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⁴⁴ | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚀𝚞𝚊𝚛𝚊𝚗𝚝𝚎-𝚀𝚞𝚊𝚝𝚛𝚎

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⁴⁹⁵¹ ᵐᵒᵗˢ
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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|








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                 —      Tu t'es mis à fumer ?

JUNGWOO LUI JETTE UN REGARD, le bout de ses doigts pincés autour de la cigarette. Il lui adresse un sourire jovial, ce trait tout de même tordu qui démontre qu'il n'assume pas trop non plus. Que, surtout, ça lui est tombé dessus, du jour au lendemain. Sans que Jaemin ne le sache, mais qu'il s'est mis à fumer parce qu'il se sentait responsable. C'était qu'un seul soir, après c'est resté un peu collé à ses basque. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il s'est promis d'arrêter avant ses cinq ans d'anniversaire avec Lucas.

              —      Et toi, tu t'es arrêté quand ?

Évidemment qu'il sait la réponse, Jaemin pleurait pour des cigarettes il y a quelques années, avant que tout ne dérape.

Il se pose sur le canapé où son sac à dos est déjà posé. Une jambe sur l'autre, son visage ne quitte pas la silhouette de Jungwoo, penchée vers le balcon de la fenêtre, ses cheveux fraîchement châtain coulant sur sa nuque.

               —       Quand j'me suis rendu compte que ça puait. Comme toi, là, tout de suite.

Ça le fait rire, le bout de nicotine qu'il éteint contre les briques froides de la fenêtre. Il recule d'un faible pas, les battants de l'ouverture qu'il ferme, la chaleur extérieure qui a tout juste eu la chance de sentir, celle douce de l'intérieur.

Lucas débarque l'instant suivant, une poche cartonnée entre les mains, l'odeur alléchante d'un plat déjà prêt et payé qui parvient jusqu'à ses narines.

Il se tourne vers leur invité, le tout qu'il dépose sur la table à manger.

                —         Tu veux sortir ce soir ?

Jaemin hausse les épaules, ses mains qu'il pose sur ses cuisses puis qu'il balaie dans ses cheveux. L'idée ne le rebutait pas mais ne l'enflammait pas non plus. S'il ne sortait jamais à New-York, ce n'était certainement pas pour le faire une fois revenus ici.

Jungwoo revient dans le salon, des assiettes qu'il dispose sur la table. Une main sur la taille, il plante son regard sur Jaemin, un sourire enthousiaste sur le bout des lèvres. 

                  —        C'est mon jour de repos ! On peut aller à la fête foraine. Elle y est jusqu'à dimanche.

Et c'est à cette proposition qu'il finit par acquiescer, son corps qu'il dresse pour se diriger jusqu'à sa place attitrée.

                  —       Ouais, je préfère ça.

Ça fait ricaner Lucas qui se moque gentiment, sa chaise qu'il tire et où il s'installe.

                  —       Impressionnant, Jaemin préfère ça à sortir ?

Ses mains battent dans l'air pour paraître faussement étonné. Ça aussi, ça fait grimacer le concerné qui roule des yeux en prenant place face à Lucas et à côté de Jungwoo.

                     —        On n'a plus tous les mêmes priorités.

Il le dit d'un tel air sérieux que même lui se trouve idiot, trop solennelle pour un type qui est loin d'avoir la trentaine.

Pourtant, ils n'en rigolent pas et le regard qu'ils s'échangent fait frissonner Jaemin de gêne. Cet air qui embaume la pièce, ces touchés volatiles ou ces regards qu'ils s'échangent continuellement. Ils ont l'air tellement complices et niais que Jaemin ne peut s'empêcher d'être autrement que cette fameuse troisième roue du carrosse.

Il y a un silence qui s'instaure quand les premières bouchées sont avalées. Il y a bien le ventilateur, posé dans un coin de la pièce, qui fait du bruit, mais rien de plus. Ils n'ont pas de télé à faire tourner dans le vide. Ils viennent de s'installer dans ce nouvel appartement et l'ancien écran plat les a lâchés avant qu'ils ne déménagent ici, le mois dernier.

Ils sont en plein centre ville, proche de leur boulot respectifs. Jaemin, en passant dans la rue tout en suivant méticuleusement l'adresse que Lucas lui avait envoyée, s'est rendu compte que l'endroit n'est pas trop mal. Il y a une salle de sport à deux pas d'ici, une supérette ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre et même un parc où promener le chien. Pas que Jaemin avait un chien mais l'idée d'en adopter un lui faisait de l'œil, il voulait des chats, d'abord. Mais un chien, ça pourrait rendre son quotidien moins morose.

Et peut être qu'il se rend compte que ses pensées sont stupides quand il se rend compte qu'ici, c'était carrément à des années lumière d'où il loge dans sa vie de tous les jours.

Jaemin fait tresser ses couverts autour d'un aliment, il le guide jusqu'à ses lèvres, ses yeux qui se perdent sur la nappe de la table.

                  —        J'ai vu Jeno.
  
La phrase tombe comme une goutte de pluie froide.

C'est compliqué pour lui, de ne pas relever son visage dans leur direction pour voir leur réaction. Pourtant, il s'oblige à le faire. Il en avait déjà assez de son étonnement à lui-même, il ne voulait pas avoir à affronter le leur à eux aussi.

Pourtant, il n’a pas besoin de lever les yeux pour sentir les regards qu’ils s'échangent. Ils se jaugent sûrement du coin de l’œil, hésitant à poser la question qui brûle déjà leurs lèvres. Jaemin respire, avale la bouchée qu’il mâchait encore. Il s’oblige à sourire légèrement, comme si ce nom n'éveille rien, comme si son cœur n’avait pas raté un battement en le prononçant.

                  —            Et alors ? Comment il a réagit ?

Il a pleuré.

C'est ce qu'il aurait pu répondre mais les mots restent coincés dans sa gorge.

Jeno n'est pas plus beau qu'avant mais il l'est au minimum autant. Ce sont les seuls mots auxquels il peut penser sur le moment ou même avant, quand il était face à lui.
 
                     —        Je te l'ai jamais dit parce que tu venais de partir mais il s'est pointé devant l'appart, y'a trois ans à six ou sept heures du matin.

Jaemin est surpris. Il mentirait s'il disait que ça ne lui faisait rien. Il aurait pu s'énerver contre Lucas pour ne jamais lui avoir dit, il aurait réellement pu s'énerver sur un coup de tête. Mais la seule chose à laquelle il peut réellement penser c'est au fait que, peut être, Jeno aurait dû se pointer plus tôt. Alors, au lieu de s'agacer pour rien pendant ses supposées "Vacances", Jaemin passe simplement à autre chose.

Quand ils sont finalement sur le point de quitter l'appartement, Jaemin récupère son sac dans lequel il range sa veste. Il suit Lucas jusqu'au palier, la porte qu'il lui tient ouverte. D'un coup d'œil discret, il lorgne la peau dénudée du brun. C'est même le ricanement étonné qui sort d'entre ses lèvres qui attire l'attention de Jaemin.

                —        Je savais pas que tu t'étais mis au sport, fin pas autant ?

Et c'est vrai que Jaemin avait passé la majorité de son temps à New-York à tonifier son corps. Il y avait cette salle, en bas de son premier logement, elle était ouverte jusqu'à pas d'heure la nuit et Jaemin se plaisait à y rester quelques heures par semaine.

Sans doute parce qu'il n'avait rien d'autre à faire.

En tout cas, quand il avait finit par changer d'appartement, quand ça a commencé à aller mieux financièrement, Jaemin avait pris soin de choisir un endroit pas trop loin.

Alors, presque fière de l'aspect que son corps renvoie désormais aux autres, Jaemin ne peut répondre autre chose à Lucas qu'un sourire.

                 —        J'avais rien d'autre à faire.

Jungwoo les suit, l'interrupteur actionné et les ampoules qui se tuent. Les clés de la maison entre ses doigts, il les fait tourner dans la serrure.

Jaemin se tourne vers le vendeur, un sourire charmant aux lèvres, il dépose un billet sur le comptoir. Et, du bout des doigts, il récupère la Barbe-à-papa que le jeune homme lui tend. Il n'est pas moche, ce type là, il est loin d'être moche. Ses cheveux sont teints en blond, l'arrête de son nez parfait incroyablement bien son visage, ses yeux sombres, ses lèvres pleines.

Même en tenue de travail, Jaemin se doute qu'en dessous, il doit être tout aussi beau. Pourtant, il ne reste pas longtemps intéressé quand il se rappelle qu'il n'est pas là pour ça.

Peut être aussi parce qu'il y a un autre nom, plus discret, qui tonne dans sa tête de temps à autre.

Jaemin se détourne du comptoir, son achat en main. Il marche jusqu'à Lucas, Jungwoo à côté et un ami à eux qu'il a déjà côtoyé. Il y a un ado aussi, il a été obligé de venir à cause de Doyoung, son grand frère. Doyoung, c'est l'un des collègues de Jungwoo, il sourit souvent, pour tout et pour rien. Jaemin tend son bras jusqu'au plus jeune, il a à peine quinze ans, c'est pas comme s'il était outrageusement plus jeune que lui mais Jaemin ne peut s'empêcher de le voir comme un petit frère qu'il n'a jamais eu. Pourtant, depuis qu'il habite à New-York, Jaemin, il en a vu des gosses têtus.

                  —       Tiens.

Le gosse sourit d'une manière adorable, et ne se fait pas prier en récupérant la friandise. Il baragouine un "merci" léger, tout de même gêné. Jaemin a passé sa soirée à s'occuper du petit plutôt qu'à s'intéresser aux histoires que les autres racontaient.

Et c'est peut être ça qui a fait que Lucas explose de rire au bout d'un certain moment. Cette ambiance gênante mais agréable qui les entourent.

                     —       Depuis quand t'es aussi bon avec les gosses ?

Ça attire l'attention de Jungwoo qui marchait tranquillement proche des deux autres. Doyoung et Ryo venaient de partir de l'autre sens, Jaemin n'avait plus trop parlé depuis. Pas non plus qu'il avait beaucoup parlé pendant qu'ils étaient au beau milieu d'attractions nomades mais il avait l'air plus enjoué que tout de suite.

Jaemin avait changé depuis deux ou trois ans, mais parfois c'est plus flagrant que pendant d'autres moments.

Il avait la tête ailleurs depuis quelques heures, il pensait à des choses pour lesquelles, normalement, il ne devrait pas porter trop d'attention.

                   —        J'étais babysitter au début, je gardais le frère à Ten avant de le rencontrer.

C'est vrai. C'est exactement comme ça qu'il a rencontré Ten. Ten vient d'une famille relativement aisée où les parents souhaitaient de leur enfant qu'ils connaissent plus d'une langue. Le profil de Jaemin les a intéressés, pas pour son anglais mais pour son coréen.

Le fait qu'il se soit rendu compte plus tard que le visage de Ten, il l'avait déjà vu dans des panneaux publicitaires dans la ville, c'était une autre histoire.

                  —          Tu pourras t'occuper d'un mini Jungwoo alors ?

Lucas le dit en rigolant. Jaemin, ça ne le fais pas rire du tout. Et son regard qui quitte le devant de la route pour se fixer sur son interlocuteur, c'est une preuve suffisante à sa stupéfaction. Lucas, père ? Et peut être que ça le rend bizarre d'un autre côté car il n'a jamais parlé de ce genre de truc avec Lucas ou avec Jungwoo.

Mais c'est vrai que d'un autre côté, au-delà de le surprendre, ça l'intéresse.

                    —         Vous voulez avoir un petit ?

Lucas lui donne une tape sur l'épaule, moqueur.

                     —          On dirait que tu parles d'un chien.

Le rire de Jungwoo résonne dans l'air. Mais Jaemin reste perturbé par les images qui se forment maladroitement dans sa tête. Jungwoo et Lucas, parents ?

                    —          Non mais vraiment, vous voulez un enfant ?

Ils s'arrêtent à un feu rouge. Jaemin peut pleinement se concentrer sur ses aînés, sans doute qu'il prenait le sujet un peu trop à cœur.

De leur côté, Jungwoo ricane, Lucas aussi. Ils se jettent un regard qu'il est compliqué d'ignorer. Ils s’échangent un sourire, le genre de sourire complice qui ne demande pas de mots. Jaemin détourne les yeux. Pas par gêne, mais par fatigue. Leur joie sature l’air autour de lui, et il se surprend à l’envier. Pas leur bonheur, non. Mais leur simplicité.

                  —        Qui sait, l'idée nous repousse pas...

Jaemin non plus mais ça le fait quand même grimacer.

                  —         Ah ouais... Déjà ?

Le feu est passé au vert, mais il n'arrive pas à quitter la silhouette de Jungwoo des yeux. Ce geste désinvolte qu'il fait en secouant ses épaules. Lucas lui, ce sont ses sourcils qui se froncent, la lueur verte qui s'écrase sur son faciès.

                     —        Déjà de quoi ? Ça fait presque quatre ans qu'on est ensemble.

Quatre ans. C'est énorme quatre ans.

En quatre ans, Jaemin lui, se rend compte qu'il n'a pas fait grand-chose de ce côté-là. Il était plus que stable financièrement, certes, mais émotionnellement y'avait rien qui bougeait. Il voulait un chat, il voulait un chien, il voulait sérieusement de la compagnie mais trouver quelqu'un, ça le repoussait plus que ça ne l'attirait.

                    —        C'est vrai.

Vraiment, tout a l'air trop vrai. Ils se sont mariés l'année dernière, pas en Corée mais dans un autre pays où Jaemin avait évidemment été invité.

Jaemin ne côtoyait pas grand monde mais le peu de personnes qu'il connaissait étaient déjà engagés dans une relation stable. Si l'on mettait de côté Ten qui était similaire, Jaemin était le seul à ne pas y songer, à ne pas vraiment vouloir y songer.

Enfin, il croit.

Ou c'est juste, peut être, que c'est plus compliqué que ça.

Quand Jaemin rentre enfin à son hôtel, la femme de l'accueil y est encore, son sourire ne s'est pas ternis, il n'a pas bougé lui non plus. Et même si Jaemin est crevé, il se force à lui rendre.

L'ascenseur s'arrête à son étage, la clé métallique qu'il colle contre le boîtier à son effigie. Il y a un claquement, la porte qui s'ouvre puis qui se ferme. En arrivant dans la pièce principale, Jaemin prend le temps d'y allumer toutes les lumières mais d'y fermer les battants qui mènent au balcon.

Il se fait inonder, écraser, quelques secondes par l'intensité des néons puis ses yeux s'y accommode comme s'il en avait l'habitude.

Jaemin se déshabille au pas de la salle de bain, son corps tendus qu'il laisse tomber dans la baignoire. Le filet d'eau brûlant qui griffe son visage et sa peau dénudée.

Il a vu Jeno.

Jeno a pleuré en le voyant.

Jaemin n'a pas même réagit, il s'est excusé sans même s'énerver.

Pourquoi ? Pourquoi cette haine qu'il a cultivé pendant des années, s'est elle évaporée en le voyant comme il était ?

Complément fragile.

Jaemin ne voulais pas venir jusqu'ici par peur de le revoir. Pourquoi, quand il l'a revu, ça ne lui a rien fait ?

Jaemin sort du bain, son corps qu'il drape autour d'une serviette. Il se lave les dents, s'habille légèrement et se pose sur son lit.

Il soupire. Aussi, surtout.

Son portable en main et allumé, il reçoit immédiatement la notification comme quoi il a été mentionné dans une story. Il repère le profil de Jungwoo, l'image où il figure bien : assis sur un banc, le visage penché sur ses mains, un manège derrière lui, les wagons d'un train arrêté. Quand Jaemin fait défiler les images présentes dans la story de Jungwoo, il se rends compte qu'il y en a une par personne. Lucas, doyoung et même Ryo ont la leur. Mais alors qu'ils sont tous de face, il est la seule où ses yeux ne sont pas tournés vers l'objectif.

Sans trop y réfléchir, Jaemin partage la même photo sur son compte à lui. Il n'y a rien à cacher sur l'image, sur la photographie. Pourtant Jaemin se sent mis à nu quand les profils commencent à défiler indiquant que l'image était visionnée.

Jeno le voit. Jaemin sait que Jeno l'a vu.

Pour être parfaitement honnête avec lui-même, Jaemin donnerait tout pour se retrouver dans la même pièce que lui, dans le même lit que lui.

Et il se déteste de penser ça, parce qu'il revoit l'image de ce vendeur qui ne lui a tout bonnement fait aucun effet parce qu'il avait le visage de Jeno dans un coin de sa tête.

Jaemin peut bien détester Jeno, ça ne l'empêche pas d'être toujours attiré par lui, si ?

D'un touché fébrile, il clique sur son image de profil. Son compte s'affiche, Jaemin ne se souvient pas l'avoir débloqué mais sans doute qu'il l'a fait, à moitié alcoolisé.

Il y a quelques abonnés, quelques abonnements, pas de photos, pas de vidéos. Jeno est en privé, Jaemin se mord les lèvres, étrangement agacé. Il ne peut donc pas voir à qui il est abonné même s'il aimerait pouvoir le faire.

Par pur curiosité, évidemment, Jaemin aurait effectivement bien aimé pouvoir voir si Jeno était toujours abonné à Hye-sun, s'ils étaient toujours en contact.

Chenle lui a dit que Jeno ne s'était jamais marié avec Hye-sun, qu'ils étaient toujours ensemble mais qu'ils n'étaient pas mariés. Mais Jaemin trouve ça bizarre. Parfois, il se demande même si ce n'est pas Chenle qui ne lui a pas dit la vérité par peur de le blesser.








Est ce que s'ils avaient toujours été tous les deux, l'idée d'avoir un enfant avec Jeno lui serait passé par la tête ?








Jaemin se coince une seconde fois la lèvre entre ses dents, embarrassé par ses propres pensées. Il se retient aussi de s'insulter, des mots qu'il garde chaudement dans un coin de sa tête.

Le bonheur des autres le rendaient fou, littéralement

Il pose son portable sur le côté, éteint la lampe de chevet.

Jaemin ferme les yeux, il s'endort.



























































Mark est coincé entre son envie de décamper d'ici et celle de rester pour y retrouver Donghyuk comme convenu. Il est droit comme un piqué, les mains dans les poches et son visage tourné vers ses pieds. Il essaye de compter les secondes pour se distraire de la foule de gens qui passe à droite et à gauche. Il est au beau milieu d'une grande surface, posé comme une fleur à côté des grandes plantes et des quelques bancs déjà tous occupés.

Personne ne fait réellement attention à lui mais il a cette impression d'être épié de partout.

Mais sans doute que la situation la plus fortuite qui lui est arrivé, ça a été l'apparition hasardeuse de Renjun. Donghyuk devait le rejoindre dans moins d'une minute et il n'avait aucune envie de les voir tous les deux ensemble encore une fois. Alors, comme un enfant, il essaye de se faire tout petit, tête baissée et regard planté sur ses godasses. Faire croire au loup qu'on ne l'a pas vu pour ne pas être vu soit même.

Mais ça ne marche pas. Ça ne marche carrément pas.

Faut dire que Mark n'était pas vraiment invisible, un type figé en plein milieu d'une allée marchande.

C'est quand ses chaussures, des Vans noires pour être plus précis, apparaissent dans le vision de Mark, qu'il se sent obligé de relever sa colonne vertébrale puis son visage.

Il mime des yeux qui s'entrouvrent de surprise, ses lèvres qui se tirent dans un sourire feint, et, ses mots, gentiment explosifs :

                 —        Oh ? Renjun ?

Il se retient de partir en courant quand il se rend compte que ses mots sonnent atrocement faux, y'a pas une trace de gentillesse, juste de la surprise mal présentée. Mark a toujours été un mauvais menteur. Et face à Renjun qui n'aimait pas mentir, il avait surtout l'air d'un abrutis.

                   —         Salut Mark.

Y'a pas de méchanceté, il y a juste de l'honnêteté.  Mark sourit, il prie aussi pour que tout ça passe vite.

Parce qu'il y a un silence et que c'est gênant. Mais ce qui est encore plus embarrassant c'est que Renjun, lui, s'y plaît. Il attend juste, mesquinement, de pouvoir entendre la voix peu sûre de son vis-à-vis.

                  —        Ça va ?

Ça lui prend un certain temps à le dire, pourtant, Renjun, de son côté réussit à enchaîner immédiatement.

                   —       Ça pourrait aller mieux.

Maintenant, fallait que Mark feigne de l'intérêt. Si seulement il savait faire ce genre de truc, parler pour de faux, lui jeter un regard emplit de peine pour faire croire que ça le touche. Mais Mark n'arrive pas réellement à se détacher de son sourire de façade, il n'arrive pas non plus à mettre de l'intonation dans sa voix.

                —        Ah. Rien de grave, j'espère ?

Ça sonne plat. Putain ça sonne trop plat, et le ricanement faussement moqueur que Renjun lui lance le rend encore plus mal à l'aise.

                 —         Non, non... Juste quelqu'un qui revient et qui va encore faire du mal à Hyuk.

Ah. Par contre, à ça, Mark il sait y faire. Les dialogues types guerre froide, ces phrases mesquines qui piquent. Et, pour le piquer dans sa fierté, ça, elles le font incroyablement bien. Peut être parce que ça touche Donghyuk, que c'est un reproche et que Mark sait qu'il a merdé.

Alors, Mark se tait. Il range ses mains dans ses poches, un soupir qui quitte ses lèvres.

                  —         Quand tu te rendras compte que je lui ai fait plus de bien que de mal t'arrêteras de m'en vouloir.

Leurs yeux ne s'affrontent pas vraiment, Renjun se contente de rouler des yeux et Mark de le fixer le faire. Si Mark était tout seul, il aurait souri, fière de sa réponse, mais là il est en face de Renjun donc pour éviter de paraître encore plus comme un abrutis, il ne le fait pas.

Puis, l'expression du chinois change du tout au tout. C'est un sourire plus accueillant qui s'affiche sur ses lèvres. Et Mark, il sait qu'il est pas pour lui ce sourire là.

Sa théorie de confirme quand Donghyuk débarque de derrière lui et qu'il se rend compte que Renjun n'avait pas répondu pour cette même raison. Au lieu de ça, ils s'étaient tous les deux mis à fixer le troisième arrivé, de la tête au pieds.

C'est peut être ça, finalement, qui est le plus malaisant.

Donghyuk qui débarque, bien habillé et même maquillé. Deux idiots qui le dévisagent.

Il était lumineux. Pas seulement à cause du maquillage ou des vêtements, mais dans sa manière de se tenir, dans ce sourire qui semble tout balayer sur son passage. Mark s’était promis de ne plus le regarder comme avant, mais c’était plus fort que lui.

Mark, il était légitime, ça faisait un bail qu'il ne l'avait pas vu aussi bien âpreté, être aussi joli. Ses lèvres sont légèrement colorées, ses cheveux coiffés, sa peau lisse, parfaitement café. Il y avait même ce bout de couleur qui faisait sortir la grandiosité de ses yeux.

Mais Renjun, ah ça non, il avait aucun droit à le regarder comme il le fait, et c'est ça qui agace Mark, ce regard noir qu'il lui lance. Soudainement, il avait laissé de côté toutes ses envies de trêves, à la trappe sa bonne volonté de paraître aimable.

                —        Ça va ?

Donghyuk demande, les sourcils froncés, ce sourire mutin qu'il leur adresse à l'un puis à l'autre. Renjun tourne finalement sa tête, roulement d'yeux vers Mark, sourire plus léger vers Donghyuk.

                 —        Ouais, ouais... On se disait juste à quel point on s'était manqué.

C'est drôle parce qu'au lieu d'amuser le châtain, ça tire encore plus sur ses traits. Il jette une œillade à Mark qui hausse les épaules, un ricanement mauvais mais gêné. Il le quitte des yeux, plante désormais son regard sur Renjun.

                 —        Tu veux venir avec nous ?

Pincement au cœur de la part de Mark, un agacement mal dissimulé. Il fait alterner grossièrement son regard de l'un à l'autre. Comment ça Donghyuk venait de demander à Renjun de passer l'après-midi avec eux alors qu'il avait clairement dit non à Jisung ?

                 —       J'ai des trucs à faire.

L'air des poumons de Mark s'échappe, infiniment soulagé. Donghyuk, lui, paraissait plus réservé. Il n'était pas vraiment déçu, il n'était pas vraiment enjoué. En tout cas, Mark n'arrivait pas vraiment à lire sur son visage. Il semblait juste distant. Distant, comme s'il était loin tout en étant à quelques centimètres de lui.

                    —        Dommage.

Y'avait pas de déception dans sa voix, tout sonnait bizarre. Pourquoi Donghyuk avait-il l'air autant sarcastique dernièrement ?

                      —       Passe une bonne après-midi.

Il lui adresse un signe de main, léger, amical. Puis, il part devant suivis par Mark qui, lui, ne lance pas un seul signe à Renjun.

Fallait pas exagérer non plus.




















Une photo, celle de Donghyuk mais de Mark.

Son visage penché, apaisé, tourné vers le ciel. Quelques mèches, rebelles, volatiles posées sur son regard. Son teint léger, le ciel chaud, le ciel froid qui donne des reflets plus clairs à son image.

Quelques centaines de j'aime, surtout une bonne dizaine de commentaires.

Des commentaires méchants, mesquins, blessants.






























              —          Tu te souviens ?

Mark se tourne vers Donghyuk, des yeux lumineux, ce bout du monde qui culmine dans son regard.

Puis, Mark regarde ce à quoi il fait référence, cet arbre en plein milieu du parc. Cet arbre fleurit aux feuilles ternies. Il y en a des centaines, des milliers ici, mais il y a aussi et surtout celui-là. Du bout de son doigt, Mark vient toucher l'écorce tailladé, la surface rugueuse, ces rides, ces plis, ces courbures, ces entailles.

Ces lettres, ce signe, ce cœur.

Gravé au compas, le même compas que Mark a utilisé après, en cours. Ils ont dû forcer, appuyer tellement fort qu'il avait été à deux doigts de casser son outil de fortune, la mine qu'il aurait pu se planter dans la paume.

La gravure est légèrement basse, l'arbre est légèrement perdu, ils l'ont fait assis, à hauteur d'yeux.

Ça ravive des souvenirs, des fragments de moment, de sentiments, de sensations.

Alors, bien-sûr qu'il s'en souvenait. C'était en plein mois de mars, une après-midi comme une autre, juste eux deux.

Mais il ne dit rien, hoche simplement la tête.

Donghyuk le regarde, de dos.

                 —       Je venais souvent ici, après que tu sois parti.

Il sent un pincement au cœur. La tête baissée, cette remarque se ressasse dans sa tête. Renjun lui a déjà dit, que donghyuk se sentait mal, qu'il restait dehors, souvent, qu'il pleurait beaucoup, aussi. Mark ne sait pas si Renjun le lui disait afin de le tenir au courant ou s'il le faisait sous le ton du reproche. Pour qu'il regrette.

Aujourd'hui, il se retient de s'excuser pour les années passées. Il garde les lèvres pincées, fermées, scellées.

Mark se sent responsable, il sait qu'il l'est mais il sait surtout que s'il l'a fait, c'était pour Donghyuk.

Pourtant, Donghyuk, c'était pas ce qu'il voulait.

Mark sent des bras s'enrouler autour de sa taille, un toucher léger qui lui donne, comme en souvenir, des papillons dans le ventre. Donghyuk vient coller son visage à son épaule, son souffle qui tombe dans sa nuque.  Ils restent comme ça, quelques secondes, Mark la respiration haletante.

Tout s'arrêtait ou tout allait trop vite, Mark ne sait pas trop.

Ensuite, il le sent bouger, il le libère légèrement mais c'est ça qui dérange le plus Mark. Ce vide qui s'installe à l'instant où Donghyuk se desserre de lui. Pourtant, ça ne dure pas longtemps. À peine lâché que donghyuk le reprenait dans ses bras, mais désormais de face, son corps qu'il a fait tourner, fébrilement.

Chose faite, il finit sa manœuvre par ancré ses yeux dans les siens. Sans rompre leur regard, d'un geste léger, invisible, indifférent, Donghyuk vient coller ses lèvres aux siennes. Avant que Mark ne puisse réagir, il recule. Juste un baiser, un minuscule et léger baiser. Sans aucune réelle signification.

Pourtant, ça suffit à le désamorcer. À le déstabiliser.

Donghyuk passe à autre chose, ses jambes qu'il tord pour finir assis sur le parterre verdoyant, collé à l'arbre.

                 —         Pourquoi ?

Mark se dresse face à lui, son ombre qui l'écrase. Donghyuk lève ses yeux jusqu'à lui, le soleil qu'il affronte en biais. Ce rire doux, énigmatique qui fait le voyage jusqu'à Mark.

                  —         Pourquoi pas ? Ça veut rien dire, c'est juste un peck.

Il le dit simplement, sans faire d'histoire. Mark avale difficilement sa salive en acquiesçant, il gobe le bobard sans dire un mot de plus.

C'était pas rien, ça ne peut pas être rien. Jamais.

Mais Mark passe à autre chose. Il s'assied à côté de lui. Contre l'arbre. Ses mains qu'il essuie sur ses cuisses, moites. Il tourne son visage vers Donghyuk qui regarde droit devant lui. Le parc en lui-même, cette chaleur qui assomme, ce vert criard du grand jardin, tout est fade mais pas le cœur de Donghyuk qui s'agite dans sa poitrine. Pourtant, il garde son visage droit, il garde une façade pour ne pas se mettre à crier, trop heureux d'avoir regoûter aux lèvres de Mark. Le concerné, il regarde son visage. Il s'est endurci en quelque sorte. Ses traits sont plus nets, plus précis. Il a perdu des joues, un peu.

                  —        On peut recommencer si c'est juste un peck ?

Donghyuk tourne son visage d'un coup vers lui, ses nez retroussés, ses lèvres légèrement entrouvertes. Ses joues rouges, entièrement rouges mais heureusement que ça ne se voit pas trop.

Donghyuk éclate de rire, d'un rire franc qui perturbe Mark.

                  —       On n'est plus des ados... On peut même aller plus loin si tu veux.

Cette fois-ci, c'est Mark qui rougit. Sans doute qu'il n'était pas prêt à ce genre de proposition, à ce genre de franchise.

Pour ne pas paraître trop surpris, trop effarouché, il détourne le regard.

                   —          T'es pas avec Renjun ?
 
Donghyuk explose de rire une nouvelle fois.

                  —          Bien-sûr que non ! Renjun peut paraître trop protecteur avec moi mais c'est pas parce-qu'il m'aime.

En tout cas, c'est ce que Donghyuk croit, et Mark, lui, est persuadé du contraire.

Mais d'un autre côté, c'est vrai que c'est rassurant. C'est vraiment ce cliché de poids qui disparaît, ce soulagement agréable.

Mark acquiesce, ne répond rien.

                —         Tu veux venir chez moi, ce soir ? Au lieu de dormir chez Jisung ?

Ses mains deviennent moites, sa lèvre qu'il mordille, embarrassé.

                —          Pour qu'on... ?

Il devient complètement rouge à l'allusion. Donghyuk lui tapote la cuisse, moqueur, ça ne fait qu'empirer l'état de Mark d'une certaine manière.

                 —           Non, pas du tout, juste pour dormir.











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Faut avoir lu le chapitre 25 pour se remettre en tête ce qu'il s'est passé 💀












Peut être que je suis en train de speedrun cette histoire... personne ne sait...

Je relis dans quelques jours et je verrais si je modifie des choses pcq j'aime pas du tout ce chapitre mdrrr


J'ai trop envie d'écrire dans un univers dystopique ou de la fantaisie... C'est peut être pour ça que je suis moins dans le mood de cette histoire 😭


Koeur koeur

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