
¦𝟐¦ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟒
Elle courait pour retrouver sa proie: c'était ce à quoi elle était réduite.
Elle se sentait tellement meurtrie que la seule solution qui semblait s'offrir à elle était la destruction.
Tout le contraire de la dernière fois qu'elle s'était retrouvée dans cette situation, en fait. Lorsqu'elle avait vu les corps d'Harry, Fred, Luna, ou encore Seamus au sol, quelque chose en elle s'était brisé.
Tout ce qu'elle avait eu envie de faire pouvait se résumer à pleurer pour le restant de ses jours, ou bien s'arrêter de vivre.
Le monde entier semblait s'être brusquement coloré de manière uniforme dans un ton peu agréable qu'était la douleur.
Cette fois-ci, pourtant, c'était totalement différent.
Il y avait de la douleur, certes.
Mais elle était tellement mélangée à la colère qu'elle n'arrivait pas à l'emporter.
On lui avait raconté toute sa vie que la vie était injuste.
C'était faux: il existait juste toute une catégorie de gens qui ne jouaient pas dans le respect des règles.
Et cela devait s'arrêter.
Cet arrêt commencerait avec cette femme, qui qu'elle soit.
Avançant dans le château, Hermione avait pu croiser plusieurs personnes sur son passage, mais elle ne prêtait attention à aucune d'entre elles. Elle se vit vaguement, comme si elle était un témoin extérieur, pousser un Mangemort qui s'approchait un peu trop près, le regard pourtant toujours fixé droit devant elle.
Elle se rendit compte que sa course effrénée avait fini par la mener vers le grand escalier, qui menaçait déjà de tourner.
La lionne courut encore plus vite dans sa direction pour pouvoir le rattraper, regardant la Mangemort commencer son ascension vers le suivant.
Ce qu'elle était en train de faire défiait chaque règle qu'elle avait toujours mis un point d'honneur à suivre.
N'avait-elle pas dit un jour qu'il était excitant de les briser ?
Si elle pouvait se croiser en ce moment même, alors qu'elle se déplaçait, le souffle court sur un escalier qui tournait en même temps, peut-être qu'elle se taperait la tête contre un mur.
- Tu ne m'auras pas, chantonna la femme devant elle, gravissant les marches le plus vite possible. Plus rien ne me fait peur !
- Si tu n'as pas peur, pourquoi va-tu si vite ?
Sa proie sembla hésiter quelques instants entre deux directions possibles, avant de se diriger vers la droite, l'escalier commençant déjà de se mouvoir.
Hermione lui jeta un sortilège à l'aveuglette, dans l'espoir de la faire tomber avant qu'elle ne puisse changer de direction mais elle la manqua de beaucoup.
J'aurais dû apprendre à viser.
Elle réalisait des sortilèges puissants et efficaces sur de petites distances: à celle-ci, elle était incapable d'atteindre sa cible.
Alors elle se mit littéralement à courir encore plus vite, esquivant les quelques sortilèges de son adversaire, puis se retrouva au bout de l'escalier.
Puis elle décida de sauter.
Et se rattrapa in-extremis à la balustrade, remerciant une quelconque entité de l'avoir dotée de réflexes potables, puis planta son regard dans celui de la femme face à elle.
La seconde d'après, elles étaient déjà toutes les deux en train de se jeter un sort qui s'entrechoquait, illuminant chacun de leurs visages d'une lumière rouge très désagréable.
Une lumière rouge qui faisait étrangement penser à ce qui bouillonnait dans les entrailles d'Hermione.
La lionne tenta de se décaler le plus possible du bord, pour ne pas risquer d'être poussée, puis commença de gravir les marches.
Elle ne vit pas le sortilège violet qui filait dans sa direction, et qui l'envoya au sol, faisant irradier la douleur dans l'ensemble de sa cage thoracique.
Son dos se cogna au marche de pierre, créant un autre type de douleur chez elle, chassant momentanément la colère pour la tristesse.
Est-ce qu'on est en mesure de gagner ?
Tout ce qu'elle avait vu, là-bas dehors la poussait à penser que non, mais peut-être s'agissait-il de sa version pessimiste des faits.
Elle n'avait jamais été très positive quant à l'issue de cette guerre de toute façon.
Chaque coup paraissait joué d'avance.
Aussi bien de son côté que de l'autre.
- Comme je l'ai dit, je n'ai pas peur, dit la Mangemort en s'approchant d'elle, récupérant à nouveau la baguette qu'utilisait la voyageuse du temps entre ses mains. Je ne vois pas comment un être aussi insignifiant que toi pourrait ne serais-ce que me faire trembler.
Elle éclata d'un rire moqueur qui se transforma bien vite en cri lorsqu'Hermione lui arracha son masque.
- Ça tombe bien... dit-elle tout en la faisant se retourner du côté opposé des escaliers, la voyant reculer de plus en plus, se rendant compte qu'en plus de s'être vue arrachée son masque, elle avait aussi perdu sa baguette, qui était maintenant entre les mains de la Gryffondor.
Ensuite, elle recula et posa un pied sur ce qu'elle pensait être une marche.
Puis le visage horrifié d'Alecto Carrow ne devint plus qu'un petit point insignifiant lorsqu'elle bascula dans le vide.
*. *. *
La minute qui suivit, Hermione ne fit rien d'autre que de se tenir debout, observant ses pieds.
La colère avait disparu.
Et il ne restait plus rien.
C'était comme si elle avait été un vase débordant d'eau et que la totalité de son contenu s'était brusquement évaporé.
La sensation était étrange: elle n'était même plus sure que son corps soit réellement le sien, puisqu'elle ne le sentait plus.
Elle était debout, et avait pourtant l'impression de flotter.
Peut-être qu'elle flottait.
Elle n'entendait rien aussi.
Les bruits de la bataille étaient étouffés, dans l'arrière plan. Comme sous l'eau.
Peut-être aurait-elle dû passer les dernières années la tête sous l'eau, d'ailleurs. Il y avait la place nécessaire pour s'entendre penser, sans que ca ne devienne trop envahissant.
C'était presque agréable, de ne rien sentir.
Puis tout revint d'un coup, comme si quelqu'un avait appuyé sur un bouton dans sa boîte crânienne.
Une sorte de «fast forward» sensoriel.
Ce fut à ce moment là qu'elle entendit que l'on appelait son prénom très doucement, du couloir sur lequel l'escalier s'était arrêté.
Et ce fut à cet endroit qu'elle découvrit Remus Lupin baignant dans une mare de sang.
*. *. *
Son premier réflexe fut de pointer sa baguette dans sa direction, mollement. C'était un geste de défense purement mécanique qui ne pourrait avoir aucun effet si il était un ennemi.
Il était au sol, la tête légèrement relevée, le dos appuyé contre le mur, pratiquement avachi.
- Je dirais que j'ai légèrement besoin d'aide.
Même blanc comme un linge, il tentai de pratiquer son humour douteux.
C'est bon signe.
- Quel était le score du premier match de Quiddich que nous avons regardé ensemble ?
Il y eut un court moment de silence, durant lequel Remus fronça les sourcils avant qu'il ne concentre son regard sur Hermione à nouveau.
- Je n'ai jamais vraiment regardé un match de Quiddich avec toi. Est-ce que Sirius et James à Noël dernier comptent ?
Elle hocha la tête dans un mouvement d'acquiescement.
- Deux à trois alors.
La seconde suivante, Hermione était penchée sur lui, tentant de se concentrer sur la tâche qui l'attendait. Pourtant, ses mains étaient prises de tremblements incontrôlables, et il lui semblait qu'il lui était impossible d'arrêter la progression du froid qui la gagnait.
Il faut que je me calme.
Elle respira profondément, avant de se concentrer à nouveau sur ce qu'elle avait entre ses mains, et ce qu'elle vit lui donna presque envie de se reculer vivement.
- Je sais.
Elle était littéralement en train de regarder son os.
Et c'était la pire chose qu'elle n'ait jamais vu de sa vie.
- Je-
- Je sais.
Il l'observa dans les yeux quelques secondes, avant qu'ils n'entendent un bruit sourd au bout du couloir.
- Vas-y, Hermione.
Elle l'observa quelques secondes, une folle envie de dire non lui traversant l'esprit puis secoua la tête.
- Je ne peux pas y aller, lança t-elle, les larmes aux yeux.
Ce qu'elle avait fait...
Jamais dans sa vie elle n'avait été aussi en colère contre quelque chose ou quelqu'un.
Et jamais de sa vie elle n'avait laissé ses sentiments prendre autant contrôle de sa personne.
Regardons où ça m'a mené.
- Je ne veux pa-
Remus attrapa son poignet, ses doigts froids laissant une trace rouge sur la chair.
- On sait tous les deux que tu vas finir par y aller. Tout d'abord parce que tu le dois, et ensuite parce que jamais tu ne te pardonnerais de ne pas aller voir ce qu'il est en train de se produire. Donc on va se calmer, prendre une grande inspiration et aller voir ce qu'il se passa à l'autre bout de ce couloir, compris ? Chuchota t-il. Tu n'as pas de raison de baisser les bras, et surtout dans un moment comme celui-ci. Les horcruxes, c'est un peu ta raison de vivre depuis que tu es arrivée ici depuis l'Amérique, hein ? Finit-il en ponctuant sa phrase d'un très court rire.
La seconde suivante, Hermione était sur ses deux pieds et le regardait avec horreur.
- Je ne viens pas d'Amérique.
- Comment-ça, tu ne-
Elle était déjà partie.
*. *. *
La lionne se déplaça dans le couloir à pas feutrés: on ne savait jamais où est-ce que se trouvaient les alliés et les ennemis dans un moment comme celui-là.
Ils étaient tous pareils, au final.
Dumbledore est le méchant dans l'histoire de Tom Jedusor.
Ses mains tremblaient toujours de manière incontrôlable, mais les paroles de Remus, dans un premier temps, s'étaient révélées rassurantes.
Jusqu'à ce qu'il ne se mette à mentionner l'Amérique.
Et par extension le drap opaque de mensonges qui recouvrait sa vie depuis qu'elle était arrivée, un an et demie plus tôt, en 1979.
Je ne dois pas laisser mes émotions me dominer, si je veux que tout se passe bien. Il faut garder la tête froide, et ne pas voir rouge.
-James Potter !
Une voix bien connue venait d'hurler ce nom depuis l'autre bout du couloir, provoquant un son strident.
- J'ai assez joué, espèce de traître à ton sang ! Je ne suis pas venue ici pour me contenter de te courir après!
Bellatrix Lestrange ne semblait pas du tout amusée par le petit stratagème du Potter, qui se retenait à un mur à l'autre bout du couloir.
- Tu devrais peut-être penser à te dépenser un peu plus, Lestrange, au lieu de m'attendre là-bas comme une vieillarde. Ça te profiterait ! Lui hurla t-il tout en lançant un sortilège de découpe qui n'atteint pas sa cible.
Ce fut à ce moment là qu'Hermione remarqua ce qui l'avait perturbée à son propos lorsqu'elle était arrivée: il n'avait pas ses lunettes.
Il était connu pour être un lanceur très habile.
Lorsqu'elles sont sur son nez.
Le jeune homme tenta sa chance, avant de se prendre un sortilège qu'il n'avait pas vu venir, ce qui le conduit à siffler de douleur, son bras se déplaçant dans un sens qui ne semblait pas très... naturel.
- Je vais t'avoir, sale petit-
- Je n'en serais pas si sûre que ça, personnellement.
La voyageuse du temps mit un pied dans le couloir, ses yeux se plongeant dans ceux de son ennemie, ses poings se serrant et se dé serrant de manière régulière.
- Deux pour le prix d'un ! C'est mon jour de chance, dites donc !
Elle ricana comme elle savait si bien le faire, semblant totalement exaltée par les évènements.
En voici une qui apprécie vraiment ce qu'il se passe ici, apparemment.
Même si la plupart des mangemorts avaient l'air d'avoir envie de se battre, Bellatrix était apparemment la seule qui aimait vraiment le faire. Sa folie se reflétait jusqu'à son apparence, déjà si torturée avant même qu'elle ne passe du temps à Azkaban.
Voilà ce qui dérangeait grandement Hermione depuis qu'elle était arrivée à cette époque: tout le monde avait changé, sauf la personne qui lui avait causé le plus de mal.
- Je pense que c'est surtout parce qu'on sera deux que c'est toi qui va finir par devoir te rendre, non ? Je pense que tu te surestimes, Lestrange, en pensant que tu peux nous battre alors que nous sommes tous les deux de très bons sorciers.
Rectification : en ce moment même, sans ses lunettes, James comptait comme une demie-portion de sorcier dont les sortilèges n'avaient qu'une très faible portion de chances d'atteindre la cible.
- De très bons sorciers ? Votre sang impur vous en rend incapables, espèce de-
Bellatrix fut prise par surprise par le sortilège qui l'atteignit dans le dos, qu'Hermione venait de lui lancer.
C'est ce qui finit par arriver lorsqu'on est tellement occupé à menacer que l'on oublie d'attaquer.
La lionne ne savait pas quoi faire, maintenant qu'ils gagnaient quelques précieuses secondes de répit.
Elle avait grand besoin qu'un plan ne fleurisse dans sa tête, et le plus vite possible de préférence.
- Accio lunettes de James, hurla t-elle, provoquant l'arrivée fulgurante de la paire dans sa main, alors que ce dernier lui attrapait le poignet, l'entraînant dans un dédale de couloirs.
Il semblait avoir une idée en tête, largement plus élaborée que quoi que ce soit dont elle se sentait capable de trouver à ce moment là.
En plus, il connaissait Poudlard comme sa poche : personne de mieux que lui pour la guider à l'aveuglette.
- Viens, lui lança t-il tout en prenant un tour vers la droite très abrupt, ce qui les fit se retrouver nez à nez avec... un mur dans lequel il fonça aveuglément.
Le premier réflexe de la voyageuse du temps aurait été de crier, sauf qu'ils étaient au beau milieu d'une bataille et qu'il valait mieux ne pas être entendus.
- Attends, tenta t-elle de lui dire avant qu'il le l'entraîne par un passage secret dont elle ne soupçonnait nullement l'existence ici.
Il choisit de ne pas l'écouter et l'entraîna dans des escaliers qui descendaient à pic du troisième étage où ils se trouvaient au préalable.
Elle voulut à nouveau lui dit de s'arrêter, avant qu'elle ne sente brusquement l'air froid, qu'elle ne voie la lumière du jour et qu'elle ne se rende compte qu'ils étaient dehors.
Donc, si je récapitule, je viens de foncer dans un mur, et de descendre des escaliers secrets qui m'ont menée à l'extérieur. Ma vie devient toujours plus délirante, on dirait...
- Remus, commença t-elle essayant de reprendre sa respiration.
Elle ne s'était pas rendu compte à quel point leur course éfrenée l'avait essoufflée.
- Remus est blessé, et il est là haut.
Il y eut un long moment de silence durant lequel elle put pratiquement entendre le vent siffler dans ses orreiles, avant que James ne prenne la parole, sortant de son mutisme accompagné de deux grands yeux ronds qui scrutait son visage.
- Merde.
Il s'élança brusquement dans la direction opposée, reprenant le passage dans le sens inverse.
Ce ne fut qu'une fois qu'il se fut refermé derièrre lui qu'Hermione se rendit compte qu'elle n'avait aucune, mais alors stritctement aucune idée de comment elle pourrait bien le rejoindre, à part en passant pas l'intérieur même du château et en s'exposant dont à trois fois plus de dangers.
Encore une fois, ellese retrouvait-
- J'ai toujours dit que les Gryffondors n'étaient pas bien malins, et j'avai manifestement raison. Vous pensiez vraiment pouvoir m'échapper, alors que nous avons détruit les protections magiques autour de Poudlard, ce qui rend donc possible pour nous le fait de transplaner ?
La lionne eut à peine le temps de réagir à cette phrase que le tourbillon noir qu'était Bellatrix Lestrange la poussa au sol, et qu'elle se retrouva ensuite écrasée sous l'ensemble de son poids.
- Ce n'est plus que toi et moi, on dirait... Ton ami est allé en chercher d'autres ? Hâte qu'il revienne te chercher toi et qu'il ne te retrouve... quelque peu amochée.
Elle rit, presque trop doucement pour que cela semble naturel et ressemblant à Bellatrix.
- Par chance, j'ai pensé à amener mon couteau lorsque le Maître nous a parlé de cette petite offesive. J'avais hâte de pouvoir collaborer avec celui ou celle qui t'avais décoré le bras, n'est-ce pas, Sang-De-Bourbe ?
La première pensée d'Hermione fut de crier, mais rien ne vint.
Elle n'y arrivait pas.
Elle tenta de se débattre en se secouant sous elle, pour tenter de la renverser, mais c'était inutile : elle la maintenait bien trop fermement au sol.
- Alors, qu'est-ce que je pourrais écrire pour compléter ça... AH, je sais ! s'écria t-elle comme si elle venait d'avoir une idée digne du plus grand des génies.
Lorsque la lame froide et maudite toucha la chair d'Hermione, pourtant, son corps se révolta face à cette attaque : un regain de magie envoya Bellatrix à terre, quelques mètres plus loin.
- Je te hais de tout mon être, Letstrange, la menaça t-elle tout en la menaçant avec sa baguette, cherchant quel sortilège elle pourrait bien lançer avant qu'elle ne puisse riposter.
Ses émotions étaient trop fortes.
Elle était en train de se laisser emporter, mais c'était différent de toute à l'heure.
C'était plus contrôlé, moins primitif.
Comme si la boucle était bouclée.
- Celui-ci, c'est pourtous ceux que j'aime que tu as tué, dit-elle en brandissant sa baguette, et en la réduisant àl'était de simple statue de pierre.
C'était comme si sa main avait une vie propre.
Ce qu'elle avait l'opportunité de faire était bien trop tentant.
-Et ça, c'est pour Harry et Ron en particulier.
Hermione lança un sortilège de désitégration qui réduit la statue en poussieère, regardant les petits morceaux se répandre sur le sol.
Le seconde suivante, pourtant, c'était elle qui se retrouvait là, pliée en deux de douleur, tâtant son corps à la recherche de sa source.
Elle trouva assez vite, sentant le manche du poignard dans son flan et le sang poisseux de la blessure sur ses doigts.
Personne ne viendrait pour la sauver, parce que peut-être que personne ne se souviendrait qu'elle était là.
Elle put sentir une dernière chose avant de sombrer dans l'inconscience.
Il neigne.
Qu'est-ce que ça veut dire, déjà, Memento Mori ? Ah, oui.
Souviens toi que tu vas mourir.
*. *. *
Comme on dit dans le milieu, mieux vaut tard que jamais, non ? ;)
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