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7. Au moins, j'ai fait ma déclaration.

Portant les deux boites de pizzas, chicken fajita pour moi et hawaïenne pour Derek, comme d'ordinaire, je choisis de monter chez nous par les escaliers. Je ne cherche pas à gagner du temps mais cela me permet de revêtir mon armure invisible de protection anti-Derek. J'esquisse un petit sourire moqueur de dérision. Voici la façade de Morgan, beau mec hyper sexy, la trentaine, célibataire endurci et séducteur invétéré de jeunes dames pour maintenir les apparences. L'autre Morgan, celui qui craque totalement pour un homme, et pas n'importe lequel, doit rester caché.

Séduire et baiser de temps en temps me procure un plaisir basique qui me rassure. Je suis un homme, je peux être un homme comme les autres. Sauf que je n'éprouve ni sentiments, ni passion. Sauf que le désir, le plaisir restent des mécanismes biologiques purs, uniquement dus aux hormones et aux endorphines. Je prends mon pied de façon régulière, une à deux fois par mois, pour consolider la façade, pour entretenir la machine. Pour ne pas être seul. Pas super efficace d'ailleurs ma méthode! J'aurais mieux fait de prendre ce putain d'ascenseur : mes pensées n'auraient pas eu le temps de prendre ce tour pathétique.

J'arrive enfin sur notre palier et vérifie dans le miroir du hall mon apparence. Je sais que mon jean me va bien et j'adore la chemise blanche que m'a offert Derek pour mon anniversaire. Je la porte ouverte, laissant mon tee-shirt moulant apparent. Je lis dans mon regard que j'ai envie de lui plaire. C'est pas nouveau. Mais c'est interdit. J'hésite à peine une seconde devant la porte. Deux sonneries brèves et je rentre. Certain de le trouver encore devant son PC. Quand il bosse, on ne peut plus l'arrêter. Gagné.

— Le repas est prêt, annoncé-je en rejoignant l'espace cuisine.

— Humm. Oui.

Il n'a pas levé la tête de son travail. Je peux le contempler tranquillement sans qu'il ne s'en aperçoive. Alors je ne vais pas me priver. Croisant les coudes sur le comptoir séparant cuisine et salon, je m'adonne sans scrupules à mon occupation favorite. Assis à la place que j'occupais avant de sortir, il travaille avec son ordinateur placé sur un coussin sur ses genoux. Il a remonté les manches longues de son tee-shirt blanc et j'admire le début du tatouage qui recouvre le haut de son bras. Ces symboles traditionnels maoris sont splendides sur lui. Je lui avais présenté mon tatoueur et je l'ai accompagné pendant les trois mois nécessaires pour parfaire l'ensemble qu'il voulait. J'essaie d'ôter de ma mémoire le tatouage complet tel qu'il me l'a montré une fois achevé. Dans sa chambre, il avait ôté son tee-shirt et j'avais admiré l'œuvre qui recouvrait le côté gauche de sa poitrine et une partie de son dos. Encore un moment où mes nerfs avaient été mis à rude épreuve. Derek pianote à toute allure la tête baissée. Je sais qu'il aura des crampes dans la nuque tout à l'heure et malgré l'envie que j'aurai de l'aider à décontracter ses muscles tendus, je ne le proposerai pas. Soigner sa main, la poser sur ma cuisse, toucher ses doigts, c'est déjà trop pour mon self-control. Soudain il relève la tête et fixe le mur. Mes craintes qu'il ne me surprenne en pleine admiration sont vaines : il n'est toujours pas parmi nous. Il doit écouter le déroulement de son histoire dans son cerveau débordant d'idées. Ce type est brillant et il n'en a même pas conscience. J'admire son intelligence et apprécie à sa juste valeur ce qu'il a apporté à mon entreprise. Deux secondes plus tard, les cliquetis du clavier reprennent. Je décide de m'amuser un peu. Ou pas.

— Derek, je meurs d'envie de t'embrasser.

— Mmmh. OK.

Je souris doucement.

— Je suis amoureux de toi depuis le jour de notre rencontre.

— Tu as raison. C'est une bonne idée.

Je manque d'exploser de rire et poursuis.

— J'ai réservé deux billets d'avion pour Las Vegas. On s'y marie demain.

— D'accord. C'est gentil. Je termine ce truc d'abord.

Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer. On va arrêter là. J'aurais dû l'enregistrer. Je secoue la tête et soupire en sortant deux grandes assiettes. Au moins, j'ai fait ma déclaration.

Je pose sur la table basse les deux pizzas et deux canettes de bière décapsulées. Bon, je m'assoies où maintenant ? Pensif, je regarde la place libre sur le canapé et l'autre, sur le fauteuil, plus éloignée de lui. Celle qu'il a choisi tout à l'heure. Mon petit examen de conscience m'a redonné confiance. Je sais pourquoi je ne dois pas céder. Alors je me laisse tomber à côté de lui, cuisse contre cuisse. Courageux. Bien que son parfum épicé me perturbe immédiatement, je me penche vers son épaule pour lire une partie du texte.

— T'as bientôt fini ? Ou je dois me préparer à manger une pizza froide ? soufflé-je

Il sursaute et tourne brutalement la tête vers moi, surpris de me trouver aussi proche. Ses cheveux coupés courts sont impeccables mais il a besoin d'un bon rasage. Il a ôté depuis longtemps la barbe qu'il portait lors de notre rencontre. Elle durcissait son visage. Je voudrais passer ma main sur sa joue, juste un peu, juste pour découvrir la texture de sa pilosité.

Recule Morgan, c'est plus prudent.

Alors que je cesse de fixer sa mâchoire, nos regards se croisent. Je retrouve, dans les prunelles émeraude, la lueur de peur que j'y lis souvent depuis quelque temps. Je ne comprends pas. Ce matin par exemple, elle était là, lorsque j'examinais ses doigts avant d'enlever les éclats de miroir. Il faut vraiment qu'il m'explique ce qui ne va pas.

— Excuse-moi Morgan, on va manger, tu as raison. C'est juste que ton idée pour l'article me plait vraiment et je me suis laissé un peu emporter.

— C'est pas grave. je comprends.

— Tu me parlais je crois ? Je suis désolé, je suis pas certain d'avoir été attentif. Tu peux répéter s'il te plait ?

Je rigole doucement en lui tapotant l'épaule.

— Non je ne répéterai pas mec. Fallait boire mes paroles. En attendant, prends cette bière.

Il pose son PC sur le fauteuil et attrape la canette que je lui tends. Je place alors devant lui son truc dégoûtant aux ananas. Il est le seul que j'ai jamais vu manger cette pizza. Je fais la grimace mais la découpe en quatre pour lui parce qu'avec sa main droite blessée, s'il peut taper sur le clavier, manipuler un couteau me semble inadéquat.

Nous dégustons tranquillement en silence. J'aime ça. Pas de casse-tête. Pas de paroles inutiles. Le silence n'est pas gênant.

— Je parie que tu n'es pas capable.

Je tourne la tête vers Derek qui vient de parler la bouche pleine.

— Pas capable de ?

Il sait, le petit con, que je résiste mal aux défis.

— Manger un morceau de ma pizza.

Alors là je me retourne carrément vers lui. Son petit air moqueur m'interpelle.

— Ca va pas toi ? Tu sais que j'aime pas les ananas mais chauds avec des poivrons et de la tomate, oublie-moi.

Je croque résolument dans ma pizza épicée. Délicieuse. Je hais les ananas.

— Allez Morgan ! Un peu de courage. Goûte !

C'est alors que je vois que Derek a accompagné ses paroles moqueuses d'un geste provocateur. Il a pris un morceau de sa garniture entre ses doigts et le rapproche de ma bouche. Il veut me faire bouffer ce truc... en me donnant la becquée ? Ma respiration se bloque et je ne réfléchis plus. Me penchant vers lui brusquement, je happe la chose et saisis l'extrémité de ses doigts entre mes lèvres. Je suce doucement comme si je ne voulais pas perdre une miette du mets. Ma langue, pendant une fraction de seconde, lèche sa peau. Tiède, ferme. Je veux plus. L'effet est bouleversant. Mon corps se tétanise, je sens mes poils se hérisser sur ma nuque et mon pénis durcir dans mon boxer. Je retiens un gémissement de frustration et saisis son poignet, refusant qu'il ne s'éloigne. Je lève les yeux et en un éclair je comprends que j'ai foutu la merde. Derek ne dit rien, il est pâle et immobile mais sa respiration précipitée me montre à quel point mon comportement a été inadéquat. Avec lenteur je recule, forçant mes lèvres à se séparer de lui.

Putain. Qu'est-ce que j'ai fait ?

Je ferme les yeux, voulant échapper à sa peur, à la fin de notre complicité. Mon cœur tape fort dans ma poitrine et je sens sous ma main, qui tient toujours fermement son poignet , ses pulsations cardiaques tout aussi rapides. Doucement et à regret, je romps le contact.

Trouve vite un truc. Répare ce que tu viens de casser entre vous.

— Je...

Merde ma voix cassée ne m'aide pas.

— J'ai trouvé ça...curieux. C'est pas aussi dégueulasse que je pensais.

Sale menteur, tu sens encore le goût sucré et fade au fond de ta gorge. Mais l'odeur et le goût de la peau de Derek par contre...

Rouvrant les yeux, je cherche à comprendre si mes paroles suffiront à atténuer l'effet de ma conduite. Derek ne me regarde plus, il est penché sur sa pizza, les joues légèrement rosées maintenant, mais le corps toujours aussi tendu. Il mijote un truc. Je choisis d'attendre, de lui laisser l'initiative. S'il veut en parler, s'il veut des explications sur ce que je viens de faire, je ne suis pas prêt. Même si cela fait cinq ans que je m'endors en rêvant de lui, me donnant du plaisir en l'imaginant nu dans mon lit, je ne suis pas prêt à lui dire. Sauf s'il aborde le sujet.

Soupirant doucement, je recule mon corps contracté et m'assoit plus profondément sur le canapé, posant mon dos contre le dossier et surtout m'éloignant ainsi un peu de lui. J'ai besoin de quelques instants. Je laisse mon cerveau créer des images très nettes, si réelles dans mon petit cinéma personnel.

Les doigts de Derek devant mes lèvres, ma langue les léchant doucement, découvrant l'arôme de sa peau. Son index pénétrant lentement ma bouche, frôlant mes dents et ressortant avec la même lenteur excitante. Puis tout s'accélère, Derek se plaque contre mon corps et saisit mon cou entre ses mains, m'allongeant  brutalement sur le canapé. Je sens son sexe dur contre ma hanche et son visage proche du mien, si proche, il va m'embrasser, je vais enfin découvrir...

— Morgan ?

La voix interrogatrice de mon ami fait exploser les images sensuelles et interdites. Dommage. Je reporte mon attention vers lui.

Merde ! Il veut ma mort par combustion instantanée.

— Si tu dis que c'est pas "si dégueulasse", il faut recommencer. Tu pourrais finir par aimer.

D'un air faussement innocent, mon ami agite sous mon nez, à quelques centimètres de mes lèvres desséchées, entre son pouce et son index, un minuscule morceau de pizza. Ses paroles et son geste me figent.

Derek, mon tentateur irrésistible.

La boîte de Pandore est ouverte.

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