derrière moi, les bras croisés, attendant certainement des explications avec son air furieux des mauvais jours. Il avait troqué son tee-shirt et son bas de survêtement pour un polo gris et un jean noir. Ses cheveux mouillés montraient qu'il sortait tout juste de la douche. Il s'était même arrosé de parfum car il embaumait toute la pièce.

L'atmosphère s'était chargé d'électricité. Il était mécontent comme à chaque fois que nous nous croisions. Nous ne pouvions feindre la bonne entente. Il était l'un de mes géôliers, j'étais le bourreau qui avait décidé d'écourter son existence. Nos relations cordiales étaient vouées à l'échec.

- Qui te permet de maltraiter nos invités ?

Ces poulettes étaient donc invitées ? C'était curieux...

- Je ne savais pas que j'avais besoin d'une autorisation pour congédier ces...immondices.

- Immondices ? répéta-t-il en tentant de conserver son sang-froid.

- Les immondices sont.

- Je sais très bien ce que sont des immondices, me coupa-t-il.

Sa patience commençait à se fissurer et je ne pus cacher ma satisfaction. Il était si facile de le mettre en colère que s'en était devenu un jeu.

Notre duel des regards s'interrompit quand les poulardes se mirent à tambouriner sur la porte blindée.

- Ce sont des copines. Tu veux que je précise ? demanda-t-il avec un air effronté.

Je rougis jusqu'à la racine des cheveux. Il n'avait pas besoin de développer : j'avais bien compris que ces nanas étaient venues pour divertir ces messieurs. Et devant moi se tenait le coq de la basse-cour qui veillait à ce que ces poulardes ne s'égarent dans le jardin.

Se pourrait-il que l'une d'elle soit présente pour le divertir ? Cette idée me dérangeait un tantinet sans que je pusse me l'expliquer.

Il s'avança d'un pas menaçant et je me reculai jusqu'à toucher le mur. Mais lorsqu'une des harpies se mit à me lancer des obscénités, il se figea. Il tendit l'oreille devant tant de mots fleuris qui jaillissaient de la bouche d'une de celles qu'il considérait comme une « copine ».

- Ouvre- leur, la mioche, me demanda-t-il d'un ton las.

Je plaçai une main sur la poignée quand soudain, la porte s'ébranla sous un choc. L'une des furies avait sans nul doute tenté de l'enfoncer, se servant de son corps comme d'un bélier.

Devant tant de violence, j'hésitai à ouvrir. J'étais certaine que les assaillantes se rueraient dans la chaumière en brandissant les poings.

Je tournai le visage vers l'épineux, complètement hypnotisé par la porte. Je soufflai d'exaspération. Ce n'était pas une bonne idée de laisser rentrer ces poulettes excitées. Cela me rappelait un incident au manoir de ma tante...

J'adorai les parcs d'attractions d'eau, et particulièrement les toboggans de l'extrême où vous dévaliez une pente vertigineuse, enfermé dans un tube géant. J'avais eu donc l'idée de partager ma joie avec Puducu, le cochon d'Inde de Jex. Je l'avais placé dans la cuvette des toilettes et je tirai plusieurs fois la chasse d'eau. Peut-être cinq, six ou sept fois. Je ne savais plus. Je me souvenais vaguement d'avoir pris la brosse pour enfoncer son derrière qui résistait. Et voilà qu'enfin le malheureux, paix à son âme, parti dans les méandres des tuyaux d'évacuation. Je courus alors dans le jardin et je soulevai le regard pour l'attraper avant qu'il ne finisse dans les égouts. J'ai attendu longtemps, toute la journée et même une bonne partie de la nuit. Mais Puducu avait disparu.

Ignorant le terrible sort de son cochon d'Inde, mon frère chercha dans toute la propriété. Il finit même par frapper le fils du voisin qui se moquait de lui. Mais quelques jours après, les toilettes se sont bouchées. Ma tante nous demanda de surveiller le regard pendant qu'elle enfonçait le long tuyau du déboucheur à air comprimé. Nous entendîmes un son terrifiant, des glous glous. Curieux, mon frère se pencha sur le regard et là... un grand splash. Jex reçut la dépouille du malheureux cochon d'Inde en plein visage, suivi des excréments de la semaine. Tout avait jaillit si rapidement que mon frère n'avait pu les éviter.

Supposant à juste raison que j'étais responsable de cette assassinat, Jex ne me parlât plus des semaines durant. Prise de remords, j'avais édifié un mausolée près du regard pour y enterrer la pauvre bête. Et les jours qui suivirent, je fis des petits biscuits au citron pour me faire pardonner. Depuis ce jour, ces petites gourmandises devinrent ses préférées.

Je pensais donc que rien de bon n'entrerait quand la porte serait ouverte. Juste de grossières nanas qui se la jouaient grandes princesses. Je déverrouillai la porte et j'eus tout juste le temps d'ouvrir que les poulardes déboulèrent dans la pièce. Je pensai que la blonde avec un chignon de trois mètres de haut sur la tête avait souffert. Sa coiffure ressemblait étrangement à un nid d'oiseau posé au sommet de la tour de Pise.

La brune à la poitrine défiant la gravité me dévisagea avec la bouche en cul de poule. Une main placée sur la hanche, elle tapait nerveusement du bout de son pied. Mon regard fut attiré par ses escarpins vertigineux et par ses pieds si épais qu'ils menaçaient de faire exploser les chaussures.

Quant à la troisième nana, c'était tout un spectacle. On ne comprenait rien de ce qu'il sortait de sa bouche. Elle avait un chapeau grotesque vissé sur la tête qui se balançait dans tous les sens tant elle était énervée. Une partie de son visage était tout rouge. Je pensais avoir deviné l'identité de notre bélier qui avait cherché à éventrer la porte. Elle avait dû se servir de sa tête, se prenant pour un chevalier donnant l'assaut à un château fort.

Harps s'était avancé comme s'il cherchait à me protéger du courroux de ces demoiselles. Ne pouvant m'écharper avec leurs griffes acérées, elles jacassaient avec force et ce vacarme ne tarderait pas à me déclencher une migraine

- Tu te débrouilles pour les chasser de la maison maintenant, dis-je d'une voix lasse.

Harps tenta de prendre la parole mais son élan fut coupé par l'arrivée triomphale d'une poupée siliconée. Cette fois, ce fut l'apothéose.

- Que se passe-t-il donc ici ? demanda-t-elle avec une voix stridente.

Je bloquais sur sa bouche. Impossible de décrocher mon regard de ses lèvres affreusement épaisses, faisant penser aux gueules de certains camélidés comme le chameau. Il était impossible d'avoir de telles lèvres à moins de s'être fait piquer par les abeilles de toute une ruche. Les gars devaient être terrifiés d'être embrassés par un tel spécimen, de peur d'être avalés tout entier.

La peau de son visage était aussi lisse et brillante que celle des grenouilles. Sa poitrine, juste ciel, deux énormes ballons de basket. Des fesses énormes et une taille de guêpe. Comment était-ce possible ?

Son arrivée fit redoubler les jacassements. Mais elle fit taire tout cet attroupement burlesque en claquant simplement des doigts. Un silence pesant s'en suivit où la poupée me détaillait. J'imaginai les critiques dans sa tête : tignasse retenue en chignon par un ridicule crayon vert, aucun maquillage, mal nourrie, fagoté tel un épouvantail, pieds nus non manucurés. Pitoyable.

Nous nous dévisageâmes puis elle s'avança vers Harps pour déposer un baiser sur ses lèvres, en territoire conquis. Je ne pus m'empêcher de grimacer d'horreur. Comment pouvait-il se faire aspirer par cette chamelle ?

Ce spectacle de l'épouvante fut interrompu par l'arrivée inopinée de Clint, qui s'était préparé en un temps record.

- Salut les filles ! lança-t-il joyeusement.

La blonde à la tour de Pise se jeta littéralement sur lui pour l'embrasser. La scène aurait pu rivaliser avec un film hollywoodien. Ils n'étaient pas loin de coucher en plein milieu du hall d'entrée.

- Mon chéri, tu nous présentes cette... cette ... ? demanda la poupée siliconée d'un ton méprisant, s'agrippant au bras de l'épineux.

Je me tournai vers la face de poulpe et observai ce couple mythique. La belle et la bête, ou plutôt rebaptisé Le beau et la bête ou Le beau et la chamelle. Non non, je pouvais faire mieux.

- Le prince et le crapaud.

Mince, j'avais parlé tout haut. Le visage de la nana siliconée se révulsa, ses lèvres se retroussèrent atrocement, sa poitrine enfla. Elle allait exploser telle un ballon de baudruche trop gonflé.

Ce fut à ce moment que notre épineux décida d'intervenir.

- C'est la petite sœur de Jex.

La nana au chapeau poussa un cri de surprise.

- La fille qui a failli tuer Jex !

- N'exagérons pas, marmonnai-je vexée. C'était...

- Bonté divine ! Elle ne l'a pas raté ! lança la brune à grosse poitrine.

La poupée siliconée s'avança et balaya de la main son amie.

- Les présentations étant faites, trésor, il est temps de t'éclipser pour regagner ton petit lit douillet. L'heure a sonné pour les petites filles.

Une bouffée de chaleur envahit mon visage. Ne surtout pas perdre son sang-froid, ce qui serait un signe de défaite. Je me forçai à sourire de manière élégante et aimable.

- Place à celles qui vont écarter les cuisses, répliquai-je avec un petit air effronté.

L'épineux écarquilla les yeux comme des soucoupes. La poupée s'avança prête à me pulvériser de la surface de la Terre mais Harps la retint par le bras.

- Sur ce, Mesdames, passez donc une bonne soirée. Vos étalons trépignent d'impatience sur la terrasse, lançai-je gaiement.

J'avais semblait-il muselé toutes les poulardes. Il était temps de mettre les voiles. En repartant, je remarquai Jack qui allumait une cigarette avec un sourire aux coins des lèvres, appuyé contre la baie vitrée. Matt m'observait également aux pieds des escaliers, toujours prêt à intervenir si j'étais en danger.

Sans m'en rendre compte, mes deux fidèles alliés surveillaient discrètement le déroulement du combat qui venait d'être livré. Je m'arrêtai devant mon frère et déposai un baiser sur sa joue. Il me retint par la taille pour m'embrasser tendrement sur le front, puis je filai dans ma chambre.

En m'asseyant sur mon lit, je regardai le roman que je tenais encore dans mes mains et le jetai sur la petite table de chevet. Ce qui se passait dans ce ranch était bien plus passionnant. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro