⁷| ♪
⁷ | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚂𝚎𝚙𝚝
•
²⁰²²
•
¹²³⁸ ᵐᵒᵗˢ
___
|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|
__
IL ÉTAIT INSTALLÉ SUR LE LIT DE TOBIO, sur un matelas drapé d'un bleu ciel. Il frictionna le plastique du ballon qui siégeait entre ses doigts, un touché rugueux, moite. Shoyo se risqua tout de même à parler.
— Quelle est ta couleur préférée ?
Il crispa ses doigts sur le ballon, détourna le regard de son vis-à-vis. Les joues rougies, il faisait drôlement chaud. Tobio n'avait pas compris, il n'avait pas intercepté le but même de la question. Sa couleur préférée ? La connaissait-il seulement. Et puis, ce n'était pas vraiment intéressant. Il y avait des questions bien plus pertinentes que celle-ci. Il le dévisagea alors, un air d'incompréhension scotché au visage.
Mais il prit tout de même le temps de réfléchir à la question. Il aurait bien répondu le orange, mais franchement, paraître niais n'était pas dans ses plans. Et puis, ça ne collait pas avec sa personnalité. L'orange est trop vif, trop lumineux, pas assez terne. Bien trop différents de lui même.
— Sûrement le bleu, le bleu nuit.
S'il aurait pu répondre noir, il l'aurait fait. Mais Shoyo s'en serrai plain, le noir n'est pas une couleur.
— Le jaune, nan... le orange ! Ou peut-être le vert.
Lui, il était incertain. Il aimait les couleurs vives, il aimait ce qui rendait le monde pétillant. Mais laquelle de celles-ci affectionnait-il le plus ? Personne ne le savait, lui le dernier. Si le monde laisse un choix si large pourquoi se restreindre à une décision si mince. Alors oui, la question était stupide. Surtout, si lui-même n'avait pas qu'une seule réponse.
— Quelle est ma date de naissance ?
Shoyo renchérit alors sur une nouvelle question. Tobio toussota, surpris quelque peu. Depuis quand le petit rouquin parlait-il autant. Pas qu'il ne parle que rarement, mais jamais avec un discours aussi évasif et pourtant si précis. Il voulait dire quelque chose, c'était certain. Mais quoi donc ?
— Le 21 juin.
Hinata fit une grimace se trouvant bien stupide de ne pas avoir la réponse exacte en ce qui concerne son homologue. Comment Tobio le savait il, il ne se souvient pas lui avoir déjà dit. Visiblement si.
— Le solstice d'été.
Le ballon de volley chuta sur le parquet, il longea jusqu'au pied du lit.
— Le 22 décembre !
Il rit enthousiaste. Ses yeux rencontrèrent Kageyama, il était couché sur un matelas. Le dos appuyé sur le mur grisé de sa chambre. Il regardait Hinata. Peut-être depuis toujours.
Il s'en était rappelé, Shoyo s'en était souvenu. Étrangement, il n'en était pas surpris, c'était comme logique. Et, le sortir de sa bouche n'avait que prouver ses propos. Kageyama sourit d'un hochement de tête, ravie et fière de son meilleur ami. Comme s'il était celui qui accomplissait ce succès.
Tobio n'avait pas hésité à répondre, Shoyo semblait avoir spéculé avant de s'annoncer.
Le plus grand n'en semblait pourtant pas blesser, pourquoi l'être après tout. Par un heureux hasard, ils étaient tous deux nés une journée de solstice, respectivement d'été et d'hiver. Shoyo et Tobio étaient deux contraires, deux opposés. Le soleil et la lune, si différents et pourtant si rattachés. Tobio ne pouvait pas en vouloir à quelqu'un qui oubliait, à la dernière nouvelle ce n'était pas un crime. Si lui était épaté par ce léger détail, Hinata pouvait bien ne pas l'être. Ça ne changeait rien.
— Ne viens pas me dire que tu avais douté ?
Il rit réellement curieux, faussement outré. Shoyo bégaya un instant ne sachant quoi répondre. S'il avouait ne pas s'en être directement souvenu, Kageyama allait sans doute être blessé. Et c'est la dernière chose qu'il voulait.
— Ma matière favorite ?
C'était facile, le noiraud le savait. Il voulait justement que le plus petit sache répondre, ne pas l'accabler pour un seul doute.
— Le sport. Définitivement le sport.
— Toi aussi.
Lui aussi.
— Et tu déteste l'anglais.
— Les maths aussi.
Hinata rit légèrement, qui pouvait aimer les maths ? L'anglais pouvait parfois être une exception, mais les mathématiques. Son appellation même est tyrannique, du pur sadisme que de l'avoir nommé ainsi. N'importe qui pouvant dire le contraire, Shoyo serait capable de faire une tirade afin que cette personne -beaucoup trop étrange en vue de ses goûts, change d'avis.
— Est ce que j'ai une sœur ?
Kageyama semblait s'être pris au jeu ou à la discussion, qui sait ?
Shoyo bat des cils, légèrement pour ne pas paraître suspect. Il ne devait pas montrer avoir été surpris, il ne devait pas montrer qu'il réfléchissait. Soit il le savait, soit il ne le savait pas. Le rouquin finit par murmurer un faible «oui». Dans sa logique, Tobio n'aurait pas précisé «sœur». Ça aurait très bien pu être un frère.
— Miwa.
Il bredouilla un faible «quoi».
— Elle s'appelle Miwa. Si j'ai commencé le volley, c'est en partie grâce à elle.
— Oh, où est-elle ?
— Elle est coiffeuse.
Elle n'était pas présente dans la maison des Kageyama, il s'était douté qu'elle devait déjà travailler, ou du moins s'en était absentée.
Il lui tendit un petit cadre photo qui trainait sur son bureau, comme si tout ça était important pour lui. Bien plus qu'une simple couleur préférée.
— Elle est jolie !
— Elle me ressemble.
"C'est toi qui lui ressemble, idiot." Hinata le pensa très fort.
Elle a un visage fin et pâle. Quelque chose de vraiment doux pour un visage semblant si froid, si indifférent. Elle souriait faiblement ne sachant pas réellement comment il fallait faire. Ses cheveux étaient courts mais tout de même longs. Ils tombaient sur ses épaules, des mèches d'une couleur sombre. Ses yeux étaient plus clairs que ses cheveux mais plus foncés que les yeux de Tobio. Elle était belle, elle aussi. C'était fou selon Hinata, tous les Kageyama étaient servis par une beauté incroyable. Il les jalousait presque.
— Tu ressembles plus à Natsu que moi à ma sœur.
Il se contenta d'hocher la tête, c'était vrai et il n'y avait rien à redire. Il rendit le cadre au plus grand qui le déposa sur le bureau.
Un léger silence s'installa.
Fallait-il parler de lui, Tobio devait-il parler de Shoyo ? Devait-il demander comment il allait ? Ça faisait bien deux jours que les deux petits Hinata avaient emménagé chez les Kageyama. Deux jours durant lesquelles Shoyo n'avait pas parlé une seule fois de sa mère. Soit il s'en fichait ouvertement, soit il gardait tout pour lui. Les deux possibilités sont troublantes. Pourquoi déranger ce confort si Shoyo s'y plaisait.
— Tu veux parler ?
Tobio était quelqu'un de direct, savait il peser ses paroles ? Lui-même en doutait. Il chercha le plus petit du regard, même sans réponse peut-être qu'il comprendrait son regard à son égard. Mais ce n'était pas le cas. Hinata se servait du silence afin de s'y ranger, y forgeant un édifice en guise de mur. Il dégagea la question d'un soupir.
Ses joues devinrent teintées de rouge en moins d'une seconde. Et gêné, il répondit :
— Je veux qu'on apprenne à se connaître.
Kageyama s'étouffa presque à ses mots. Ils se connaissaient déjà, c'est stupide. Pourtant, il y discerna quelque chose de spécial. Quelque chose de nouveau.
C'était une déclaration ratée, un aveux indirects et mal jaugés. Il voulait dire quelque chose, ce n'était pas bien inquiétant. Hinata voulait juste le faire comprendre sans avoir à le dire.
___☀︎︎___
2022: **Pour l'histoire du solstice ( qu'ils soient nés chacun le jour du solstice d'été et d'hiver ) , je l'ai vu par hasard lorsque j'ai cherché leur date de naissance. Et j'ai trouvé ça super intéressant ! XD
Pareil pour le métier de Miwa. J'ai essayé de trouver leur matière favorite mais je n'ai pas trouvé par contre. XD**
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro