³│♠︎ 𝕆𝕤𝕒𝕊𝕦𝕟𝕒 | 𝚂𝚞𝚗𝚊 𝚁𝚒𝚗𝚝𝚊𝚛𝚘̄
³| 𝚃𝚛𝚘𝚒𝚜𝚒𝚎̀𝚖𝚎
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²⁸ ⁰⁸ ²⁰²³
⁰³ ⁰⁹ ²⁰²⁴
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²¹¹³ ᵐᵒᵗˢ
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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|
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Atsumu
Aujourd'hui 12:48
| Tu pourras dire à ta cousine que j'lui fait un boulot quand elle veut ?
Vtff elle est autant gay que tu l'es |
| Ce cliché mdr ? Ça change quoi ? On tombe amoureux d'une personne pas de son genre
Toi tu t'es déjà cassé la gueule pour Kiyoomi alors vient pas raconter des conneries |
| mdr
| tu t'sens pousser des ailes depuis que t'as croisé grâce au "destin" Rintarō
Mais rien du tout |
J'lui ai même pas parlé |
J'sais même pas si ct vrmt lui |
| Osamu Miya ne saurait pas reconnaître son crush ?
C'est pas mon crush connard |
JE LAISSE SA RÉPONSE EN FOND et range mon portable sous la couette de mon lit. J'attrape rapidement un coussin qui trainait par là, le coince contre mon visage et y expire une bouffée d'air suivi d'un léger cri de frustration.
Je me sentais vidé.
Atrocement et incroyablement vide.
J'ai rangé toutes mes pensées dans un tiroir quand on était rentré de l'enseigne aux néons l'autre soir. J'ai avalé douloureusement la clé du tiroir et ai fait disparaître toutes les autres preuves qui pouvaient m'inculper de cette honte.
C'était pas croyable, je n'avais pas pu voir Suna Rintarō bouffer les lèvres d'une tierce personne.
Si. Bien sûr que si.
Chaque mot qui traversait mon esprit me le disait. Et, ironiquement, j'étais plus soulagé qu'horrifié.
Suna Rintarō n'était pas totalement hétérosexuel.
Suna Rintarō trompait probablement sa copine.
Ça, par contre, ça me donnait des frissons de peur, d'appréhension. J'avais pas le droit de connaître ce secret là, j'avais pas le droit de savoir ses secrets à lui. Pas ceux de Suna Rintarō .
Je n'ai rien dit à Atsumu, je lui ai juste raconté que je l'avais croisé, quelque part dans la ville où je suis parti en vacances avec mes parents.
Je n'avais aucune envie d'être un connard.
Et, pour moi, un connard c'est quelqu'un qui raconte à quelqu'un d'autre le secret d'un autre quelqu'un.
Si personne ne le savait au lycée c'était pour une raison.
Rintarō ne voulait sans doute pas que je le sache non plus.
Mais ça, c'était trop tard.
Ma tête se dresse vers la porte fermée de ma chambre quand elle se met promptement à s'ouvrir.
Il y a un espace libre entre la porte et le mur qui se retrouve rapidement comblé par le visage débordant de Kyoko.
— Mec, j'ai des projets pour toi et moi. Ce soir, vingt heure, sur la plage.
Mes sourcils se froncent alors qu'elle s'appuie un peu plus contre le bois de l'ouverture.
— Quoi ? Mais comment t'as trouvé ça ?
Ses yeux se détournent dans un roulement vers le ciel, une main sur sa taille, elle s'amuse à replacer l'une de ses mèches derrière son oreille.
— J'ai des contacts, Osamu, le FBI, la CIA et... Et toutes ces choses là.
Nos yeux se sont imbriqués avant que je ne libère un rire. Elle me sourit, d'un air amusé. Je me suis assis les jambes croisées sur le matelas.
— C'est Kita, il m'a dit qu'il sera, ce soir, sur la plage avec des gars à lui. ( Elle ajoute, comme si je n'avais pas déjà compris : ) J'ai pas besoin de ton avis, tu viens avec moi.
Mes yeux cogitent d'un côté à l'autre de sa silhouette, je n'ai pas le temps de répondre que son image disparaît abruptement derrière le bois brun de la porte.
Je ne sais même pas si j'avais envie d'y aller.
Kyoko allait dans des endroits pour finir la tête entre une cuvette à moitié débordante de pisse et le carrelage blanc des toilettes.
Elle n'y allait certainement pas pour faire tourner quelques glaçons à l'intérieur d'un verre plein.
Elle, le verre, elle le finissait d'une traite sans faire attention de si l'alcool y était fort ou non.
Je ne connais pas Kita mais j'ai déjà entendue son prénom assez de fois pour savoir qu'il ne fonctionnait pas bien différemment d'elle.
On est arrivé aux alentours de vingt-et-une heures moins quelque chose. On était habillé banalement, mais ses mains manucurées à elle traînaient une poignée de bière rangées avec soin dans un emballage en carton.
Elles devaient être chaudes. Bouillantes même, mais le son qu'elles faisaient en faisant déplacer leur contenu donnait un aspect de fraîcheur.
En arrivant sur le lieu de rendez-vous, il y avait déjà un amas de personnes qui peuplait un léger carré de la plage. Le soleil était presque couché et il n'y avait qu'une légère chaleur pour nous montrer le chemin.
La mer frottait le sable sur le côté, on entendait chaque vague s'abattre lentement sur le littoral.
L'odeur salée était encore plus présente ici.
Elle pendait aux tripes, elle s'accrochait sur chaque millimètre de mon système respiratoire.
Je suis sûr qu'elle était plus présente que ma surprise.
Mon étonnement.
Mon foutu étonnement.
Mes yeux avaient bien l'air surpris mais à l'intérieur de moi, je savais que rien n'était impossible.
Alors, croiser ici, là, sur ce petit bout du monde, Rintarō n'était pas si extravagant.
C'était écrit, noir sur blanc ou blanc sur noir, quelque part dans un cahier ou sur une feuille volante.
Par contre, qu'il y ait Yachi juste à côté de lui. Ça, c'était moins prévisible.
C'était tellement imprévisible que je n'ai pas immédiatement noté la présence de Kiyoomi qui jouait à un jeu sur son portable.
J'essaye de ne pas les regarder, de ne pas croiser une seule fois leur regard pendant que Kyoko s'attelle à nous présenter. À me présenter.
— Kita ! Osamu, mon cousin !
Je jure que j'ai essayé, que tous mes sens me disaient de ne pas le regarder.
Mais c'était si compliqué.
Rintarō était si beau. Là, tout de suite, Rintarō était si beau.
Sa peau blanche était éclairée par la faible lumière du soleil étouffé et ses cheveux sombres englobaient maladroitement son visage. Il y avait des mèches un peu partout sur son front, parfois sur son nez ou sur ses joues. Mais tout semblait si structuré.
Si calculé, si parfait. Si Rintarō .
En me voyant, si Yachi n'avait même pas réellement réagit à ma vision, ce n'était pas le cas de son copain. Elle, elle m'a juste adressé un rapide sourire alors que Rintarō était occupé à me dévisager.
J'avais envie de faire demi-tour. Ironiquement, je me suis juste avancé suivant, la tête baissée, Kyoko qui s'installe dans le cercle qu'ils avaient créé.
Je reconnaissais trois têtes sur cinq, c'était déjà ça.
— T'as vu, y'a ton ami du lycée.
Kyoko s'est tordue jusqu'à mon cou pour me murmurer ces mots.
Oui, j'avais vu.
C'est comme ça que s'est déroulée ma soirée, moi qui lançait adroitement des œillades à Rintarō et à Yachi qui se parlaient au détour d'une gorgée de leur boisson. Kita qui perdait son regard dans la lune quand il avait soudainement la tête qui tournait. Et, Kyoko qui perdait son temps à essayer de détourner l'attention de Yachi en sa direction.
Kiyoomi était porté disparu, assis sur le sable à parler distraitement à la dernière fille du groupe.
Moi, je ne sais pas ce que je foutais là.
Ce que j'avais à faire ici.
Mon attention divaguait de mon portable à Rintarō .
De Rintarō à mon portable.
Même si, lui, ne me regardait presque jamais.
J'avais des centaines de questions en tête et je n'arrivais pas à trouver une seule réponse.
Rintarō était il gay ? Ou bi peut -être ?
Trompait-il vraiment sa copine ?
Mais pourquoi ? Qui voudrait tromper cette fille au visage tantôt mignon tantôt joli.
C'est quand mes yeux quittent un message de Atsumu pour remonter vers l'avant de la scène que je remarque l'absence du brun.
En remontant légèrement mon regard vers l'arrière, je l'ai vu monter les marches d'une maison qui menaient à une terrasse en bois.
De loin, je l'ai vu rentrer dans la bâtisse.
C'est une maison à louer, il y en a tous les quatre coins de la ville. Celle-ci a l'air plus luxueuse, ses vitres portées vers la mer.
Je me suis levé, rapidement, timidement.
Je l'ai suivi, discrètement, stupidement.
Mes chaussures ont fait grincer les planches des marches alors que je me débattais avec le sable qui envahissait mes pieds.
C'était désagréable autant que c'était agréable de voir Rintarō ressortir de la maison, une canette de coca en main.
J'ai pas attendu qu'il pose un pied vers l'extérieur, ou qu'il finisse de faire coulisser la porte vitrée pour lui poser une question. Ses yeux n'ont même pas eu le temps d'être surpris par ma présence qu'ils l'étaient par ma question osée.
— Ta... Ta copine elle sait que tu la trompes ?
Ses yeux sont exorbités alors qu'il recrache avec horreur sa boisson. Ses billes verdâtres me transpercent. Chaque minuscules parties de lui m'analysent.
— Mais t'es pas bien toi, j'te demande toi si ton père il sait que je me tape sa femme ?
Mes yeux traversent sa silhouette. De haut en bas, de bas en haut.
Il porte un débardeur jaune sous un t-shirt large en dentelle. Ses jambes sont mises en avant par un jeans entièrement noir et serré.
Rintarō est beau.
— Je... T'es... T'es attiré par les hommes ?
Son visage est fendu par un rictus amer. Tiré.
Tout ce qui se rapporte à de l'agacement.
Pourtant, son sourire, amusé, ne le quitte pas.
— Mais... Tu connais le tact ?
Mes mots n'ont pas le temps de tourner dans ma bouche que je m'empresse d'ajouter :
— J'ai rien contre ça ! J'te jure j'ai rien contre ça !
C'est la première fois que j'entends un soupir sortir des lèvres de Suna Rintarō .
Agacé. Je l'ai rendu atrocement agacé.
— Comment tu t'appelles ?
Ses mots fendent l'air alors que j'essaye de garder les battements de mon cœur constants.
Je savais que m'en rendre compte allait être étrange. Mais je savais qu'à l'intérieur de moi, il y avait toujours un espoir.
Une étincelle bizarre qui ne veut pas s'éteindre.
Rintarō ne se souvient pas de moi.
Après tout, il n'a aucune raison de le faire.
C'est sans doute d'un air piteux, déçu, que j'articule :
— Osamu Miya...
Je me suis senti obligé de timidement préciser :
— Joueur au club de basket.
Rintarō a roulé des yeux avant de s'approcher de quelques pas grinçant de moi.
On était toujours sur la terrasse, devant la porte coulissante et en haut des quelques marches.
— Osamu Miya, si je pouvais te demander une seule chose, actuellement, ce serait de fermer gentiment ta gueule.
Je ne réponds rien, mes joues sont roses. Rintarō reprend :
— On ne se connait pas. Ni ici ni au lycée, ce qui concerne Yachi et moi ne te concerne pas. Tu peux bander sur elle j'en ai rien à foutre, tu peux même t'exciter juste parce-que tu m'as vu embrasser un gars mais sache que la seule chose que tu ne peux pas faire, c'est ouvrir ta bouche.
Quelques engrenages à l'intérieur de moi font un bruit monstre. Je n'entends pas tous ses mots mais en enregistre certains.
Ça fait bizarre de voir Rintarō aussi différent qu'au lycée. De voir, deux, Rintarō différents.
— T'as rien vu du tout... Tu... T'as halluciné, t'étais au mauvais endroit au mauvais moment et t'as, autant que moi, envie d'oublier ce que t'as vu.
Oublié.
Oui, Pourquoi pas ?
Non, Pourquoi ça ?
Rintarō lâche un long soupir, son visage s'étend à derrière moi, par-dessus mon épaule, par delà l'escalier, en direction de son groupe d'amis.
De Yachi .
Peut être qu'il s'inquiète qu'elle découvre la vérité.
Pourquoi ça ? Parce-que pourquoi pas ?
Rintarō a commencé à me contourner, son soda toujours en main, il a dû se réchauffer entre temps.
Mon expression à moi, elle est silencieuse et portée en direction de mes chaussures.
J'ai peur de dire une connerie. D'en dire deux ou trois de plus.
Je ne vois pas Rintarō fermer lentement ses yeux d'un air énervé, mais j'entends la bouffée d'air qu'il expire de ses poumons.
Son visage non plus, je ne le vois pas, et ce jusqu'à ce qu'il pose sa main sur mon épaule et qu'il attire mon attention.
Rintarō a l'air préoccupé.
— Pleures pas... Sérieux pleures pas... J'voulais pas te-
J'essaye de ne pas faire attention à son regard qui s'est adouci quand je me risque à dire :
— J-je suis pas homophobe Rintarō ! J'suis pas totalement hétéro non plus...
Sa main s'est volatilisée de sur mon épaule. Son visage et son expression s'est de nouveau assombrie.
— Tu te fous de ma gueule là ?
Mes yeux s'agrandissent, surpris.
— Non, non ! J'te jure que non !
Son rire s'abat autour de nous, il se perd à l'intérieur de moi.
— Si, si... C'est totalement ce que t'es en train de faire Osamu Miya.
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Celebrate - ATEEZ
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