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𝟢𝟧:𝟤𝟢 𝖺𝗆


ᴺᴼᵂ ᴼᴺ ᵀᴴᴱ ᴿᴬᴰᴵᴼ: ᶜᴬᴸᴸ ᴼᵁᵀ ᴹʸ ᴺᴬᴹᴱ; ᵀᴴᴱ ᵂᴱᴱᴷᴺᴰ



La nuit est glaciale, cette fois-là. Je ne pense pas avoir eu aussi froid qu'à ce moment là, mais il faut dire qu'une tempête était prévue depuis un petit moment, et que personne ne semblait s'en soucier. Les arbres se déchaînent, ils perdent leurs feuilles qui volent dans les rues désertes, c'est déjà septembre, et le temps semble vouloir bien le faire comprendre. Cette nuit-là, les bikinis et les pique-niques à la plage me semblent tout d'un coup bien loin, les après-midis à bronzer sur la terrasse de Seulgi, les grillades dans le jardin d'Hongjoong et Hugo, les sachets de pastèque qu'on achetait chez les parents de Soojin, quand on observait Wooyoung, Seulgi et Sulli par la fenêtre de leur studio de danse sous un soleil de plomb... tout cela ressemble plus à un stupide rêve qu'à une belle réalité.

Non, là, maintenant, il fait juste froid, et des larmes ruinent mon maquillage. Je n'ai qu'un tee-shirt quelconque sur le dos; sûrement un des siens, et je meurs de froid, putain.

Mais si je m'arrête de courir, alors, il sera trop tard et je ne serai plus jamais la même. Alors je cours. Je cours comme si la nuit n'allait jamais finir et que si je me dépasse assez, elle effacera tous ses péchés. Le souffle court, ma course effrénée m'amène sur la promenade face à la plage. À gauche, le port, à droite, la falaise. J'ai comme une sensation de déjà-vu, c'est désagréable. Mais ce n'est rien comparé à ce que vient de me faire vivre Baekhyun.

C'est quoi, aimer quelqu'un ? Jusqu'à quand peut-on dire aimer quelqu'un ? J'ai lu des centaines de bouquins qui en parlaient. Des philosophes à la con, des romans à l'eau de rose, des témoignages, tout ce qui pouvait bien me passer sous la main. Mais je n'ai jamais compris. Est-ce que j'aime Baekhyun de la même manière que j'aime ma tante ? Est-ce que ma manière d'aimer Baekhyun est la même que celle qu'a Soojin d'aimer Hongjoong ? Est-ce qu'au moins, Baekhyun et moi nous aimons-nous de la même façon ? Comment peut-on savoir une telle chose, au fond ? Que faire si lui m'aime moins que moi je crois l'aimer ? Jamais personne n'a mesuré l'amour de A pour B. Comment puis-je être sûre que c'est réciproque, que ce n'est juste pas du grand n'importe quoi, sans aucune valeur, juste des rôles que nous jouons par habitude ? Combien de couples rentrent le soir à la maison et ne s'adressent pas la parole du dîner, mais restent tout de même ensemble, même après des années, juste car la présence de l'autre près de soit est devenue une simple habitude impossible à tuer ? Cette vie là me terrifie. Je n'ai jamais demandé à Baekhyun ce qu'il en pensait, parce que je ne suis pas certaine de vouloir connaître la réponse.

Parce que je sais qu'au fond, il en voudrait bien, de cette relation bien rangée avec moi. Sans problèmes, une routine, loin de l'île, peut-être même avec un putain de chien et tout le bordel qui va avec. Je ne veux pas connaître sa réponse. Donc si je ne veux savoir, est-ce que ça veut dire que je ne l'aime peut-être pas tant que ça ? Car normalement, ils disent que l'on cherche à savoir tout de l'autre. Que chaque détails prend une certaine valeur, qu'on ne se lasse pas de discuter. Mais je n'ai jamais voulu avoir ça avec lui. Je me fous de connaître sa couleur préférée, quel café il boit le matin ou s'il aimerait connaître tout ça de moi, tiens. Je m'en tape. Mais pourtant mon cœur part en vrille dès qu'il rentre dans mon champ de vision. Quand il n'est pas là, il manque quelque chose d'excitant. Je le cherche dans chaque personne que je croise en soirées, tout devient plus drôle quand il est dans les parages, et quand nos regards se croisent, il y a une espèce de tension qui se propage de ses yeux aux miens, sans parler, il nous suffit d'un sourire pour comprendre ce que désire l'autre. Donc, c'est (juste) ça l'amour ?

Je n'ai jamais douté de l'amour que j'avais pour lui. Jamais je ne me suis posée toutes ces questions. Mais...

Mais c'était avant cette nuit.

Quand il a levé la main vers moi et m'a frappée. Il y a eu un long moment de réalisation où nous nous sommes fixés, les yeux écarquillés, ma main sur ma joue et la bouche entrouverte. Puis, il a serré les dents, et m'a saisie par les épaules avant de me jeter violemment contre le mur. Je me suis cognée contre l'étagère et une seconde plus tard, le cadre photo de nous deux s'est cassé sur le sol, tout près de là où je venais de tomber, déboussolée. Il s'est mit à crier, très fort, m'a relevée alors que j'étais incapable de dire le moindre mot, et m'a encore demandée si je l'aimais.

Encore et toujours.

Il n'a fait que répéter cette question, encore et encore, alors qu'il foutait tout l'appart' en bordel, qu'il retournait tout sur son passage, et que je l'observais, recroquevillée dans un coin, terrifiée. Il a renversé la table basse, cassé les vases, piétiné les quelques livres et brisé les deux cadres photos restants, de nous et nos amis. Quand il s'est retourné vers moi, son torse nu se soulevait à une vitesse anormale, et ses phalanges saignaient, comme s'il venait de se battre.

« Dégage de chez moi. »

Je n'ai d'abord pas compris ce qu'il m'a dit, alors je suis restée immobile dans mon coin, la photo de nous deux souriants à mes pieds. Alors, il s'est mit à hurler, et en quelques secondes, il était devant moi. Il m'a empoignée, ses yeux auraient pu me tuer sur place s'il l'avait voulu, et j'étais juste terrifiée.

« A... arrêté, Baek', que... »

Trop tard.

« FERME TA GRANDE GUEULE ! »

Je ferme les yeux sous les flashs incessants que m'envoie mon cerveau. Alors que je n'y pensais même pas, mes pas m'ont conduite tout en haut de la falaise.

« J'ai tout donné pour toi, tu t'en rends compte ?! J'ai presque saigné pour toi, pour que tu remontes la pente, et qu'ai-je eu en retour ?! Des putains d'insultes et même pas un seul regard de ta part ! »

Je tremble de la tête aux pieds. Les grands arbres forment des ombres inquiétantes dans le ciel noir, la lune est introuvable. Ma lèvre me lance, je vois flou, j'ignore pourquoi je suis là, mais j'entends l'océan en contre-bas.

« J'ai tout fait pour te garder près de moi parce que les seuls moments où tu m'appartenais vraiment c'était quand on s'envoyait en l'air ! Est-ce qu'une seule fois tu m'as demandé comment j'allais ? Jamais Thaïs, jamais. »

J'entends l'océan. Il est déchaîné.

« J'ai toujours tout fait dans ton sens, j'ai toujours été là pour toi ! Quand ta mère est morte, quand ton père s'en est allé, quand Sulli s'est tuée, tout le temps ! Est-ce qu'une seule fois tu m'as demandé comment je vivais la mort de Sulli ?! Tu ne te rends même pas compte à quel point je souffre quand je suis à côté de toi, et comme tu t'en fous complètement putain ! »

Quand je m'approche du bord, je distingue l'écume des vagues houleuses, elle scintille sous une lune qui n'existe pas. Les fragments de diamants semblent s'envoler dans le ciel, puis redescendre dans les profondeurs opaques des vagues. C'est fascinant. J'arrête de trembler.

« Je t'aime à en crever, mais toi... Tu n'ouvres jamais la bouche pour dire ce que tu penses, ce que tu ressens, c'est traumatisant. Putain, regarde-moi ! REGARDE-MOI ET DIS-MOI QUE JE NE SUIS PAS FOU ET QUE TU M'AIMES BORDEL ! »

Quand j'effleure ma lèvre du bout des doigts, elle continue à saigner. Ai-je réellement besoin de décrire ce qui s'est passé ensuite ? Sourire amère à la caméra, et j'ai vu des étoiles pendant quelques secondes. Et ça recommencé, cette fois-ci c'est l'arcade qui a prit. Et puis, lentement, il s'est reculé, et s'est écroulé contre le sofa, la tête dans les mains. Il y avait du sang entre ses doigts tremblants.

Il y avait du sang sur lui; sur moi, et je me suis sauvée.

J'entends l'océan. Masse informe et sans fin, immense trou noir sous mes pieds hésitants, amas de froid et tumulte incessant, il n'y a que là-dedans que la paix semble exister sur cette putain d'île.

Baekhyun ne m'aime pas.

« Je t'aime à en crever. »

Ce n'est pas vrai. Il ne m'aime pas. Et je ne suis plus sûre de l'aimer non plus. L'admirer ? Non. Le haïr ? Jamais de la vie.

Le craindre ? ... Silence radio.

J'ignore de qui c'est la faute, en fait. J'ignore pourquoi notre histoire s'est terminée de la sorte, et je ne sais pas non plus, peut-être que c'est de notre faute à tous les deux, vous savez.

Ce qui est certain, c'est que cette nuit-là, à 05:23 du matin, sous les arbres déchaînés de la tempête et au dessus de l'océan meurtrier, je prends de l'élan, je ferme les yeux,
et je saute.








🥲

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