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⁴²| 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚀𝚞𝚊𝚛𝚊𝚗𝚝𝚎-𝙳𝚎𝚞𝚡

¹⁷ ¹² ²⁰²⁴
²⁰²⁴

⁶⁶⁹³ ᵐᵒᵗˢ
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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|









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NA JAEMIN

17, 18, 22 Juin









!■■■■■■!









JE ME DEMANDE COMMENT ÇA AVAIT FINIT PAR ÉVOLUER DANS CE SENS LÀ. Des heures et des heures passées seuls avec soit même à se demander pourquoi. Pourquoi promettre des choses quand on sait qu'on ne peut pas les tenir ? Pourquoi parler de demain quand dès le départ ça avait été que 'quelque temps' et pas 'tout le temps'.

J'ai essayé. J'ai réellement essayé de laisser du temps. J'ai passé quelques jours, après deux semaines à ne pas être allé en cours, à essayer de lui envoyer des messages. J'attendais une réponse, je devenais fou seulement parce que je voulais une réponse, juste un message, juste un "ça va" même s'il s'en foutait.

Chenle me racontait les journées de cours, j'avais fait un mot aux professeurs, ils n'avaient rien dit. Je pense qu'ils ont appelé mon père, un jour, et qu'il est allé dans mon sens, juste pour faire passer l'appel et ne plus être appelé. Sans le faire exprès, il m'avait facilité la tâche.

J'ai compris, sans doute l'année suivante, que Chenle avait compris. Qu'il avait tout compris.


Je lui posais trop de questions, vraiment trop de questions sur Jeno. Et il y répondait quand même. Jeno ne passait plus trop de temps avec eux, il revenait parfois mais évitait comme la peste le sujet "Jaemin".

C'est là, c'est exactement à ce moment-là que mes larmes ont coulé plus que nécessaire, quand j'ai compris qu'il ne voulait plus avoir à faire à moi.  Peut être qu'il m'avait finalement bloqué, que s'il ne me répondait pas, c'est parce-qu'il ne recevait jamais mes messages.

Je m'en fou qu'il se soit fait disputer par ses parents, par Hye-sun.

Pourtant je sais que ça devait être pour ça, il ne pouvait pas changer du tout au tout en un si petit laps de temps. Mais, réellement, je m'en foutais.

Je ne détestais pas déjà Jeno mais j'apprenais à le faire. Lentement.

Je lui avais envoyé des "je t'aimes" un milliard de fois, presque chaque soir avant de dormir. Je remplissais un vase, lentement, un vase fragile qui ne pouvait contenir que quelques fleurs. Un vase bancale non habitué aux preuves d'amour. Je l'avais inondé d'un peu trop de mots en pensant que ça le ferait réagir, c'est moi, finalement, que j'ai fini par détester pour avoir fait ça.

Je me trouvais dégoûtant, à chaque fois que je voyais mon reflet dans le miroir. Je me trouvais immonde à chercher de l'attention auprès d'une personne qui n'en avait pas besoin de plus.

Je détestais ces trois mots, dire qu'on aime quelqu'un sans savoir trop ce que ça voulait dire.

Juste pour le dire. De toute manière, avec lui, face au silence, je n'avais pas d'autre moyen que de le lui communiquer qu'à travers un portable et deux trois textos.

Chenle était venu chez moi, une après-midi pour m'apporter et m'aider dans des cours que je ne comprenais pas trop bien. Il a compris que quelque chose n'allait pas chez moi quand à l'évocation de Jeno de vive voix, j'étais parti en sanglots.

Il ne m'avait jamais vu pleurer. Il m'a sans doute pris pour un fou mais au lieu de s'en moquer mesquinement, il s'en était réellement moqué. Des grands rires éclatants et ses lèvres tordues. Il s'est moqué de mon visage en larme, de mes plies froissés et de l'instabilité que j'avais à en parler.

Il n'a pourtant rien dit à ce sujet, il s'est contenté de m'expliquer pourquoi, dans la vie de tous les jours, même si l'on pouvait faire ce que l'on voudrait, on ne serait pas libre pour autant. La liberté en philosophie, c'était l'un des sujets que je détestais le plus. Le bonheur aussi, j'avais appris à le détester.

Pourtant, quand je me suis retrouvé sur cette vieille chaise en bois et que sur la table, le sujet retourné, il y avait en grande lettres le thème du bonheur, j'étais satisfait. Peut-être car c'est l'un des rares cours où j'avais prêté attention en début d'année.

             —         Il a loupé plusieurs semaines et il croit qu'il va réussir son examen ?

Ce sont les genres de phrases que j'ai entendues avant et après l'épreuve.

Et j'avoue que bien que j'ai essayé de me retenir de réagir quand j'ai reconnu la voix d'un des amis à Hye-sun, je me suis automatiquement retourné vers lui. Je devais avoir un regard agacé presque éreinté sur le visage quand j'ai croisé son expression à lui. Et son visage qui se décompose, c'est la première chose de la mâtiné qui a refait ma journée. J'ai laissé échapper un ricanement en quittant la pièce, fatigué mais satisfait. Chenle n'était pas dans la même sale que moi, en réalité je crois qu'il n'y avait pas grand monde que je connaissais à par ce type là.

Il y a eu trente minutes de latence avant qu'il n'y ai la seconde épreuve et que toutes les matières que j'avais à passer ne disparaissent en souvenir derrière moi.

                —        Que tout le monde pose les crayons !

Il y a un soudain brouhaha, comme demandé, il y a aussi un défilé de stylos qui se dépose. Les copies sont récupérées une à une, en pile et dans l'ordre alphabétique.

Je suis persuadé qu'il y a aussi un soupir collectif, le mien, en tout cas, il quitte mes lèvres dès que je me lève pour ranger mes affaires dans mon sac.

Certains élèves se plaignent déjà de la difficulté du test, d'autres pensent déjà aux vacances. Moi, je me demande comment je vais faire ces vacances pour essayer de reprendre contact avec ma mère, avec mon père.

Elle m'a souhaité bonne chance pour les examens, comme si de rien n'était. Mon père ne lui a rien dit sinon je sais qu'elle se serait inquiétée de la disparition de son fils. Mais je ne peux me retenir de sentir ce pincement au cœur quand j'y pense.

Mon sac sur l'une de mes deux épaules. Le professeur qui nous surveillait m'adresse un sourire, quand il replonge son regard sur le tas de copies je quitte la salle en débordant les rangées de tables. Les couloirs sont pleins, il y a les différents groupes qui quittent leur classe et je ne peux m'empêcher de penser qu'en sortant de ce lycée, je n'y remettrais plus jamais les pieds.

Et comme ma vie n'a jamais été parfaite, il fallait forcément que je tombe sur eux avant de quitter l'établissement.

                —        Je suis trop heureuse, je crois que j'ai vraiment fait un sans faute!

Elle a une voix légère, agréable. Elle fait battre les ailes de quelques papillons, ses jambes dénudées couvertes par sa jupe plissée. Elle fait de jolie pas, heureuse. Hye-sun porte un bandeau sur le front, ses cheveux sont coiffés, parfaitement coiffés. La jolie fille du début d'année est de retour.

Et de pair, comme il ne faut pas retirer sa dame à son roi, il y a Jeno.

Il porte son uniforme, ouvert, sa peau laiteuse grimace sous la chaleur du mois de juin. Ses cheveux coulent sur son front, l'arrière de sa nuque découverte. Il porte son sac sur ses deux épaules, ses yeux plissés en amande. Son sourire qui fait fondre le visage de sa copine, ça rend son visage harmonieux, ce bout de vie qu'il donne, ce bout de chaleur, ce bout de bonheur.

Ce léger trait qu'il m'adressait habituellement.

Je suis le fou, le joker, je ne sais pas trop. Posé en retrait, le visage braqué sur eux comme si je vivais ce qu'ils étaient en train de vivre. Ce type qui rêve d'avoir ce qu'ils ont mais qui ne l'aura jamais. Un mirage, un joli mirage.

Elle le prend dans ses bras, euphorique, ses lèvres qu'elle colle aux siennes, ce baiser brusque qu'elle lui donne. Je crois même voir sa langue passer, pressée contre celle de Jeno. Il la tient maladroitement par la taille.

Une poupée en porcelaine, fragile, entre ses doigts.

Je me détourne du spectacle qu'ils offrent à ceux qui veulent voir. Les mains serrées dans mes poches, cette boule au ventre qui m'arrache un dernier soupir.

Comment ne pas détester quelqu'un qui ment dans le blanc des yeux ?

Il suffisait de ne pas m'approcher, de ne pas me répondre quand je lui ai parlé. Il suffisait de m'ignorer pour ne pas me blesser aujourd'hui. Est-ce-que c'était si dur que ça à faire ?

Je sens une main se poser sur mon épaule.

Je me tourne vers cette présence, d'une certaine vitesse qui laisse comprendre ce bout d'impatience, d'énervement qui stagne en moi. Quand je reconnais le visage de Chenle puis de Mark et Jisung derrière, je sens mon visage se détendre, mes plies redevenir légers.

             —        Alors ?

Un sourire gravit mes lèvres, c'est vrai qu'avant de voir Jeno avec Hye-sun, j'étais juste heureux d'avoir réussi mes examens.

             —       Tranquille.

Chenle tape dans ses mains, il prend Jisung enthousiaste par les épaules et le colle à lui.

              —         Normalement on a tous réussi donc maintenant, on est en vacances !

Mark ricane alors que Jisung rougit.

Du coin de l'œil, distrait par son visage, je remarque Jeno nous regarder tous les quatres. Il nous regardait avec un bout du monde dans les yeux, je serais narcissique de dire qu'il me regardait spécialement moi alors je me suis juste pincé la main pour me faire comprendre que je divaguais.

J'ai quitté ses yeux quand Donghyuk et Renjun sont arrivés, j'ai essayé de me donner un air détaché même si mon cœur était en ébullition.

J'ai senti une certaine satisfaction quand il continuait à me regarder alors que moi, je ne le faisais plus.

J'ai appris à aimer Séoul en même temps que je l'aimais lui, maintenant j'apprenais à détester cette ville en même temps que je le détestais lui.





















Sans doute, certainement, que la goutte qui a fait déborder le vase, ça a été cette photo. Ce bout d'image qu'Hye-sun a posté dans sa story et que Jeno a partagé dans la sienne aussi.

J'avais cette sensation aigre qui criait dans mes entrailles que je voulais qu'ils disparaissent. Tous. Tout. Lui, elle, mes sentiments, mes sensations, mes pensées, moi.

Une photo d'eux, Jeno en premier plan, au bord de la mer, son visage caché sous ses cheveux, penché vers le sable. Il ne portait pas de haut, son torse était visible auprès de tous, sa musculature fine, désirable. Ses pieds trempent dans l'eau, les vagues, figées qui grignotent les grains sous son poids.

Et il y avait Hye-sun, juste sa main, juste sa foutu main.

Son poignet était tiré vers la silhouette de Jeno, on y voyait un bracelet en or caressé la finesse de sa peau. Ses ongles, colorées d'un vernis blanc tranchaient avec la couleur rougeâtre des perles du bijoux.

Un bout de salaire si ce n'est le salaire entier, représenté à l'identique, en reflet, sur le poignet de Jeno.

En plein milieu de l'image, comme si elle voulait me narguer ( Je sais, qu'elle désespérais de me narguer) : en lettres légères, fantomatiques "Mine".

Je me suis rendu compte, quand je me suis vu moi, en parallèle à sa situation à lui, que j'avais merdé quelque part. J'étais dans ma chambre, les volets fermés, pas une trace de lumière mais le néon étincelant au-dessus de ma tête. Ma porte était ouverte, je voyais en biais la salle de bain et le miroir qui y dormait. Je savais, sans même qu'il n'y soit, que mon reflet me narguait mesquinement. Le visage d'un type fatigué, des cernes et la peau imparfaite, mon sourire qui me fait grimacer et mon corps qui me fait déchanter.

Je me suis toujours trouvé beau... Pourquoi... Pourquoi maintenant je... Je ?

Pourquoi maintenant je me trouve minable ?

Pourquoi je me rends compte que je le suis que maintenant ?

Jungwoo m'a demandé de sortir avec lui en utilisant l'excuse que je lui tiendrais compagnie au bar où il travaille.

Aujourd'hui, je sais qu'il s'en veut toujours.

Il en avait marre, avec Lucas, de me voir traîner dans ma chambre sans jamais y sortir si ce n'est pour manger. Je me haïssais pour avoir l'air aussi insupportable auprès d'eux mais dès que je pensais à quelque chose, tout retournait toujours à lui.

Encore maintenant, encore ici.

Est-ce qu'il pense à moi autant que je pense à lui ?

Je manque de m'étouffer en avalant un verre d'un alcool un peu trop fort à mon goût. Je dois tirer une tête étrange pour que ça fasse ricaner Jungwoo qui me donne une légère tape sur le dos, moi, affreusement affalé sur le comptoir où il prend les commandes. Il garde un œil sur moi, même s'il n'a pas l'air de trop apprécier me voir enchaîner les commandes, il obéit docilement et me tend des verres plus ou moins remplis.

Il a finalement arrêté de vouloir me servir quand Lucas a fait son entrée dans le bar qu'il m'avait jugé d'un simple regard.

               —        Arrêtes de boire, t'as l'air mal.

Et, ironiquement, je me suis rendu compte que j'étais réellement mal seulement quand il me l'a dit. Pourtant, ma tête qui tournait en rond, je savais que c'était un effet de l'alcool et pas de mélancolie ou de rancœur.

Je savais aussi que si je pensais autant, soudainement, bruyamment, à Jeno, c'est parce-que j'avais pas toute ma tête.

Je crois.

              —         Je reviens, tu bouges pas de là !

Il l'a dit d'un ton autoritaire, j'ai acquiescé comme un chien bien dressé. Jungwoo est partie à l'arrière du bar, son collègue a pris place à côté de moi, il commençait à faire des tours de magie avec quelques verres. Lucas, lui, s'est volatilisé dans la pièce centrale, après avoir trouvé une table, il s'est mis à discuter joyeusement avec des, visiblement, amis à lui.

J'aimerais le voir.

J'aimerais le prendre dans mes bras.

J'aimerais l'embrasser, le toucher,

J'aimerais qu'il me touche, que ses mains ne quittent plus jamais mon corps.

J'aimerais qu'il me répète que je suis beau, que je suis intéressant.

Sans que je ne m'en rende trop compte, j'étais déjà sortie du bar. L'ambiance des néons de l'intérieur m'a troublé un instant, jusqu’à ce que je réalise que la nuit dehors n’était pas aussi sombre que celle que je portais en moi.

J'avais besoin d'air.

De disparaître, juste quelques secondes.

Pas pour de bon... Mais juste disparaître.

Mais avant ça... Avant ça... Fallait que... Fallait que je fasse quelque chose.

J'y avais pensé. Mais peut être que je n'avais jamais été assez perdu pour le faire, le genre de dernière chance. Juste une dernière carte qu'on tire, désespéré.

Si je ne reçois pas de réponse favorable, je savais ce que j'allais faire.

C'était puéril, enfantin, totalement égoïste.

Mais l'idée que ça puisse marcher me faisait quelque chose. Ça faisait battre mon cœur différemment, l'adrénaline mesquine qui pulse dans mes veines. Ça me donnait envie, envie de continuer et pas de tout arrêter.

Pourtant, je n'ai jamais réellement voulu tout arrêter. Je pense que les verres que j'avais bu y jouaient beaucoup. Énormément, trop.

Je reconnais l'arrêt de bus quand je m'y pose. Les vitres sont toujours aussi sales et l'abribus, en lui même, il est toujours aussi vide.

Je ferme les yeux un court instant pour me rendre compte du silence alentour. Il fait nuit, entièrement nuit. Y'a pas de néon ici pour éclairer artificiellement ma silhouette.

Les lumières de la ville clignotaient. Trop fort. Trop loin. Elles me regardaient, je crois.

Je me pose un instant, je me pose des questions puis c'est mon portable que je pose sur mes cuisses. Le vent frais vient caresser ma peau par les quelques ouverture de la boîte en plexiglas. 

Le feux rouges devant mes yeux, du bord de la route, passe lentement, minutes par minutes du vert au rouge.

Mon téléphone allumé, les quelques fissures me font grimacer, j'ignore méticuleusement les messages de Jungwoo pour me concentrer sur lui. Sur son contact à lui.

Il y a mes messages qui datent du mois dernier, une longue flopée de messages, juste les miens, pas les siens. Et, je sais, qu'il ne va pas répondre, je le sais, mais, mes idées dansent dans ma tête. Mes idées me tuent, elles me tiennent au bout d'une laisse.

J'ai besoin d'essayer et après, je promet que j'arrêterais. J'arrêterais d'y penser, d'espérer, de rêver.

J'arrêterais pour de bon.

Les lettres sur mon écran dansent. Ou alors ce sont mes yeux qui tremblent. Peut-être les deux.






| Rejoins moi à l'arrêt de bus
| Il y a un bus qui part à trois heures le samedi, il n'y en a pas le dimanche
1:40
| Il va vers la plage
| Un peu cliché je te l'accorde
| Mais bon, j'crois que ma vie c'est déjà une assez grosse connerie pour ne pas qu'elle soit clichée aussi
1:41





J'avais oublié, un instant, qu'il y était retourné en début de vacances avec Hye-sun. Qu'il lui avait sans doute dit les mêmes mots qu'à moi.

"Je suis amoureux de toi."








| Je crois que c'est deux heures de route
| Si c'est pas plus d'ailleurs
| Mais tu le sais déjà normalement
| Tu m'y a emmené
| La dernière fois
| Pour me dire que tu m'aimais.
2:00
| Faut juste prier pour qu'il n'y ai pas de gens bourrés et que le chauffeur soit agréable
2:10






La première personne qui m'a dit qu'elle m'aimait, en dehors de ma mère, ça avait été une fille en début collège. Le jour de la Saint Valentin ( comme Jeno ) elle s'était présentée à moi avec ses copines derrière qui l'encourageaient de loin. Dans ses mains, il y avait une boîte de chocolats, ceux que ma mère achetait souvent à Noël. Ils ne coûtent pas très chère mais ne sont pas très bons de paire.

Elle m'a dit que je lui plaisais, des rougeurs sur le bout du nez et saupoudrant ses joues.

Je lui ai donné un sourire, un sourire lumineux.

Elle m'a tendu la boîte de sucreries sans attendre de réponse, elle a attendu que je les saisissent pour s'en aller en sautillant timidement.

Je n'avais rien ressenti. Absolument rien.

Je n'aimais pas les filles, c'est là que je m'en suis rendu compte. J'avais été effrayé, effrayé par moi-même.




| Prend pas de vêtements
| C'est juste un jour, il y a un autre bus le dimanche à 6 heures du matin
| Je sais que lundi il y a la remise de diplôme
| J'ai pas envie de la louper
| Que tu la loupe
2:30
| Faudrait penser à se réveiller Jeno
| Pas que j'me les cailles dehors mais un peu quand même
| Même les vieux du quartier me dévisage
| J'crois que J'leur fait de l'œil en fait, c'est vrai après tout j'suis assez beau
2:31
| J'ai l'impression d'être





"En suspens."

Je dépends des autres, jamais de moi.

Il fallait que je m'en rende compte réellement, un jour ou l'autre.






| J'ai rien fait pour mériter ça
2:32
| Jeno
| Je m'appelle Jaemin et je suis gay Jeno
| Je me trouve idiot
| Et je sais pas pourquoi j'te dis ça mtn vrmt
| Je fais pitié nan ?
2:55


En seconde, j'étais sortie avec une fille.

Je n'avais jamais entendue le mot "gay" de ma vie et je ne voulais pas me convaincre que je l'étais.

Elle était jolie, elle avait des cheveux longs et noirs, c'était pas la meilleure de sa classe et c'est peut être pour ça qu'on s'était mis ensemble. Inconsciemment, j'avais juste eu envie de voir. De voir comment ça se passe, comment c'est, comment c'est d'être en couple.

Le moment le plus gênant de ma vie et sans doute de la sienne aussi, a été quand on a tous les deux voulus passer à l'acte mais que rien ne s'était passé. Je n'étais pas attiré physiquement, sexuellement par elle.

Je n'avais pas une seule excuse pourtant elle les accepta toutes avant qu'on ne se sépare.

Je n'ai pas pleuré ce soir là, je l'ai fait, les jours suivant quand je me suis rendu compte que les hommes me faisaient plus d'effets qu'une femme.

C'était ridicule, anormal.

Au début, au tout début, je me détestais pour ressentir ça.

Je crois qu'on apprend à vivre avec. Comme un compagnon, imaginaire, qui nous suit partout mais avec qui la rencontre avait été compliqué.




| J'espère que t'as passé de bon moment avec moi
| Malgré tout
| Peut être pas meilleur qu'avec elle mais de bons moments quand même
3:00
| J'aurais essayé au moins
| Mais j'ai raté
3:01
| C'est toi que j'ai préféré du début à la fin, je n'ai jamais été très fort avec les gens mais toi je crois que je t'aimais vraiment
| Je fais genre mais le problème c'est que je t'aime encore
| Mdr
3:02





Je me suis dis, que, peut être, c'était pas pour moi.

Ce genre de chose où à la fin nos parents ne sont heureux que s'ils ont des petits enfants.

Je n'ai jamais voulu d'enfant. J'ai toujours détesté les enfants plus que je déteste les adultes. Je veux dire, qui souhaiterait avoir un enfant, genre son enfant. L'enfant que t'élève, qui grandit selon ce que toi tu lui dis, tu lui apprends.

Un mini toi, qui doit, idéalement devenir un meilleur toi.

Qu'est ce qu'il faut lui dire au gosse, s'il se sent pas comme les autres ? Faut-il mentir ? Lui dire que tout ira bien même si quelque part, ailleurs, ça n'ira forcément pas bien ?





| J'ai tellement envie de t'oublier.
| Juste que tu disparaisse de ma mémoire.
| Par magie.
3:05




Le véhicule s'est arrêté en face de moi, quelques minutes de retard. Quand il s'est rendu compte que je n'allais pas me lever, le chauffeur n'a pas pris le temps d'ouvrir la porte qu'il partait déjà.

Pourtant, j'ai vu à travers la vitre du bus, son regard se poser sur moi. Ses yeux que j'ai dévisagé comme il le faisait, ce sourire qu'il m'a jeté, une pincée de bonne volonté qu'il m'a donné comme si de rien n'était.





| D'ailleurs, le bus est passé
| Je devais avoir l'air minable mais le conducteur m'a souri
| Personne n'est monté dans son bus
| J'me demande s'il a fait le voyage jusqu'à là bas tout seul, sans passager
3:06
| J'aurais peut être dû t'envoyer le message hier
| Quand t'étais réveillé ou pas, à coucher avec elle
| Peut être que je suis le seul à ne pas réussir à dormir
3:07





Je sais qu'il ne risquait pas d'aller aussi loin avec elle, pourtant l'idée que ça puisse arrivait quand bien même, ça me fait mal.

Il ne m'appartient pas, plus, je sais. Mais ça me fait mal, et le fait que ça me fasse mal, ça me donne envie d'y penser.

Peut être qu'Hye-sun réussit à le garder auprès d'elle en sautant le pas, peut être qu'en échange de son corps même si l'idée en elle-même me répugne autant pour elle que pour moi, il accepte de rester.

Peut être que notre relation ne se résumait qu'à ça. Qui me disait qu'il n'était pas resté avec moi que pour ça ? C'est vrai, Hye-sun devait respecter ce que ses parents voulaient, alors qui peut me convaincre que Jeno ne s'était pas approché de moi juste pour ça ? Ça.



| J'ai déjà envie qu'il fasse nuit
| J'suis salement déréglé
| Je sais pas ce que je vais faire
| Si j'passe ma journée dehors ou chez Lucas, dans le noir
3:10
| Comme si t'en a quelque chos à foutre de ce que je vais faire
| C'est fini, toi t'as déjà des projets de mariage
| T'as pas pris longtemps à m'abandonner
| Ils avaient raison
| T'as tout oublié vite
| Tu lui a tout raconté en plus de me mentir
3:11



Quand je me lève de sur le banc, je perd un minuscule instant mes repaires. J'avais moins mal à la tête mais je savais que, ma tête, je l'avais quand même ailleurs.

Tout s'accumulait, les images de lui qui la tient dans ses bras, qui lui tient la main ou qui dépose ses lèvres sur les siennes. Je n'avais plus une seule image de lui et de moi, je ne les voyais qu'eux, et moi, en voyeur, qui ne pouvait quitter mon regard de leur silhouette.

J’ai cru vomir. Juste une seconde. Le sol tournait, et mon ventre aussi.

Pourquoi ça me fait aussi mal ?

C’est flou. Tout est flou. Ma tête, mes mots, ce que je fais ici. Je pense à lui, puis j’oublie pourquoi je pense à lui.

Je me suis rendu compte ce soir-là, que j'avais et j'ai toujours eu le même genre de problème que mon père.  Et si je n’étais qu’un reflet de lui, finalement ? L’impulsivité dans mes veines, la rage dans mes gestes.

J'étais impulsif. J'étais bourré d'impulsivité pour les choses qui m'agacent. Et son prénom, pour être honnête, dès qu'il me venait à l'esprit, j'étais énervé.

Je me suis arrêté, sur le bord d'un trottoir, inconsciemment, j'étais déjà chez lui.

J'avais envie, puérilement, de remettre la faute sur Jeno. De lui dire, pas de vive voix car je ne le pouvais pas, mais dans le silence d'une nuit, que si j'en étais là, c'était de sa faute.

Alors, je me suis dépêché de taper sur mon écran fissuré, il faisait chaud, mes doigts tremblaient d'appréhension.

J'avais envie, malgré ce que je voulais, qu'il me réponde. Qu'il me dise de ne pas y aller, qu'il me dise de rester en sécurité comme il l'aurait fait avant.

| Sinon j'vais chez mon père
| Ouais
| Ça ira plus vite avec lui
3:26



Le bruit que le portail fait quand je l'ouvre m'arrache une grimace. Je ne prends pas la peine de le refermer derrière moi, j'avance, lentement, le pas léger, le visage droit mais pas très courageux. Mon cœur ne bat pas aussi vite que je l'aurais cru, il bat vite mais pas si vite.

Je traverse le chemin en galet, ma silhouette qui se stoppe au niveau des quelques marches du perron. La lumière s'allume au dessus de ma tête, la lune scintille sur le côté, un peu moins que le jaune de l'ampoule mais elle coule sur ma peau, son reflet dans mes yeux.




| Voici mon monde Jeno
| Du sexe
| Des cigarettes
| Et une bonne grosse dose de colère
| Pcq ma vie à moi c'est juste trois mots :
| Garder tout secret
| Garder toutes vos connerie secrètes pcq en fait c'est moi le parasite, c'est de moi qu'on a honte
3:29



Il y a la plante fanée sur le côté. Elle manque d'eau, elle manque de tout.

Pire qu'un gosse, au moins, si elle finit par faner, on a moins de remords.

Je tape les derniers mots sur mon portable, je me jure, entre deux respiration exagérée, les larmes que je retiens, de ne plus jamais lui reparler.





| Passe une bonne journée avec Hye-Sun joli chiot bien dressé
3:57

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J'insère la clé dans la serrure. Ça ne fait pas de bruit quand je parviens à rentrer dans la maison. Il fait nuit. Pourtant, j'arrive à le voir, et même si j'en suis surpris, j'essaye de ne pas l'être trop longtemps. Je le répète peut être pas assez mais les chiens ne font pas des chats. Mon père se tourne vers moi au ralenti, la lumière tamisée de la télé qui s'écrase sur son visage. Ça lui donne des reflets blanc, des reflets verts, des éclats rouges.

Je repère la lueur dans ses yeux, ses billes blanches qui s'allument, il est autant surpris que moi je le suis de le voir éveillé à cette heure là.

Il se lève, perturbé, il s'accroche presque au bord du canapé quand il contourne le salon pour se tourner entièrement et physiquement vers moi.

            —        Qu'est-ce-que tu fais là ?

C'est vrai, qu'est-ce-que je faisais là ?

Ce soir-là, ma tête était plus alcoolisé que je ne l'étais moi-même. Je ne pensais pas droit, je ne pensais pas à froid. J'avais envie de disparaître, de tout faire disparaître avec moi. Pourquoi il fallait que... Pourquoi fallait-il que je le rencontre ?

C'est de sa faute à lui, hein ?

Ce n'est pas la mienne.

Ça a toujours été sa faute à lui.

Il n'avait pas qu'à être aussi beau, il n'avait pas qu'à être aussi menteur. Aussi idyllique.

Je devais retourner au fondement de tout. Là où j'ai grandi, là où j'ai compris que rien n'était vraiment facile.

La maison avait changé, je ne la reconnaissais plus. Tout était en désordre ou c'était mes pensées qui l'étaient. Je ne voyais rien de droit, je ne voyais que mon père.

Sa silhouette forte, poignante. Cet homme qu'il aurait voulu que je sois qu'il a toujours détesté parce que je ne le suis jamais devenue.

Ce regard, déçu, dégoûté de me voir.

Il aurait préféré que je ne rentre pas, que je ne rentre jamais. Pas chez lui, pas chez elle, je me demande où est ce qu'il voulait que j'aille.

Nulle part. Peut-être.

Mais le plus drôle ici, c'est que je me demande, de nous deux, lequel était le plus misérable. Il était réveillé, si tard le soir, il venait de finir une énième bière et il restait figé sur le canapé.

Il refaisait avec son corps ce qu'il a toujours détesté chez les autres.

Il y avait quelque chose qui avait changé chez moi. J'avais peur, j'ai toujours eu peur. Mais j'avais  moins peur. Je ne voyais pas tout mais je ressentais tout.

Cette bulle lancinante, lessivante qui voulait éclater.

Ma routine, mes addictions, mon obsession pour Jeno.

Moi, "Jaemin" en général sûrement.

            —        Pourquoi tu me détestes ?

Ça tombe dans la pièce, dans le silence. Au milieu du salon, de son haleine putride et de la mienne qui ne devait pas être bien différente, pourtant, moi, je me sentais bien. Vide, mais bien.

Il fallait affronter ses démons pour pouvoir les vaincre.

Mon père a toujours été le premier sur la liste.

Alors, peut être que j'en suis conscient, mais quand ça éclate, l'état transitoire dans lequel je suis me paraît bien plus jouissif que n'importe quelle autre situation.

            —       J'ai rien fait de mal, putain, j'ai jamais rien fait de mal ! J'ai juste écrit sur un putain de cahier que j'aimais les mec, j'ai juste ecris sur un foutus cahier que JE me détestais pour ne pas être attiré par les femmes. J'ai juste écrit sur cette feuille toutes les choses anormales qui me représentaient. J'ai juste avoué tous les délits que j'ai commis en naissant ! Et toi la seule chose que tu savais dire c'était d'le dire à personne, que je me taise ! Que je ne dise rien sinon t'allais t'occuper de moi, t'allais chopper un truc au hasard dans la maison pour me le jeter au visage ou pour me cogner avec !

Mes mots s'emmêlent mais ils finissent toujours par sortir.

Je reprends ma respiration, fatigué, épuisé par sa silhouette qui passe devant moi, ses mains sur son visage, les plis de son front qui font leur apparition comme un vieil ami qui le tiraille. Il marmonne des mots dans sa barbe quand il s'arrête au niveau du lavabo ou il se serre un verre d'eau.

             —      Calmes toi, Jaemin, je suis ton père.

Il l'a bu, ses yeux qu'il essayait de garder ouverts. Je le suis, derrière lui, mes pas qui miment les siens.

"Père". "Calmes toi". Il dit deux mots qui ne vont pas ensemble, il me les crache au visage sans me regarder. Il n'ose pas me regarder, mon apparence, mon visage, mes yeux le dégoûtent. Tout chez moi, absolument tout, le répugnent.

            —       J'en ai rien à battre de ton respect ! C'est pas toi qui m'a porté neuf mois dans ton ventre, c'est pas toi qui te tuais au travail pour me donner à bouffer, c'est pas toi qui t'inquiétais pour moi quand j'me battais au collège parce que ces cons de gosses ils se moquaient de moi ! T'étais toujours là à crier partout où vous alliez avec Maman, à jamais vous regarder normalement ! Tu lui reprochait de trop parler, de s'habiller pas assez bien ou de ne pas être assez belle pour toi !

Il se tourne, d'un coup. Ça me fait peur, un minuscule instant mais j'oublie, j'oublie tout. Et vite.

            —         C'est grâce à maman que je suis là aujourd'hui ! Toi, tu ne l'as jamais aimé et moi non plus ! Moi non plus tu m'as jamais regardé, tu m'as jamais apprécié et avant même que t'aprennes que j'sois gay !

Ça a retenti dans le silence, en un éclair, en un coup de tonnerre. Sa main qui s'écrase sur ma joue, mon visage qui tourne vers ma droite d'une manière improbable.

Tous les muscles de ma mâchoire se sont tendus alors que le goût léger, amical, de sang s'est glissé au milieu de mes lèvres. Je ne sais pas si c'est moi qui me suis mordu ou si c'est lui qui m'a tailladé.

             —     Tu n'es pas gay Jaemin. Tu n'es pas attiré par les hommes Jaemin.

Il ponctue toujours ses phrases par mon prénom, ça a toujours été comme ça, il veut que je sois étranger à ma propre personne, parce qu'il a honte de ce que ce nom signifie.

Jaemin, c'est le prénom que sa femme a choisi pour leur fils. Il voulait une fille, il a toujours voulu une fille. J'étais devenue la création de son ex-femme, "Jaemin". J'apprenais à détester ce prénom quand il se mettait à le prononcer aussi virulemment.

            —      Tu réagis qu'à ça !? C'est ça ta réaction quand j'te dis que t'as été un connard avec ta femme toute ta saleté de vie ?

            —     Je... Tu...c'est contre-nature. Il ne faut pas que les autres le sachent... Jamais, Jaemin...

Il militait, intérieurement, pour ne pas se mettre à crier à la même octave que je le faisais.

Il se retenait, comme on retient un ballon d'éclater, de se mettre en colère.

Et ça m'énerve encore plus, ça m'énerve tellement... Ça m'énervait, tellement... 

            —        J'te déteste tellement, tu devrais pas exister... J'existerais pas si t'étais pas là putain ! C'est à cause de toi que je me déteste, pas parce que je suis gay, mais parce que tu m'as appris à en avoir honte ! C'est parce que t'es mon père que j'suis devenue ce que je suis aujourd'hui. Parce que les chiens ne font pas des chats et qu'on est tous les deux pourri jusqu'à la moelle...

Je retiens un sanglot. Léger.

C'est vrai, j'aurais pu, dans un autre monde, ne jamais être là.

            —         C'est parce-que t'es un connard que je le suis aussi ! C'est parce-que personne ne t'aime que personne ne le fera avec moi aussi ! T'es juste un connard et tu le sais très bien !

D'un geste sec, il m'attrape par le col, mon corps tout entier qu'il colle contre le mur de l'entrée.

C'est presque d'un automatisme démesuré que mon poing rencontre sa mâchoire. Je sens quelques-uns de ses os craquer au coup, ma main qui frissonne au contact abrupte de sa peau.

Ce serait un euphémisme que de dire qu'il en est choqué.

Mes mains tombent dans le vide quand il resserre, un regard noir sur mon visage,  sa poigne autour de mon cou. Ma respiration se coupe d'un unique mouvement, l'air qui peine à rentrer par mes narines, ma gorge qui se bloque, de légers sons qui s'arrêtent, qui s'emmêlent à l'entrée de mes lèvres.

            —       Tu ne sais rien de moi, Jaemin. Si ta mère devient ce qu'elle est, c'est parce qu'elle t'a comme fils !

J'essaye de me concentrer sur ce qu'il dit, mais ses mots s'entasse au beau milieu du bourdonnement de mes oreilles.

              —       Elle aurait dû avorter. On aurait pu attendre et avoir une fille, une personne normale qui n'aurait jamais été contre nature.

Une fille. Bien sûr qu'il en a toujours rêvé.

Nos yeux se croisent, je sais qu'il y lie de la peur, qu'il n'a jamais été aussi satisfait par cette image de moi. Mais il y voit aussi de l'affolement et c'est sans doute ça qui poussent ses doigts à libérer ma peau.

Comme un vague, l'air revient d'un coup, je m'étouffe avec mes mots, la douleur que je sens au niveau de mon cou, sa couleur, bleu, rouge, verdâtre que je devine à la sensation. Cette ombre fantôme qui colle toujours à mon visage, le bout de ses doigts, serrés.

Avant qu'il n'arrive à partir trop loin de ma position, je me tourne vers lui, les traits tordus. Cette impulsivité qui me ronge, qui me ronge.

Ses traits se fixent à mon regard quand il remarque que je viens de lui cracher au visage. Son expression grave qui se marque a coup de marteau sur de la pierre. Le visage que je connais depuis petit, ce visage que je revois enfin.

Colère. Colère. Colère. Colère.

D'un revers de la main, il essuie sa joue de la tâche de bave. Ses yeux;

Noir. Noir. Noir. Noir.

Qu'il fige dans les miens. Ses grandes mains viennent attraper mon bras et mon corps qu'il jette violemment au sol. L'arrière de ma tête cogne contre la porte d'entrée, le bout en métal des ornières qui griffent contre ma nuque. Le sang qui pulse dans ma tête, dans mes veines. L'appel à l'aide que je lis dans mes yeux à moi, dans le reflet de mon âme.

            —       Tu ne mérites pas de vivre Jaemin. Pas... Pas en étant comme ça... Pas quand... Quand le monde entier a touché ton corps, pas quand... Quand on est... Quand on est...

Ma gorge me fait mal, un mélange de pierres saillantes et de pierres griffantes. Ça cogne, ça serre, ça coupe.

              —      Gay papa... Quand on est gay.

Mais je le dis quand même, ma voix à demi-mot, à demi-ton. Des mots qui sortent dans un souffle du cœur.

Dans un murmure léger, reposant.

Ses yeux à lui qui s'ouvrent en grand, ses sourcils qui se froncent, sa bouche qui se tord, son nez qui se froisse.

Il me donne un coup, rapide, immense, défigurant.

Il me donne des coups de pieds, de poings, c'est juste un énorme tas de tout. De vraiment tout.

J'ai tellement mal. Mais je vais tellement bien.

J'aime quand il fait nuit. Quand je ne vois rien, qu'il fait assez noir pour que plus aucun de mes démons ne soit visible.

Pour que ça soit moi, qui ne le soit plus.

            —       Mon fils n'est pas gay.

Gay, c'était une insulte. Un venin. Maintenant qu'il avait dit ce mot, il n'allait plus s'arrêter. C'était comme un bouton, appuyé, il ne pouvait pas être désenclenché.

Je ne veux pas mourir, bien sûr que non je ne veux pas mourir.

Mais c'est si tentant, c'est seulement si tentant de voir.

De voir sa colère.

De voir si ce bien fait là, il est plus agréable qu'une clope ou qu'une partie de jambes en l'air.

J'aimerais sourire, j'aurais pu sourire si les muscles de ma mâchoire n'étaient pas aussi douloureux, si je ne sentais pas chaque millilitre de mon sang taper contre mes lèvres, contre mes tempes. Couler.

Couler dans mes veines, à l'intérieur de chaque système de mon corps.

Couler sur ma peau, à l'intérieur de chaque parcelle, de chaque tâche, de chaque coup de pinceau dont il fait sien, dont il s'accorde le prestige, l'honneur.

Pourtant, il n'y a aucun honneur à passer par-dessus d'autres, sur un corps déjà dessiné.

Sauf si c'est moi qui l'ai voulu, qui m'y suis abandonné.

Parce que c'était Jeno, parce que, maintenant, j'ai envie de tout oublier.

C'est stupide.

Demain,

C'est la remise de diplôme, c'est la fin de l'année, la fin du lycée.

La fin de quoi finalement ?

De rien.



Puis, il y a eu un son. Une voix, lointaine, étouffée. Est-ce que c'était lui ? Est-ce que c'était moi ? Je n'entendais plus rien, sauf un mot... 'Aide'




Ensuite, il n'y a plus d'images;

Il n'y a plus de fond noir;

Il n'y a plus rien du tout, juste un trou, une gomme, gigantesque.







___☀︎︎___







ENFINNNN
Ce chapitre genre la fin, ça fait tellement longtemps que je l'ai. Je crois même que c'est l'une des premières idées de chapitre que j'ai écrit en écrivant cette histoire ! Je l'ai modifié pour qu'il colle mieux au contexte mais sinon dans le fond c'est exactement le même mdr

Faut que j'attende deux trois jours pour le relire et voir s'il y a des choses qui ne vont pas !





Mark x Youngji  zlfkzixiidke
D'habitude j'aime pas trop les sons uniquement avec du rap mais ils ont pondu une masterclasse jveux rien savoir !




D'ailleurs j'aime trop ma pdp...
J'avoue il a à peine posté la photo que je l'ai mise en pdp...
C'est Leehan de bnd pour ceux qui ne connaissent pas lzjfkzkfj
J'hésitais entre mettre Yushi ou lui...


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