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²⁵ | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚅𝚒𝚗𝚐-𝙲𝚒𝚗𝚚

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³⁷⁸⁹ ᵐᵒᵗˢ
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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|







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LES VOLETS SONT OUVERTS, les rideaux sont fermés. Partiellement, partiellement fermés. On n'y voit rien a travers alors ils ne sont que partiellement fermés pour pas que l'entièreté de la pièce ne soit plongée dans le noir, dans l'obscurité.

           —         T'as mangé quoi ?

Johnny traîne sa voix, on entend en fond le tintement d'ustensiles. Une casserole qui se pose sur une plaque, de l'eau qui s'y glisse.

            —         Jisung a commandé du Bulgogi, tu fais pitié avec tes vieilles pâtes.

Mark ricane et l'American pioche son téléphone posé sur une étagère qu'il dirige nonchalamment en direction de sa casserole où l'eau commence à peine à trembler. Il tire une tronche étrange quand la caméra est redirigée en sa direction.

Mark penche sa nuque sur la tête du lit, le regard sur le mur, sur les vitres claires de chez Jisung.

Il n'y a aucune femme de ménage chez Jisung, c'est lui, le matin même avant l'arrivé de Mark qui a pris soin de nettoyer la chambre de toutes les poussières. Jisung vit dans une petite maison pas trop loin de chez ses parents, il y vit momentanément avec sa sœur.

Pourquoi momentanément ? Parce qu'elle n'y passe que de temps en temps, quand elle se dispute avec son copain.

           —         J'me suis trop habitué à ta cuisine mec, j'sais plus comment on allume le feu de chez moi.

Mark s'en amuse, une œillade sur la prise au pied de son lit, sa recharge qui y est branchée mais le fil qui pend jusqu'au parquet, inoccupé.

Son regard remonte sur la vitre puis sur l'écran de son portable, une vue en plongée sur le plan de travail de chez Johnny, son téléphone que Mark devine être affreusement tordu sur un objet quelconque faisant office d'appui.

Il y a des emballages et quelques récipients posés ça et là sur la table et proches de l'évier.

           —          T'as vu la gueule de ta cuisine aussi.

Du côté de Mark, c'est plus chaleureux, plus harmonieux bien que fade. On n'y décèle aucune décoration, aucun tableau ou aucune plante verte.

Juste des murs brun, des meubles bruns et des draps bruns.

C'est une pièce banale qui n'a aucun trait d'un quelconque propriétaire.

          —         Quoi ? T'as quelque chose à redire ?

Johnny lui adresse un regard sérieux, un rire qu'il cache maladroitement sous ce même air.

           —         C'est à peine si t'y trouves une casserole.

Il soupire, roule des yeux et se tourne vers sa casserole.

          —         Le gars il parle alors qu'il sait même pas se faire des œufs.

Mark s'en amuse, le regard maintenant plongé sur ses draps, son corps couvert sous une couverture comme si, là-bas, en Corée, il faisait froid en plein mois de juillet. Il détaille alors ses doigts, qu'il étend en éventail devant lui, il lorgne ses ongles qui ne sont plus rongés, qui sont parfaites bien qu'un peu lisses et colorées de rares tâches blanches.

          —         Pas ma faute si j'ai un soumis à la maison.

D'un mouvement de tête, son visage droit en direction de Mark, c'est un sourire séducteur qui lui répond;

          —         Tu avoues enfin que c'est notre maison, babe ?

Mark en rigole, ses mains qu'il délaisse sur son écran. Il y touche un peu, fait défiler sa page, ses publications et les quelques comptes qu'il suit.

Sa voix se coupe avant même qu'il ne puisse ou ne veuille répondre.

Son cœur évite un battement.

Ou peut-être qu'il l'a juste raté, qu'il est parti dans une déviation sans même le savoir.





Lee Donghyuk
| Salut Mark !
| J'aurais aimé venir te voir en vrai chez Jisung mais il m'aurait claqué la porte au visage donc me voilà ici !





La tête dans le vague, il glisse immédiatement ses doigts sur la notification.

           —       Il m'a envoyé un message, merde, j'réponds quoi ?

Le message, tout neuf, s'affiche comme une lettre venue de loin, toute juste reçue, toute juste arrivée et ouverte.

Comme si Mark avait pris le temps d'admirer le timbre, d'admirer l'enveloppe, d'admirer les lettres manuscrites.

          —        Hein ? Qui ?

Mark a la sensation de rêver. Les yeux perturbés harnachés à l'écran, et pour ne pas être arraché à ce rêve, même inconsciemment, Mark prend soin de ne jamais laisser ses yeux glisser plus haut que sur le message de vingt-deux heures quarante-trois.

          —       Haechan,... Fin Donghyuk !

Le rire de Johnny décroche un instant Mark de sa lune. Quant au bruit de poêle que l'on entends être raclée, Mark comprend qu'il sert de transition.

        —      Il dit quoi ?

Automatiquement, ses pupilles redessinent chaques lettres, reforment chaques mots, restructurent chaques phrases.

         —       Rien,... en gros il dit juste "salut".

Dans le petit coin de son écran, Mark voit la silhouette de Johnny se retourner, ses yeux plantés dans la caméra.

          —       Bah réponds "salut" aussi t'es con ?

Leurs yeux se croisent, Mark sent son coeur battre les joues à moitié rouges.

          —       Ah ouais merde,... Attends...

Son clavier apparaît, ses doigts tapotent les touches, le message prend lentement forme comme un vieux soudainement mal habitué à l'électronique.

Envoyé, l'icône 'vu' se projette immédiatement dans le coin.

Une seconde. Deux secondes. Peut-être une troisième.

          —       Merde il écrit !

Mark se retient de quitter la conversation, à la place, il attend, le cœur qui s'agite, qui palpite.

          —       C'est le principe d'une conversation t'sais, t'écris puis il répond. Puis tu réécris et il re-reponds. Et après, tu re-re-réécris et il...

Mark se déconcentre de son ami, les trois petits points qui dansent en vague sur son écran.

Son cœur sursaute quand le message apparaît finalement.






| Ça va ?
Ça m'a fait plaisir de te voir et de me rendre compte que t'avais pas changé. T'es juste un peu plus moche mais c'est la vie ça Mark...






Il suit les lignes de textes, ne s'arrête même pas aux virgules ou aux points. Il enfile tous les mots comme un collier de perles qu'on tisse au fur et à mesure au bout d'un fil.

          —        Alors ? Il a dit quoi ?

Mark cligne des yeux, réticent.

          —        Merde, il a dit que j'étais devenu moche,
J'suis devenu moche ?

Johnny ricane. La casserole sort du feu, il se dirige vers son évier, une main sur la passoire et la seconde sur le manche de la casserole.

           —        Un peu ouais, t'as pris des joues et ta nouvelle coiffure te vas pas trop, j'osais pas te le dire, désolé mec...

Mark s'arrête comme un automate, dans un réflexe bizarre il retourne sur l'appel qu'il partage avec l'américain et vérifie sa propre caméra, regarde son visage en reflet.

Rien de particulier, toujours ces mêmes yeux, ce même nez, ces mêmes traits en général. Peut être qu'il y a un ou deux grains de beauté en moins, cachés par l'obscurité, mais aucune différence notable à d'habitude.

Par dessus la caméra, un nouveau message de Donghyuk apparaît alors que de l'autre côté de l'appareil un énième rire retentit,






| Ah ? Jdois attendre encore un peu pour les blagues ?
| Me laisse pas en vu Mark je suis désolé c'était de l'humour !






            —         Oh putain, c'était de l'humour...

Il soupire, soulagé, de nouveau rouge mais un peu moins perturbé.

          —         Pas moi hein.

Bip.

La vidéo se coupe, la voix de Johnny se tranche. Et Mark, qui a mis fin à l'appel devient soudainement désireux d'être plus sérieux.

Il s'installe mieux sur le lit, ses épaules mises en avant et ses jambes croisées. Il prend un certain temps à écrire le message, à le changer et à le re-changer.






Ah non non t'inquiètes j'étais juste |
en train de répondre à quelqu'un d'autre !
Sinon ça va tout pareil, je suis |
heureux d'être revenu quelques
jours pour vous revoir







Quand il se sent confiant après relecture, il l'envoie enfin. Un sourire fière au visage.

Sourire qui disparaît aussitôt le message de Donghyuk parvenu à son portable. Il avait eu le temps de lire le message de Mark au moins ?


| Tu retournes au Canada après ?



Si Mark retournait au Canada ?

Oui, évidemment.


Ouais il me reste une année avant | d'avoir mon diplôme

| Ok
| Cool
| Et après tu reviens en Corée ?

Je sais pas encore |
Peut être que je rentrerais en |
Corée avec ma grand mère
Il faut aussi que je convainc |
quelqu'un de venir avec moi

| Oh c'est vrai, désolé, toute mes condoléances pour ton grand père d'ailleurs

T'inquiètes, ça fait un petit moment |
et merci


| C'est ta copine ?

De quoi ? |

| Que tu dois convaincre de venir avec toi ?

Non, non pas du tout c'est mon |
meilleur ami


| Je le connais ?

Non, Johnny Suh |





Mark tape des doigts sur son portable, son regard divague sur la vitre, il n'y a plus trop de lumière dehors, juste des lampadaires et la lumière des voisins.

Son portable s'est éteint, mis en veille, Donghyuk n'est plus sur la conversation, il n'y répond plus.

Ça arrache un soupir au canadien, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas parlé à Donghyuk et quand il le faisait ça ne devait durer que quelques minuscules minutes ?

Son téléphone éclaire la pièce, éclaire son visage, et lorsqu'il clique sur le compte de Donghyuk, il a l'impression que tout est devenu plus silencieux.

Plus intime. Plus bizarre.

Son index s'immisce parmi les photos, toutes récentes et colorées, les plus rares sont celles qui ne montrent pas Donghyuk de face.

Elles ont toutes un cœur sur le bas, le plus souvent rouges, quelques fois grisonnant.

Quand Renjun y est, souvent, il y a moins de couleur.

Mark fait défiler les photos. Les plus anciennes datent du lycée, Il y est sur quelques-unes. Sur de rares occasions où, de bon cœur, il avait eu l'air d'accepter d'être au cœur de la caméra.
Il y a, aussi et surtout, Jaemin qui sourit à la caméra, certainement occupé les secondes qui précédaient le cliché.

Mark, lui, s'y voit fantomatique. La tête dans les nuages, le regard barré par le soleil, jamais la tête droite ni même le regard direct. On le voit de profil, de côté, de dos, volé au secret.

Mark ne les découvre pas ces clichés, pas aujourd'hui mais il y a des années, c'était avec stupéfaction qu'il se voyait apparaître sur son propre feed Instagram mais sur le compte de Donghyuk.

Pris en secret, pris en photo.

C'est une photo en particulière qui attire son attention, qui le fait s'arrêter lui et son fidèle compagnon, son cœur.

Il y clique dessus, son doigts fébrile, son doigts trouillard plus que lui l'était au lycée.

Il n'a plus aucune honte aujourd'hui mais...

Mais rien du tout, aujourd'hui, Mark n'a plus aucune honte.

N'a plus aucune peur ni même frayeur.

Mark est endormi, sur la photo, Mark est endormi.

Le visage paisiblement fermé, sa joue posée sur un oreiller et ses mèches brunes parsemées sur ses yeux.

Ses pensées, elles, fortes et imaginaires, soutiennent un mirage.

Le mirage d'un rêve,

D'un rêve bafoué.



[ Je crois que je suis amoureux.

Et zut. ]
@Mark.Lee



Mark n'avait jamais autant souri à une publication de Donghyuk. Mais, d'un autre côté, il n'en a jamais détesté aucune autre comme il déteste celle-ci.

Un peu plus bas, seulement du coin de l'œil comme si ce n'était pas important, Mark remarque que les commentaires y sont désactivés, inaccessibles.

Mark quitte le compte de Donghyuk sans trop remonter encore, il n'avait pas envie de voir les plus récentes. Il les avait déjà vu trop de fois.







































           —         Merci.

Ses doigts, d'un appuie fébrile, se saisissent de la boisson. Alors que sa monnaie, en oublie, reste sur le comptoir à quelques maigres centimètres de la caisse enregistreuse. La serveuse, à peine âgée de sa majorité, lui livre un sourire poli, sourire qu'elle nettoie rapidement l'argent en main et mis en sécurité.

Jaemin détourne son regard, une main dans sa poche où il range son porte monnaie, l'autre se rend jusqu'à une table où il y dépose son achat.

Dans un soupir, il s'installe sur le fauteuil canaris du petit café, sort son portable puis son cahier.

Le petit cahier manque de s'ouvrir, sa couverture détériorée et seulement rafistolée par une ficelle en laine qui maintient les deux côtés du carnet fermés sous la pression d'un léger nœud comme on en trouve partout sur les chaussures à lacets.

"Notes".

Comme notes à moi même ou notes à vous autres;
Ou comme notes de musique ou de partitions.

Ou même un peu des deux : note à moi même de dire aux 'autres' a travers ces notes ci.

Le carnet finit calé contre la boisson, fermé sur la devanture, en biais, en diagonale d'une serviette qu'il place sous le gobelet, l'enseigne mise en avant. C'est une fleur, une jolie fleur qui ressemble autant à la fumée d'un café brûlant qu'aux quelques feuilles d'une plante. L'enseigne n'a pas de nom à proprement parler, elle n'a que le nom de son propriétaire.

Un établissement pas très connu du coin de la rue qu'on peut trouver à l'aide de Google Map, dans un angle de la rue : entre un supermarché et un appartement. Sur internet, ça dit qu'il a ouvert cette année en plein milieu de janvier après que l'ancien propriétaire du local ait plié bagages.

Peut être que c'est la rue qui y était pas très marchande mais pourtant, aujourd'hui, il y a du passage et Jaemin le remarque au bruit incessant de la petite cloche qui tinte au-dessus de la porte.

Jaemin prend son téléphone, il prend un angle et une photo.

Docilement, il range son cahier, sa boisson et cette stupide serviette.

L'image prend quelques secondes à se poster mais lorsqu'elle l'est, le cercle rose qui surplombe sa photo de profil lui fait lever les yeux aux ciel.






Ten
Aujourd'hui 17:32

| Depuis quand t'aimes à la fraise toi ?

Toujours |






La cloche sonne, le regard pendu, perdu, Jaemin s'y perd.

Jaemin n'a jamais vraiment détesté Chenle lorsqu'ils étaient au lycée. Un mélange d'amitié et de distance, c'est plutôt Chenle qui n'a jamais réellement apprécié Jaemin, au début, au départ.

Jaemin, aussi simple que cela puisse paraître, n'était pas ce que Chenle pouvait aimer. Trop têtu, trop agaçant, trop bizarre, trop solitaire, trop, trop de choses qui le dérangeait.

En réalité, Chenle a commencé à apprécier Jaemin lorsqu'ils ont quitté le lycée, lorsqu'ils ne se voyaient plus mais que, aussi étonnant que cela puisse paraître, Jaemin avait répondu aux seuls messages de Chenle.

Chenle l'avait toujours regardé de travers il n'y avait pas de raison pour qu'il le fasse plus après qu'avant.

Chenle, c'est le seul, le seul qui est au courant de tout.

Il en sait même plus, beaucoup plus que Jeno.

Donc, la sonnette résonne dans un léger 'ding' que l'on perçoit au début mais que l'on n'entend plus au fur et à mesure.

Celui-ci, si Jaemin l'a perçu c'est parce qu'il l'a senti en écho dans tout le reste de son corps.

Ses mains, crispées, se serrent autour de son portable qu'il glisse plus loin sur la table, si l'envie de le faire exploser dans ses mains lui venait, il allait regretter.

Chenle marche, un sac léger sur son épaule, un t-shirt et un jeans, rien de plus, rien de moins. Derrière lui, Jeno traîne, la tête dans le vague, dans le brouillard. Un air indescriptible au visage qu'il tient et qu'il garde baissée vers les petits carreaux du sol du café.

Comme s'il avait déjà vu, qu'il avait vu et repéré la silhouette de Jaemin à l'intérieur du café.

Qui est le plus surpris ?

Habituellement, Jaemin aurait eu tendance à se désigner lui-même, à se proposer, à s'y jeter.

Personne ne veut revoir quelqu'un qui vous a fait du mal, personne ne veut revoir quelqu'un qui a brisé deux trois trucs en vous. C'est désagréable, oui, c'est désagréable.

Mais alors pourquoi Jaemin a l'impression qu'il est le moins à plaindre ? Pourquoi, lorsque chenle vient s'asseoir en face de lui, qu'il lui adresse un fin sourire comme si de rien n'était et que, derrière, Jeno baisse juste la tête. Qu'il lance un regard pétrifié à Jaemin puis a Chenle et qu'il murmure avant de quitter la table :

           —       Je vais aux toilettes.

Jaemin se sent-il moins minable ?

Oui, certe,
C'est gênant, c'est agaçant, c'est horripilant.

Mais c'est moins embarrassant qu'il ne l'a jamais imaginé, moins embarrassant que de voir Jeno, partir aux toilettes aussi vite qu'il n'a, ne serait que, croisé le regard de Jaemin.

Il aurait pû imaginer mille et un scénarios : par exemple, que ce soit lui, pétrifié qui parte en pleure, agacé, frustré.

Mais là, Jaemin s'est contenté de regarder ailleurs pendant que Jeno partait en direction des toilettes pendant que chenle lui souriait comme si de rien n'était.

Pourquoi son coeur ne battait pas ? Pas comme un cœur normal le fait, Jaemin n'a rien de normal de toute façon, mais comme un cœur qui part, qui se perd dans la folie autant par les stress que par l'agacement.

Pourquoi Jaemin ne perdait-il pas son regard sur la vitre, sur son reflet, sur son regard, sur sa propre silhouette, qui, il y a des années de cela, serait partie énervé contre Chenle, contre le monde entier. Énervé contre Jeno, surtout contre Jeno.

Chenle claque ses doigts face aux yeux absents de Jaemin, un soupir satisfait, il sourit grandement ses épaules qu'il détend vers l'arrière du fauteuil.

Jaemin ne peut s'empêcher de ricaner, amère, à la stupidité de la situation.

Jeno était là, à deux pas d'ici. Visiblement pas prévenu de la présence de Jaemin.

Mais Jaemin ne l'était pas non plus, après tout, pourquoi lui, Jeno, aurait eu l'honneur de l'être ?

              —        Putain t'es plus beau en vrai qu'en photo ! J'avais oublié ça faisait quoi de voir le vrai Na Jaemin en chair et en os !

Il fronce les sourcils, le regard encore un peu dans le vague mais moins qu'au début, sa tête n'est plus folle et ses doigts n'ont plus la soudaine envie de compresser quoi que ce soit.

            —        J'vais te tuer chenle. J'vais vraiment te tuer.

Il le dit d'une voix calme, le regard droit, un sourire crispé, à l'étroit.

Mine offusquée, Chenle lui donne un coup sous la table.

             —        Pour vaincre ses démons il faut au moins savoir les affronter !

Roulement d'yeux, une main dans ses cheveux, mèches qu'il replace, battement étrange, exceptionnel mais quand même existant.

Un démon ne s'affronte pas.

Un démon tue face à une force disproportionnée.

Jeno n'est pas un démon, c'est toute cette sphère, ce Smoothie de choses nulles qui sont arrivées à Jaemin qui sont ses démons.

Jeno, il a toujours été un chiot, apeuré, peureux, terrifié. Qui culpabilise, coupable, après une bêtise.

            —        Tu vas pas voir s'il va bien au moins ?

Chenle s'avance sur la table, ses deux avants bras posés sur la table, en direction de Jaemin.

             —       Il va bien, y'a rien. T'inquiètes je gère. Tu veux autre chose ? ( Il lorgne sa boisson puis Jaemin qui ne réagit pas ) Non ? J'vais commander un truc pour moi et jeno, je reviens !

Jaemin le regarde se lever, des insultes plein la tête.

              —      T’es vraiment un con.

Chenle lui adresse un grand sourire et se dirige vers la caisse.

Jaemin jette un regard à sa montre, poignet droit parce qu'il n'aime pas la sensation de regarder sur celui de gauche. Des aiguilles qui tournent, lentement, un peu trop rapidement, parfois. Pourquoi à aiguilles ? Car Jaemin s'y plaît à s'y perdre lorsqu'il ne veut pas regarder droit devant lui, quand il veut perdre quelques secondes à faire le lien entre la position de la grande et de la petite aiguille.

Dix-sept heures cinquante trois.

Jaemin relève son regard, Chenle traîne à la caisse, il discute avec l'étudiante et ne jette que de rares regards en direction de la table où l'autre est assis. C'est Jaemin qui détourne finalement son regard lorsqu'il entend les coussins du fauteuil face à lui s'affaisser.

Son visage monte, peut-être avec un peu trop de vitesse, en direction de celui de Jeno. À moitié sec, à moitié saupoudré d'eau, Jaemin devine qu'il a dû s'écraser l'eau du robinet sur sa peau.

Il sourit intérieurement, si c'était lui qui avait fait ça, ça fait longtemps que son maquillage serait parti en fumé.

Jaemin est gêné, évidemment qu'il l'est, il regarde à côté puis droit vers Jeno. Il miroite d'un bout du café à une parcelle du visage de Jeno, de manière contradictoire, indécise.

Bizarrement, ça l'agace que de voir les yeux de Jeno sur la table, partout où il n'est pas.

              —        J'vais pas te manger Hein, tu peux me regarder.

Peut être un humour déplacé, un agacement mal caché.

Jaemin voit d'abord ses mèches se mouvoir puis la surface de son front, il y a son nez ensuite et ses joues, c'est presque si ses yeux ne voulaient pas se montrer.

Mais quand ils se présentent finalement à lui, Jaemin sent une montée de nausée, une panique dans son cœur.

Hé bien, ils sont là les battement disparus qu'il recherchait.

Il ne sait pas , il ne sait plus s'il est question de ses yeux qui le regarde, qu'il recroise de l'autre côté d'une table à café, ou s'il est question de ces reflets humides qui traînent au bord de ces mêmes yeux.

Jeno détourne le regard après l'avoir regardé trop longtemps dans les yeux.

Ça doit faire mal, de voir Jaemin.

Jaemin a les joues rougies, sa langue coincée entre ses dents, ses doigts qui serrent un peu trop fort, ses ongles qui s'amusent à titiller la peau de sa paume.

Jeno avait le droit de pleurer ?

              —       Voilà pour toi !

Chenle pose la boisson face à Jeno comme si de rien n'était, comme si lui ne voyait rien.

Jaemin roule des yeux, agacé.

C'est peut être la première fois qu'il se sent autant agacé. Plus que d'avoir vu Jeno arriver par surprise.

Ça a surtout été chiant pour son petit cœur que de le voir pleurer aujourd'hui et pas le hier d'il y a quelques années.

Chenle s'installe à côté de Jeno, une main autour de sa boisson, la paille entre ses lèvres.

Jaemin récupère son portable, le coinçant entre ses cinq doigts.

              —          Pourquoi ?

Le chinois lève ses yeux, éloigne ses lèvres de sa paille. Jeno, lui, ne le regarde toujours pas.

              —        Pourquoi quoi ?

Il soupire.

Une inspiration, le regard dans le vide pour ne pas avoir envie de blesser Chenle et ses expressions d'ahuris.

            —        J'aime pas quand c'est à  la fraise de toute manière.

Il se lève, dirige sa boisson vers Jeno qui a toujours la tête baissée.

             —        Je dois aller voir Lucas, on se voit plus tard, Chenle.

Silence. Chenle sirote sa boisson, la paille tordue entre ses lèvres. Ni surpris, ni dérangé.

Jaemin lance un dernier regard à Jeno, à son visage avachis, ses yeux qu'il devine plus larmoyant qu'il y a quelques infimes minutes.

               —         Désolé Jeno, je savais pas non plus que Chenle allait faire ça.

Il le dit, agacé, mais le dit quand même.











___☀︎︎___







3h30 exactement d'écriture...

J'aime pas trop le chapitre donc je vais devoir le relire et peut être modifié quelques trucs mais là j'ai la flemme mdr



Demain, 07/07/24, c'est les huit ans de nct127 💚

Je sais pas si j'aurais un chapitre à poster pour demain donc Joyeux anniversaire à ces neuf personnes exceptionnelles !!!

BONNE JOURNÉE / SOIRÉE !

Koeur koeur <3

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