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²⁷ | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚅𝚒𝚗𝚐-𝚂𝚎𝚙𝚝.
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²⁴⁷⁰ ᵐᵒᵗˢ
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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|
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LEE MARK
3 Janvier
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| Tu me ramènes un Kdo !
JE CLIQUE DEUX FOIS sur le message, quitte la conversation avec Donghyuk et met en veille l'écran après avoir précautionneusement mis l'appareil en mode avion. Je le laisse ensuite tomber sur le côté. Il glisse le long de ma cuisse, arrête son chemin sur le tissus du siège, entre le siège suivant et mon propre corps.
Le fil de mes écouteurs pendent le long de mon visage toujours relié à mon téléphone, il y a de la musique qui y fait un chemin. J'ai oublié mon casque à la maison après l'avoir abandonné dans ma chambre, à recharger sans me souvenir qu'il fallait le récupérer à un moment ou à un autre. Heureusement que j'avais une paire d'écouteur dans mon sac, toujours dans mon sac.
Je me demande ce que j'aurais fais, sinon, pendant des heures si ce n'est penser à des choses grisantes.
Ma mère est à ma droite, juste a côté de mon père côté fenêtre. Si mon père est pour sa part déjà prêt à s'endormir, elle, elle fouille dans son sac. Elle fouille et trouve des dizaines de trucs inutiles qu'elle a pris au cas où.
Au cas où tout plein de chose qui, évidemment, n'arrive jamais.
Même s'il ne faut jamais dire jamais.
Elle me jette un regard, les yeux grands ouverts, une main sur son portable qu'elle vient de complètement éteindre. Elle a de grand yeux marrons et de fines lèvres qu'elle ne lisse jamais au baume à lèvre, comme moi.
— Merde, je crois que j'ai oublié ma recharge.
Elle tourne son visage de nouveau vers son sac qu'elle retourne de ses doigts, je ne l'ai pas entendu de manière claire mais je sais pourtant ce qu'elle a dit.
— Tu l'as mis dans ma valise.
Elle soupire, soulagée. Elle tire la fermeture éclaire, dépose son sac sur le côté, une main sur son front comme si elle venait de transpirer des litres de sueurs pour un simple chargeur alors qu'elle sait très bien que moi ou même mon père on en a respectivement un.
Je détourne finalement mon regard d'elle, je passe par l'allée où plusieurs mains sont posées sur les accoudoirs. Certains passagers ont déjà les yeux fermés, d'autre sur leur portable et quelques rares autres ont un livre en main, ouvert à moitié.
Mes yeux tombent finalement sur le hublot opposé, mes voisins, ceux qui sont de l'autre côté de l'allée en parallèle à moi, sont un jeunes couples d'une vingtaines d'années. Il y a une petite fille avec eux, des lunettes rondes sur le bout de son nez et une déesse entre les doigts. Ses parents ont leur attention plongés sur le hublot, leur main serrée l'une dans l'autre, comme si, à cette âge on pouvait toujours avoir peur d'un décollage d'avion.
Sûrement qu'on en a le droit, je sais pas trop.
Donghyuk, lui, en a peur, la première fois qu'il a pris l'avion c'était avec moi et mes parents pour aller au Canada tout comme je m'y rends aujourd'hui. Il était collé à son siège, presque dix ans, un gosse terrorisé des bruits que les moteurs faisaient. Il s'était agrippé à mon bras, les yeux fermés et avant même qu'il ne s'en rende compte l'avion s'était envolé.
Pourtant, il n'avait pas lâché mon bras du trajet.
Il m'avait dit, plus tard, que c'était pas grave qu'il ait peur car d'ici quelques années, quand il serait un adulte, il n'aurait plus aucune peur.
Au retour, c'était le même manège, corps serré, yeux fermés et mon bras qu'il compressait.
Donghyuk n'a plus jamais repris l'avion.
Sans doute qu'il ne lui reste que quelques années avant qu'il n'ait plus peur et qu'il puisse s'acheter un billet sans regretter.
Je soupire.
Je plonge mon regard vers l'hublot, la naissance des nuages, les bouts de bâtiments qui s'enfonce en direction du sol.
L'avion qui s'envole : d'abord ridiculement penché puis exagérément droit. Aucune différence perçu entre l'avant et l'après, je sais juste, de connaissances, qu'un avion ça sert à voler et que là, on est dans les airs.
Le ciel, les nuages et, évidemment, la voix de l'hôtesse de l'air.
Je claque la porte du taxi, mon père est déjà devant sa portière, la moitié des valises qu'il a déposé sur le côté, tout juste sortie du coffre. Il y a la mienne que je repère au sticker spiderman décoloré accroché sur la face principale.
Ma mère s'occupe de payer le chauffeur, un sourire qu'elle lui rend puis son sac a main qu'elle cale sous son bras.
— Bonne soirée !
Elle lui dit, la porte toute juste fermée sans doute qu'il ne l'a même pas entendue voir même écouté, le moteur déjà en marche et les roues qui crépitent déjà sur le goudron de la route.
J'en rigole, mes écouteurs que je dégage de mes oreilles et que je range négligemment à l'intérieur de la poche de mon pantalon.
Chez mes grands parents, c'est la campagne.
La route y est merdique, on y trouve des nids de poules, des restes de branches ou encore le corps d'un animal percuté dans la journée. Il n'y a pas de réseau, pas partout en tout cas, et il n'y a pas de voisin non plus. Juste des vaches et des moutons, quelques champs de blés ou de tournesols et des chats errants qui ne le sont pas réellement.
Aujourd'hui, il y a de la neige sur les sols et les champs sont vides, les bêtes sont à l'abris et les ridicules roues des valises coulissent mal.
Mon père râle un peu, ma mère un peu plus, moi j'avance juste, ma valise que je suréleve pour pas qu'elle ne racle le sol boueux.
Le portail est grand ouvert, les dalles qui mènent jusqu'à la porte d'entrée couvertes de neige.
Il y a un chien, moyen, qui court jusqu'à moi, ses poils tout rugueux bougent en même temps que lui. Il est mouillé, presque trempé mais lorsqu'il se jette sur moi pour me saluer, ça ne me fait que rire. Il se frotte à moi, s'extasie de mon visage qu'il a visiblement reconnu. Ce chien a plus de quinze ans et il a encore toutes ses dents. Son pelage n'est certe plus très agréable au toucher mais je l'ai vu grandir en photo quand ma grand mère apprenait à se servir d'un téléphone et qu'elle nous envoyait photo sur photo.
Le chien s'éloigne, une patte derrière l'autre, il manque de trébucher en courant vers ses propriétaires qui viennent de sortir de leur maison.
Ma mère monte difficilement les marches du perron, sa valise qu'elle délaisse à l'entrée lorsque ma grand mère la prend entre ses bras, un mélange de nostalgie et d'amour maternelle.
Elle se recule, lui claque une bise puis se tourne vers mon père qu'elle salut d'un sourire jovial.
— Vous avez fait bon voyage ?
Il n'y a pas de câlin pour lui, ils voient encore mon père comme un adolescent turbulent qui fait des avances éhontées à leur fille. Qui pouvait savoir que quelques années après ils seraient marié et auraient un enfant.
Moi, quand elle me voit, c'est une accolade bien serrée, bien asphyxiante qu'elle m'asséne. Elle m'encercle autour de ses bras faibles, un baiser sur la joue et quelques compliments qu'elle sort paisiblement d'entre ses dents et ses lèvres ridées.
Mon grand père, lui, reste en retrait, il est courbé, fatigué et traîne une canne derrière lui, sa nouvelle meilleure amie depuis qu'il a fait une chute en allant nourrir ses cochons. Mais malgré ça, il tire toujours un sourire immense, et ses dents, il n'a aucune honte à les exhiber fièrement. Et son sourire, il me donne envie de sourire.
Depuis que mon grand-père a une canne, ils ont emménagé la maison pour mieux pouvoir s'y déplacer, il y a des pentes au niveau des escaliers et la douche a été modifiée pour pouvoir mieux s'y installer.
— D'ailleurs Mark, on a nettoyé ta chambre !
J'adresse un sourire à la voix déraillée du plus vieux, reconnaissant. L'année dernière, la pièce qui me sert de chambre avait été infesté de termites, ils n'avaient pas ouvert la porte de l'année.
Est-ce-que je leur en voulais ? Pas le moins du monde.
Je monte les escaliers, ma valise toujours derrière moi, mes parents qui discutent derrière, le chat d'ici qui miaule aux visiteurs.
La maison pu un peu le renfermée et à l'étage, l'odeur semble décuplée. Je me doute bien qu'ils ne vont pas monter souvent en haut pour ouvrir les fenêtres, surtout si en haut il n'y a que des chambres et une salle de jeux.
Mes doigts s'accrochent à la poignée, il y a une petite pancarte accrochée au bois de la porte, mon prénom y est inscrit en majuscule. La porte s'ouvre d'elle même, je l'abat jusqu'au derrière du mur, une vision sur l'intérieur de la pièce.
Un grand lit, des draps blancs et neufs.
Donghyuk a dormit ici, il y a plusieurs années, sur le même lit à faire semblant de ronfler la nuit tombée. Une farce pas drôle qu'il réitérait soir après soir.
Je crois que j'étais déjà amoureux de lui à cette période là.
Il n'était pourtant pas très beau et se trouvait un peu rondouillé. Même en lui disant que c'était faux, il ne me croyait pas. Il était aussi têtu même s'il l'est encore et peut être même un peu plus.
Il était peureux, surtout.
Je range ma valise dans un coin de la pièce, collée à l'armoire et à la table de chevet. Il y a une petite lampe de bureau posée ici, à quelques minuscules centimètres d'un cadre photo.
J'actionne le bouton, il y a un léger clic, une ampoule qui s'allume.
Le flash s'écrase sur le cadre, sur une vieille photo sans aucune rayure, sans aucune décoloration. Elle est toujours vive comme prise à l'instant.
Donghyuk.
Encore et toujours Donghyuk.
C'est aussi à cette période là que je me suis rendu compte qu'aimer un garçon quand on en est un, c'est pas ce qui est de plus normal. Les gens parlaient d'homophobie à la télé, d'une agression.
Pendant ce temps, avec Donghyuk on jouait derrière la table à manger avec le chien.
Ma mère s'était alors empressée de changer de chaîne, agacée. Elle n'a jamais aimé les injustices et moi, c'est pour ça que j'aime ma mère.
Sur la photo, Donghyuk est en tenue de fermier, il a le vieux chien entre ses pattes, un chapeau cliché et une fourche en fer. Il y a les cochons de mon papi derrière, en décoration de fond.
Je sort mon portable, ouvre la caméra et prend en photo le cadre. Je l'envoi à Donghyuk puis éteint l'écran.
Je ne comprend pas tout ces derniers jours.
En fait, je ne comprends presque rien.
Donghyuk n'a plus rien dit, n'a plus rien évoqué. On n'a ni commencé à en parler ni même penser à le faire. Enfin, moi, personnellement, je n'ai pas une seule seconde eu envie de demander.
Je croyais que ça allait être lui qui le ferait.
Forcé de constater qu'il a laissé ce baiser de côté. Comme si rien ne s'était passé.
Peut être que c'était un rêve, qui sait ?
Mon téléphone s'allume dans un flash,
| J'aurais dû venir avec toi.
Je ne répond rien, laisse tomber mon portable sur le matelas. Un soupire au lieu d'un sourire.
Putain, est ce que c'est mieux comme ça ?
Qu'il fasse comme si de rien était ?
Est ce que j'aurais préféré qu'il me déteste, que je le dégoute ? Qu'il me pousse, sans force mais sans autre alternative, à ne plus l'aimer.
L'Aimer.
Comme s'il pouvait comprendre que c'était le cas.
Je quitte ma chambre, laisse la porte ouverte, mon téléphone sur le lit.
Je quitte l'étage, traverse le couloir et rejoint le salon. Mon père est assis sur le canapé, appuyé sur son coude il est tourné en direction de sa femme et de ses beaux-parents.
Ma grand-mère est assise sur une chaise de la table à manger, son mari assis sur un fauteuil, sa jambe boiteuse étirée et sa canne déposée sur le carrelage orange et blanc de la maison.
Ma mère est debout, elle va d'un bout à l'autre de la pièce, elle inspecte les pièces vérifient que tout est en ordre ou plutôt pas trop en désordre.
Elle sait pourtant qu'il y a une femme de ménage qui passe tous les jour et une aide soignante qui, elle, vérifie tous les quatres matins leur état de santé.
Ma mère discute avec la sienne pendant que je m'installe à côté de mon père, le visage tourné vers la télévision. Mon grand père me lance un sourire, ça se voit qu'il se retient de poser des questions, qu'il se contente de me jeter des regards sans décoller ses lèvres.
Il n'a jamais aimé qu'on lui pose des questions, qu'on lui demande si ça va même si ça ne va pas. Il a toujours détesté recevoir des messages de joyeux anniversaire, pas après qu'il ait dépassé les soixante balais. Alors il se tait, il pense à ses cochons qui ont tous été vendus après son accident car plus personne ne pouvait allait s'en occuper. Le terrain est devenue vague, de l'herbe qui pousse ça et là, très haut. Vraiment très haut.
Le chien y attrape des acariens mais personne ne peut aller couper l'herbe. c'est déjà beaucoup, une femme de ménage qui vient préparer les repas et nettoyer les sols de la maison.
Je sais juste que maintenant, ce qu'il aime faire par dessus tout, c'est se poser dehors et regarder les voitures passer, une toutes les heures peut être même moins.
Ça sert à quoi de ne plus avoir peur de rien quand on devient adulte s'il y a plein d'autre chose qu'on ne peut plus faire au fur et à mesure que l'on grandit ?
Une main se pose sur mon épaule, il y a un sourire qui m'accueille lorsque je tourne la tête. Les mains fripées de ma grand-mère me tendent une tasse de chocolat chaud qu'elle vient visiblement de préparer. Mes doigts brûlent au toucher de la tasse puis ça s'estompe.
Je lui adresse un sourire puis un "Merci".
— Tu devrais venir étudier ici, Mark, tu sais ? Tu pourrais venir a la maison et tenir compagnie à tes pauvres grands parents.
Moi, je ne répond rien, j'en rigole juste un peu. Ma mère, elle, ça se voit qu'elle l'a noté dans un coin de sa tête. Elle y pense, des fois, je le sais. Pas pour moi mais plus pour elle, revenir ici, où elle a grandit.
Moi, j'ai grandit en Corée du Sud avec Donghyuk, j'ai jamais voulu quitter ce pays. Et même si mes parents partaient au Canada pour s'occuper de mes grands-parents, je ne vois pas quelles raisons pourraient me pousser à les suivre.
Je sais que je ne quitterais jamais Donghyuk, parceque j'ai peur de le faire, que je ne sais pas le faire.
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Chapitre pas ouf que j'avais pas trop envie d'écrire mais que je trouvais quand même important pour comprendre !
Je viens de retrouver une ff sur le markhyuk qui date de 2023 que je trouve un peu cringe à la fin mais qui fait quand même le taffe donc sûrement que je vais la poster après l'avoir relu début août ou fin juillet ! 8 chapitre et à lire rapidement
Koeur koeur <3
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