¦𝟐¦ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟓
Lorsqu'elle se réveilla, la première chose qui la frappa fut le bruit inexistant autour d'elle. Ce n'était pas qu'elle n'entendait rien, parce qu'un tout petit bourdonnement résonnait dans sa tête, mais tout autour d'elle, il n'y avait rien.
Est-ce que c'est ça, d'être morte ?
Le silence faisait peut-être du bien, mais à la longue, ça devait devenir pesant.
Si je passe le reste de mes jours ici, il faudrait que ce soit plus agréable. Est-ce que si j'y pense, alors ça- ah non. Pas encore morte.
Le monde se faisait de plus en plus net autour d'elle, et elle pouvait même voir la pièce autour d'elle en plissant les yeux.
Peut-être sourde, mais pas aveugle en tout cas.
Ensuite, quelque chose la frappa brusquement, faisant remonter un frisson désagréable le long de sa colonne vertébrale.
Hermione ne connaissait pas cet endroit.
Les murs ne lui étaient pas familiers, ni même le plafond, et encore moins les meubles qui se trouvaient autour d'elle.
- Je n'aime pas trop ça... grommela t-elle en observant ce avec quoi elle était habillée, décrétant rapidement qu'il s'agissait effectivement d'une tenue adéquate pour partir explorer l'extérieur de la pièce.
Le lieu ne semblait pas inhospitalier, seulement inconnu.
Quoique...
On dirait que-
La seconde suivante, elle dévalait les escaliers, provoquant un immense bruit qui fit se retourner vers elle tous les occupants de la pièce.
Hermione, pourtant, ne cherchait pas à les regarder.
Je suis chez les Weasley. Est-ce que je suis revenue à mon époque ?
Le regard du professeur Dumbledore se posa elle, ce qu'elle sentit quasi instantanément : il ne lui fallut qu'une petite seconde pour y lire, pourtant, ce qu'elle avait besoin de savoir.
Non.
Il serait mort, de toute façon.
- Hermione ! s'écria Lily en se jetant sur elle avec force, l'entourant de ses bras à la peau diaphane.
- Je... J'ai dormi pendant combien de temps ?
Un long silence lui répondit, avant que quelqu'un ne se décide à prendre la parole.
- C'est assez dur à évaluer, pour être très honnête. Tout dépend de si tu comptes le moment où tu étais entre la vie et la mort comme de dormir. Enfin, ça reste quand même assez relatif, comme mesure.
La lionne se retourna rapidement une fois la phrase ponctuée, et vit Sirius la regarder avec un grand sourire.
- Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse de voir quelqu'un de toute mon existence, lança t-elle avant de se jeter dans ses bras, soulagée.
- Bah super, ça fait plaisir pour nous, entendit-elle James ironiser hors de son champ de vision.
Lorsque leur étreinte fut achevée, elle put tous les voir, en rang d'oignon, lui sourire.
- Content de te revoir, Farrington, lança Maugrey, qui se trouvait probablement dans un coin de la pièce qu'elle ne pouvait voir.
Une fois qu'elle eut fini d'étreindre tout le monde, elle put se tourner vers Dumbledore, qui lui adressa un sourire timide.
- Est-ce qu'on a gagné ? demanda t-elle, la voix serrée par l'émotion.
Il hocha la tête de bas en haut, ses yeux brillants au dessus de ses lunettes en demie lune.
- Je savais combien cela comptait pour vous, Miss Granger.
Il y eut un très long moment de silence, avant que Remus ne reprenne la parole.
- Granger ? Ca et le fait que tu ne viennes pas d'Amérique, ça commence à faire beaucoup.
La déclaration du loup-garou déclencha un concert de protestations vives, et attira vers Hermione le regard consterné de Sirius.
- Ouais, j'ai heu... comme qui dirait légèrement paniqué pendant la bataille, et je lui ai dit ça.
- C'est quoi cette histoire ?
Dumbledore hocha les épaules, lui donnant son signal d'assentissement.
- Je pense avoir trouvé, à vrai dire, lança Remus, le sourire aux lèvres. Quand j'ai pété un plomb, le jour où je suis allé te chercher à la maison des Gaunt, tu m'as distinctement dit que tu ne pouvais absolument pas me mettre au courant, mais que tu pourrais me le dire un jour. J'ai donc supposé que ça avait un lien avec la guerre, et que si ça se savait, tu deviendrais une arme, ou alors que tu ne serais plus d'aucune utilité... J'ai donc ensuite repensé à l'étendue de ton savoir sur les horcruxes, et à la façon dont tu te comportais avec nous au départ, et j'en suis arrivé à deux conclusions.
Hermione vit distinctement Lily et Dorcas froncer les sourcils et échanger un regard avant de se concentrer à nouveau sur la conversation.
- Soit tu es vraiment très bizarre, soit tu viens d'une autre époque, conclut-il.
On put entendre dans la pièce le son très distinct de James en train de s'esclaffer.
Il était bien le seul, et le réalisa très rapidement.
- Impossible. Non, non, non.
- J'ajouterais même que tu as connu certains d'entre nous dans le futur. J'ai raison, pas vrai ?
Hermione hocha la tête doucement.
- J'aurais aimé pouvoir le dire avant, mais c'était trop dangereux.
James la regardait toujours, le regard hagard et la bouche entrouverte.
- Tu... Tu viens de quand ?
- 1998.
Dire que l'ensemble de la pièce avait l'air surprise était un euphémisme: certains avaient même eu une sorte de mouvement de recul face à cette information pour le moins inattendue.
En même temps, dur de retenir ça contre eux: ce n'est pas tous les jours qu'une de vos amies vous annonce brusquement, alors que ça fait presque deux ans que vous la connaissez, qu'elle vient du futur.
Les trois seuls qui n'avaient pas l'air surpris étaient Dumbledore, Remus et Sirius, que Lily se mit à regarder avec attention, avant de comprendre.
- Tu le savais déjà... J'y crois pas...
Le jeune homme rejeta sa tête en arrière et se mit à rire doucement.
- Effectivement, je savais déjà. J'ai compris en premier, comme un grand, moi.
Hermione se tourna vers lui, le sourcil levé dans une expression pleine d'ironie.
- Il ment, il a quand même fallu qu'il me coince dans une salle de cours avec du Véritaserum pour que je lui raconte toute la vérité.
Les autres eurent l'air encore plus surpris.
- Je suis en train de me rendre compte du nombre de trucs qui se sont produits derrière notre dos pendant toutes ces années, et, comment vous dire... Je n'aime pas trop ça, lâcha Peter avec un rire, ce qui eut le mérite de détendre l'atmosphère.
Sirius décida à ce moment là de se rapprocher d'Hermione et de la prendre dans ses bras, avant de poser un baiser léger sur son cou.
- Et, heu... Tu penses que tu pourrais nous dire des trucs particuliers à propos du futur ?
Il y eut un petit moment de silence, durant lequel la voyageuse du temps pensa quelques secondes à ce qu'elle pourrait bien leur répondre si elle disait oui.
Après tout, ça ne sert à rien. Maintenant que j'ai rempli ma tâche, ce qu'il s'est normalement passé, ils devraient le vivre, non ?
- Je pense que nous allons garder le futur classé secret défense pour le moment, vous ne croyez pas? J'ai hâte de savoir si tout va se produire selon les lignes de mon époque, ou bien si certaines choses vont changer. Je viendrai vous dire ce qu'il aurait pu se produire avant notre mort à tous par contre, promis ! Ou alors-
En voulant passer ses bras autour de sa taille, Sirius avait fait bouger sa poche, de laquelle sortit l'orbe du département des mystères, tombant au sol avec un bruit mat.
- Qu'est-ce que c'est ?
Hermione haussa les épaules.
-Je ne le sais pasmoi même,pour être honnête. Le jour de la bataille du ministère, ça m'est tombé dans les mains, et je n'ai pas compris son utilité jusque là.
- C'est l'un de quatre orbes de Sokolov, miss Granger. Ils ont chacun une propriété différente, selon ce que je pensais être une légende, dit le professeur Dumbledore, le regard s'allumant d'une flamme qu'aucun des occupants de la pièce n'avait vu avant.
La jeune femme chercha quelques instants dans ses souvenirs les plus lointains, avant d'entrendre Sirius murmurer à ses côtés.
- Un pour créer un endroit sacré, l'autre pour trouver sa destinée...
Les souvenirs lui revinrent d'un seul coup.
- Encore un pour voyager dans le temps, et le suivant pour... continua Lily
- Exaucer son vœu le plus cher, finit-elle.
Hermione savait très bien ce qui pouvait compter comme tel dans son cœur.
- C'est à vous de décider de cela, miss Granger. Le choix vous appartient.
Durant quelques secondes, elle observa la petite boule de verre entre ses mains, le regard curieux.
Cela lui permettrait probablement de rentrer chez elle.
C'était sa porte de sortie.
Sauf que chez elle n'était plus tout à fait au même endroit.
Sous le regard soulagé de Sirus, elle reposa la bille sur la table, le sourire aux lèvres, et leurs yeux se croisèrent un instant.
- Vous savez quoi ?
Elle inspira un grand coup, voyant le visage souriant de ses deux amis danser devant ses yeux.
-Je pense que je vais rester encore un moment.
J'ai ma place ici, après tout.
Peut-être largement plus que là bas, qui sait ?
FIN
A.
C'est bon, j'ai fait mon devoir ahah
J'avoue que ça me pèse sur la conscience depuis deux ans de jamais avoir terminé si près du but, donc c'est chose faite avec les vagues notes qu'il me reste de l'époque où j'écrivais cette fanfiction !
Le vie a bien changé depuis: je viens de finir ma première année d'études supérieures, j'habite à un endroit complètement différent et surtout seule, et bref, d'une manière générale tout s'est plutôt amélioré comparé à quand j'écrivais les premiers mots de cette fanfic :)
J'espère que la fin vous plaira (et que d'en avoir une apaisera aussi VOTRE conscience ahah), je pense que c'est la dernière fois que vous me verrez sur Wattpad mais qui sait, ne jamais dire jamais !
La bise,
Adèle
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro