Alive or just breathing ?
𝐼 𝑑𝑜𝑛'𝑡 𝑤𝑎𝑛𝑡 𝑡𝑜 𝑝𝑙𝑎𝑦 𝑡ℎ𝑖𝑠 𝑝𝑎𝑟𝑡, 𝑏𝑢𝑡 𝑖 𝑑𝑜, 𝑎𝑙𝑙 𝑓𝑜𝑟 𝑦𝑜𝑢.
Quelques jours étaient passés depuis sa rencontre avec Madame Lee. Minho l'avait raccompagnée chez lui et depuis, ils ne s'étaient pas revus. Bien sûr, ils n'avaient pas totalement arrêté de communiquer, s'envoyant régulièrement des messages.
Seulement, Minho traversait une passe délicate de sa vie, et il avait besoin de se retrouver un peu seul, histoire de mettre toutes ses pensées au clair. Jisung, conscient des tourments qui devaient habiter le rougeâtre, lui avait volontiers laissé un peu de place pour respirer. Il savait que le plus vieux comptait revoir ses parents. Mais ne savait pas encore quand et comment, il avait assuré au rougeâtre que si ce dernier avait besoin de soutien, le blond se ferait un plaisir de lui tendre les bras.
Après sa discussion avec Minho, Jisung s'était résolu à régler sa situation familiale. Bien qu'il n'y ait pas grand-chose à faire, il voulait aller mieux, pour lui et pour Minho. Ces derniers temps, il réussissait à résister à la tentation de se couper les veines, même si par moments il n'arrivait pas à se contrôler. Il avait fait de nets progrès et s'efforçait de trouver des alternatives pour gérer son stress et son anxiété.
Par ailleurs, il pensait un peu moins à son viol, du moins cela l'atteignait moins profondément. Le fait d'avoir vu Soojin l'avait secoué, mais lui avait permis de replonger dans ses souvenirs et de tirer un trait final sur tout ça. Il avait accepté que jamais ces souvenirs ne disparaîtraient de sa tête. C'était une part indéfectible de lui, et il devait apprendre à vivre avec.
C'était une partie de lui, et il devait désormais apprendre à se reconstruire avec. Même si sa relation à son corps était toujours délicate, il commençait à apprendre à s'aimer un peu. Il était bien loin de ne plus être dégoûté lorsqu'il observait l'une des parcelles de son corps autrefois souillées, mais il faisait des progrès.
Jisung était installé dans sa chambre et Il avait déjà mangé, il était aux alentours de vingt et une heures. Comme à son habitude, il était penché sur son bureau en bois sombre, recouvert de feuilles éparses et de carnets. Sa guitare était mollement posée sur ses genoux. Tandis qu'il grattait les cordes avec des mouvements distraits, il griffonnait régulièrement des paroles sur son cahier, les mots se mélangeant en une ébauche chaotique de pensées et d'émotions.
Il fut sorti de sa bulle lorsqu'il entendit sa porte s'ouvrir:
-Ji, maman t'appelle et je- ,la jeune fille s'arrêta net, ses yeux s'écarquillant alors que son souffle se coupait, tu as quoi sur les bras ?!
-Hein ? De quoi tu parles ? Le blond baissa lentement son regard sur ses bras et constata avec effroi qu'il n'avait pas de sweat sur le dos, et donc que rien ne cachait ses nombreuses coupures, je peux tout t'expliquer, je te jure.
-Jisung, es que tu te fait du mal ?!
-quoi ? nan fin oui mais...
Avant même qu'il n'ait le temps de finir sa phrase, il aperçut sa sœur dévaler les escaliers en bois avec une rapidité alarmante.
-Enya !
Il se leva d'un bond, les pensées tourbillonnant dans sa tête. Sans perdre un instant, il courut à la poursuite de sa sœur. Ses pas résonnaient sur le sol tandis qu'il traversait la pièce.
Il ne savait pas ce que la brune était en train de faire, mais ça ne sentait vraiment pas bon. Son sang pulsait dans ses veines à mesure qu'il se rapprochait du salon, où se trouvaient ses parents, probablement en train de regarder un téléfilm.
-Enya, qu'est-ce que tu fais ?
-Ji... Jisung, il se mutile ! cria-t-elle à ses parents, haletante et désespérée.
Jisung crut s'évanouir sous les mots de sa sœur. Son monde était en train de s'effondrer à mesure qu'elle expliquait la situation. La vision du blond se troublait, il sentait son cœur battre dans ses tempes, tandis que ses jambes vacillaient sous son poids.
-Jisung, c'est vrai ce que ta sœur raconte ?
- Quoi ? Non, mais... laissez moi vous expliquer ! balbutia Jisung, sa voix tremblante et paniquée. Ses mains se levaient en geste de défense, tentant de calmer la tempête qui faisait rage autour de lui.
-Bien sûr que c'est vrai, regarde ses poignets ! intervint son père, les sourcils froncés, le visage marqué par l'inquiétude.
Jisung vit sa mère s'approcher rapidement de lui, Il n'eut même pas le temps de comprendre ce qui se passait que la main de sa mère s'écrasa violemment contre son visage. le bruit sourds resonna dans la pièce, Jusqu'alors plongé dans un silence étouffant.
Tout le monde avait cessé de respirer, comme si le temps s'était figé. La situation semblait tellement irréelle qu'il avait du mal à en saisir la réalité ; chaque réaction autour de lui lui paraissait décalée, presque surréaliste. La réaction de sa sœur, désemparée et désespérée, et celle de sa mère, maintenant empreinte de colère et de détresse, le laissaient totalement déconcerté.
Quant à son père, il était resté en retrait, figé en spectateur silencieux de la scène, son visage marqué par une expression de surprise et de malaise. Comme à son habitude, il ne semblait pas prêt à intervenir, se contentant de laisser sa femme prendre les décisions et diriger les affaires familiales.
- Mais ça va pas ?! s'emporta Jisung, la voix pleine de douleur et de frustration. Tout ce que tu trouves à faire, c'est de me gifler ?!
Il secouait la tête, les émotions se mélangeant dans son regard entre la colère, la tristesse et l'incompréhension. Son visage était marqué par l'impact du coup, et ses mains tremblaient légèrement en essayant de contenir l'intensité de son émotion.
-Va dans ta chambre, arrête te conneries , cracha la femme.
-Non, non, je n'irai pas. J'en ai marre. Ça fait trois ans que je me coupe les veines, d'accord ? Alors non, je ne vais pas monter sagement dans ma chambre et faire comme si de rien n'était.
Sa mère le fixait, les yeux écarquillés, incapable de prononcer un mot.
-Je vais mal, d'accord ? Ça fait trois putains d'années que rien ne va, et vous ? Vous n'avez fait que m'enfoncer encore plus.
Jisung n'attendit même pas de réponse et courut dans sa chambre. Il rassembla quelques affaires en hâte et descendit précipitamment les escaliers. Il croisa sa mère, totalement enragée, qui lui lança des paroles incohérentes et incompréhensibles, sa colère déformant ses mots. Il enfila rapidement ses chaussures, la respiration haletante, et claqua la porte derrière lui.
Le blond courut à travers la ville, sans réel but, incapable de réfléchir correctement. Son cœur semblait saigner plus que jamais, une douleur lancinante et persistante qui le déchirait. Il avait l'impression que tout son corps allait exploser, comme si on lui avait arraché le cœur. Sa vision se brouillait de plus en plus, les larmes inondant ses yeux avant de couler sur ses joues, se mélangeant à la sueur alors qu'il errait dans les rues. Le monde autour de lui devenait flou et déformé, chaque pas amplifiant son désespoir et son angoisse.
Tout était allé si vite. Il n'avait même pas eu le temps de comprendre ce qui se passait que les mots étaient déjà sortis, tout seuls. Pourtant, il ne regrettait rien. Même si ce n'était pas ainsi qu'il avait voulu qu'ils l'apprennent, maintenant que c'était fait, tout le monde savait tout. Un mince espoir naissait dans son cœur ; peut-être que cela permettrait à sa famille de réaliser l'impact de leurs actions. En tout cas, il ne devait pas rentrer chez lui tout de suite. Il fallait qu'il se vide la tête et qu'il reprenne ses esprits avant de les affronter.
Il pensa à aller chez Minho, mais le garçon faisait déjà trop de choses pour lui et avait ses propres problèmes à régler. Ce n'était pas le moment de lui ajouter une dose d'angoisse en plus.
Alors, il décida de se rendre chez son meilleur ami. Seulement, il ne put pas le prévenir de sa venue, son téléphone n'ayant plus de batterie. Il soupira en regardant l'écran noir, se sentant encore plus désemparé. La nuit tombait rapidement, et l'air frais de la soirée commençait à se faire sentir. Il serra son sac contre lui et commença à marcher.
Une dizaine de minutes plus tard, il arriva devant la grande bâtisse. Felix habitait seul depuis quelques mois, depuis son entrée à la fac. Jisung était venu quelques fois, passant un après-midi ensemble après avoir appris qu'un de leurs cours avait été annulé, mais cela s'était arrêté là. Il ne savait donc pas vraiment comment le brun allait réagir à son arrivée imprévue.
Seulement, il était bien trop fatigué pour se prendre la tête. Il verrait bien au moment venu. Alors, d'un pas décidé, il pénétra dans le bâtiment, ses pas résonnant doucement sur le sol en carrelage. Arrivé devant la porte de l'appartement de Felix, il prit une profonde inspiration, tenta de calmer les battements de son cœur, et frappa doucement.
Lorsqu'il toqua, il dut attendre une bonne minute avant que la porte ne s'ouvre enfin. Felix apparut dans l'encadrement, ses cheveux en bataille et simplement vêtu d'un jean. Malgré ça, Jisung n'y fit pas plus attention que ça, bien trop préoccuper.
-Jisung ? qu'es que tu fait la ? tout va bien ?
-Je me suis disputé avec mes parents, je n'ai nulle part où aller. Alors, je me demandais si tu accepterais que je passe la nuit ici ?
-Oui, bien sûr, entre.
Felix se poussa rapidement et laissa le garçon entrer. Cependant, avant qu'il ne puisse prendre la parole, il fut interrompu par le blond:
-Changbin ?
-Heu... Salut, répondit le concerné, visiblement gêné d'avoir été pris en flagrant délit.
— Vous êtes proches, tous les deux ?
-C'est un peu plus compliqué que ça.
Jisung comprit bien vite qu'il venait sûrement de les interrompre dans un moment plus qu'intime , et le rouge lui monta vite aux joues. Il se sentit soudain de trop, regrettant presque d'être venu.
- Je comptais y aller de toute façon.
Le noireaud rassembla rapidement ces affaires et quitta précipitamment l'appartement sous le regard encore choqué de Jisung.
- C'était quoi ça ?
- Comment ça ? tenta d'esquiver Felix en se dirigeant vers la cuisine à la recherche d'un peu d'eau fraîche.
- Bah, tu m'ouvres à moitié à poil et je trouve Changbin au milieu de ton salon. Tu fais ce que tu veux, hein, mais je me posais simplement la question, pouffa Jisung.
- Rho, c'est bon, te moque pas, se plaignit le brun. Je reviens, je vais mettre un t-shirt.
-Bonne idée.
Jisung se dirigea vers le petit salon, où il déposa soigneusement son sac dans un coin, à côté d'une étagère chargée de livres et de quelques plantes en pot. Ensuite, il s'installa sur le canapé en cuir usé, enfonçant légèrement ses coussins pour se mettre à l'aise. Il regarda autour de la pièce, scrutant les détails familiers du décor, tout en attendant patiemment que son meilleur ami ne revienne.
-Bon, il c'est passer quoi ? questionna Felix en s'installant au cotée du blond.
Jisung lui expliqua tout, en n'excluant aucun détail. Felix écoutait attentivement le récit de son meilleur ami, parfois écarquillant légèrement les yeux ou pinçant ses lèvres, visiblement peinée pour lui.
- J'espère que ça ira mieux demain. Laisse leur le temps de réfléchir à tout ça.
Jisung hocha faiblement la tête. Il était d'accord avec Félix et gardait espoir que, peut-être, cette fois-ci, ses parents comprendraient.
- Bon, et toi, sinon, tu ne veux toujours pas me raconter ce qui se passe avec Changbin ?
- Bah, c'est un peu explicite, non ?
- Ouais, j'avais compris que vous couchiez ensemble.
- Tout de suite les grands mots, rigola Félix. On s'est rencontrés en boîte il y a quelques mois, tu ne connaissais même pas Minho à l'époque. Puis on a fini la soirée ensemble. Une histoire sans lendemain normalement.
- Mais lorsque tu l'as revu l'autre jour...
- Ouais... Ça a commencé comme ça, et depuis, bah, on se revoit de temps en temps. Rien de très sérieux quoi.
-Et tu ressens quelques chose pour lui ?
-peut être.
Jisung rigola légèrement en voyant le visage gêné de son ami. Il était plus qu'heureux pour lui. Il avait bien remarqué la gêne qui s'était installée lorsque les deux garçons s'étaient rencontrés à leur dernière soirée. Mais s'attendre à une telle histoire, il ne l'avait pas vu venir. Jisung se disait que le monde était vraiment petit.
-Et toi alors, avec Minho ?
__________°
Les deux garçons avaient passé leur soirée à discuter de tout et de rien. Félix appréciait énormément ces moments de complicité de plus en plus fréquents. Il était touché de voir Jisung s'ouvrir petit à petit à lui. Il savait à quel point le blond traversait des périodes difficiles, mais il n'avait jamais vu Jisung aussi heureux.
Jisung était parti en début d'après-midi. Il avait grandement remercié Félix pour son hospitalité et lui avait promis qu'ils se referaient bientôt ça. Maintenant, Jisung venait d'arriver devant chez lui, l'angoisse lui tordant le ventre alors qu'il avançait lentement vers l'entrée, ses pensées tourmentées par l'incertitude de ce qui l'attendait à l'intérieur.
Après un souffle d'encouragement, il entra dans l'appartement. Dès qu'il referma la porte derrière lui, il aperçut sa sœur se précipiter vers lui. Elle se jeta dans ses bras, l'enlaçant de toutes ses forces. Jisung, encore en colère et surpris par cette étreinte inattendue, la repoussa doucement mais fermement, essayant de contenir son irritation.
-Jisung, excuse moi, je ne savais pas qu'il réagirait comme ça.
Jisung ne répondit rien, se contentant de garder le silence. Il n'avait ni l'énergie ni l'envie de débattre avec elle sur le moment. Bientôt, toute la famille se rassembla dans le salon.
-Jisung, tu nous as tellement fait peur,. Ne nous refais plus jamais ça, s'écria sa mère en s'approchant de lui, les yeux encore empreints de larmes.
-Désolé, murmura Jisung, le regard baissé.
-Ji, excuse nous pour notre réaction, reprit son père avec une voix pleine de regret. Nous avons été pris au dépourvu et on a mal réagi.
Jisung sentit son cœur se serrer sous les paroles de son père. Jamais, au grand jamais, il n'avait entendu des excuses aussi sincères pour leur comportement, préférant plutôt rejeter la faute sur leur dernier enfant.
Tu étais où ? Tu n'as pas dormi dehors, j'espère, s'inquiéta soudainement Madame Han, ses yeux scrutant son fils avec une inquiétude palpable.
- Non, j'étais chez Félix.
- Bien, soupira-t-elle, visiblement soulagée.
- Bon, je vais dans ma chambre, annonça Jisung en se dirigeant vers les escaliers avec une certaine fatigue.
-Jisung, excuse nous, vraiment.
Le blond lui rendit son sourire avec une chaleur réconfortante avant de disparaître dans sa chambre, le cœur plus léger. Lorsqu'il s'affala sur son lit, il sentit la pression accumulée durant ces dernières semaines se dissiper lentement, comme un poids retiré de ses épaules. Les pensées tourbillonnaient encore dans son esprit, mais il se permit un moment de paix. Même si tout n'était pas parfait, le fait d'avoir réussi à parler à ses parents, malgré les appréhensions et les tensions, lui offrit une lueur d'espoir. Il regarda le plafond, essayant de savourer cette douce tranquillité, les coins de ses lèvres se relevant en un sourire fatigué mais sincère.
Il sortit de ses pensées lorsqu'il sentit son téléphone vibrer dans sa poche:
Vous avez reçu un nouveau message de Lino:
Salut Ji, est-ce qu'on peut s'appeler ?
_________•
Les deux garçons avaient passé la majeure partie de la nuit à discuter au téléphone. Jisung, allongé sur son lit, lui avait raconté les événements des derniers jours. Sa voix, teintée de fatigue, oscillait entre excitation et anxiété. Minho, de l'autre côté du fil, attentif.
À un moment donné, Minho avait demandé au blond de se retrouver le lendemain à treize heures . Jisung avait froncé les sourcils, intrigué par cette demande soudaine. Il avait essayé de lui soutirer des informations, mais Minho avait catégoriquement refusé de lui dire pourquoi, malgré son insistance.
Après avoir raccroché, Jisung avait passé le reste de la nuit à stresser, son esprit tourmenté par un mauvais pressentiment qu'il ne pouvait expliquer. . Pour se changer les idées, il s'était plongé dans la composition de sa nouvelle chanson, s'efforçant de perfectionner chaque note et chaque parole.
Il ne lui restait plus qu'à donner un nom à sa chanson. Il regarda la lune à travers la fenêtre, espérant que l'inspiration viendrait avec l'aube. Il griffonna ces quelques lettres dans son carnet. L'appellation "Phobia" naquit sur ces pages, et un faible sourire étira son visage, satisfait.
__________°
Note de l'autrice:
Bonjour à tous,
Je vous retrouve plus vite que prévu. Ce chapitre est bien plus court que les autres, mais vous comprendrez bientôt pourquoi. J'ai l'honneur de vous annoncer qu'il ne reste plus beaucoup de chapitres avant la fin de PHOBIA . Je ne veux pas vous dire combien exactement, car je ne sais pas précisément, mais pas plus de dix chapitres, ça c'est sûr. J'avoue que cela m'émeut quelque peu, je n'ai pas envie de la laisser partir. Mais bon, il nous reste encore quelques semaines à passer ensemble et je vous quitte pour mieux vous retrouver avec ma future histoire que je vais poster dès que PHOBIA sera terminée, alors restez à l'affut ! .Je vous souhaite de passer une agréable journée.
À bientôt,
~Enolysis :)
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