⁷│♠︎ 𝕆𝕤𝕒𝕊𝕦𝕟𝕒 | 𝚂𝚞𝚗𝚊 𝚁𝚒𝚗𝚝𝚊𝚛𝚘̄
⁷| 𝚂𝚎𝚙𝚝𝚒𝚎̀𝚖𝚎
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²⁰⁴⁷ ᵐᵒᵗˢ
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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|
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— Tu crois que le monde serait en noir et blanc si j'lui arrachait ses yeux ?
J'AI EMBRASSÉ OSAMU, je lui ai dit, et la seule chose que ce con trouvait à dire c'était ça ?
On était de retour dans la Prefecture de Hyogo mais ma tête était restée là bas. Je me trouve actuellement sur une chaise au self, au beau milieu d'un groupe d'élèves que je connais de loin mais j'étais aussi, toujours, sur le sable fin de la plage de là bas.
Kiyoomi jouait avec ses couverts à faire de la bouillie plus fine encore de ses pommes de terre. Il avait les traits de son visage tirés et une mimique agacée qui débordait de ses yeux en forme de lune. Du coin de l'œil, même si c'était nous qui étions au centre de la cafétéria, il réussissait à jeter l'ancre de son regard sur la silhouette de Atsumu.
Ça l'agaçait de le voir manger avec quelqu'un d'autre que Osamu. Ça l'agaçait de le voir rigoler avec quelqu'un d'autre que son frère jumeau.
Et moi, je trouvais ça drôle car Kiyoomi n'est pas très discret dans ses sentiments. Il a une vitrine installée sur son visage qui laisse entrevoir ses émotions par la transparence de cette même vitre.
De mon côté, ce qui faisait ternir mon sourire, c'était l'absence de Osamu. Il n'était pas au self mais était pourtant au lycée ce matin.
Je le sais, je l'ai vu marcher joyeusement dans un couloir avec Atsumu. Je ne sais même pas si, lui, m'avait vu. Ils avaient tous les deux la tête ailleurs, plus loin encore que sur cette plage, ils l'avaient porté sur le basket, sur un match qui pointait lentement le bout de son nez.
Osamu n'est donc pas là, il n'est pas sur cette table de la cantine.
D'un air distrait, avant, je le voyais parfois passer devant moi ou même derrière moi, maintenant, je n'avais plus envie de le voir passer mais de le voir s'arrêter.
Pas pour qu'il me regarde comme les autres le font mais pour que, moi, je puisse le regarder comme personne ne le faisait dans ce lycée.
Je suis sûr qu'il sait que j'entends le son de ses palpitations comme celui d'une horloge. Un tic et un tac répétitifs, lourds mais relaxants.
Je sais qu'il stresse quand mes doigts effleurent sa peau, la blancheur de ses bras ou de ses propres doigts.
Je le sais car à chaque mouvement que j'entame, même si je ne bouge plus, la tête posée délicatement sur sa poitrine, son cœur est en alerte et il enchaîne les appels à l'aide. Maladroitement, apeuré comme Osamu est en réalité excité, obnubilé par cette proximité.
— Tu vas faire une crise cardiaque, fais attention, Osamu.
Je n'ai pas besoin de relever mon regard en sa direction pour savoir qu'il rougit, que ses yeux balayent timidement les mèches ternes de mes cheveux qui viennent lui chatouiller le col de son t-shirt.
Il y a un silence qui s'installe, les vagues, la mer, les étoiles, ses battements et mon coeur à moi qui bat plus discrètement contre ses côtes.
— C'est quoi l'histoire avec ta copine ?
Il le dit, sans même trébucher sur ses mots.
Il le dit d'une manière si intéressée, presque terrifié qu'il bouscule quelques vaisseaux sanguins précédemment endormis dans mon corps.
Mes yeux louchent sur l'étendu de sable, s'il y avait du vent, je me demande si tout pourrait s'envoler dans un drap léger mais grandiose.
Comme un lever de rideau qui n'a pourtant rien à cacher. Sans aucune scène palpitante à l'arrière.
— Me dis pas que tu crois encore que c'est ma meuf ?
Ma tête s'est soudainement faite emportée dans une chute quand son torse s'est levé d'un rapide et abrupt coup.
Je me suis relevé à mon tour, affrontant ses yeux noirs qui s'assombrissaient plus encore dans la pénombre.
— Bah... Tous les gens disent que vous êtes ensemble au lycée...
Un souffle amusé à délicieusement fait vibrer mes lèvres. Il y a jeté un coup d'œil, rapide, intrigué avant de remonter vers mon regard où il grimaça à mon expression moqueuse.
— Osamu, les gens, ils sont cons et ça me dérange pas qu'ils pensent ça comme ça.
J'ai vu l'air indigné sur ses traits avant qu'il ne disparaisse pour laisser de la place à du rapide intérêt.
— Pourquoi ?
J'ai croisé nos yeux ensemble. Il n'a pas voulu les démêler.
— À ton avis, Osamu ?
Il a incliné sa moue perturbée en direction du sable.
Mes lèvres se sont grandement étirées à cette vue agréable, il était mignon quand il faisait cette tête.
Un court moment s'est écoulé sans qu'il ne réponde quoi que ce soit, je me suis avancé vers lui, mes jambes tordues sur le sable.
— Tu ne sauras donc jamais...
Osamu s'est mis à râler avec excès, les deux faces de son visage tordu dans un agacement enfantin.
Mes lèvres se sont à la hâte posées sur les siennes alors qu'il regardait ailleurs.
Ça n'a même pas duré une seconde mais ça a suffit à mon corps pour réagir excessivement.
Un mélange de frisson et d'autres trucs bizarres.
Osamu n'y a même pas fait attention, sa timidité s'est envolée en un claquement de doigts. Il souriait juste, débilement, magnifiquement.
Son corps s'est soudainement dressé vers moi, ses mains froides se sont posées sur mes genoux dénudés alors que je suis persuadé de sentir quelques-uns de ses doigts glisser inconsciemment par la fente de mon short.
— Si j'te dis comment j'me suis cassé le bras, tu me diras toi aussi ?
La sensation qui me prenait maladroitement aux tripes rangée de côté, j'ai roulé des yeux à son "contrat". Voyant ma mine peu entrain à l'échange, Osamu s'est empressé de déballer son histoire :
— J'suis tombé en faisant du vélo parce qu'il y avait un chien qui sortait de la maison des voisins. Il faisait même pas la taille d'un chihuahua mais j'ai paniqué.
Il avait l'air honteux et moi, ça, ça me faisait rire même si de son histoire, j'en avais pas grand chose à faire.
— Tu me dis maintenant ?
Ses yeux étaient lumineux, grands et beaux. J'ai répondu catégoriquement, car, tout simplement, il n'y avait rien à dire.
— Non.
Ça ne l'a pas empêché de ricaner.
— Tu vas pas le voir ?
Hein ?
— Hein ?
Il se moque de moi, j'arrive à le voir avec son expression ainsi qu'avec son sourire. Il me lance un regard lourd de sous entendus, s'attardant quelques secondes sur ma tenue, sur mon visage ou même sur mes chaussures.
J'avais quelque chose sur moi ou quoi ?
— Osamu. Tu vas pas le voir ?
Mes yeux s'agrandissent au prénom de Osamu. Bah oui, Osamu, qui d'autre ? C'est lui que je fixais depuis vingt inutiles minutes à attendre qu'il arrête à son tour de me regarder. Il est avec Atsumu, sur un banc, dans un coin de la cour. Ça ne fait même pas trente minutes qu'on a quitté la cafet' que Osamu avait refait son apparition.
Avec Kiyoomi, nous, on était installé sur l'une des tables du dehors, posé sur la grande planche qui sert à écrire.
Il avait son uniforme sur lui mais traînait un ballon de basket entre ses bras.
— Après les gens vont allés le faire chier.
Kiyoomi n'a pas l'air convaincu par ce que je viens de dire, et je le comprend à son ton ironique :
— Ah ouais ? Chaud... Bah reste là alors, pleure ton amour perdu avant même qu'il n'est pû être vécu.
Je lui donne un rapide coup dans le mollet, son rire éclate ma bulle avec Osamu ce qui le fait détourner son regard. De loin, je sais qu'il est gêné, son visage tout entier peint de rouge ou de rose.
Mes yeux continuent de scruter son emplacement, Atsumu fait rebondir le ballon de Osamu quand ce dernier lui a refilé pour se lever de sur le banc. Il fait quelques pas, discret, sans regarder autour de lui. Je le suis du regard jusqu'à ce qu'il ne disparaisse, derrière la porte des toilettes de la cour.
Kiyoomi est concentré sur son portable comme Atsumu, qui joue d'une de ses mains avec le ballon.
Les planches de la table font bouger Kiyoomi quand je me lève d'où j'étais assis.
Soigneusement, je replace droitement les tissus de mon uniforme.
— Tu vas où ?
Je lui jette un regard, continue de marcher.
— Voir mon "amour perdu".
Une poignée de personnes me voient passer devant eux quand je me dirige vers les toilettes. Mais franchement, j'en ai pas grand chose à faire.
Quand j'ouvre la porte, elle coulisse facilement puis se rabat derrière moi.
Osamu vient de sortir de l'une des cabines, ses mains sont sous le jet d'eau de l'un des robinets.
Quelques gouttes viennent tâcher son haut, d'autres glissent jusqu'à son poignet. Mais, ses yeux noirs, immenses, sont centrés sur ses mains qu'il agite dans l'air pour les essuyer prestement.
Je suis certain qu'il ne m'a même pas vu.
D'un grand sourire, je m'approche de sa position.
— Salut.
Il est surpris. Ses yeux vaguent de l'un des miens à l'autre. Quand il finit par enregistrer les traits caractéristiques de mon visage, il se met stupidement à sourire aussi. Je sourit moqueusement en m'approchant de lui. Il a l'air si petit là, alors qu'il prend une si grande place quelque part dans mon corps.
Osamu bloque contre les rebords des vasques quand je m'approche de trop près de lui. Mes mains s'installent automatiquement sur sa taille et ses fines lèvres roses m'appellent.
Comme un chat qui réagit aux bruits ou tout simplement comme un aimant qui attire son pôle contraire.
Osamu, lui, dévisage mes yeux. Je me demande s'il me regarde comme je le regarde.
— T'es beau Rin'.
C'est Osamu qui s'approche de mon visage, c'est lui qui fait disparaître les centigrammes ou centimètres d'air.
C'est lui qui fait bouger maladroitement ses lèvres sur les miennes. Timidement, avec minutie et en essayant d'y ajouter un peu de perfection.
Il doit sentir le sourire que je lui adresse pendant qu'il m'embrasse car il se recule de lui-même. Mes mains s'agrippent plus fermement à sa taille alors que je le fais monter sur l'espace plat des lavabos. Ses bras encerclent ma nuque puis m'approchent une seconde fois de son visage.
Il colle brusquement ses lèvres aux miennes, les décollent puis les recollent avidement, plus fougueusement. Nos lèvres s'entrouvrent légèrement, permettant à sa langue de venir danser avec la mienne.
Je ne sais pas si Osamu sait sur le moment comment je m'appelle mais moi j'ai oublié mon propre nom.
Mes mains s'agitent contre son corps, discrètement je laisse mes mains rencontrer sa peau alors qu'elles enlèvent discrètement son t-shirt de son pantalon.
Alors que mes doigts s'amusent avec les frissons que sa peau émet, les siens viennent caresser ma nuque pendant le baiser.
En fond, par delà les bruits de succion et d'humidité, le coulissement de la porte donne peur à Osamu qui recule de mes lèvres.
Son visage est rouge, ses lèvres délicieusement gonflées.
L'une des portes des cabines s'ouvre puis se ferme, on entend le loquet en plastique puis plus rien.
Je me recule de Osamu, un sourire indélébile sur le visage. Moi, je savais qu'une rangée de cabines nous cachaient. Si la personne avait vu quelqu'un ce n'était que moi, de dos et seul, face aux lavabos.
Il prend la place que je lui ai libérée pour descendre des vasques.
Avec soin, Osamu replace son haut que j'ai défait, à l'intérieur de son pantalon. Osamu est gêné et ne sait, visiblement, plus parler. Je le regarde juste s'affairer à sa tâche, mes yeux plongés dans les siens.
Une dernière fois, je m'approche de son visage pour lui déposer un baiser transparent sur sa joue. Puis, je me recule, mes mèches brunes tombantes sur mon front, mon uniforme droit sur mon corps.
— Bonne chance pour le match.
Ça se voyait que, Osamu, il ne comprenait rien à sa vie.
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DJANGO - ATEEZ
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