
𝚃𝚑𝚞𝚗𝚍𝚎𝚛 𝚅𝚊𝚕𝚎𝚗𝚝𝚒𝚗𝚎 (Cold hands but warm heart)
Crédits : @/maespaw (sur Instagram) commissionnée pour le fan art sur la couverture et en fin de chapitre ✨
CW :: nsfw, mature content - smut - scène à caractère sexuel.
NDA :: Ce OS a été écrit dans le cadre d'un Secret Valentine avec des ami.e.s, j'ai donc reçu le prompt qui m'a servit de description anonymement et voilà avec quoi j'en suis ressortie!
(8 468 mots)
Dans la douce lumière tamisée que diffusait le chandelier et les guirlandes lumineuses mêlées aux voilages devant la baie vitrée, la jeune femme qui lui faisait face était belle. Somptueuse même, rougissante comme un coquelicot qui venait d'éclore. C'était là l'une des nombreuses qualités de Minho, il savait reconnaître la beauté en chaque chose, chaque personne sur lesquelles il posait les yeux.
La fille de son patron était en âge de se marier et Minho était, d'après son patron lui-même, un candidat plus qu'idéal pour être son futur époux. Minho n'avait pu refuser, son supérieur le suppliant presque de laisser une chance à la prunelle de ses yeux.
C'est ce qui l'avait conduit, en ce mercredi tout sauf banal, à partager un dîner aux chandelles dans un restaurant étoilé, aux frais de son employeur et au bras de sa charmante fille.
— ... ne trouvez vous pas ? Minho-ssi ? la voix de la jeune femme le sortit de sa rêverie.
— Excusez-moi j'ai été distrait un instant, pouvez-vous répéter Lim-aghassi ?
— Minho-ssi! la voix de la jeune femme semblait légèrement blessée. Je vous ai déjà dit de m'appeler Nina, arrêtez donc avec le aghassi, j'ai l'impression d'être votre patronne!
— Pardon Nina-ssi, vous disiez donc-
— N'est-il pas amusant que notre première rencontre se passe un quatorze février ?
Ah. Ce mercredi tout sauf banal était en effet le jour de la Saint Valentin.
Il arrivait très rarement à Minho de regretter ses choix de vie. Cependant, avoir été contraint d'accepter de passer le soir de la Saint Valentin avec la fille — aussi délicieuse soit-elle — de son patron ne faisait clairement pas partie des meilleurs moments de son existence.
Premièrement, car Minho n'aimait pas les rendez-vous arrangés. Et deuxièmement, mais pas des moindres, Minho n'était absolument pas intéressé, son cœur battant déjà en secret pour quelqu'un d'autre.
Mais Minho était un gentleman, faisant son possible pour faire preuve de juste assez d'enthousiasme pour ne pas donner trop d'espoirs à Nina sans paraître discourtois. Elle était une jeune femme très agréable et élégante, sûrement dotée d'une quantité de qualités. Et s'il réfléchissait à une façon polie d'écourter ce rendez-vous sans la vexer outre mesure, elle restait la fille de son patron, il n'en avait trouvée aucune qui lui sembla satisfaisante jusqu'à maintenant.
Alors qu'il s'apprêtait à répondre à Nina, un éclair déchira le ciel dans un craquement sinistre, illuminant l'extérieur comme en plein jour durant à peine une seconde avant que les nuages ne se mettent à gronder. Tous les deux sursautèrent et se regardèrent les yeux écarquillés quand ils entendirent les premières gouttes de pluie venir frapper durement contre la vitre.
Minho écarta les voilages pour pouvoir jeter un œil à l'extérieur au moment même où un second coup de tonnerre vint ébranler la douce atmosphère qui régnait jusqu'à présent dans l'établissement. A travers les traînées laissées derrière elles par les gouttes qui glissaient le long de la vitre, déformant le monde au dehors, Minho regarda avec horreur la pluie qui tombait drue sur la ville, engorgeant les évacuations. La lumière blafarde des lampadaires se reflétait faiblement dans l'eau ruisselant avec tumulte dans les rigoles le long des trottoirs.
Serrant la serviette qui recouvrait ses genoux dans son poing, il se leva précipitamment, sa chaise raclant durement contre le sol de marbre de l'établissement et faisant sursauter à nouveau la jeune femme qui dînait avec lui. Elle leva ses grands yeux étonnés vers lui.
— Minho-ssi ? questionna-t-elle légèrement inquiète.
L'expression de la jeune femme passa de la surprise à la douceur en une poignée de seconde, alors qu'un petit sourire fleurissait sur ses lèvres pourpres.
— Allez donc retrouver la personne pour qui vous vous mettez dans cet état, Minho-ssi, dit-elle simplement avant de se saisir élégamment de son verre de vin par le pied.
— Vous- enfin comment vous-
— Il suffit juste de vous observer un instant pour le voir. Cette personne à beaucoup de chance de vous avoir dans sa vie !
— Je suis affreusement désolé Nina-ssi, vous êtes une personne absolument charmante et agréable, mais je- je ne peux pas rester, bredouilla-t-il sans réellement oser la regarder.
— Allez-y, je dirais à mon père que vous ne m'intéressez pas. Vous n'avez fait que parler de travail après tout, elle lui offrit un clin d'œil de connivence.
— Merci Nina-ssi.
— L'amour n'attend pas, qu'est-ce que vous faites encore là ?! le gronda-t-elle faussement, un grand sourire qui illuminait jusqu'à son regard.
Minho jeta sa serviette sur la table, juste à côté de son plat à peine entamé, avant de se mettre à courir à travers le restaurant pour gagner la sortie. Les autres clients de l'établissement le suivirent des yeux, ébahis, mais Minho ne ralentit pas. Il ne ralentit pas, même lorsqu'il se retrouva dans la rue et que ses chaussures se retrouvèrent inondées après quelques pas sur le bitume.
Il accepta simplement l'averse, la laissant déferler sur lui sans même chercher à se mettre à l'abri, sans même songer à appeler un taxi.
Minho n'avait pas peur de l'orage, il en était bien trop familier. Parce que l'orage vivait en lui. La houle dans son cœur, petite île submergée par les vagues. Le sentiment cataclysmique qui ne demande qu'à déborder, l'amour iodé se répandant en une chaleur piquante et inconfortable dans le moindre interstice de chaque veine à chaque pulsation de son cœur. Le vent violent de ses pensées qui soufflait inlassablement dans la même direction.
La pluie tombait avec violence, générant un bourdonnement continu contre l'asphalte. Si puissamment que les saletés se soulevaient pour flotter dans l'air à quelques centimètres du sol. On aurait également dit qu'un immense voile était tombé sur la ville, diminuant la visibilité. Mais Minho n'avait pas besoin de voir car il savait que sa course le menait là où il devait être, là où il aurait dû être.
Le ciel se déchirait de plus en plus, chaque éclair se rapprochant inexorablement du précédent, et Minho sentait chaque grondement du tonnerre vibrer jusque dans sa chair, dans sa poitrine, comme si la tempête à l'intérieur répondait à celle bien réelle qui s'abattait sur Séoul. Alors il se pressa plus encore. Qu'importe ses poumons en feu et la lourdeur de ses vêtements trempés qui lui collaient à la peau, il courait dans une symphonie de ploc, sans jamais ralentir.
Il manqua de tomber, en glissant dans une flaque à l'angle de la rue qu'il visait, se rattrapant de justesse d'une main contre le poteau d'un panneau de signalisation, son coeur en déroute par sa course se mit à accélérer encore plus avec la frayeur qu'il venait de se faire. Mais il n'avait pas de temps à perdre.
Parce que si Minho n'avait pas peur de l'orage, il savait à quel point Jisung en était effrayé. Et là, maintenant, accroché à son poteau alors qu'il ressemblait à une flaque plus qu'à lui-même sous toutes ses trombes d'eau, Minho songea encore plus à lui.
Chaque goutte de pluie qui s'affaissait sur son crâne lui était douloureuse, parce que Minho ne pouvait s'empêcher de se dire que chacune d'entre elles représentait une larme de plus de versée. C'était douloureux comme s'il avait laissé Jisung pleurer sur lui sans rien y faire.
La cage de faraday qu'était sa poitrine avait maintenant bien du mal à contenir les éclairs et l'orage qui éclataient et remuaient en lui. Quel idiot. Pourquoi restait-il planté là pendant l'orage ? Non pas qu'il ait peur d'être frappé par la foudre au-dessus de lui, Jisung l'avait déjà traversé en plein cœur et secoué chaque particule de son être.
Saviez-vous que l'amour au premier regard est appelé un coup de foudre en français ? Minho comprenait parfaitement. La naissance soudaine d'un amour violent.
Il parcourut les derniers mètres jusqu'à l'immeuble sans courir, mais pressé. Il ne voulait pas se fracasser le crâne comme le premier des idiots tout en étant si proche de son but.
Ses chaussures couinèrent désagréablement dans le couloir et les escaliers de l'immeuble à chacun de ses pas, laissant derrière lui de minuscules flaques d'eau alors que ses vêtements gouttaient irrémédiablement.
Devant la porte de l'appartement, Minho leva une main aux doigts presques fripés pour venir taper le mot de passe qu'il connaissait par coeur, mais le pavé digital n'apprécia pas ses doigts humides et le lui fit savoir dans une symphonie de bips et de clignotements énervés.
— Allez, ouvre-toi Sésame ! grogna-t-il en effectuant le code à nouveau, un peu plus violemment.
La serrure se mit à chanter joyeusement et Minho s'engouffra en vitesse dans l'appartement. La chaleur qui y régnait était plus que la bienvenue, car Minho commençait à peine à trembler dans la fraîcheur de l'extérieur. Un frisson violent s'empara de son corps tout entier alors qu'il retirait ses chaussures dans l'entrée.
Il n'eut pas besoin d'appeler Jisung. Sachant parfaitement où le trouver en cet instant. Alors il se délesta de sa veste qui tomba au sol dans un squish mouillé et se hâta vers la salle de bain.
Jisung était là. Bien sûr qu'il était là. Dans la seule pièce sans fenêtre, celle qui était la plus proche du centre de l'immeuble. Il était là, assis roulé en boule dans la baignoire, tremblant comme une feuille, les paumes de ses mains plaquées durement contre ses oreilles; comme si cela suffisait pour effacer le monde tout autour. Cela ne suffisait jamais. Mais Jisung essayait encore, à chaque fois.
Il ne broncha pas lorsque Minho enjamba la faïence pour se tenir dans la baignoire face à lui et s'accroupit. Jisung avait les yeux clos, si fort que ses sourcils en étaient froncés comme rarement quelqu'un pouvait en être témoin, mais les larmes trouvaient tout de même le moyen de s'échapper en un torrent intarissable, teintant ses joues de rouge dans le sillage des traînées salées.
Jisung n'était pas en état de réagir, mais Minho savait que son arrivée ne lui était pas passée inaperçue. Alors sans même prononcer un mot, il alluma l'eau chaude qui gicla du pommeau de douche fixé au mur. Jisung ne sursauta même pas quand l'eau s'abattit sur lui, sur eux.
Et ils patientèrent ainsi de longues minutes, le bruit de l'orage au dehors se dissipant dans le plic-ploc de la pluie artificielle qui résonnait contre les parois de la baignoire. Et les larmes de Jisung n'existaient plus, partaient dans l'évacuation avec tout le reste. Minho s'était perdu dans ses pensées, juste là pour Jisung. La vapeur s'était accumulée dans la petite pièce, donnant l'impression de se trouver dans un doux nuage.
— Hyung ! se plaignit soudain Jisung d'une voix rauque.
Le susnommé cligna doucement des paupières à plusieurs reprises, revenant à l'instant présent. Ses cils chassèrent l'eau qui s'y était accumulée, et Minho releva les yeux vers le plus jeune, son regard glissant lentement sur son corps recroquevillé. Ses petits doigts de pieds qu'il repliait pour tenter de les cacher. Ses jambes fines, dénudées dans son short de survêtement, repliées contre son torse. Ses épaules musclées, visibles sous son t-shirt blanc oversized qui collait à sa peau maintenant qu'il était trempé. Ses lèvres inquiètes. Ses joues rebondies et qui semblaient si douces. Ses longs cils qui ornaient de grands yeux bruns.
Si grands que Minho voulait se noyer dans la lueur boudeuse qui y brillait violemment en cet instant.
— Hm ?
C'était là toute l'éloquence dont il fût capable en cet instant. Tous les mots qu'il connaissait, même les plus simples, soufflés dans son esprit, balayés par un typhon. Jisung était si merveilleux, si beau. Minho en avait mal au cœur.
— On est trempés maintenant, gémit Jisung, sonnant à la fois comme une constatation et un reproche alors qu'il fronçait ses sourcils et resserrait ses bras autour de lui.
— Tu voulais vraiment que j'attrape la mort ? J'étais trempé en arrivant, il fallait que je me réchauffe, répondit Minho.
La bouderie s'effaça subitement du visage de Jisung, fondant à toute vitesse pour se transformer en inquiétude profonde.
— T'as pas couru jusqu'ici sous l'orage quand même ?
— Il y avait pas de taxis, murmura Minho en baissant les yeux, regardant ses propres mains reposant dans l'espace entre ses jambes repliées en tailleur.
— Mais le bus passe toutes les cinq minutes !
À cela, Minho ne répondit rien. Il sentait le regard de Jisung toujours posé sur lui qui lui brûlait la racine des cheveux alors que ses larmes profitaient de l'eau sur eux pour couler librement. Cachées, juste sous les yeux de Jisung. Minho garda une expression impassible quand il releva la tête pour regarder Jisung à nouveau et lui offrir un sourire.
— Oh non ! C'était ce soir hein ? Ton rendez-vous romantique, Jisung recommença à pleurer bruyamment cette fois, dans sa moue d'enfant inconsolable. Je suis désolé, je suis qu'un boulet pour toi ! dit-il en se frottant durement les yeux avec le dos de ses mains pour empêcher les larmes de couler. Je ruine toujours tes plans, je suis désolé, Hyung. Je-
— Je ne veux jamais plus t'entendre dire que tu es un boulet, la voix de Minho se brisa légèrement sur la fin et une expression peinée passa sur le visage de Jisung.
— Mais tu devrais pas être ici, tu... tu devrais dîner aux chandelles et boire du vin millésimé, raccompagner la fille de ton patron jusque chez elle et... et puis après vous...
Les paroles de Jisung moururent dans une intonation douloureuse, sa lèvre charnue aspirée entre ses dents pour ravaler les sanglots qui faisaient trembler sa voix, comme pour retenir les mots qui se pressaient là de s'échapper. Mais les mots qui n'étaient pas prononcés résonnaient autrement, le silence beaucoup plus éloquent.
Minho ne pouvait pas le supporter. Il tendit ses mains tremblantes devant lui pour aller s'emparer doucement de celles de Jisung contre ses yeux, les ramenant entre eux deux avant d'en caresser distraitement le dessus avec ses pouces. Jisung gardait les yeux baissés sur leurs mains jointes, fuyant le regard de Minho qui retraçait ses traits avec toute la douceur du monde.
— J'en ai rien à faire de la fille du patron. De toute façon, elle m'a congédié quand elle a compris qu'elle ne serait jamais la personne qui compte le plus dans ma vie. Je te promet que j'en ai rien a faire du vin, du boeuf de kobé et des putain de chandelles à la con. C'est ce dîner qui était un boulet, parce qu'il m'a conduit à l'autre bout de la ville pendant un orage.
Les grands yeux mouillés de Jisung se relevèrent timidement pour venir rencontrer ceux de Minho. Ce dernier lui offrit un sourire tendre, patient. Il avait pourtant le cœur au bord des lèvres, nauséeux tant il l'aimait, la tête qui tournait du même vertige que s'il se tenait au bord d'un précipice.
— Qui compte le plu- moi ?! C-c'est moi ?
La voix du plus jeune avait pris la couleur d'un espoir timide, et Minho se contenta simplement de hocher la tête doucement.
— M-m-mais.. e-enfin, qu'est-ce que tu racontes ? bégaya Jisung, ses joues se colorant brusquement de carmin.
— Il n'y a que pour toi que je traverserais n'importe quelle tempête en courant. Qu'il neige, qu'il vente, que ce soit le déluge ou que sais-je encore !
— Comment tu vas traverser un déluge alors que tu sais même pas nager ? rigola Jisung à travers ses larmes.
— Oui bon, j'ai jamais dit que j'arriverai à destination non plus...
Les mots se tarirent d'eux-mêmes, alors que le presque silence les enveloppait. Le bruit régulier de l'eau les berçait doucement, recréant un murmure continu par-dessus leurs pensées, juste assez fort pour les éteindre un instant. C'était apaisant.
— T'as les mains gelées... fut tout ce que trouva à dire Jisung pour rompre le silence.
— Il faut bien qu'elles soient froides pour que je puisse te garder au chaud ici, répondit Minho comme une évidence en portant leurs mains tout contre sa poitrine, juste là où battait son cœur.
Jisung le regarda, ému de sentir ce cœur s'affoler à la confession qui ne s'en voulait pas réellement une. Aucun d'eux n'avait jamais été d'une grande éloquence. Maladroits, maniant les mots comme des équilibristes. Alors ils avaient tous les deux appris à lire dans les silences et les sous-entendus de l'autre.
Entre eux, il y avait toujours eu cette importance dans leurs silences, dans leurs gestes. Parfois bien plus lourds de sens que leurs paroles. Alors tous deux savaient le poids de ce que Minho venait d'avouer tout bas, mais si fort à la fois.
Jisung leva doucement une de ses mains, la libérant de l'emprise de Minho, pour venir la poser délicatement sur la joue de ce dernier. Les yeux de Minho se fermèrent brusquement alors qu'il ne put retenir un petit éternuement silencieux, puis un second avant qu'il ne se love plus encore contre la paume de Jisung qui rit doucement.
Jisung se pencha lentement, déposant un simple baiser sur l'autre joue de Minho qui prit feu au contact de ses lèvres. Et Minho ne pouvait que cligner des yeux, surpris, quand Jisung se recula pour se lever doucement.
Ses vêtements trop grands et gorgés d'eau collaient à son corps, faisaient paraître Jisung minuscule alors qu'il tendait sa main à Minho pour l'aider à se lever à son tour. Quand Minho fut debout, Jisung l'attira plus près de lui, pour partager plus encore la chaleur de la douche, et Minho en eut le souffle coupé.
De ses doigts tremblants, Jisung déboutonna la chemise de Minho, un bouton après l'autre, dans une lenteur calme et minutieuse. Les mains de Minho s'emparèrent des siennes avant que ses doigts ne gagnent la boucle de sa ceinture, et Jisung releva les yeux pour plonger dans ceux qui étaient posés sur lui, remplis de questions qui s'entrechoquaient sans un bruit.
Le silence s'étira, le temps se figea pour la durée de trois battements de cœur. Toi, Moi. Nous.
Ils se déshabillèrent mutuellement, sans pudeur mal placée et sans aucune arrière pensée. Une fine pellicule de mousse ruisselant sur eux. Les mains de Jisung sur son corps, et ses mains sur le sien. Réchauffés.
Torses nus dans la chambre de Jisung, ils sentaient bon la mandarine et étaient doux comme les pétales d'un cosmos qui venait d'éclore. Minho assis sur le bord du lit et Jisung debout face à lui qui s'affairait à lui sécher les cheveux doucement avec sa serviette la plus douce. Sa préférée.
Minho pouvait sentir la chaleur du corps de Jisung qui lui faisait face, son petit ventre doré à quelques centimètres de son visage. Il ne réfléchit pas et se pencha pour venir l'embrasser, juste comme ça, au-dessus de son nombril, avant d'inspirer profondément son odeur. Et Jisung se figea un instant.
Délaissant la serviette pour venir placer ses mains délicates à la naissance de la mâchoire de Minho, Jisung sentait le poul de ce dernier battre calmement sous la pulpe de ses doigts quand il inclina son visage pour pouvoir le regarder pleinement.
Minho lui souriait, pleinement heureux. La définition du bonheur aurait pu être illustrée par une photo de lui prise en cet instant. Et Jisung ne pouvait que lui retourner son sourire.
Renversant. Quand ses lèvres s'étiraient pour former un cœur gigantesque, que ses yeux se plissaient de joie en deux mignonnes petites fentes et qu'un rire commençait à peine à secouer son corps. Jisung était renversant, Jisung l'avait toujours été.
— Je t'aime ! laissa échapper Minho.
Il écarquilla les yeux brusquement dans un hoquet de stupeur. Horrifié de n'avoir pu le retenir de déborder quand il entendit le rire de Jisung se faner avant même d'avoir éclos. Il avait peut-être encore le temps de le rattraper, de déguiser cette vérité si crue.
— Pour de vrai ?
Sa voix était secouée, vulnérable. A son image. Et c'était insupportable, faisait gronder le tonnerre dans sa poitrine comme jamais auparavant. Au diable le carnaval et les déguisements, Minho allait le rattraper et le mettre à nu entre les mains de Jisung.
— Hm. Pour de vrai, Jisung.
Ce dernier ne répondit rien, se contenta de le regarder avec cet air perdu au fond des yeux. Comme s'il n'était plus réellement là, en cet instant. Et la panique s'insinua lentement en Minho, vile et rampante, presque cruelle. Il venait de faire l'erreur de sa vie. Jisung reviendrait bientôt à lui, dégoûté à cette idée et le regard empli de pitié. Il le jetterait hors de son appartement, le jetterait hors de sa vie. Il le jetterait tout court, parce que Minho venait de tout gâcher.
Il aurait dû nier, se mettre à rigoler comme il l'avait toujours fait. Il aurait dû se taire en premier lieu. Et maintenant il était trop tard pour le reprendre, confirmé purement et simplement.
— Oublie ça, je vais y aller... murmura Minho en retenant un sanglot étranglé.
Minho s'empara des mains de Jisung, toujours figées contre ses joues, pour s'en détacher le plus doucement possible avant de décaler Jisung sur le côté et de se lever sans un mot.
Alors qu'il allait partir, attrapant le t-shirt que Jisung avait sorti pour lui au passage, les doigts de ce dernier se refermèrent autour de son poignet, le retenant auprès de lui. Jisung avait sûrement agi dans un réflexe. Toujours tourné vers le lit et la tête baissée, il ne le regardait pas. Il ne parla pas non plus.
— L'orage est terminé, tu risques plus rien, tenta Minho de rassurer Jisung une dernière fois en essayant de se défaire de sa poigne autour de son bras. Bonne nuit Ji-
Une paire de lèvres s'écrasa sur les siennes. Cataclysme. Douces comme du velour malgré la force de l'impact. Chaudes et empressées. Désireuses.
Jisung goûtait exactement comme Minho l'avait toujours imaginé, sucré et addictif. Il avait le goût du bonheur et de l'aventure, le goût des malheurs qui s'envolent et d'un foyer où il y fait toujours chaud en hiver et frais en été.
Il devait être trop surpris, trop figé, car Jisung glissa ses mains le long des bras de Minho, jusqu'à ses épaules auxquelles il s'accrocha comme si sa vie en dépendait. Jisung amplifia le contact le temps d'une brève seconde avant de le briser timidement.
— Hyung, murmura-t-il contre les lèvres de ce dernier.
Leurs souffles étaient tremblants, et ils respiraient le même air présent dans le minuscule espace qui les séparait. En cet instant, il semblait pourtant à Minho que Jisung était plus loin encore que le Soleil, plus loin même que Proxima Centauri.
Alors il combla la distance.
Ils partagèrent un soupir quand leurs lèvres se murent contre celles de l'autre. Et l'éclair qui traversa le cœur de Minho rencontra le grondement qui roulait dans la poitrine de Jisung dans une parfaite synchronicité.
La langue de Jisung se présenta timidement dans leur baiser, et Minho n'avait plus la volonté de résister. Le barrage avait cédé, l'emportant dans les flots. Il laissa le baiser s'approfondir tout en portant ses mains contre le visage de Jisung. Minho avait trop peur encore de le voir repartir.
Ses craintes s'envolèrent cependant lorsque Jisung l'attira contre lui, torse contre torse, cœur contre cœur, calmant l'orage. Ils basculèrent contre le matelas, fripant les draps.
Minho se savait plus qui était au-dessus de qui. Perdu dans l'espace, avec pour seul point d'ancrage les lèvres de Jisung et leurs langues qui se caressaient en guise d'oxygène. Ce qui avait toujours maintenu Minho les pieds sur terre n'était pas la gravité terrestre, mais Jisung tout entier.
Jisung était son monde, son univers. Il était tout ce que la nature avait créé pour Minho. Semblable au printemps quand il souriait, Jisung était aussi la saison des pluies quand il se mettait à pleurer. Il y avait des constellations qui brillaient dans ses yeux et des centaines d'étoiles sur la peau. Le corps de Jisung avait toujours été sa Voie Lactée, magnifique mais inatteignable. Et alors que ses mains parcouraient maintenant librement chaque parcelle de peau à sa portée, Minho se sentait comme un explorateur stellaire.
Leurs lèvres se séparèrent dans un soupir brûlant. Minho embrassa Vega sur son nez. Il embrassa Sirius sur sa joue, la plus brillante de toutes, et Bételgeuse sur sa clavicule. Les lèvres de Jisung trouvèrent Castor et Pollux juste sous son oreille lorsqu'il aspira la peau fine qui se trouvait là. Jisung était son univers, et Minho le laisserait peindre sur lui toutes les nébuleuses qu'il voudrait. Parce que Minho lui appartenait, lui avait toujours appartenu.
Jisung attira Minho à nouveau contre ses lèvres, une main perdue dans les cheveux humides à la base de sa nuque. Il attrapa sa lèvre inférieure entre ses dents et apaisa la morsure avec la langue, faisant gémir Minho dans l'échange alors que Jisung inversait leurs positions contre les draps.
Leurs baisers ne se voulaient pas pressés. Comme si le temps n'avait pas de prise sur eux. C'était doux, langoureux, brûlant. Cela faisait naître des sensations qui explosèrent en supernova dans la poitrine et le ventre de Minho alors qu'ils se découvraient d'une toute nouvelle façon.
Les mains de Jisung glissèrent le long des clavicules de Minho, puis sur ses pectoraux. Le touché électrique, générant presque des étincelles sur son passage. Les doigts de Jisung se plantèrent dans sa chair, délicieusement réel et Minho fut pris d'un frisson, ses poils se dressant par vagues sur tout son corps, alors qu'il n'avait jamais eu aussi chaud qu'en cet instant.
Le gémissement que laissa échapper Jisung quand leurs entrejambes se rencontrèrent dans une délicieuse pression le fit vaciller. Prenant soudainement brusquement conscience de ce qu'ils étaient en train de faire, Minho rompit leur baiser.
— Ji-
Jisung revint à la charge, fronçant ses sourcils dans une plainte mécontente alors qu'il tentait de reprendre possession de ses lèvres, ondulant contre Minho.
— Stop, stop ! Jisung, le repoussa alors doucement Minho la voix paniquée.
— T'aimes pas ? demanda Jisung d'une voix tremblante en se redressant légèrement. Je m'y prend mal?
Minho put instantanément lire la crainte et le doute dans les yeux de Jisung, ses pensées qui se mettaient à tournoyer violemment voilant peu à peu son regard. Alors Minho fit la seule chose qui lui vint à l'esprit pour enrayer cet engrenage et se redressa à son tour pour déposer un simple baiser contre les lèvres de Jisung, le ramenant ici, maintenant.
— Non ! Tu es parfait ! s'empressa de le rassurer Minho.
— Alors pourquoi-
— Tu... tout ça... c'est trop beau pour être réel. Je... je t'en supplie dis-moi que c'est sérieux. Je te veux Jisung... mais pas comme ça, pas juste comme ça !
Minho se détestait. Il détestait trembler comme une feuille, sa voix qui se brisa dans les aigus. Vulnérable, alors que les larmes lui montèrent aux yeux alors qu'il faisait face à celui qu'il voulait protéger le plus au monde. Celui qu'il aimait plus que sa propre vie.
Il ne supporterait pas que Jisung se donne à lui juste comme ça, par pitié ou parce qu'il se sentait redevable de quelque chose. Il préférait tout arrêter maintenant si cela lui évitait de ressortir brisé. Minho ne supporterait jamais de n'avoir Jisung qu'à moitié quand il brûlait corps et âme pour lui tout entier depuis des années.
— Arrête ça, souffla Jisung alors qu'il transféra son poids sur une seule main pour pouvoir venir essuyer une larme qui roulait sur la joue de Minho. Arrête de te mettre dans un état pareil, arrête d'imaginer le pire à chaque fois. Ça n'a toujours été que toi, comment je pourrais ne pas t'aimer ?
— Parce que je suis plus vieux ? Parce qu'on se connaît depuis trop longtemps ? Parce que je ne sais pas verbaliser tout ce que je ressens pour toi ? Parce que si tu te noies un jour je pourrais même pas venir te sauver ? tenta Minho d'une toute petite voix en reniflant.
Alors que le nœud dans sa gorge disparut brutalement, à travers ses larmes qui coulaient à flot, Minho regarda Jisung lui sourire comme s'il avait décroché la lune pour lui offrir.
— Je t'aime si fort que j'ai l'impression de me noyer, je pense qu'il n'y a que toi pour me sortir de là. Si tu n'es pas capable de verbaliser, je t'en supplie montre moi. Aime-moi. Ce soir, et tous les jours qui viendront après celui-là.
– Je t'aime, répéta Minho dans un souffle.
— Je sais, murmura Jisung contre ses lèvres. Je t'aime aussi.
Ils plongèrent ensemble à corps perdus dans cette nouvelle définition d'eux. Basculèrent de ce Jisung et Minho à ce ensemble. Ils étaient toujours les mêmes, mais d'une façon plus belle encore.
Les mains de Minho s'ancrèrent possessivement de part et d'autre de la fine taille de Jisung, s'y agrippant si fort qu'il risquait d'y laisser les marques de son amour alors qu'il accompagnait les mouvement de Jisung qui se frottait contre lui.
Jisung avala les soupirs de plaisir de Minho, et un gémissement se forma dans sa gorge quand les doigts de ce dernier parcoururent son corps, comme pour en ancrer chaque détail dans sa mémoire. Jisung dériva doucement, venant embrasser la mâchoire de Minho, puis sa gorge. Un miaulement surprit échappa à Minho quand la langue de Jisung se darda contre son téton pointé avant que ce dernier ne referme ses lèvres autour pour se mettre à sucer doucement.
Quand Jisung goûtait sa peau ainsi, comme s'il avait le goût du miel, Minho se sentait aimé. Plus que jamais. Réciprocité. Les lèvres de Jisung sur son corps, ses mains brûlantes sur sa peau, la façon dont il se déhanchait langoureusement contre sa cuisse... tout cela criait le désespoir. Jisung avait envie, besoin, de lui. Il avait besoin de Minho de la même façon que Minho le désirait en retour.
Un grondement sourd roula dans la poitrine de Minho quand Jisung embrassa son ventre et que les doigts de se dernier se glissèrent sous la taille de son survêtement.
— Je peux ? lui demanda Jisung, embrassant la naissance de sa hanche avant de relever les yeux vers Minho.
Minho hocha la tête. Il ne se faisait plus suffisamment confiance pour répondre à voix haute. Sa gorge était sèche, il était assoiffé et essoufflé. Et l'unique remède à tous ses mots lui retira son vêtement, avant de se tenir à genoux sur le matelas et de retirer son propre short avec empressement.
Ils se retrouvèrent nus face à l'autre pour la deuxième fois ce soir-là, ne s'étant pas embarrassés de sous-vêtements après leur douche. Pour la deuxième fois et pourtant. Minho ne savait pas ce qu'il en était pour Jisung, mais il ne se sentit réellement nu qu'en cet instant. Pour la toute première fois, ils se présentaient l'un à l'autre avec le cœur à nu, sans plus rien à cacher. C'était vertigineux.
Allongé là, le souffle court, Minho ne put quitter des yeux Jisung qui le surplombait.
Jisung était beau, ce n'était pas nouveau. Mais il était beau avec cette nouvelle couleur qui fleurissait sur son corps sous la caresse du regard de Minho. Et si ce dernier avait laissé Jisung mener la danse jusqu'à cet instant, à sa lèvre qu'il mordillait timidement maintenant, Minho vit bien toute l'assurance de Jisung s'évaporer.
Minho se redressa doucement, et lova ses mains de part et d'autre de la taille de Jisung alors qu'il plongeait dans le cou de ce dernier pour venir lécher et suçoter la peau dorée. Dans un soupir brûlant, Jisung renversa sa tête en arrière alors que ses doigts vinrent s'agripper aux avant-bras de Minho qui le faisait se rallonger doucement sous lui.
Jisung voulait que Minho lui montre l'ampleur de ses sentiments. Minho voulait l'aimer tendrement, passionnément, lui montrer jusqu'au petit matin.
Minho releva la tête pour pouvoir se gorger de l'image de Jisung quand ses mains parcoururent son corps tendrement, retraçant chacun de ses muscles, mémorisant le grain de sa peau sous ses doigts pour la graver dans son esprit. Jisung, les yeux fermés, s'arquait contre les draps pour venir à la rencontre de ce toucher qui semblait l'enflammer.
— Ah~ Minho, murmura-t-il dans un souffle quand le pouce de ce dernier vint tracer un cercle autour de son téton, perdu dans les sensations qui le parcouraient.
Son cœur vrombissait tellement fort que Minho cru qu'il allait s'évanouir sur le champ. Jisung avait-il seulement idée de l'effet qu'il lui faisait quand il prononçait son prénom ainsi ? Minho avait toujours été habitué à être appelé Hyung, mais quand Jisung murmurait son prénom de la sorte, c'était comme si tout son monde se réarrangeait.
Son prénom était fait pour que Jisung le prononce, sa place légitime entre les lèvres de celui qu'il aimait.
Dieu que Jisung était beau. Minho voulait le dévorer, incapable de transposer ce qu'il ressentait autrement. Il plongea contre le bouton de chair dressé, refermant ses lèvres autour et mordillant, suçant, les yeux toujours levés vers le visage de Jisung qui se déforma sous le plaisir.
Minho glissa sa main qui reposait contre son torse, sentant les muscles se contracter délicieusement sous son toucher, jusqu'à venir effleurer les poils bruns à la naissance de son pubis. Ils étaient doux entre ses doigts, et Minho se demanda si tout de Jisung était doux ou s'il était juste bien trop enamouré de lui.
Il tira légèrement sur la toison de poils avant d'y glisser plus éhontément ses doigts, et Jisung poussa un faible gémissement, qui se transforma en petit couinement surpris quand Minho vint caresser ses bourses avec la paume de sa main.
Chaque soupir, gémissement, grimace qui venait de Jisung était délicieux aux yeux de Minho. Jamais il ne s'était senti si fier et si heureux qu'en cet instant, fier et heureux d'être bon pour Jisung, de mettre son amour pour lui à profit pour le faire se sentir vénéré comme il le devait.
Jisung poussa un cri qui retourna Minho, le laissant sans dessus-dessous, lorsque celui-ci vint refermer ses doigts à la base de son sexe érigé. Il était chaud entre ses doigts, pulsant de chaleur et d'envie alors qu'il donnait quelques coups de poignet lents et appuyés, suintant déjà des premières gouttes de son plaisir. Minho en était subjugué. Il le voulait tout entier.
— Jisung, vint-il murmurer contre les lèvres de ce dernier avant d'y déposer un baiser pour attirer son attention. Jisung, répéta-t-il, continuant de le caresser doucement.
— Hmm ? geignit le concerné.
— Est-ce que t'as... est-ce que tu as ce qu'il faut ? demanda Minho doucement.
Jisung désigna vaguement sa table de chevet d'un geste de la main, gémit d'impatience quand les mains de Minho ne se trouvèrent plus sur lui.
— Ji ? J'ai le lubrifiant, mais il y a pas de préservatif, souffla Minho alors qu'il fouillait désespérément dans le tiroir alors que Jisung essayait de l'attirer à nouveau à lui en grommelant. Jisung ! Je suis clean, mais je veux pas prendre de risques.
— Je suis clean aussi, viens ! geignit Jisung en faisant la moue et en tirant doucement sur son bras.
— T'es sûr ?
Minho regarda les joues de Jisung se colorer de carmin plus violemment alors qu'il détournait le visage pour se cacher dans les oreillers en marmonnant de façon incompréhensible.
— Bébé ? Jisung, regarde-moi, dit-il doucement en attrapant délicatement le visage de Jisung entre ses doigts pour le faire le regarder.
Ses yeux étaient remplis d'une vulnérabilité et d'une fragilité qui vacillaient au fond de ses pupilles quand Jisung referma les bras autour de la nuque de Minho pour le plaquer contre lui. Il cacha son visage dans le cou de Minho, inhalant son odeur comme pour se donner du courage.
— Je suis vierge Minho, oui je suis sûr. Ça à toujours été toi, tu sais ? souffla-t-il contre sa peau dans un murmure presque inaudible.
Et dans cette vérité inattendue, murmurée comme pour la rendre moins embarrassante, moins importante, le cœur de Minho déborda, battant à tout rompre et calcinant tout sur son passage.
Il s'empara des lèvres de Jisung, les ravageant au moins autant que ce que Jisung le ravageait à chaque seconde qui passait, affamé, honoré.
Minho enduisit ses doigts de lubrifiant sans jamais se détacher de Jisung, puis glissa doucement sa main jusqu'à son entrée qu'il cajola de son majeur dans une douceur qui lui était nouvelle. Minho n'était pas un novice aux plaisirs de la chair, mais jamais auparavant il n'avait fait déjà preuve de cette retenue timide.
C'était aussi sa première fois d'une certaine façon.
La première fois où il souhaitait plus que tout faire passer l'autre avant lui-même. La première fois que son cœur battait dans ce rythme fou qui lui donnait l'impression d'être ivre. La première fois où plaisir et désir n'étaient pas une réponse mais le commencement de tout.
— Fais-moi tien, implora Jisung dans un souffle.
Et Minho se plia à son désir. Tout ce que Jisung voudrait, Jisung l'aurait, songea-t-il alors que son doigt allait et venait doucement entre ses chairs, bientôt rejoint par un second, et que ses lèvres peignaient des fleurs en train d'éclore sur ses clavicules.
Jisung n'était que soupir sur ses doigts, son souffle se coupa et ses pupilles se dilatèrent lorsque la pulpe des doigts de Minho frôlèrent contre son point sensible. Il trembla comme une feuille, s'agrippant aux omoplates de Minho et ses ongles courts griffant la peau de son dos alors que des larmes roulèrent sur ses tempes.
Minho les recueillit dans un tendre baiser.
— Qu'est-ce qui ne va pas ? Je te fais mal ? demanda-t-il, incapable de ne pas s'en inquiéter.
— Rien, Minho. Tout est parfait !
— Pourquoi tu pleures alors ?
— Parce que tout est parfait ! geignit Jisung à travers ses larmes. C'est des larmes de bonheur, espèce d'idiot ! Maintenant fait quelque chose ! ajouta-t-il en donnant un faible coup de poing sur le torse de Minho.
Et Minho ne put empêcher un rire affectueux de le saisir quand il embrassa la moue qui avait pris place sur les lèvres de Jisung.
Il se redressa, sous le regard tendre et ému de Jisung, pour lubrifier son sexe douloureusement tendu. Il ne s'y attarda pas, car la vision de Jisung, ses cheveux encore humides auréolant sa tête sur l'oreiller alors qu'il le dévorait du regard en se mordillant les lèvres sensuellement, aurait pu suffire à le faire jouir sur l'instant. Alors il écarta les cuisses de Jisung, avant de venir présenter son membre contre son entrée et de pousser doucement.
Jisung était si serré autour de sa virilité, tous deux pantelant à mesure que Minho le pénétrait. Et quand il fut enfin entièrement en Jisung, Minho resta là, se penchant tout contre lui pour venir glisser ses bras autour de lui entre son corps et le matelas, dans une étreinte remplie d'amour.
Leurs cœurs battaient à l'unisson, se répondant l'un à l'autre pendant ce qui sembla de longues minutes.
Puis Jisung gémit doucement, quémandant à Minho de lui donner plus. A la première ondulation, une grimace d'inconfort passa sur les traits de Jisung qui laissa une petite plainte de douleur s'échapper d'entre ses lèvres et Minho se figea.
— Ça fait un mal de chien ! Est-ce que c'est normal même ?! commença à paniquer Jisung.
— Hmm, disons qu'aussi romantique que la position actuelle soit, c'est pas la plus confortable pour les premières fois ! se mit à rougir Minho.
— On change, Minho ! Comme ça je peux pas !
La rougeur redoubla, montant jusqu'à ses oreilles et se propageant jusque dans sa nuque et son cou à l'image qui s'insinua dans l'esprit de Minho alors qu'il se retirait doucement et s'assit sur ses talons.
— Minho ? questionna Jisung.
— I-il f-faut que.. que tu te mettes à quatre pattes, bredouilla le susmentionné, et Jisung prit soudainement une teinte assortie à la sienne.
Même les rêves les plus fous de Minho ne pouvaient être comparés avec la réalité qui prenaient place sous ses yeux quand Jisung se plaça timidement dans la position que Minho venait d'évoquer. Jisung le regardait de ses yeux de biche, par-dessus son épaule, ses fesses rebondies légèrement surélevées avec la cambrure de son dos. Le sexe de Minho tressauta contre son ventre à la vision.
— C-comme ça ? demanda-t-il d'une toute petite voix.
— Putain ! gronda Minho. P-pardon je- t'es parfait Jisung ! Si beau.
Il tendit les mains, agrippant les fesses de Jisung entre ses mains et les malaxant un instant alors qu'il l'observait en entier. Dans une envie irrépressible, il se pencha pour déposer un baiser sonore sur l'un des globes de chair et Jisung laissa s'échapper un couinement.
— S'il-te-plaît... c'est g-gênant... viens, supplia-t-il.
Et Minho ne voulait pas le faire attendre plus longtemps. Il se redressa pour venir se plaquer contre Jisung, glissant langoureusement sa virilité tendue entre ses fesses en mimant l'acte, son gland buttant parfois contre l'entrée palpitante sans jamais s'y insinuer complètement. Jisung n'était que suppliques, cambré et bougeant aussi pour amplifier la friction.
— Minho, pitié, vi- ah~ !
Sa demande mourut dans un gémissement quand le membre de Minho se fraya en lui, jusqu'à la garde. C'était plus encore dans cette position, les sensations décuplées. Il sentait chaque centimètre de Minho qui le remplissait, à quel point il était étiré pour lui faire place. Étrange, toujours inconfortable mais grisant.
Dans cette position, Jisung avait aussi paradoxalement plus de contrôle. Il s'avança doucement, avant de revenir en place tentativement, gémissant dans un souffle quand aucune douleur ne se fit sentir et qu'il entendit Minho gronder derrière lui.
Minho glissa ses mains jusque sur les hanches de Jisung, y plantant ses doigts violemment et lui arrachant un petit cri alors qu'il donna un coup de hanche un peu plus sec qui fit claquer leurs bassins. Ses pouces frôlèrent les fossettes au creux des reins de Jisung dans un caresse qui contrastait avec ses mouvements de bassin.
— Okay ? demanda Minho entre ses mâchoires serrées, ses doigts se resserrant un peu plus encore.
Il ondula son bassin, toujours plaqué contre les fesses de Jisung, se faisant violence pour ne pas se mettre à le pilonner sur l'instant, rendu fou par les chairs brûlantes et serrées autour de son sexe. Minho voulait que Jisung prenne du plaisir, pas parce que c'était sa première fois, mais parce que Minho voulait simplement le combler plutôt que de penser à lui-même.
— Oh, putain, oui ! cria Jisung, essayant de s'empaler de lui-même sur la verge de Minho, mais la poigne ferme de ce dernier sur son corps l'en empêchait, frustrante. Délicieuse. Si tu me baises pas maintenant je crois que je vais mourir !
Minho laissa échapper un petit rire, en adoration devant le Jisung qui se révélait à lui, et il commença à aller et venir en lui. L'une des mains de Minho remonta le long des côtes de Jisung, légère comme une plume, avant d'aller agripper l'un de ses pectoraux pour le malaxer doucement. Il se pencha doucement sur lui, ses lèvres vinrent frôler l'oreille de Jisung.
— Je ne vais pas te baiser, je vais te faire l'amour ! souffla-t-il.
Jisung réagi violemment à ces mots, son corps tremblant fut parcouru de frissons. Dans un coup de hanche plus profond, Jisung poussa un cri de plaisir et se tendit inexorablement entre les mains de Minho.
— Déjà ? s'extasia Minho. C'est ici ? ajouta-t-il dans un nouveau mouvement, choisissant l'angle qui irait stimuler au même endroit que quelques secondes auparavant.
Jisung se cambra contre Minho, la tête renversée en arrière et les lèvres ouvertes dans une plainte, silencieux cette fois-ci. Ses bras cédèrent, le faisant tomber la tête la première contre les oreillers qui étouffèrent les gémissements qui s'échappaient à chaque effleurement de Minho contre son point sensible.
— Ngghhn Min- Minho~ ah ! babilla Jisung en tournant légèrement la tête, sa joue écrasée contre le coussin, pour plonger son regard larmoyant et implorant dans celui de Minho. Je- nghh~ plus... souffla-t-il, incapable de former des phrases cohérentes entre ses plaintes.
Minho se pencha, calquant son corps contre celui, chaud, de Jisung pour venir l'entourer de ses bras dans une étreinte tendre avant de les redresser tous les deux. Docile entre ses bras, Jisung se retrouva assis sur lui, dos contre torse, sa tête retombant en arrière contre l'épaule de Minho, un cri de plaisir franchissant la barrière de ses lèvres sans rien pour l'étouffer.
Jisung était aux yeux de Minho la plus belle des mélodies, un instrument dont il ne se lasserait jamais de jouer. Minho vint taquiner un téton dressé entre ses doigts, se délectant de chaque son et de chaque soupir qu'il pouvait lui extirper. Son autre bras se glissa autour de la taille fine de Jisung, sa main caressant ses abdominaux qui se contractaient à son passage avant de se figer contre son bas ventre.
Là, Minho se sentit contre sa propre paume sous la peau miellée, enfoui profondément en Jisung. Et ce fut à son tour de gémir alors que son cœur fit une embardée dans sa poitrine et que les larmes lui montèrent aux yeux, menaçant de s'échapper librement.
— Tu es si parfait, souffla-t-il avant de venir poser ses lèvres à la jonction entre le cou et l'épaule de Jisung. Si fragile, si petit... j'ai l'impression que je vais te casser, ajouta-t-il d'une voix tremblante alors qu'il caressait la bosse avec tendresse et admiration mêlée.
— S'il-te-plait... supplia Jisung dans un soupir, Minho, je te veux, j'ai besoin de toi !
La main de Minho qui jouait avec les tétons de Jisung glissa le long du corps de ce dernier, doucement, caressante, venant le saisir à la hanche pour l'aider à se mouvoir au dessus de lui, accompagnant sa chevauchée pour que leurs de corps se rencontrent, s'emboîtent parfaitement l'un avec l'autre à chaque mouvement. Jisung laissa un cri de surprise qui se transforma en grognement lui échapper quand la main de Minho qui était sur son ventre glissa sinueusement jusqu'entre ses cuisses pour venir encercler la base de son sexe.
Jisung redressa la tête dans un gémissement avant de baisser les yeux sur son corps, observant la main de Minho qui caressait son membre de langoureux coups de poignets calqués sur le rythme du sexe qui allait et venait en lui. Il remarqua aussi le relief qui se formait à chaque coup de rein de Minho et ne put s'empêcher d'y poser sa main.
— Nhhggn Min' ah. Je- qu'est-ce que... balbutia-t-il alors qu'il appuyait là.
— Putain ! jura Minho entre ses dents, mordillant la peau de l'épaule de Jisung alors que la pression le fit gronder. Tu vois à quel point tu es parfait pour moi ? Comme je suis à la place qui est la mienne ?
Dans son accès de possessivité, Minho caressa la couronne du gland entre ses doigts avant de glisser son pouce contre le bout, insistant sur sa fente luisante, alors que Jisung gémissait faiblement, de façon obscène et incohérente, entre ses bras.
— Crie pour moi, Jisung, laisse moi t'entendre pleinement, gémit Minho à son oreille. Laisse-moi entendre à quel point je te fais te sentir bien, s'il-te-plait !
Minho amplifia la force de ses coups de butoir, frappant avec justesse ce point de plaisir en Jisung à chaque fois et Jisung ne fit plus aucun effort pour contenir sa voix, laissant ses cris de plaisir et ses mots incohérents passer librement entre ses lèvres alors que Minho mordillait et léchait la peau à sa portée dans des hm de contentement et des bruits mouillés.
L'autre main de Jisung se posa contre la cuisse de Minho, pour s'ancrer dans le moment et aider à sa stabilité car tout son corps tremblait sous le plaisir qui l'assaillait. Minho continua de le masturber en rythme, insistant sur sa pointe rougie et particulièrement sensible dès qu'il en avait l'occasion, étalant le liquide séminal qui y perlait de plus en plus sur toute sa longueur.
— Aah~ Mi-Minho ! J-je vais- je vais nghh, tenta de prévenir Jisung alors qu'il se contractait régulièrement autour de la virilité de Minho en sentant son orgasme monter inexorablement.
— Alors viens, souffla Minho contre sa joue. Moi aussi.
Jisung tourna sa tête, louchant légèrement pour pouvoir observer le visage de Minho si près du sien. Il n'y vit que le reflet de son propre bonheur et de son propre amour. Lumineux et magnifique.
— Je t'aime, souffla Jisung avant de combler la mince distance qui les séparaient.
Leurs lèvres brûlantes s'écrasèrent les unes contre les autres, leurs langues se cherchant immédiatement et se rencontrant dans un échange mouillé et hautement érotique bien qu'erratique. C'était maladroit, leurs dents claquant par moment à cause des soubresauts de Jisung qui chevauchait Minho, mais c'était parfait. Et Minho jouit ainsi, les lèvres de Jisung pendues aux siennes, dans un orgasme qui le laissa pantelant pendant que Jisung atteignait le sien.
Jisung rompit le baiser au moment où l'extase le submergea, son sexe tressautant alors qu'il jouissait en jets rapprochés entre les doigts de Minho qui continua de le caresser doucement, pour l'aider à prolonger son orgasme jusqu'à la dernière seconde.
Leurs respirations étaient erratiques quand ils reprirent leurs esprits, Jisung appuyé sur Minho, le corps détendu au possible entre ses bras, exténué de fatigue mais heureux. Il geignit quand Minho se retira, sentant la semance de ce dernier couler désagréablement entre ses cuisses et bien trop conscient du vide qu'il laissait derrière lui.
Sur ses genoux encore flageolants, il se retourna comme il le put pour se jeter dans les bras de Minho et cacha son visage dans le creux de son cou en refermant son étreinte fermement autour de sa taille.
— Me laisse pas ! implora Jisung d'une toute petite voix contre la peau de Minho alors qu'il resserra ses bras un peu plus autour de lui.
Le silence qui suivit sa déclaration le glaça jusqu'aux os, avant que la main que Minho passa tendrement dans ses cheveux ne fasse fondre la peur tout aussi rapidement.
— Je ne comptais pas partir, Jisung, le rassura Minho en embrassant le haut de son crâne. Pourquoi je partirais ?
— Parce que l'orage est passé, il est passé...
Alors qu'il caressait toujours ses cheveux, Minho sentit les larmes silencieuses de Jisung s'écraser contre son épaule, le sel brûlant sa peau, insoutenables. Le roulis qui s'était jusqu'à présent calmé dans sa poitrine y répondit immédiatement, réagissant à nouveau.
De ses mains tremblantes, Minho cueillit le visage de Jisung entre ses mains en coupes pour le ramener face à lui. Ce dernier se forçait à garder les yeux clos, ses larmes s'accumulèrent sur ses longs cils bruns et son nez se retroussa légèrement alors qu'il refusait obstinément de regarder Minho.
Ce dernier avait appris la patience contre son gré, alors il déposa juste un baiser contre la minuscule étoile qui brillait sur son nez, à peine un effleurement des lèvres et regarda les plis se lisser sous la surprise de Jisung alors qu'il se reculait à peine.
Jisung ouvrit un œil timidement, tentativement, puis l'autre quand il remarqua le sourire tendre qui illuminait le visage de Minho à quelques centimètres du sien. Il battit des cils, et le cœur de Minho battait au même rythme alors qu'il caressait les joues rebondies de Jisung de ses pouces.
— Comment je peux te laisser alors que la tempête est dans tes yeux, et que ta foudre ne fait que transpercer mon cœur orageux depuis le début ? Tu savais, Jisung, que l'amour au premier regard s'appelle un coup de foudre en français ?
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Joyeuse Saint-Valentin 🥰🧡
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