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²⁸ | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚅𝚒𝚗𝚐-𝙷𝚞𝚒𝚝.

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⁴⁵³⁰ ᵐᵒᵗˢ
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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|










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LEE JENO

4 et 9 Janvier











LA PREMIÈRE CHOSE QUE J'AI FAITE en me réveillant, a été de prendre discrètement Jaemin en photo. On n'y voit pas son corps, je n'aurai jamais osé prendre en photo son corps sans son accord. On n'y voit que le tiers de son visage, endormi sur le côté, appuyé et écrasé sur un bout de son coussin qu'il tient fermement entre ses bras. Ses lèvres entrouvertes, ses joues gonflées et ses yeux fermés, une bouille adorable.

Il a son visage tourné en ma direction, en réalité, son corps tout entier l'est. Il est loin d'être collé à moi mais est entièrement tourné vers moi.

Je me demande ce que ça ferait de tenir Jaemin entre mes bras.

Que ce ne soit pas ce coussin qu'il tienne tout proche de son torse mais qu'il soit question de mon propre corps.

Mes doigts s'avancent jusqu'à son front, j'y dégage une de ses mèches brunes, j'y glisse un touché, léger. Fantomatique. Mes yeux toujours là à dessiner chaques traits de son faciès, ses lèvres qu'il tord sous sa respiration. Son menton légèrement plissé, qu'il appuie tout contre son cou.

Mes yeux délaissent sa tête, s'invitent jusqu'à ses épaules. La lumière de la fenêtre qui s'y invite aussi, il n'y a pas d'oiseaux qui chantent dehors, juste des voitures qui piaillent tout comme. Le ciel est bleu, les nuages sont gris et sur la peau de Jaemin, la couleur y est parfois plus claire, parfois plus ternes. Des nuances de couleurs qui s'étale sur une palette mais qui ne sont pas pour autant toutes belles.

La couverture a dénudé son buste, alors que son torse est couvert par le coussin qu'il tient fermement, à moitié assis sur le lit, j'ai une vue dégagée sur son dos. Sur la naissance de ses hanches.

On y voit quelques traces bleutées. Seulement quelques traces. Elles essayent de partir, ça se voit, qu'elles s'y essayent. Corps et âme, fermement, à corps perdus. Elles essayent de s'en aller, de prendre la poudre d'escampette, d'enfin laisser cette peau être nette, être libérée.

Jaemin se déplace légèrement, il décale sa jambe, replace son buste, toujours ensommeillé.

Je détourne le regard, soudainement gêné. Pas seulement parce qu'il aurait pu se réveiller et me voir le regarder mais surtout parce-que j'ai l'impression de m'incruster dans sa vie privée.

Comme si je ne m'y étais pas déjà jeté la tête la première.

J'agrippe le haut de la couverture d'un touché fébrile, lentement, discrètement, je fais remonter le tissu jusqu'aux épaules de Jaemin.

Je soupire en le regardant dormir paisiblement. Jaemin a quelques cernes, plus légères peut-être que d'habitude. Je me demande si c'est parce qu'il ne peut pas ou ne veut pas dormir. Qui sait si ce n'est pas un peu des deux ?

J'aimerai bien lui demander, un jour, pourquoi.

Pourquoi ces traces ? Pourquoi ces cernes ? Pourquoi cette odeur ? Pourquoi ces regards ?

Pourquoi moi ?

Mais la réponse serait sans doute plus effrayante encore que le courage qu'il me faudrait pour demander.

Qui suis-je, aussi, (surtout), pour demander.

Mon téléphone sonne d'un léger "ding". Il s'allume un court instant puis s'éteint. Suffisamment longtemps pour que je puisse voir que le message provient de ma mère.

Elle sait que je suis sorti, pas où mais elle sait que je suis allé quelque part sans savoir que j'allais y passer la nuit.

Je me saisis du portable, y lis la question et y fournit une réponse.

J'ai décalé la couverture de sur moi, délicatement sans trop le brusquer, j'ai secoué Jaemin par les épaules. Il n'a pas ouvert les yeux mais s'est simplement mieux caler dans le lit et sous les draps.

Je me suis levé, toujours penché vers lui.

          —       Je dois rentrer Jaemin.

Ma voix peut être trop basse, a tout de même fait le chemin jusqu'à ses oreilles. Jaemin m'a répondu d'un grognement à demi conscient.

Et ça, ça m'arrache un sourire.

Un énième regard vers ses cheveux en désordre que je me retiens de caresser. Je me recule vers la porte, le verrou que je délie dans un bruit. Un dernier regard sur lui, son corps tourné vers la fenêtre.

           —       À demain.

Comme si j'allais réellement le revoir demain.
























Il y a le réveil qui sonne.

Mes yeux s'ouvrent en sursaut puis s'éteignent l'instant suivant. Pendant quelques millisecondes, juste quelques millisecondes. Quand je les rouvre, c'est la lumière, faible, de dehors qui tombent sur eux. Dehors, il fait jour même si toujours un peu nuit. Il n'y a pas de bruit, les oiseaux sont à l'abri, attendant l'arrivée du printemps.

Mes mèches tombent sur mon front, couvrent mes yeux. L'oreiller est au sol, écrasé sur mon tapis. Mon portable continue à vibrer sur l'étagère, un mélange entêtant et agaçant. Je l'arrête sans même regarder l'heure.

J'entends les bruits du salon, les portes qui s'ouvrent, qui se ferment, qui se verouillent. Ma mère prend sa douche, l'eau s'écoule, je l'entend qui passe dans les canalisations de la salle d'eau de l'autre côté de mon mur.

Mes pieds quittent mon lit, un frisson m'écrase lorsqu'ils touchent le tapis rond de ma chambre. Une main dans mes cheveux, je les replace maladroitement, pas tout à fait réveiller mais assez pour me rendre compte que ce qui m'attend, ce sont des heures à rester assis sur une chaise.

J'ai vu des photos de Mark au Canada, de Donghyuk et Renjun au cinéma et même de Jisung au zoo qui prenait Chenle en photo, la tête tournée vers un panda. Mais aucune trace de Jaemin, pas une seule.

Jamais de photos dans sa story, pas un message sur le groupe et aucune réponse de sa part.

Comme s'il avait disparu, tout bonnement disparu d'un jour à l'autre. Comme s'il avait éteint son portable et qu'il l'avait volontairement rangé dans un tiroir.

Pourtant, à côté de son compte sur Instagram, une fois par jour parfois a des heures folles, il y avait ce petit point vert qui montre qu'il est bien là, quelque part dans ce monde.

Le robinet s'éteint, le bruit se coupe.

Je boutonne ma veste d'uniforme, attrape mon sac à la volée et descend l'étage.

Mon père prépare sa dose de caféine, il fait tourner la machine à café, ajoute un morceau de sucre et c'est seulement lorsqu'il remarque ma présence que son sourire s'agrandit en ma direction. Il me fait un geste de tête, ses doigts calés sur sa tasse et son costume drapé, serré contre son corps.

Tout est tissé chez lui. Bien tissé. Sa mâtiné commence avec un café, un baiser pour sa femme puis ses clé de voiture et le moteur qui vrombis puis le travail qui commence.

Dans les grandes lignes, en tout cas.

Il se pose sur une chaise de la table à manger, en face de ma place où un petit déjeuner copieux m'attend déjà. Tout y est préparé à la hâte, le matin même par ma mère, entre son café à elle et la douche qu'elle vient de prendre.

          —       C'est moi qui te dépose ce matin.

Je le regarde, sa naissance de barbe grisâtre, son nez long et droit puis ses yeux bruns qu'il adresse à sa boisson. J'acquiesce sans qu'il ne me regarde et détourne le regard en direction de mon assiette.

J'ai jamais faim le matin. Mais je déteste savoir que ma mère a pris du temps à faire quelque chose que je ne mange pas. Surtout si la femme de ménage aurait pû le faire à sa place mais qu'elle a quand même tenue à le faire.

En sortant de la maison, ma mère m'a prise dans ses bras, sa tenue de travail déjà enfilée. Elle m'a sourit joyeusement avant de nous souhaiter, à moi et à son mari, une bonne journée.

Je savais, de toute manière, avant qu'elle ne me le dise, que ma journée allait être bonne que s'il y avait quelqu'un pour y figurer.

Et putain, qu'est-ce-que je me trouve con de penser ça, de penser comme ça.

Pourquoi ?

Parce qu'arrivée au lycée, la portière de la voiture de mon père ouverte et mon sac sur le dos traversant le portail de l'établissement, je me suis retrouvée face à une réalité délirante.

Je n'ai pas approché une seule fois, une seule seconde Jaemin. Il y avait trop de gens, le matin, au portail ou devant la classe lorsque je l'ai repéré à sa place, affalé sur sa table, le visage fermé et caché sous ses cheveux.

Quand la sonnerie a retenti, que l'institutrice est rentrée et que Jaemin s'est enfin réveillé pour écouter. Quand il y a eu la pause du midi puis celle du soir, il y avait cette voix qui me criait de ne pas l'approcher, de juste le regarder, qu'il y avait trop de monde pour regarder. Trop de monde pour parler.

Alors, comme en début d'année comme si rien n'avait bougé, n'avait changé, je suis resté de ma place à le regarder.

Les gens demandaient comment s'étaient passées leurs vacances, j'écoutais aucune de leur réponse mais seulement la sienne.

Pourtant, la sienne, installée devant les autres, les mains dans ses poches et son buste droit, sa capuche sur la tête et son cou couvert d'une écharpe, Jaemin n'a jamais répondu. Personne ne lui a demandé, pas même Donghyuk qui habituellement ose tout mais même lui, il semblait soudainement plus ailleurs, plus dans les nuages.

Ce que je sais en tout cas, c'est que Jaemin n'a pas sorti une seule fois son portable et que je me suis mis à penser que, peut-être, il l'avait vraiment perdu. Que quelqu'un, le soir de la soirée l'avait récupéré dans la poche de son manteau et que c'est pour ça qu'il avait disparu de tous réseaux.

En plus, même si Jaemin n'est pas endormi et affalé sur une table, son corps tout entier est assoupi. Il ne parle pas, jette des œillades en biais.

La cloche a sonné, dans un bruit similaire de raclement la plupart des chaises ont été tirées puis rangées. J'ouvre mon sac, récupère mon cahier, ma trousse, les mets à l'intérieur puis le ferme.

Et quand je relève mon regard en direction du devant de la salle, Jaemin est déjà partie.

Il y a sa silhouette qui dépasse du devant de la porte, son corps qui s'éloigne et son sac qui traîne sur l'une de ses épaules à se balancer irrégulièrement. Il marche lentement mais pourtant assez vite pour que, quand mon sac se retrouve à peine sur mes épaules, mon visage toujours braqué vers lui, il disparaît en dehors de ma vision.

J'accélère le pas, prestement sans faire attention aux yeux qui me fixaient, qui me dévisagent regardant ailleurs.

Quand j'arrive dans le couloir, la silhouette de Jaemin est au bout de ce dernier. Je ne sais même pas pourquoi j'essaye de le rattraper.

Je descends les escaliers, débordent quelques élèves, certainement que j'en ai bousculé un ou deux et que malgré ces froncement de sourcils, j'ai continué à marcher rapidement.

C'est quand je quitte le lycée et que j'ai marché pendant environ une centaine de mètres; C'est quand je me rends compte qu'il n'y a plus grand monde, qu'il y a les bus qui passent à côté et quelques voitures: C'est quand Jaemin ralenti, qu'il marche plus lentement : que je me décide à trottiner jusqu'à lui.

Son regard précédemment volatile et concentré à regarder devant lui, s'est braqué sur moi. Sur ma peau tiraillée de rose, gêné de l'aborder comme ça. Mais pas que.

Ses yeux tombent autour de moi, il me dévisage moi et ce qui m'entoure. Des maisons et quelques boutiques. Il regarde mon visage puis dévie jusqu'à ma tenue, puis, il sourit.

Un sourire qui tire ses lèvres d'un léger trait, l'un de ses sourcils qu'il hausse, son nez qui se froisse en même temps que ses joues lorsqu'il ricane.

           —       Oui ?

Il me demande, interrogatif comme s'il savait déjà que je n'étais pas simplement venue là pour l'accoster sans émettre de mots.

Je prends une large inspiration, mon regard que je détourne puis que je retourne vers lui. Il marche lentement, je me cale à son rythme.

           —       T'as rien de prévu ?

Il cligne des yeux, glisse ses mains dans ses poches latérales.

           —       Maintenant ?


           —        Hmmm.

Silence. Il me regarde : de ses yeux cernés, ses yeux fatigués. Je le regarde, son sourire qui contraste qu'il n'a pratiquement adressé à personne de la journée, si ce n'est à Donghyuk ou à Mark pour faire comme si.

           —       Rien de spécial, non, pourquoi ?

Sa voix, mesquine, s'appareille à merveille à son visage moqueur.

Ne pas le regarder. Ne plus le regarder.

Devant moi, il y a la continuité de la voie, des arrêts de bus, des bancs, des types qui marchent et sans doute même quelques touristes. Il y a même des étudiants, pas de notre niveau avec des uniformes plus simples, des cartables carrés, des cravates colorées de bleu.

           —       T'aimerais passer chez moi ?
 


Il y en a un qui s'est arrêté, devant une vitrine à regarder derrière la glace.

(Silence.)

Je ne sais pas si Jaemin me regarde où s'il regarde aussi, tout comme moi, ce gosse qui zieute un jouet.

           —       On pourrait faire nos devoirs pour la semaine... En maths... Je sais que tu galères parfois en maths.

Quand je me tourne finalement vers lui pour voir sa réaction, Jaemin arbore une mine choquée, dramatiquement choquée.

Il me bouscule de son épaule, détourne le regard après m'avoir sans doute fixé depuis le début.

           —       Ce sont les maths qui m'aiment pas, pas le contraire.

Il hausse les épaules, essaye de détendre l'atmosphère, j'essaye de rire sans que ce ne soit d'une manière trop gênante.

Bizarrement, mon coeur qui bat fort m'empêchait de ne pas prendre au sérieux cette discussion.

           —       T-tu peux du coup ?

Visage droit, visage net. Plus de sourire, plus de moquerie. Juste un regard droit tourné, partout, loin de mon propre visage.

           —       Je crois ouais.

Jaemin m'adresse un sourire : doucement, tout fragile, tout léger.

Une brise de vent qui s'écrase sur ma joue, un soleil clair de printemps, celui du matin qui lèche les vitres, qui décore les arbres, qui bouscule le feuillage.

Un sourire, doux, fragile, léger.

Une palpitation en trop.

Je me retiens difficilement de sourire trop grandement en réponse.





















           —       Ça se voit tant que ça que j'ai des goûts de gosses ?

On attend devant la caisse que l'employée verse le liquide dans le gobelet, le paiement déjà encaissé.

Je donne un sourire en réponse à Jaemin qui est adossé à la surface du meuble, son sac maintenant sur ses deux épaules. Il attend comme un enfant à fixer la grosse machine qui fait un bruit monstre derrière. Ses yeux illuminés s'agitent d'un bout à l'autre du café, sans savoir où regarder. À croire qu'il n'est jamais allé dans un café.

La femme se tourne vers nous, elle a entre ses mains notre achat qu'elle dépose devant moi après les avoir glissé l'un puis l'autre à l'intérieur d'une étiquette de l'enseigne.

Elle me sourit, me remercie puis se détourne lorsque je me saisit des deux boissons. L'une à la fraise pour moi,

           —       Je sais pas comment tu fais pour aimer à la fraise...

Et une au chocolat que je tends à Jaemin, ses mains qu'il me présente à l'affût, comme un gosse capricieux auquel on achète une friandise.

Jaemin me sourit, un peu rouge mais pas trop, ses yeux sur la boisson plus qu'en direction des miens.

           —       Merci.

Et, je crois qu'il était franc ce merci là.

Plus franc que la majorité des Mercis qu'on donne aux gens que l'on soit reconnaissant ou pas.

Jaemin n'a pas bougé depuis une dizaine de minutes, je n'ai rien dit quand il a posé son crayon sur le bord de la table et que son visage s'est adossé au dossier du fauteuil, les yeux fermés.

Il y a bien eu quelques minutes, au tout début quand on est arrivé chez moi, où Jaemin était concentré. Les yeux grands ouverts il cherchait à écouter, à m'écouter lui expliquer telles ou telles questions. Ça se voyait qu'il cherchait, ne serait-ce qu'un peu.

Puis il y a eu ces quelques secondes de battements, où son stylo s'est posé sur le côté et que son cahier est resté grand ouvert. Mon chat s'est ramené, une patte derrière l'autre, d'un bon gracile jusqu'au haut du canapé, son museau fin qu'il a dirigé vers Jaemin et Jaemin qui s'en est extasié, soudainement plus intéressé.

Le chat, sans même lui demander son avis, s'est installé sur ses cuisses, sa tête sur son ventre et les mains de Jaemin occupées à le caresser.

Je l'ai regardé, du coin de l'œil, sans rien dire. À l'écouter parler à mon chat d'une voix de gamin, ses yeux grands ouverts, quelques étoiles piégées, à trouver la scène affreusement mignonne.

Puis il s'est endormi, enfin, je crois qu'il s'est endormi. Une respiration calme, son buste qui se dresse et qui s'abaisse, sa main toujours piégée dans le pelage du chat.

Alors, au bout de ces dix minutes à écouter le silence et le ronronnement du chat, j'ai perdu ma concentration et l'ai perdu sur Jaemin. J'ai délaissé la table basse du salon, mon manuel, mon cahier et mes crayons.

Mes yeux étaient sur Jaemin. Sur un Jaemin assoupi, apaisé, qui ne voyait pas que je le regardais. Ça m'a donné le tournis, quelques battements et quelques fourmillements.

Il y avait en ce Jaemin endormi quelque chose d'hypnotisant. De relaxant mais d'angoissant.

Le genre de sensations qui s'accroche à toi, qui te colle, qui t'asphyxie, qui t'aspire.

Le chat bouge, il s'appuie sur Jaemin, l'écrase un instant puis saute en dehors du siège.

Ses yeux s'ouvrent, lentement mais en grand. Ils tombent immédiatement sur moi, comme s'il savait déjà que je le regardais.

Je détourne le regard avant qu'il ne le fasse, pris en flagrant délit, les joues brûlantes.

Il tend ses bras vers le haut, s'étire un instant. Il bâille aussi, bruyamment, pour de faux juste pour faire du bruit, un soupir fort qui éjecte momentanément sa fatigue.

           —       Y'a des caméras de surveillance dans ta maison ?

Je lui jette un regard surpris par sa question, les sourcils froncés. Pourquoi y aurait-il des caméras de surveillance chez moi ?

Il inspecte ma réponse silencieuse, en rigole.

Je comprends le sens de sa question quand il vient finalement bouger de sa place initiale pour venir s'installer sur moi. Il y pose tout son poids et emporte derrière son mouvement un bon paquet de fourmillements dans mon corps.

Pourquoi il fait ça ? Pourquoi il fait toujours ça ?

Pourquoi ça fait toujours ça ?

Sans même me regarder dans les yeux, il laisse tomber son visage dans mon cou après avoir clos ses yeux en une respiration.

Je sens son souffle s'écraser puis repartir, humidifier ma peau.

Je sens ses lèvres, déposées sans le faire exprès, faire frissonner ma peau.

Délicatement, je viens déposer mes mains autour de sa taille, par-dessus son haut.

Jaemin bouge, je ne sais pas s'il a ouvert ses yeux mais ses lèvres papillonnent contre mon épiderme, de léger baiser qui font tout trembler. Il fait mouvoir ses lèvres tout proche de mon oreille dans de léger bruits de succion.

J'enserre sa taille, la soudaine envie de l'embrasser sans même voir ses lèvres ni même son visage qui me prend aux tripes.

           —       Tu peux me toucher, Jeno, ça va pas te tuer.

Ses mots ont ricoché contre ma nuque entre plusieurs de ses baisers.

Pourtant c'est bien ce qui est en train de se passer dans mon corps, un semblant de décès, de mise à mort : mon corps réagit bizarrement à Jaemin. Des palpitations incessantes qui sont mal rangés, pas correctement emboîtés dans des tiroirs.

Il recule son visage de mon cou, ses yeux tombent immédiatement dans les miens. Je me retiens d'immédiatement fondre sur ses lèvres, me contente de le dévisager comme lui le fait.

Il rapproche son visage, ses lèvres, son nez, ses yeux. Puis il attends :

Une seconde,

Deux, trois;

Peut être quatres je ne sais pas,

Avant d'écraser son sourire sur mes propres lèvres. Il y glisse sa langue sans même attendre, ses doigts plongés dans mes cheveux, son corps qu'il sert contre le mien.

J'enlève son haut d'à l'intérieur de son pantalon, j'y introduis ma main, touche à sa taille directement contre sa peau. Je remonte mes mains plus haut, surélève son t-shirt, les place au niveau de son poitrail que je caresse sans trop savoir quoi faire.

Il soupire au contact, assèche mes lèvres de son souffle.

Jaemin pose ses mains sur mes cuisses, fait semblant de ne pas savoir qu'il les a posées à quelques millimètres de mon entrejambe.

           —       Jeno, est-ce que t'aimerais essayer quelque chose ?

Jaemin à la bouche légèrement ouverte, il fait exprès de se coller tout contre moi, de lécher ses lèvres, de lécher les miennes de son regard. Ça se voit.

Ça se voit comme l'effet qu'il me fait.

Je sors mes mains de sous son haut, dépose mes doigts sur son col que j'échancre impunément, ses clavicules que je découvre, sur lesquelles je viens déposer un infime baiser.

           —       Ça veut dire oui ?

Ça voulait dire oui autant que je ne sais lui dire non.

Jaemin a baissé son regard en direction d'où il a placé ses mains. Mon corps s'est mis à brûler et mon bas ventre à chauffer lorsqu'il a glissé l'un de ses doigts sur la braguette de mon pantalon. Il l'a fait glisser vers le bas en déposant un dernier baiser sur mes lèvres, plus délicat. Étrangement plus léger.

Mes joues sont devenues écarlates quand il a fait en sorte d'abaisser mon bas puis qu'il a placé ses mains sur mon caleçon, qu'il y a légèrement appuyé ses doigts en continuant de m'embrasser.

           —       Si ça te dégoûte, que ça te gêne ou que tu trouves ça bizarre, tu m'dis d'arrêter.

Il attend, ses yeux dans les miens, j'acquiesce, mes mains fébriles sur sa taille.

Son ricanement s'est collé à ma peau, il s'est amusé à mordiller le cartilage de mon oreille. Ses mains maintenant sur son propre pantalon, il a réalisé la même manœuvre pour libérer un morceau de son caleçon blanc puis directement son sexe.

Je me suis sentie bizarre, un instant, mais Jaemin s'est empressé de venir m'embrasser une énième fois et j'ai oublié les pensées grisantes qui m'ont traversé.

C'était normal ce que je faisais.

En tout cas, il n'y avait rien d'anormal à le désirer.

Jaemin a pris mon membre entre l'une de ses mains puis, de l'autre, il a attrapé ma propre main qu'il a emmené jusqu'à sa peau dénudée.

Du bout de mon empreinte, j'ai senti l'humidité et la froideur de son épiderme. Avant que je ne puisse faire un seul mouvement, Jaemin a attrapé mes mains entre les siennes, il les a englobé puis s'est collé à moi de manière à ce que nos deux sexes soient collés l'un à l'autre, mes mains les couvrant et les siennes encore par-dessus.

           —       Ça va ?

Mes yeux étaient dans le vide, toujours sur lui mais quand même dans le vide. J'ai une énième fois acquiescé puis l'ai embrassé de moi-même.

Ma langue contre la sienne, ses lèvres contre les miennes.

J'ai senti mon coeur palpiter encore plus lorsque Jaemin s'est mis à lentement bouger nos mains.

Je sens chacun de ses doigts sur le dos de ma main,

Je sens chaques millimètres de la chaire de ses lèvres caresser les autres quelques millimètres de ma chaire à moi.

Et bizarrement, même si Jaemin se sert de ma main à moi pour nous caresser, qu'il s'agit de ma propre foutu main, j'ai l'impression que c'est lui qui me touche.

Jaemin s'installe à côté de moi, il plonge une main dans ses cheveux qu'il vient battre vers l'arrière. Il soupire puis se met jambes croisées sur le fauteuil, tourné vers moi. Il me sourit, jauge mon visage rougit, mon cou qu'il prenait plaisir à embrasser il y a à peine quelques minutes.

Ses yeux ne quittent pas mon visage et je sais, qu'interieurement, d'une manière ou d'une autre, il se moque de moi. Il se moque de cette facilité. De ce sourire facile qu'il réussit à me faire étirer n'importe quand lorsqu'il est là. De ces regards faciles, trop persistants, trop demandeurs que je laisse tomber par mégarde, parfois, sur lui.

Pourquoi j'avais déjà besoin qu'il m'embrasse, qu'il me touche, que je puisse ne serait-ce que l'effleurer ?

J'arrive pas à m'enlever cette image de lui, ce regard qu'il me jette, ses mains sur moi, ses baisers dans mon cou, ses lèvres sur les miennes.

Pourquoi est-ce que je suis obsédé ?

Obsédé par lui.

           —       Putain t'es vraiment chou.

Ses mots m'arrachent de mes pensées, un regard vers lui : toujours ce sourire moqueur, cet air d'ailleurs qui dit : qu'importe ce qu'il se passe, Jaemin s'en fou.

Il s'en fout parce-que, pour lui, tout est normal.

Tout est normal même quand rien ne l'est.

Et, même pour moi.

Même pour moi même si rien ne l'est j'ai l'impression que tout est réellement normal.

Même lorsque Jaemin se colle à moi, qu'il dépose son visage sur mon épaule, son nez et ses lèvres innocemment en direction de mon cou. Qu'il commence à humer mon odeur, un mélange de sueur et d'une flagrance de lessive, et qu'il finit par s'endormir.

Même là, tout m'est apparu exceptionnellement, extraordinairement normal.

Non. Je me contredis.

Tout m'est apparu, juste, simplement, normal.

Il n'y a pas d'exception, c'était normal et puis c'est tout.

Je ne peux pas tourner mon visage vers lui au risque de le bouger et donc de le déranger donc j'essaye le moins possible de me mouvoir.

Néanmoins, d'elles même, mes mains s'aventurent jusqu'à ses cheveux sombres que je caresse d'une légère pression.

Aujourd'hui, je peux l'attester, il n'y a pas de lavande dans les cheveux de Jaemin, il n'y a pas de rose ou de lessive.

Il n'y a que de la cendre;

           —       Est ce que ça va, Jaemin ?

Que le bout cancéreux d'une cigarette.








___☀︎︎___








☺︎︎☺︎︎☺︎︎







Le chapitre de fou à écrire, je l'aime beaucoup en tout cas !

( J'espère juste que les chapitres longs ne sont pas trop chiants à lire mais j'aime pas séparer les trucs si jtrouves que ça va bien ensemble)






((((((

MakeMate.
C'est criminel de ne pas avoir fait débuter Minjae, Sion et Jiahao
J'suis tellement dévastée, en vrai j'aime bcp ceux qui sont dans la line UP de début mais vrmt ces trois c'étaient mes pick dès le premier épisode...
J'espère juste que ça va finir comme pour bp et que d'autres groupes vont se former naturellement en fonction de leur complicité comme OnePact ont fait ( c'est un de mes nouveau groupe favoris ) ou même evne
Genre si Minjae ne débute pas dans l'année je crois plus au bonheur... ( Même Woncheon d'ailleurs hein j'l'ai pas oublié lui... )

))))))


Koeur koeur <33

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