Jeon Jungkook n'était point enthousiaste en se préparant ce matin.

Avec des gestes exagérément nonchalants, il faisait son lit pour la première fois depuis...depuis qu'il avait acheté cet appartement, ne se pressant aucunement.

Son visage n'exprimait rien de rien à part peut-être le vide qui écrasait ses yeux bouffis. Ses yeux qui révélaient lâchement comment il avait passé sa journée précédente presque entièrement à pleurer.

Pourquoi?
Lui-même ne savait pas.

À cause de la pression du travail? À cause de la solitude qui l'étouffait chaque jour un peu plus? À cause des souvenirs qui revenaient occasionnellement le hanter?
Ou peut-être car il en avait juste marre d'être lui...D'être Jeon Jungkook; ce garçon "retiré", "autiste" vivant tout seul dans son cocon, "muet" ne parlant à personne et dont l'ouverture de la cavité buccale constituait un rare événement, "snob" ignorant chaque être s'adressant à lui, "arrogant" se croyant supérieur à cause d'une ou deux affaires résolues, "pas net" "-oh lui! N'essayez même pas de l'approcher, il va pas bien".

Jungkook ne supportait plus entendre tous ces chuchotements qui ne fusaient rien qu'à son passage pourtant discret, car à part son équipe -et encore-personne ne le portait dans son cœur et ses confrères semblaient oublier que même s'il avait l'air muet, il n'était absolument pas sourd.

Même s'il s'efforçait de croire que ça ne l'atteignait plus, ce n'était pas tout à fait vrai.

Jungkook haïssait cette personne qu'on croyait qu'il était mais qui ne lui ressemblait ni de près ni de loin.

Il n'est pas muet ou retiré, il est timide. Il n'est pas arrogant et snob, juste peureux et fragile.
Il n'est ni autiste ni pas net, il est... peut-être...introverti...ce qui n'était pas si différent que ça quand il y pensait.
C'est ce qui le faisait pleurer justement.
Il ne pouvait que se blâmer lui-même.

C'est sa faute à lui, rien qu'à lui et à personne d'autre.

Pour que les autres l'acceptent, il devrait commencer par essayer de changer ou même juste de s'accepter lui-même.

Mais voilà, il se haïssait.

Le noiraud jeta un regard furtif et exténué vers la fenêtre en posant enfin son oreiller à sa place.

Le soleil se demandait sûrement ce qu'il faisait debout alors que lui n'avait même pas pensé à se montrer.
En effet, le ciel était toujours sombre si ce n'était les quelques faibles rayons qui se faufilaient.

Jeudi. 5 heures et demi du matin.

Jungkook aussi ignorait pourquoi il s'était réveillé. Réveillé? Pour se réveiller, il fallait d'abord qu'il se soit endormi, ce qu'il doute sincèrement avoir fait.

Il avait même loupé sa journée hier sans prévenir son patron ou prendre la peine de répondre à ses appels et aux messages agaçants de Jimin.
Son téléphone à deux balles, qu'on ne vendait sûrement plus, avait tellement vibré qu'il avait fini par tomber misérablement sur le sol, n'obtenant quand même pas l'attention du jeune homme.

Oui, il avait passé toute la journée enfoui dans son lit, serrant son oreiller comme si sa vie en dépendait, déversant quelques larmes silencieuses parfois, éclatant en sanglots une autre fois ou encore juste contemplant le ciel étoilé et le remue-ménage au dehors.
Il s'était peut-être assoupi à quelques occasions mais ce n'était guère suffisant pour le retenir debout pendant ses 8 heures de travail.

Pourtant, le voici qui quittait son appartement toujours aussi neutre et amorphe, ne se montrant pas le moins du monde discret pour ne pas déranger ses voisins, comme il avait l'habitude de le faire.
Le noiraud claqua la porte, avança d'un pas lourd et trébucha sans surprise dans la marche cassée.

Les rues étaient désertes mais ça ne lui fit ni chaud ni froid.
Il ne se sentait ni confiant ni rafraîchi par le vent glacial.
Il avait un arrière-goût amer dont il ignorait la source.
Tout lui paraissait étrangement fade et mort, vide. Comme son âme.

Jeon Jungkook vivait une de ces journées.

La gente féminine a ce que l'on qualifie de menstruation et lui avait ça.

Cette période là où tout lui donnait envie de vomir, où il ne voyait qu'en noir et blanc, où ce qui se déroulait dans sa vie s'était enfin complètement accumulé pour lui tomber dessus d'un seul coup.

Il était dégoûté.

Ses pas suivirent un rythme bien relâché qui traduisait un ennui très visible.
Il marcha pendant une bonne heure, les mains dans sa poche, les yeux observant les alentours sans les voir et le corps penché légèrement en avant.

Ses cheveux étaient probablement la seule chose qui avait l'air de s'amuser en lui, virevoltant joyeusement dans tous les sens.

À 7 heures, Jungkook s'arrêta.
Son corps l'avait conduit comme prévu à l'endroit qui détenait les souvenirs de son enfance.
Il prit son temps pour bien regarder son ancienne maison, pour se rappeler de chaque détail; de la balançoire, à présent toute rouillée, à la porte qui paraissait toujours intacte et neuve.

La couleur vert émeraude foncé des murs pourrait passer pour originale et mignonne mais il la trouvait affreusement repoussante.

Il ne l'a jamais aimé.

Il n'aimait pas l'aspect parfait qu'avait ce bâtiment, avec ses mini réverbères postés à gauche et à droite, ses nains de jardins souriants et chaleureux, son jardin d'Eden paradisiaque et les fleurs qui décoraient bêtement ses fenêtres.

Il ne l'aimait pas parce que quiconque passerait par là, croirait que ses habitants ont une existence parfaite et vivaient en parfaite symbiose.
Qu'il n'y régnait que paix et bonheur.
Cette demeure pourrait sûrement être la star d'un film à l'eau de rose tellement son apparence était niaise et clichée, mais ayant été l'un de ses occupants, Jungkook pouvait affirmer que rien de tout cela n'est véridique.

Il pouvait aussi affirmer qu'elle était aussi morte à l'intérieur que vivante à l'extérieur.

Il toqua doucement à la porte, préférant ne pas utiliser ses clés.

Le noiraud sourit faiblement mais instantanément lorsque celle-ci s'ouvrit.
C'était plus fort que lui.
Il ne souriait pas parce qu'il était heureux, non, il se sentait juste soulagé et légèrement apaisé de voir que rien n'avait changé.
Il y revenait au moins deux fois par mois mais craignait à chaque fois que cette satanée porte ne s'ouvre pas.

Les rides avaient volé la jeunesse de sa tante, lui déformant le visage malgré son âge peu élevé. Elle était fatiguée, malheureuse, morose et apathique comme il l'avait laissée et comme il l'avait toujours trouvée.

Mais elle ne manqua pas de l'étreindre tout de suite. Pas d'une étreinte forte ou vraiment affective, plutôt d'un petit câlin timide et hésitant mais quand même sincère et doux.
Et il le lui rendit tout aussi timidement.

Le futur inspecteur la suivit naturellement à la cuisine, sans qu'elle ait à dire un mot.
Comme il s'y attendait, toute la maison baignait dans la noirceur et l'obscurité lui rappelant un peu son propre appartement.

Il ne put empêcher ses mains de se balader sur les plusieurs décorations posées, se revoyant petit lorsqu'elles étaient son seul épanouissement.

De faibles lampes éclairaient la cuisine, juste assez pour qu'ils puissent s'y déplacer sans accidents.
Jungkook s'installa silencieusement à la table, regardant sa tante s'affairer à lui préparer un café.
Ses gestes d'une maladresse rare ne le surprenaient pas.
Il savait aussi que ce café ne serait pas le plus bon qu'il aura goûté mais il l'attendait impatiemment, amusé et excité de voir ce qu'elle allait bien pouvoir lui concocter.

Et une fois servi, il ne fut pas déçu.

Il était à cent pour cent sûr qu'elle n'avait pas une seule fois touché le sel et pourtant, ça avait un goût salé désagréable.
Sa tante seule pouvait préparer des trucs pareils.
Quant aux biscuits durs et congelés, n'en parlons même pas.

Aussi étrange que cela puisse paraître, le noiraud mangea quand même tout, ne laissant aucune goutte ou miette, sous l'œil attentif de la femme.
Il sourit finalement avant de se lever, prêt à partir.

Il avait réussi cette fois.
Elle a souri, contrairement à ses trois dernières visites.
Il devrait penser à tout terminer plus souvent.

-Jungkook, l'appela-t-elle alors qu'il s'était déjà éloigné de la cuisine.

Le dénommé y retourna, ne s'attendant ni à un "prends soin de toi"
ni à un "reste encore un peu".
Il prit la veste qu'elle montrait et qu'il avait oubliée avant de s'en aller avec un petit geste de la main.

Il déposa rapidement l'enveloppe contenant la moitié de son salaire sur le meuble d'entrée et s'envola en courant, craignant la foudre inévitable de son supérieur.

°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•

-Je peux juste savoir ce qui t'as pris? Ce qui t'est passé par la tête pour que tu t'enfuies en plein milieu d'une affaire alors que tu avais -et n'essaye même pas de le nier- une piste? Pas que ça mais tu te permets aussi de ne pas venir, d'ignorer mes appels ET de te pointer en retard! Il est 8 heures et demi Jeon, 8 heures et demi! Tu as toute une demi-heure de retard et tu sais très bien à quel point je DÉTESTE les retards!

Jungkook sentit chaque petit mot lui marteler la tête. Il crut mourir de honte, debout devant l'inspecteur Kim, se sentant bizarrement de la taille d'une fourmi.
Sa tête restait baissée recevant les éclairs qu'il lui lançait et ses mains se disputaient furieusement, saignant légèrement à cause de ses ongles en pleine action.

-Je suis...Je-

-Non! N'essaye même pas de te justifier! Ne me donne pas des excuses, tu n'en as pas et tu ne sais vraiment pas mentir, lui coupa le chef la parole,

Alors laisse-moi juste te dire qu'ici t'as des règles à suivre Jeon Jungkook! Si tu te crois encore à l'école, t'as tort. Tu ne peux pas sécher tes journées. C'est une profession, pas des cours et même si tu n'es pas encore complétement calé, je te défends de croire que ça te permet de faire ce que tu veux! il s'égosilla en bougeant ses mains dans tous les sens, la colère dominant son visage, Ce n'est pas parce que tu es un étudiant privilégié que tu vas faire comme bon te semble! Ici, c'est moi qui décide quand tu viens et quand tu ne viens pas! M. Kim faillit perdre son souffle tellement il avait crié mais il reprit très rapidement:
-Je fais de tout mon mieux pour pouvoir te comprendre et ne pas être dur avec toi! C'est déjà assez fatigant de supporter ta bipolarité et ton attitude chel-

-Inspecteur! hurla soudainement Jimin, outré.

Il se tenait à côté avec Yoongi, un des enquêteurs.
Ils se trouvaient déjà là lorsque le plus jeune est arrivé et n'avaient pas eu le temps de s'en aller avant que leur supérieur ne commence à le sermonner.

Mais le blond avait décidé d'intervenir en remarquant qu'il allait très loin, sans compter que des tremblements intenses avaient pris possession du corps de la victime et que des larmes chaudes inondaient sa petite frimousse.

Namjoon sembla s'en rendre compte car il se reprit immédiatement et on put voir la culpabilité ronger son regard.

-Je...Tu peux disposer. Tes dossiers sont aux archives, il indiqua d'une voix rauque avant de disparaître.

Jungkook ne bougea pas pendant une minute mais se décida de le suivre lorsque le blond s'avança timidement vers lui.
Il ne prit même pas la peine de le remercier.
Ce dernier le regarda tristement partir, ne remarquant pas qu'on le regardait de la même façon par derrière.

Le noiraud trotta dans le couloir, séchant brutalement ses larmes, suçant agressivement ses doigts où le sang avait fini par sécher et décoiffant nerveusement ses cheveux.

La réaction de l'inspecteur était un peu exagérée à son goût et ses cris stridents l'avait tellement effrayé qu'il les entendait encore résonner dans sa tête.

Et ses derniers mots...
Il n'oubliera jamais ses derniers mots.
Ils étaient à présent gravés, creusés en lui, juste à côté des nombreuses autres insultes qu'il avait amassées, pour lui rappeler à quel point il était indésirable et insupportable.

Pour qu'il n'oublie jamais que personne ne veut de lui.

Les mots écrits dans le dossier qu'il tenait s'amusaient beaucoup à danser partout, interdisant au jeune de les lire correctement. Ils s'enfuyaient, se mélangeaient pour se regrouper de nouveau et former "assez fatiguant" "bipolarité" "attitude chelou".

Ce n'est que lorsque la porte s'ouvrit qu'il daigna enfin relever la tête et baisser les bras.

Ça faisait presque deux heures qu'il divaguait complètement sur un nuage gris de pensées, plus sombre l'une que l'autre.

-Jungkook!

Que ne fut-il pas heureux de voir Jimin débarquer...

Sa tête se rebaissa directement vers le dossier, feignant une concentration extrême.

-Jungkook? Tu vas bien depuis tout à l'heure ? s'inquiéta Jimin en courant vers lui pour se pencher et s'approcher beaucoup trop, fidèle à la personne gênante qu'il était.

Le noiraud hocha la tête sans le regarder. Peut-être comprendrait-il qu'il n'avait rien à faire ici.

-Tu sais, le patron n'est pas une mauvaise personne, il s'est juste emporté...Ne lui en veux pas...expliqua le blond, sa main retrouvant instinctivement sa place sur l'épaule de son vis-à-vis.

-Ok.

Jungkook avait la folle envie de lui enlever la main et l'éloigner de lui mais il ne le put.

-Allez! Sois pas triste! Viens avec moi, on va faire une pause-café d'accord? il proposa en caressant son pull, collant le corps du plus jeune à lui, lui provoquant une chair de poule de malaise.

-Non...merci, refusa-t-il poliment mais froidement.

-Allez!

Jungkook lui offrit un petit sourire faux et désolé et surtout surtout, agacé.

Jimin devenait sérieusement lourd quand il le voulait. Il avait continué à le secouer pendant deux bonnes minutes, essayant de le convaincre par tous les moyens possibles; "J'inviterais Wooyoung!", "C'est moi qui paye!", "Tu peux choisir ce que tu veux!", "Il paraît que le café au bout de la rue a les meilleures gaufres!".
Le plus jeune quant à lui, respirait de plus en plus difficilement et c'est sans aucune conscience de ses actes qu'il se leva brusquement, faisant tomber la chaise et projetant le policier très loin.

"JE TE DIS QUE JE NE VEUX PAS!" furent les derniers mots qu'il hurla furieusement avant de sortir en trombe non sans claquer la porte pour la centième fois en cette maudite journée.

Clairement, la divinité lui en voulait affreusement et il ne savait même pas pourquoi. Pourquoi elle s'acharnait à lui pourrir la vie.

Les remords commencèrent à l'éroder de tout part. Une voix dans sa tête lui répétait inlassablement à quel point il était une mauvaise personne.

Jimin ne méritait ce qu'il lui avait fait. Il ne méritait pas de recevoir ses sauts d'humeur en pleine gueule alors qu'il voulait juste l'aider de base.

Zut, ce qu'il s'en voulait...

Il courut retrouver refuge dans les escaliers de l'entrée du commissariat ce qui veut dire; sous les yeux scrutateurs de ceux qui y entrent et qui en sortent. Mais sur le coup, il n'y paya pas attention.
Il cherchait juste à fuir le brouhaha à l'intérieur, son travail, son supérieur et surtout Park Jimin.

Il va vraiment finir par le haïr à force.

Lui qui, d'habitude, n'éprouvait jamais ce genre d'émotion envers quelqu'un...Le blond allait probablement devenir le premier.
Pas parce qu'il était détestable. Au contraire, car il était trop présent et niaisement gentil.

-Salut.

Génial.

Manquait plus que lui maintenant.
Oui vraiment, il venait au bon moment, comme pour clôturer le spectacle.
À ce stade, il n'était même plus surpris de le retrouver partout.

Jungkook ne répondit pas, enfonçant sa tête plus fort dans ses mains.

-Ça ne va pas? demanda la voix grave à côté de lui.

Il n'osait pas le regarder de peur de devenir aveugle à cause de son faciès digne du titre "L'homme le plus beau au monde".

-Jungkook...?

Toujours rien.

-Bon avant de te demander ce que tu as, je voudrais clarifier ma situation. Je ne te suis pas je t'assure! D'accord, si, un peu, mais je ne cherche absolument pas à te harceler! C'est juste que j'admire ta façon de faire et tes capacités...Tu as résolu une affaire il y a de cela un mois dans mon quartier et je t'ai observé...T'étais juste... Époustouflant! Tu n'as pas beaucoup parlé mais en te regardant, je voyais tous les soupçons et les déductions se former doucement dans ta tête...Je sais que ça paraît bizarre je ne sais pas comment l'expliquer...Bref...Figure-toi que je veux aussi devenir détective! Tu comprends?...Excuse-moi si tu me trouves imposant...Je peux partir si tu veux...déblatéra Kim Taehyung dans une traite et d'une voix bercée par le regret et la passion.

Le noiraud ne put empêcher un fin sourire de naître sur son visage dissimulé en entendant les compliments du châtain.
Ça sonnait tellement sincère et passionné que ça toucha son cœur malgré l'état pitoyable dans lequel il était.

Son excitation enfantine l'amusait également.
Il ne répondit cependant toujours pas, n'ayant juste pas envie.

Néanmoins, le ton de son aîné l'avait joliment surpris.
Il ne paraissait plus joueur et puérile comme l'autre fois. Il le trouvait beaucoup plus mature et mûr.
Sa présence pouvait même passer pour agréable ce qui justifie pourquoi il ne lui demanda pas de partir.

-Ça ne va pas? répéta Taehyung après un long silence.

Jungkook finit par hocher la tête négativement, se sentant méchant de l'ignorer.

-Tu veux en parler ?

Il répéta le même geste et la conversation prit fin mais ce n'est pas pour autant que le châtain s'en alla.

-Psst! Jungkook!

°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•̶̶°̶̶•

L'ambiance était très légère malgré le silence qui régnait depuis le début du trajet.

Le noiraud avait fini par rentrer suite à une irruption d'un certain Wooyoung qui venait lui passer un message. "L'inspecteur te donne la permission de rentrer pour le moment puisqu'il n'y a pas beaucoup de travail et il s'excuse de s'être emporté plutôt...Vas-y, file Hyung! Ne rate pas ta chance! Si tu savais combien je t'envie !"
Après un Non je vais rester, j'ai des dossiers, un autre Non pas question, ton visage fait peur, tu as l'air de dormir debout et tout un long discours, il avait fini par acquiescer.

Taehyung l'avait accompagné sans lui demander son avis et ils marchaient en ce moment ensemble, séparé par un mètre près.
Ils n'avaient pas parlé une seule fois pendant tout le trajet sauf qu'aucun d'eux ne semblait s'en faire.
Le châtain avait l'air d'apprécier l'instant présent et rien sur lui n'indiquait qu'il s'ennuyait avec le noiraud.

Malgré son morale tout bas et son dégoût toujours présent, Jungkook se sentait étrangement un peu détendu.

Bien-sûr, l'envie de dormir, pleurer, crier et disparaître ne l'avait pas encore quitté, mais elle se faisait plus discrète.

Pour la première fois de toute sa vie, il ne rentrait pas seul.

Il ne marchait pas seul.

Il entendait des échos à ses pas et voyait une ombre s'accoupler à la sienne.

Et ça lui fit le plus grand bien.

Et rien que pour ça, il sera à jamais reconnaissant à ce garçon.

Oh et il était toujours aussi ridiculement beau, si quelqu'un se le demandait.

Kskskkzllald merci pour 100 vues(ça me fait chaud au coeur même si c pas aussi grand)

-R