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⁵ | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝙲𝚒𝚗𝚚
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²⁵⁶¹ ᵐᵒᵗˢ
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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|
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LEE JENO
20 Novembre
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MA COPINE ET MOI, c'est la folle histoire d'amour. Celle qu'on rêve pour nos parents, qu'on s'imagine finalement lorsque les papiers du divorce sont plaqués sur la table du salon. Celle de Disney, aussi, de ces films et séries romantiques qui nous bouffent notre attention pour un baiser dégoulinant d'amour qui n'arrive qu'à la fin de la série.
Je me demande comment ça s'est passé, si avant, je trouvais ça possible, imaginable.
De trouver le grand amour, je veux dire. Après tout, c'est ce que j'ai. C'est ce que je partage avec Hye-Sun.
Il n'a fallut qu'un regard, qu'un unique stupide regard pour qu'on finisse par tomber l'un pour l'autre.
En début de seconde, après trois longues années à se tourner autour depuis le collège où elle rougissait quand elle me voyait, où moi, je détournais le regard quand elle me regardait de trop. Et c'est justement ce regard de trop qui m'a fait tomber pour elle.
En un simple regard, on s'était donné la vie, notre future et tout le tralala. Il ne suffisait plus qu'à commencer la fin de notre histoire, de notre conte avec la célèbre réplique : "Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants."
C'est faux.
Tout est faux depuis le début. Ça n'a pas pris un regard, ça n'a pas duré trois longues années et ça n'a jamais commencé en seconde. Ça a certes commencé un jour et pas un autre mais ça ne s'est pas installé. Ça a été rapide, une demande, un accord et c'était parti. Moi, Lee Jeno j'étais en couple avec Park Hye-Sun.
Je ne sais pas si tout le monde le sait mais je sais que lui le sait. Et si les autres n'en avait pas connaissance je m'en fichait pas mal, au début, pour lui aussi, je m'en moquais pas mal aussi.
Après tout, il n'était qu'une obsession pas le futur père de mes gosses.
Si Hye-Sun et moi, on est sorti ensemble c'est parce qu'on était le plus de ce qu'on pouvait être.
La famille Park ne manque pas de moyen et mes parents ne sont pas à plaindre. Il y a en nous deux, en elle et moi, un visage attirant et un corps aimés des quelques idiots du lycée.
Et puis, sortir ensemble, ça ne changeait tout bonnement rien.
Au début, ça ne changeait tout bonnement rien.
Elle était déjà sortie avec d'autre garçon et c'était mon cas aussi avec une poignée d'autre filles.
On faisait les même chose que l'on faisait avant mais ensemble.
C'était une relation bizarre mais une relation quand même. On était beau ensemble, on allait bien ensemble, tous les deux, on était mignon.
Je me demande ce qui était qualifié de mauvais quand on était ensemble. Quand on est ensemble.
Les gens nous trouvaient bien.
Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Sans doute que je ne le saurais jamais.
Évidemment, cette relation qui n'était qu'une habitude en première s'est transformé en un semblant de relation affectueuse et tout ce qui va avec. Je ne sais pas si je l'aime mais ce que je ressens pour elle s'y rapproche, s'y est lentement rapproché.
Je n'avais besoin de rien quand elle était là.
On s'est installé des repaires, c'était rassurant d'être avec quelqu'un comme soit même.
Puis il y a eu ce garçon, ce petit nouveau rebelle qui criait plus fort qu'il ne chuchotait. C'était le petit nouveau, le nouveau à impressionner. Le beau mec qu'on voulait avoir dans son groupe avant qu'il ne fasse ses premiers pas dans les couloirs du lycée. On voulait l'accueillir par charité ou pour plus de reconnaissance.
Parce que Jaemin est beau qu'il est cool et qu'il avait cet air que tous les adolescents voudraient avoir. Celui du gars qui s'en fou. Qui s'en fou de tout et tout le temps.
Et moi, je m'y suis intéressé comme tous ces autres abrutis.
Je crois que je n'étais pas différent d'eux. J'étais autant idiot que cette fille qui cherche à l'aider sans qu'il n'ait encore rien demandé ou que ce garçon qui le regardait en biais de sa table du fond en espérant pouvoir l'approcher et l'inviter à son stupide club de basket.
Oui, j'étais comme eux.
Sauf que moi, je n'ai pas osé l'approcher.
Jaemin était un mirage.
Un joli mirage.
— Présentes toi, Jaemin.
Quand il s'est tu, quand le professeur s'est tu, c'était comme trois points de suspension. Sa voix s'était coupée délicatement pour laisser de l'espace à cette autre voix qui était moins tirée, moins à être constamment essoufflée.
Monsieur Kim ne se faisait plus tout jeune après tout.
Il n'y avait plus un seul bruit dans la classe, toutes les chaises sont devenus silencieuse et toutes les tables ne servaient plus à travailler, elles servaient simplement à s'installer pour le regarder lui.
Je ne dérogeais pas à la règle. Je me demande même si je n'étais pas le plus intéressé.
Il y avait un garçon proche du professeur, devant le tableau. Ses yeux sombres gravitaient sans trop le faire exprès autour de lui-même, il regardait d'un sourire scintillant toutes ces têtes qu'il n'avait pas l'air de connaître.
Qu'il ne connaissait pas alors qu'ironiquement, nous, on pouvait déjà lui donner un nom et un âge.
J'étais dans un coin, la fenêtre par laquelle je regardais l'extérieur est soudainement devenue moins intéressant, trop banale voir même trop barbante.
Mon attention toute entière était destinée à ce nouvel élève. Sa tenue neuve était proprement dépliée sur son corps, son sac entre ses jambes et ses mains libres quand il se mettait à parler.
Il n'avait aucun tic de langage lié à l'embarras, il parlait vite alors que tout le monde le regardait. C'est rare un nouvel élève et lui, Jaemin, avait l'air de l'être plus encore.
Il n'a pas chuté sur ses mots une seule fois. Ses lèvres étaient ouvertes dans un sourire immense et son visage tout entier reflétait une immense confiance.
Il n'y a pas eu un moment où j'ai détourné mes yeux de sur cette silhouette. De ce corps fin qui respirait lentement sous cet uniforme identique à tous les autres. Un uniforme bleu marine qu'on retrouvait par centaines tout autour de nous, il était visible sur chaque foutu étudient mais sur lui, c'était bizarre.
C'était nouveau comme lui l'était.
Il n'y a pas eu un seul moment où je ne fixais pas ce visage et ce regard. Ses deux billes noires se baladaient dans la pièce, elles observaient chaque silhouettes, passaient au crible fin chaque expression qu'on leur adressait. Il a un joli visage, plus joli que n'importe lequel présent dans cette pièce. Pourtant il n'était pas bien différent de ceux que je côtoie constamment, il n'était pas plus beau, pas plus que tout le monde en tout cas. Mais il était plus spécial sans que je n'arrive à discerner ce qui le rendait comme ça.
Il n'y a pas eu un seul moment où je n'écoutais pas cette voix parler bruyamment d'une manière si calme. Il n'a pas parlé beaucoup mais ses mots ont longtemps résonné entre les quatre murs de la salle. Finalement, peut être qu'ils étaient juste coincés à l'intérieur de ma tête et non pas de la pièce, mais ça me rassurait de me dire que c'était extérieur à moi.
Que c'était sans doute le cas pour tout le monde.
Je n'ai jamais été dérangé, j'étais pourtant devenu bordélique en entendant son simple nom.
Donc non, il n'y a pas eu un seul stupide moment où j'ai détourné le regard.
— Il a l'air sympa le nouveau.
C'est Donghyuk qui a parlé d'un large sourire.
Je l'ai écouté d'une oreille distraite, ma main était encastrée dans celle d'Hye-Sun alors qu'on se déplaçait à quatre dans l'enceinte du lycée pour aller rejoindre nos autre amis et déjeuner par la même occasion. Ici, il y avait Chenle en plus de Donghyuk.
Chenle a discrètement tiré la gueule en marchant proche du châtain.
Si moi j'étais intrigué par Jaemin, que Hye-Sun s'en fichait et que Donghyuk semblait bien l'apprécier. C'était pas le cas du brun.
Et je me demande si c'est pas parce qu'il s'est retrouvé à côté de lui en classe et que tout un troupeau d'élève s'est jeté sur son voisin à la sonnerie.
Je me demande juste mais je ne demanderai pas.
— Rohhh arrête de râler parce qu'il a l'air plus intéressant que toi, Donghyuk s'en est amusé d'un rire bruyant câlinant brutalement Chenle. Tu sais très bien que c'est juste une impression.
Mes lèvres s'étirent dans un rictus étouffé, ce n'était pas une impression mais je vais garder cette idée pour moi. Ils n'ont pas besoin de savoir mon ressentiment et Chenle n'en serait que plus agacé.
— Avec son sourire de débile heureux sérieux...
Hye-Sun a légèrement ris et Donghyuk s'est mis à râler par rapport à leur comportement irrespectueux.
Selon lui, Jaemin est nouveau et même s'il a l'air d'être apprécié de tout le monde comme une figure irréel et -sans doute- imbue d'elle même, il ne fallait pas le juger en surface.
Je crois que je suis d'accord avec lui, mais, ici encore, j'ai gardé ça pour moi.
On a rapidement traversé la cour du lycée pour arriver devant la cafétéria où Mark, un autre ami à nous, nous attendait au bout d'une file qui s'est érigée toute naturellement.
C'est ici qu'Hye-sun s'est séparée de moi, elle m'a déposé un léger baiser sur les lèvres avant de pousser quelques corps pour parvenir à rejoindre deux potes à elle : Yeji et Ryujin.
— Il est où Jisung ?
Chenle avait gagné une mine intriguée au détriment de son ancienne qui était agacée.
Mark s'est tourné vers lui, Donghyuk habituellement pendu nonchalamment à son bras.
— Avec Renjun, ils sont déjà à une table.
C'est un visage offusqué qui lui a répondu.
On était à quelques mètres de la porte d'entrée, une dizaine de personnes devant nous.
Jaemin y était, je l'ai vu après.
Quand on est entré à l'intérieur de la cafétéria, un plateau à la main, la plupart des tables étaient déjà occupées, déjà bruyantes. Certaines avaient quelques trous où des places étaient vacantes mais c'était bizarre de s'incruster dans la sphère privée d'un groupe déjà attablé.
Les gens d'ici ne sont pas très méchants, il y a toujours eu pire qu'ici en tout cas mais comme dans toute sphère où il y a majoritairement des adolescents, c'est l'hypocrisie qui l'emporte. Notre lycée n'est pas le plus grand de notre ville mais il est le plus grand des lycée publics.
On y trouve de tout.
— Ils sont là bas.
Donghyuk se dirige vers la direction indiquée. Une chaise est tirée, deux de ses pieds grincent contre le carrelage de la salle quand c'est la mienne que je libère de sous la table. Les plateaux ont glissé contre la table, le verre de Mark s'est cogné contre les bord de son plateau alors que quelques pâtes luisantes d'huiles de Chenle ont faillit se déverser sur le plastique.
Je me suis installé en bout de table, Mark face à moi et Jisung à ma gauche.
Il me faut quelques secondes pour commencer à manger. Le repas n'a pas l'air très bon mais les desserts qu'ils servent remontent parfois le niveau culinaire de l'établissement. C'est drôle car ce ne sont souvent que des yaourts de grande surface.
— Vous avez rendus le DM de maths ? J'ai reçu le mail hier à vingt heures sérieux...
Je lance un regard rapide à Donghyuk qui s'amuse à piocher nerveusement les quelques pâtes qui glissent dans son assiette. Il parle en mangeant. Souvent. Et quand il ne le fait pas, c'est que l'un de nous lui a dit d'arrêter. C'est franchement dégueulasse que de le voir mastiquer sa nourriture la gueule grande ouverte.
De toute manière, c'est vers là que je me désintéresse de leur conversation.
Quand le châtain pose un sujet souvent inintéressant sur la table et que Mark essaye gentiment de débattre avec lui en souriant constamment à chacune de ses interventions.
Ils sont bizarres tous les deux. Ils l'ont toujours été. Sûrement car ils sont meilleurs amis, car ils l'ont toujours été et que personne ne peut mutuellement remplacer l'autre.
Je me demande si c'est parce qu'ils se connaissent depuis trop longtemps ou que, justement, ils veulent que ça dure beaucoup plus longtemps.
Je sais pas. Ça ne me concerne pas mais ça me fait quand même sourire.
Ils ne relèvent pas, trop impliqués dans leur discours sur madame Jeon, professeurs d'histoire. Je crois qu'elle a dit quelque chose à quelqu'un de sa classe et que le garçon a fait un scandale devant toute la classe de Mark.
Sans doute un de ces idiots qui se plaignent d'une note trop basse sans chercher à ouvrir un seul cahier de l'année. Ces même gars qui traînent devant le lycée pendant les quelques minutes de la pause pour chercher à s'allumer une cigarette. Sans doute. Ils sont pas très nombreux mais le fait qu'ils existent quand même suffit à alimenter les couloirs de l'établissement en rumeur et en ragots.
Je ne m'y intéresse pas. Je ne m'intéresse pas à grand chose pour dire vrai.
Même quand c'est Hye-Sun qui me raconte une de ces anecdotes stupide qui parle du lycée, ça ne m'intéresse pas. Que deux personnes soient en couple ou qu'une meuf se fasse tromper par un petit ami infidèle, en quoi est-ce sensé être intéressant ?
En rien.
Il faut croire que ça a changé.
— Bah pourquoi il est tout seul ?
J'ai relevé mon visage vers Donghyuk, il avait sa cuillère entre ses doigts et une cuillerée de yaourt sur cette dernière. Ses yeux, eux, étaient braqués de l'autre côté, derrière moi, vers ma droite.
Je ne sais pas pourquoi j'ai commencé à les écouter parler seulement là, à ce moment précis. Mais cette manière qu'à le châtain de s'étonner inconsciemment de tout m'a fait relever ce qu'il disait. Je me suis d'abord demandé qui était ce "il" puis me suis décidé seul à y jeter un œil.
Ma chaise n'a pas bougé d'un poil quand je me suis discrètement tourné vers une table toute à droite.
Il y en avait au moins cinq de ce genre, de table, mais celle ci était plus discernable. Sans doute car elle était vide et que c'était bien rare, ici, qu'une table soit vide. Il y avait bien quelques chaises inoccupées mais jamais qu'une seule personne dessus.
Les gens ici sont intrigués par tout et par tout le monde, ils sont parfois intrigués pour des raisons stupides mais le sont quand même.
Surtout quand il s'agissait de lui.
Alors, le voir là, seul au bord de cette table grise m'a fait quelque chose de bizarre quelque part dans mon corps.
Son visage était baissé en direction de son assiette et deux fils pendaient le long de son cou, accrochés à son téléphone et à ses oreilles.
Ses mèches ne sont pas très longues mais avec cette position, elles cachaient un peu les traits de son visage.
J'ai cru qu'il était à plusieurs kilomètres, je me suis pourtant rendu compte qu'il n'était qu'à une dizaine de mètres de moi. Même d'aussi loin, je l'ai quand même trouvé affreusement beau dans son uniforme bleu identique aux autres.
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En soit, le chap ne date que de deux mois mais j'le trouve vrmt different des autres mdr
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