𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝙳𝚎𝚞𝚡
²³ ⁰⁶ ²⁰²²
⁹⁵⁶ ᵐᵒᵗˢ

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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|

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SAKUSA PREND SON TEMPS. Il dessine avec minutie et ne se presse pas pour retranscrire toutes les formes sur le papier. Ce jour là, sa victime semblait être une feuille morte. C'est ce qu'Atsumu en avait déduit après s'être longtemps demandé pourquoi il fixait une pauvre feuille fripée.

Puis, le décoloré avait froncé les sourcils à la vue de cette silhouette non familière. Ses cheveux bruns et son uniforme bien repassé. Il avait un beau sourire, un beau visage, une belle carrure. Et il avait vraiment l'air intelligent, plus que lui, ça, c'était sûr. Il semblait avoir des choses en plus que lui, au moins, Atsumu, lui, avait une réputation et il doutait que cet homme en avait une.
Celui là, il l'enervait déjà.

Atsumu ne se souvient pas de la dernière fois qu'il avait vu Sakusa en compagnie de quelqu'un d'autre que son meilleur ami. Bon, il y a aussi Komori, mais lui ne comptait pas. Il est le cousin du noiraud, même en dehors des cours ils passaient leurs journées ensemble. Mais là, c'était étrange et le décoloré ne pourrait contredire si on lui disait qu'il était jaloux. Car, il l'était.

Déjà que le meilleur ami du noiraud ne semblait pas avoir le décolorer d'un bon œil, il l'avait compris suite aux nombreuses œillades contrariées de ce dernier. Il sait pourquoi Sakusa s'entend bien avec ce dernier, ils ont les mêmes passions, les mêmes habitudes et, très certainement le même tempérament.

Mais si maintenant il devait en plus se méfier de toutes les personnes qui osaient approcher son crush, il n'était vraiment pas sorti de l'auberge.

Après il culpabilisera d'avoir pensé comme ça, mais pour le moment il était vraiment agacé.

Habituellement, Atsumu occupait ses journées à observer d'un œil discret Kiyoomi en train de dessiner, la tête dans ses croquis. Souvent accompagné de Suna qui lisait à côté. Là, il se contentait d'alterner son regard entre l'intrus et Sakusa.

         —     Arrête de le fixer comme ça, tu fais flipper là. Il a rien demandé le pauvre type. 

Il réprima aussitôt les paroles de son meilleur ami, l'affublant d'un regard médisant. 

         —     Parce que tu le défends en plus. 

Oikawa ricana légèrement, les lèvres tremblantes tellement il se moquait.

         —     Mec, j'veux bien croire que tu vis dans la gay attitude mais tous les gens qui t'entourent ne le sont pas forcément. 

Un rictus habita le visage faussement choqué d'Atsumu. 

        —     Tu vois pas comment il le regarde !? 

Son visage se crispa, sérieusement, combien de chance avait-il pour que quelqu'un parvienne à approcher le noiraud ? 

         —     La seule chose que je vois, c'est ton regard de psychopathe. 

Sakusa est seul, il l'est pratiquement tout le temps. La seule chose qu'il ne lâche jamais, c'est son carnet à croquis. Certains élèves finissaient même par croire qu'il était muet et peut-être même sourd. Il ne parle à personne et, égoïstement, atsumu ne voulait pas que ça change. Alors que foutait ce jeune homme à moins d'un mètre du noiraud. De quoi parlaient ils ? Pourquoi rigolaient-ils ? Comment même faisait-il pour faire rire Sakusa ? Qui le peut, personne d'humain, Atsumu en est sûr.

         —     Et puis, tu peux parler, toi ! Dès qu'une meuf s'approche d'Hajime. T'es le premier à aller pleurer dans ses bras. 

Tooru grimace, il fit la moue avant de lancer la première chose qu'il trouva sur le décoloré, en l'occurrence, son stylo tout mâchouillé. 

         —     C'est pas la même chose ! 

Atsumu ne répondit rien si ce n'est un sourire moqueur. Le châtain s'était déjà replongé sur son portable, les yeux rayonnant et Atsumu restera éternellement dans l'ignorance de ce qu'affichait son écran. C'est pas plus mal, il préféra retourner à sa contemplation de Sakusa.

En étant toujours discret, ou du moins, il essayait.

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Pour la millième fois de la journée, Atsumu était passé devant l'une des affiches, Osamu collé à ses pieds. Et, c'est justement en fixant l'une d'entre elles que le grisé commença à parler.

         —      Tu comptes vraiment participer ?

Son frère jumeau haussa les épaules, un voile d'indifférence collé au visage. 

          —     J'ai perdu, j'ai eu un gage. 

L'autre ricana, avec toujours plus d'insistance. 

           —       Ouais bah j'aurais honte à ta place, ton truc de papier il va ressembler à rien et tu vas juste te ridiculiser face à Sakusa. 

Ce qui agaça réellement Atsumu, c'est qu'il n'avait pas totalement tort. Il n'est pas très créatif en plus de n'être pas doué en la matière. Et pour une lettre, à part savoir aligner son nom et son prénom sans faute d'orthographe, il ne savait pas écrire grand-chose d'autre. 

          —      Merci, j'vois que tu m'fais confiance.

Osamu ricana. 

          —      Toujours.

Ils partirent de l'établissement les minutes suivantes.

S'il y avait une chose qu'Atsumu aimait plus que ses heures passées dans le terrain de foot à taper dans le ballon. C'était bien le temps qu'il prenait pour attendre son bus. Car quand il était là, qu'il regardait autour de lui et qu'il voyait les deux cousins à travers la fenêtre de plusieurs bus, il souriait toujours exagérément.

Il avait déjà rêvé, plus d'une fois d'ailleurs, que Sakusa le regardait, qu'il le voyait et que leur regard se croisaient. Il était toujours le premier à détourner les yeux, éprouvé par ce contact, par les sensations étranges qui le parcouraient.

Mais là, quand ça lui était soudainement arrivé, il y avait une chose en plus qui le marqua. Il se sentait revivre, englobé d'une douce chaleur, parcouru de multiples frissons.

C'était peut être pas pour les même raisons, il n'y avait peut être même aucune raison à cet échange. Mais le résultat était le même, Sakusa Kiyoomi avait regardé Atsumu Miya sans y être forcé.

          —      Mec, c'est bon, j'peux mourir en paix. 

Et là, il ne mentait pas.

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Love scenario - IKON