ᴺᴼᵂ ᴼᴺ ᵀᴴᴱ ᴿᴬᴰᴵᴼ: ᴸᴵᴳᴴᵀ ᴮᵁᴸᴮ; ᴺᶜᵀ [à mettre à la fin]

Hugo tient la porte avec son pied, puis tourne la tête à gauche et à droite avant de nous faire signe d'approcher. Nous quittons notre cachette avec Wooyoung et Baekhyun, et fonçons à l'intérieur de l'appartement peu éclairé. Dedans, c'est le bordel et une odeur de renfermé me donne un haut le cœur.

— Fouillez partout, nous n'avons pas beaucoup de temps ! s'écrie Hugo depuis l'entrée.

— Je vais voir dans la chambre, nous informe Wooyoung en s'éclipsant.

Je soulève des journaux, vérifie sous les tables, derrière le vieux canapé, sur les étagères, la commode noire et sinistre, entre les paquets de tabac terminés, rien. Baekhyun tourne aussi vite que moi, part dans la petite cuisine et soupire de frustration.

— Putain mais où est-ce qu'il a bien pu la mettre ?! Depuis quand on pose ce genre de chose autre part que sur un meuble ? Quel enculé.

J'avoue ne pas comprendre. Je m'arrête au milieu du salon, les fenêtres sont sales et partiellement recouvertes par de gros rideaux sombres, ne laissant pas passer la lumière du jour déclinant. Wooyoung ressort de la chambre, fait « non » de la tête, signe qu'il n'a pas trouvé non plus.

— Et s'il l'avait déjà jetée ? demande Baekhyun comme horrifié.

— Il n'oserait pas, ce vieux con... je réponds les dents serrées.

Néanmoins, Baekhyun vérifie dans la poubelle, heureusement, aucune trace de ce que nous cherchons activement. À l'entrée, Hugo se tourne vers nous.

— Grouillez, Dina vient d'envoyer un message, il est au bout de la rue !

— Putain ! je laisse échapper de frustration.

— Comment on peut ne pas trouver un putain de vase au juste ?

Je reprends mes fouilles et ouvre le placard principal, à part des assiettes, des verres et de vieux papiers entassés, rien du tout.

— Imaginez s'il l'a jetée n'importe où dans le village ! s'écrie Hugo.

— Ferme-la, tu nous aides pas ! j'intime les sourcils froncés.

Nous tournons en rond, c'est horrible. Le temps file à toute vitesse et les autres nous attendent, il faut trouver ce vase le plus vite possible.

— Oh putain... les gars ! s'écrie soudain Baekhyun depuis les toilettes qu'il vient d'ouvrir.

— Quoi... ne me dis pas qu'il l'a foutue là, quand même ! s'énerve Wooyoung.

L'autre ressort de la petite pièce avec le vase entre les mains, le visage totalement choqué. J'entrouvre les lèvres, aussi choqué que lui.

— Faut partir par le toit, il va rentrer dans le bâtiment ! s'écrie soudain Hugo en tapant contre la porte pour nous inciter à nous dépêcher.

— Ce fils de pute a foutu Sulli au pied des chiottes putain ! rugit Baekhyun totalement hors de lui.

Il fait valser tous les papiers posés sur la table à manger, alors que, contrôlé par la rage, je jette les livres des étagères. Alors que je crois que Wooyoung restera stoïque comme à son habitude, je le vois ouvrir la grande armoire et jeter plusieurs assiettes qui se brisent violemment contre le sol.

— Qu'est-ce que vous foutez bordel ?! demande Hugo depuis l'entrée. Grouillez, il est en bas !

— Allons-y, je décide en tirant Wooyoung par le bras avant qu'il ne casse toute la vaisselle de l'oncle irresponsable de Sulli.

— Dernier cadeau, enculé, crache celui-ci en envoyant d'un seul coup son poings dans le verre de l'armoire qui éclate tout de suite après.

— Wooyoung, espèce de taré, sourit Baekhyun en courant dernière nous.

L'autre ne réagit pas. Nous rejoignons l'entrée au moment où le vieux atteint les dernières marches de l'escalier. Il peine à comprendre ce qu'il se passe. Hugo ferme la marche et nous courrons à toute vitesse dans les escaliers, pour rejoindre le toit, seul moyen de ne pas croiser l'oncle de notre amie avec son urne dans les mains. Il crierait "au vol"; Nous riposterions "à la liberté".

Dehors, le soleil est déclinant, un magnifique coucher de lumières se prépare. En bas, nous voyons les filles, et Zadig, qui voulait à tout prix venir avec nous mais que Thaïs a réussi à convaincre, au cas où ça serait choquant. Et ça l'était. Zadig n'aurait probablement pas supporté de voir Sulli croupir dans des chiottes sales comme seul endroit de repos éternel. Nous descendons par l'escalier de secours et rejoignons les autres en un temps record.

— Vous l'avez trouvée ? demande Zadig les yeux perdus dans le vague.

— Oui, je fais simplement, sans rentrer dans les détails. On peut y aller.

Au moment où nous entamons notre marche, un cri retentit dans l'immeuble et nous fige.

— On m'a volé ma nièce ! rugit le vieux depuis le quatrième étage.

— Courrez ! ordonne Baekhyun en ouvrant la marche, l'urne entre les mains.

Nous sommes prompts à réagir: une folle course contre la montre s'engage dans les rues de notre petit village. Soojin peine à suivre, elle est à bout de souffle, je m'arrête à sa hauteur et lui prends la main en lui souriant, elle m'en renvoie un vrai, pour une fois, et trouve la force de continuer à avancer avec moi.

Finalement, la plage s'offre à nous. Nous continuons notre chemin jusqu'à la falaise, à la sortie du village, et nous arrêtons au bord de celle-ci, essoufflés.

La scène qu'offre le point de vue est à couper le souffle. Le soleil décline lentement à l'horizon, il est d'un rouge flamboyant et illumine le ciel rosé quelques derniers instants avant de disparaître pour quelques heures. Submergés par la vue, nous nous asseyons un à un, Sulli au milieu de nous tous. Un calme reposant prend place, les clapotis de l'eau à la surface nous bercent. Soojin laisse tomber sa tête contre mon épaule et son parfum de fraise emplit mon cœur de sentiments étranges mais familiers.

— Nous y voilà, déclare soudain Hugo. C'est bizarre de se le dire.

— J'ai... j'ai trouvé quelque chose, chez elle, l'autre soir.

Tous les yeux se tournent vers Wooyoung, qui sort lentement un bout de papier de la poche de son jean. Il le tient les doigts tremblants. Quelque chose d'infiniment triste prend place dans l'air et nous brise à tous le coeur, car chacun sait parfaitement de quoi il s'agit, au fond.

— Je... je ne suis pas sûr de réussir à lire, chuchote Wooyoung en baissant les yeux.

Thaïs saisit la lettre les doigts tremblants. Plus personne n'ose bouger. Au moment où le soleil décline complètement et où Thais entrouvre les lèvres, je ferme les yeux, et serre de toutes mes forces la main de Soojin dans la mienne. Souffrons une dernière fois.

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Chers amis.

Souriez, vous êtes filmés. J'ai sorti ma caméra, celle que j'aime tant, la bleue qui est posée sur ma commode. Faites de belles grimaces, que j'emporte le film avec moi, qu'importe l'endroit où je vais. Je n'en suis pas certaine, mais ça serait chouette si je pouvais rester à la surface de l'eau, près de notre petit village. Comme cela, je pourrai continuer à vous voir, quand vous viendrez sur la plage. Je vous verrai courir et fumer, vous jetez dans les bras les uns des autres, rire, vous embrasser, peut-être pleurer, aussi, qui sait. J'aurai ma caméra avec moi, je vous promets de ne manquer aucun moment du film de vos vies. Je graverai tout sur de vieilles cassettes qui apparaîtront dans vos cœurs, un soir où vous vous en rendrez compte. Un soir où vous regarderez le coucher du soleil depuis le balcon de Baekhyun, un verre à la main.

Le temps ne vous aura jamais, vous. Il vous courra toujours après, ne gagnera pas. Vous resterez une faille intemporelle, rien ne pourra vous heurter dans vos voyages. Je serai près de vous à chaque fois que vous le voudrez. Je vous tiendrai la main si vous la tendez vers moi. Si c'est à moi à qui vous pensez en souriant, je vous en renverrai un, sincère.

Et puis moi, le soir, je me repasserai ces films. J'en ferai la collection. Et quand le premier d'entre vous viendra me rejoindre, croyez-moi qu'il y aura des dizaines, des centaines de cassettes. On s'assiéra ensemble, et je vous montrerai tout. La mer nous portera. Mais ne vous pressez pas, il faut que j'ai assez de temps pour tout filmer...

Je voudrais m'excuser. Soojin, je voudrais que tu me pardonnes. Les anciens sentiments qui m'habitaient ont disparu le jour où tu es partie loin de moi, et où tu as eu raison. Je ne méritais que cela. Pardonne-moi. Je ne voulais pas te faire souffrir ou abuser de toi, de ta maladie. Je voulais juste rester près de toi et que tu sois heureuse. Je te prie de m'excuser, j'étais si jeune... Je voudrais également que tu me promettes d'aller mieux. De ne plus te cacher, de manger, de rester avec Hongjoong, pour toujours, pour la vie. Vous êtes le soleil et la lune, vous ne pouvez vivre l'un sans l'autre, j'en suis persuadée.

Hugo sera celui qui arrêtera de fumer le premier. Hongjoong ouvrira une galerie d'art et y exposera ses œuvres. Wooyoung et Dina deviendront de grands et fabuleux danseurs, partout dans le monde. Seulgi fera régner l'ordre dans notre pays, fièrement. Baekhyun finira surfeur, et ira manger tous les midis dans le resto de Thaïs, au bord de la plage. Soojin réussira tout ce qu'elle entreprendra.

Et toi, Zadig, mon meilleur ami; crois en toi. Oui, les autres parlent, les adultes nous cassent les oreilles, les mots font mal et les pleurs n'en finissent plus la nuit, à l'abris de tout. Tu ignores encore tout ce dont tu es capable d'accomplir, d'un claquement de doigts. Pourquoi pleurer si fort ? Je t'entends, même quand nous ne sommes pas au même endroit. Moi non plus, je ne savais pas quoi faire après mon diplôme, tu sais. Accorde-toi le temps de grandir, et tu trouveras. Je t'aime de tout mon cœur, je veillerai sur toi, avec ma caméra.

Je veillerai sur vous. Je serai ce que vous voulez, quand vous voulez, où vous voulez. Je serai le soleil sur votre peau, une bougie à la vanille, une tartelette au chocolat à la boulangerie en face du lycée, un cours de danse de Madame Park, un fou-rire dans les couloirs, une peluche, un château de sable, tout, rien, la mer. Je serai la mer; tout et rien.

Avec tout mon cœur,
qui est un peu trop brisé pour continuer,
Votre Sulli.

écrire la lettre c'était pas fou ):
les prochains chaps reprennent 'normalement', sulli est partie pour de bon...
j'espère que ça vous a plu,
on se retrouve au prochain update!

(et l'album de nct seigneur)

bonne nuit! ☺️