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⁸ | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝙷𝚞𝚒𝚝

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²¹⁴⁸ ᵐᵒᵗˢ
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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|








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MADAME NA ÉTAIT UNE TRÈS BELLE FEMME. Il n'est pas compliqué de dire qu'elle l'est encore. Quelques rides sont apparus sur son visage, sa peau est désormais moins lisse et parsemée par endroit de légères ridules. Mais son visage est toujours aussi joli. Lui, en général, il n'a pas changé.

Et même si ça fait plusieurs années que Jaemin n'a pas vu sa mère en dehors de quelques photos de vacances, il n'a pas l'impression d'avoir oublié le fondement des traits de son faciès.

Elle a pris un peu de poids ne s'habille plus trop comme avant et préfère s'abandonner à plus de joggings qu'avant mais ses quelques mèches ternis sont les seuls caractères qui montrent à Jaemin qu'elle a pris quelques années.

Lui aussi. Lui aussi il avait un peu grandit, un peu mûri en parallèle.

La preuve, aujourd'hui, il était heureux de voir sa mère même s'il y avait encore quelques photos d'eux accrochées sur les murs de sa maison.

D'eux. De lui, d'elle et de son père.

Il s'est arrêté en face d'un de ces cadres en avançant dans la maison alors que sa mère était partie chercher quelque chose dans le salon.

Jaemin n'avait jamais vu sa mère aussi souriante, aussi énergique. Après tout, ça faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas vu comme ça, qu'il n'avait pas de réel idée d'elle en temps normal.

       —      Je vais pas rester longtemps tu sais ?

Elle n'a rien répondu.

Il entendait ses chaussures claquer contre le parquet de la maison, quelques portes s'ouvrir derrière son passage et certains objets être bousculés.

Elle touchait à tout. Comme si elle redécouvrait soudainement sa propre maison, parfois, elle s'arrêtait pour se tourner vers son fils et lui montrer tel un trophée quelques babioles qui traînaient sur une étagère.

Ce cadre là en fait partie. Celui devant lequel Jaemin s'est arrêté alors que madame Na fouillait une quelconque chose dans sa cuisine.

       —       Tu veux du kimchi ? Je t'ai préparé du kimchi.   En fait... J'ai préparé du kimchi pour les voisins et t'es arrivé. Donc, je t'ai gardé du kimchi.

Jaemin s'était tu dans sa respiration.

Peut être qu'il l'avait trop chamboulé.

Peur être qu'il n'aurait pas dû passer la voir.
Qu'il n'avait pas à passer la voir.

       —       Merci maman. C'est gentil.

Ici aussi, elle n'a rien répondu.

Elle parlait. Elle parlait sans arrêt pour que jaemin n'ait pas à le faire en n'attendant aucune réponse.

Elle se plaisait à lui raconter des anecdotes de ses supposées vacances chez sa sœur, de son travail qu'elle avait gardé depuis tout ce temps. Des enfants du voisins qui avaient supposément l'âge de jaemin une poignée d'année plus tôt.

Elle lui racontait ses weekends, ses nombreuses semaines.

Elle lui racontait tout sans jamais s'arrêter sur lui, sans jamais lui poser des questions.

Elle parlait de tout sauf des quelques photos qui dormaient sur les murs, sur les étagères.

Elle disait plein de chose vraies, plein de chose touchantes sans s'arrêter une seule seconde sur le passé. Sur leur passé.

       —       Tu restes ce soir ?

Jaemin se demande combien de fois elle a posé cette question et combien de fois il lui a répondu :

       —       Non, je ne restes pas longtemps.

Il avait prévu une matinée, il allait se tenir à une simple matinée.

       —       Je peux te préparer ton plat préféré, je peux même commander ce que tu souhaites ! Si tu veux, on invite les voisins. Ça fait longtemps, peut être qu'ils ne se souviennent plus de toi !

Jaemin n'a rien répondu. Il a dévisagé ce cadre argenté accroché en plein milieu du couloir. Il devait avoir dix ans sur cette photo. Ses cheveux bruns traînaient sur son visage alors qu'un gros manteau jaune canari grimaçait sur son corps.

Sa mère souriait à la caméra, son père tirait la gueule à côté car il n'aimait pas les caméras.

Jaemin a finalement détourné son regard du passé quand les chaussures de sa mère ont fait plus de bruit à côté de lui. Tout proche de lui.

Elle était au bout du couloir, devant l'embrasure qui menait à la salle à manger, un tupperware dans les bras.

Elle souriait plus qu'elle ne parlait.

       —       J'ai un rendez-vous à Séoul.
  
Elle s'est tu plus qu'elle ne souriait.

Sa mère s'est arrêtée à son tour. Ils avaient l'air de deux idiots à rester immobile au beau milieu d'un foutu couloir.

       —       Pour quoi faire ? Tu ne vas pas rester ici ?

Elle avait l'air d'avoir compris. D'avoir enfin compris d'où ce ton atrocement déçu.

Jaemin s'est essayé à sourire. Il a réellement essayé de sourire.

       —       J'ai un truc à faire là bas.

Truc.

Truc. Truc. Truc.

       —       Tu pourrais rester plus longtemps.

Il pourrait, oui. C'est vrai qu'il pourrait.

       —       C'est important.

Ça, c'était faux.






Ten

Aujourd'hui 14:06

Je suis allé voir ma mère  |
Merci pour l'idée de con  |

















La porte s'est lentement fermée. Il y a eu un bruit de claquement très lent avant qu'elle ne soit complètement verrouillée. La lumière s'est allumée à son passage, des reflets bruns l'ont lentement entouré alors que quelques formes géométriques dessinaient des murmures aux murs.

L'ambiance était chaude. Les lampes étaient sophistiquées, accrochées par intervalles régulières tout le long du couloir, elles éclairent lentement chaque pas de Jaemin.

Et cela, jusqu'à ce qu'il arrive face à un ascenseur.  L'appareil avait à peine sonné qu'il était déjà dedans à attendre patiemment que les deux portes en métal ne se ferment en face de lui.

Jaemin n'a pas regardé une seule fois son reflet à travers le miroir de la cage d'ascenseur.

Il s'est contenté de vérifier sa tenue, que son long manteau en coton chutait convenablement derrière lui, que son t-shirt bordeaux soit bien rentré dans son pantalon à pinces noir.

La grosse cage métallique s'arrête, Jaemin avec.

Dans un bruit léger de coulissement les portes s'ouvrent et Jaemin quitte l'hôtel dans lequel il allait dormir pour quelques nuits.

       —       Bonne soirée monsieur.

La dame de l'accueil lui sourit, il avance silencieusement un geste de la tête en sa direction et les portes de l'enseigne refermées derrière lui.

Il fait chaud habituellement à Séoul. Jaemin a un peu froid.

Il est en plein milieu d'une rue continuellement habitée, les voitures grouillent devant lui et les passants se pressent pour des raisons qu'il ne veut pas comprendre.

Quelques adultes traînent des enfants derrière eux, quelques jeunes traînent des vieillard avec eux.

Jaemin n'a jamais vraiment été dans cet endroit là de la capitale, il n'y a que des hôtels ou des immeubles, quelques boutiques de luxes et des taxis aux phares continuellement allumés.

Les lumières des habitations sont visibles par les balcons et quelques piétons traînent des pieds sous les néons d'une boutique quelconque.

Jaemin ne reste pas longtemps dans ce secteur.

Il va vers un autre endroit.

Il n'aime pas voir ces enfants courir sous l'air frais de la soirée. Il n'aime pas voir ces chiens s'hydrater à la fontaine qui dort dans un coin de la rue. Il n'aime pas ces murs gris et ces uniformes bleues qui habillent encore à l'heure et au jour d'aujourd'hui les bâtiments et les étudiants.

Il n'aime pas cet endroit.

Mais il s'aime encore moins pour s'y être pointé.

Il voit quelques jeunes courir jusqu'à un passage piéton. Il voit quelques adolescents se cacher derrière un mur.

Il voit... Non, il ne voit rien.

Il ne voit rien car Jaemin se rend compte qu'il fait presque nuit et que personne ne s'éternise encore par ici. 

Le lycée est fermé mais son imagination à lui s'ouvre et se galvanise pour lui donner une ribambelle d'insultes.

Il fait rapidement le tour de la ville :

Ces maisons solitaires, ces panneaux colorés qui régulent la circulation, ces murs périmés qui soutiennent les quelques bâtiments du quartier. Les portails sont rouillés ( le sien l'est, pas tous les autres ), les lumières sont allumées ( pas celle de son porche ).

Jaemin ne traine pas trop vers cet endroit. Il s'en fou, en réalité, d'y aller. Il n'en a juste pas l'envie.

Il ne reconnaît juste plus l'endroit.

Il n'a pas envie de le reconnaître de toute manière.

Une voiture passe lentement devant lui, elle éclaire les bandes blanches du passage piéton, la façade illuminée de cette supérette qui hurle aux visiteurs "ouvert 24h/24h" .

Il s'arrête. Lentement. Silencieusement.

Avec lenteur et dans un silence dérangé par le "Ding" de la sonnette et le bruit grisant de la climatisation qui tourne en rond, Jaemin pénètre dans la boutique.

Le vendeur tourne son visage fatigué et usé en sa direction alors qu'il murmure à peine des salutations.

La boutique est partiellement vide, il y a des silhouettes qui roulent contre les étagères remplies à quelques intersections.

Jaemin passe à travers les rayons, il dépasse le rayon conserve, le rayon nouille puis s'arrête à celui des snacks.

Il y avait des emballages de partout. Du plastiques et de l'aluminium à foison.

       —       Jaemin...?

La voix est murmurée, ces premiers mots sont crachés avec hésitation. Ces seconds le sont avec enthousiasme :

       —       C'est toi ?

Jaemin se tourne avec frénésie, ses mains qui tenaient auparavant un paquet de chips se sont mise lentement, minutieusement, à trembler.

       —       Donghyuk ? Sérieusement ?

Il a la voix légèrement déraillée, elle ne coulisse pas ( plus ) avec perfection sur les rails. Ses mots sont mâchés il se demande même si, là, le terme bouilli n'était pas plus adéquate.

       —       Attends, c'est vraiment toi !? J'étais persuadé que t'allais pas venir ? Mais qu'est-ce que tu fous là ?

Pourquoi faut il toujours que ça soit lui ?

Lui avec sa voix fluette qui hurle des phrases avec joie, avec automatisme.

Jaemin sert plus fort le paquet entre ses mains, l'aluminium se plis par moment, il permet de combler ses silences de quelques froissements.

       —       Bah sympa l'accueil... C'était pas prévu ( ses joues se teintent maladroitement d'elles même ) que je viennes...

Peut être qu'il ne voulait pas que Donghyuk l'apprenne aussi tôt.

Peut être.

       —       Oh... Mais t'es quand même là !

Un sourire s'agrandit sur le visage du jeune homme. Entouthiaste, il demande :

       —       Tu veux que je t'accompagne quelque part ? Qu'on fasse un tour ensemble, j'peux même te représenter aux autres ! Ils seront super contents de te revoir !

Jaemin sent son cœur pulser dangereusement. Son corps devient plus maladroit encore, ses mots plus jetés par mégarde que gentiment prononcés.

       —       Ce serait cool vraiment... Mais... J'ai deux-trois trucs à faire avant de... D'être libre. Puis cette fois ci j'te jure j'me suis pas perdu, je reconnais l'endroit - enfin je crois...-

Donghyuk en rigole, il brandit deux pouces en l'air.

       —       On se voit avec les autres alors !

Jaemin le regarde, il a envie de pleurer plus qu'il ne sourit actuellement. Il a envie de rentrer aussi, de faire demi-tour et de ne plus jamais revenir.

C'était une mauvaise idée.

Tout de cette journée l'a été.

Revoir Donghyuk, son sourire trop vrai, ses yeux de biches et sa voix trop aiguë. Sa peau caramel, ses gestes brusques. Son ton avenant, son côté constamment bourré de joie. Ça lui rappelle trop de choses. Des bonnes et des mauvaises.

Jaemin recule, apeuré dans sa tête, bizarre de l'extérieur.

Il avait tout plein de mots qui se battaient dans sa tête, tout plein de maux qui lui murmuraient malicieusement à l'oreille.

S'il ne bougeait pas de là, s'il restait planté en face de Donghyuk, sa tête allait explosée.

Ses mains allaient continuer de serrer ce foutu sachet en aluminium et tout, absolument tout allait éclater.

Donghyuk le dévisage, d'où il est, il n'a pas bougé. Il regarde gentiment Jaemin avec ses quelques achats entre ses dix doigts.

Jaemin sourit bizarrement, d'un sourire tout tiré il demande par achements :

       —       Ne leur dit pas... Pas encore... Que je suis là...

Donghyuk fronce les sourcils.

C'est étrange de voir Donghyuk froncer ses sourcils. C'est bizarre de ne pas le voir sourire.

C'est tellement étrange mais tellement habituel.

Jaemin recule et murmure doucement une dernière phrase :

       —        Ne le dit à personne.

Cette phrase résonne en échos à l'intérieur de lui en même temps qu'il l'a prononce.

D'habitude, c'est à lui qu'on demande ces cinq fins mots.

Jaemin a fait demi-tour, il a laissé derrière lui son achat sur une étagère pratiquement vide. Il a quitté l'endroit délaissant Donghyuk pantois au beau milieu d'emballages, en plastiques ou en aluminiums, à foison.





















       —       T'es un genre de toxico ? Non mieux ! T'es le dealer carrément ! Ou un Barron de la drogue ?

Un rire amusé brise le silence de la ruelle à l'odeur d'urine et de cigarettes.

       —       J'suis surtout paumé là.

Donghyuk, en face de Jaemin, est étonné. Brutalement, lui aussi en rigole.

       —       Tu t'es perdu ? Comment tu t'es perdu ?

Jaemin ne cherche pas ses mots, il les trouve tout seul quand il s'agit de parler.

       —       Bonne question sérieux.









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