¦𝟐¦ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟐
HERMIONE n'aurait su dire combien de temps elle avait passé, plantée devant la maison partant en fumée, le poids des souvenirs se levant de ses épaules.
Tout ce qu'il restait était ce murmure intérieur, qui ne cessait pas quoi qu'elle puisse tenter de se dire-pour ce calmer.
J'espère que personne n'est mort, j'espère que personne n'est mort, j'espère que personne n'est mort-
Ce genre de pensée lui traversait l'esprit en permanence depuis qu'Emmeline était décédée: il fallait absolument qu'elle s'assure que tous ceux qu'elle aimait étaient toujours vivants.
Elle en avait besoin pour se rendre compte que sa présence ici servait.
Elle en avait besoin pour réussir à s'accorder de l'importance.
La lionne regarda autour d'elle pour savoir si il restait quelqu'un, s'approcha de quelques gravats et lança même un sortilège qui lui dit, sans que ce ne soit vraiment une immense surprise, que personne n'était présent à un kilomètre à la ronde.
Elle soupira.
Voyons le côté positif: ça veut dire qu'il ne reste pas de Mangemorts.
Mais cela pouvait aussi vouloir dire que personne sous ces ruines fumantes n'était encore vivant.
Quelques instants, elle réfléchit à ce qu'elle devrait faire ensuite. Ses pensées se tournèrent vers le plan de Dumbledore, puis vers quelque chose d'autre.
Quelque chose qui lui semblait à ce moment là encore plus important.
J'ai besoin de passer récupérer un porte bonheur, on dirait.
*. *. *
En arrivant à l'appartement, Hermione vérifia à nouveau que personne d'indésirable ne l'y attendait. Pas de trace de Bellatrix, ni de Severus: c'était bon signe pour elle à ce moment précis, mais cela se révélerait probablement mauvais un peu plus tard.
Ils préparent peut-être encore quelque chose.
La voyageuse du temps avança dans sa chambre à coucher, jusqu'à un meuble à tiroirs collé contre le mur, qu'elle décala.
Tout cela pour y trouver l'épée de Gryffondor soigneusement collée derrière, à l'abri des regards. Cachée à un endroit si simple, presque à la vue de tous, de façon à ce qu'un sorcier de Sang Pur ne puisse jamais y pensé, trop habitué à une dissimulation bien plus élaborée.
Un sorcier de Sang Pur comme un Mangemort, par exemple.
Elle décolla la longue lame acérée et brillante tant bien que mal, puis jura lorsque le pied du meuble ripa sur le sol et que son contenu se répandit par terre dans un vacarme assourdissant.
Il y avait toutes sortes de choses: un kit de soin pour balai, le matériel nécessaire pour fournir un magasin comme Zonko pendant dix ans et donner durant une période de temps au moins aussi longue une crise de nerfs journalière au Professeur McGonnagall.
Elle vit vaguement du coin de l'œil une petite bille rouler, la rattrapa entre ses doigts tout en continuant sa lecture de la notice d'une boîte d'allumettes explosives.
Ce ne fut que lorsqu'elle la reposa qu'elle s'intéressa à l'objet dans sa main, et qu'elle reconnut l'orbe du département des mystères.
Elle n'en avait parlé à personne, pour le moment.
Après tout, ça n'est pas une prophétie puisqu'elle se serait animée à mon toucher, donc ça ne doit pas être très intéressant.
Hermione épousseta ses vêtements, remit vaguement le contenu des tiroirs à leurs places en brutalisant les tiroirs pour qu'ils ferment, puis soupira.
Elle contempla quelques instants, l'épée dans la main, l'orbe posé sur la surface de bois laqué.
Est-ce que je devrais- ?
Dans un mouvement très rapide, comme si elle venait de faire quelque chose d'interdit, elle le prit dans sa main, le serra quelques instants puis le glissa dans sa poche.
Ensuite, elle déserta les lieux sans prendre la peine de se retourner.
*. *. *
En sentant l'air froid lui fouetter le visage lorsqu'elle eut transplané, la lionne frissonna.
Pré-Au-Lard, même au tout début du printemps, restait un endroit où il faisait particulièrement froid.
Tout comme l'ensemble du château, à vrai dire. Hermione pouvait presque sentir les couches et les couches de pulls qu'elle enfilant en hiver frotter contre sa peau à l'évocation du souvenir.
Je ne suis pas là pour ressasser, de toute façon. Je suis là pour retrouver l'ordre, ce qui n'est en soit pas très heureux.
Ses muscles se tendirent lorsqu'elle pensa au fait que quelqu'un ait pu mourir dans ce feu.
Il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir, et c'était de se rendre à Poudlard.
Comme le plan de Dumbledore stipulait, et ce depuis la création de l'ordre, apparemment.
Poudlard était leur second QG.
Et si Poudlard tombait, l'ordre s'écroulait avec.
Elle frissonna en arrivant devant le grand portail de fer, puis regarda à droite et à gauche pour savoir si il y avait quelqu'un qui puisse lui ouvrir.
On dirait que j'ai de la chance, aujourd'hui.
- Hagrid !
Le demi-géant se retourna, surpris, avant que son visage ne s'illumine en la voyant.
- Hermione ! Je me suis fait du soucis, je me demandais où est-ce que tu étais. Enfin, tout le monde se posait la question et imaginait le pire, mais...
Elle fronça vivement les sourcils, le cœur battant à toute allure à cause de l'angoisse qui se concentrait dans se cage thoracique.
- Sirius savait où j'étais, je lui ai laissé un mot.
Le gardien des clés eut un instant l'air contrit, avant de se reprendre.
- Hum... Je, je dois aller chercher quelqu'un pour qu'il vérifie qu'il s'agit bien de toi avant de t'ouvrir. Et puis ne t'inquiète pas trop pour Sirius, il va se réveiller, normalement.
Il se retourna sans réaliser ce qu'il venait de dire, avant qu'Hermione n'explose et ne tempête.
- Comment ça, se réveiller ?!
Il y eu un court moment de silence, puis elle jura qu'elle aurait pu l'entendre murmurer son fameux «J'en ai trop dit» plusieurs fois d'affilée.
Durant les quelques minutes d'attente qui suivirent, elle fulminait, tournant en rond devant le portail, se demandant ce qu'il avait bien pu arriver à Sirius qui nécessite qu'il se réveille.
Son regard fixé sur le sol, elle ne vit pas immédiatement le corbeau se poser sur la barrière; elle sursauta même lorsqu'il croassa, la fixant de ses deux yeux noirs d'encre.
Il a quelque chose dans le bec, non ?
Hermione s'approcha doucement, comme elle le ferait devant un animal blessé, puis récupéra le colis que venait de lui amener l'oiseau.
Une toute petite fiole contenant un filament irisé...
C'est un souvenir.
Un souvenir contenu dans une fiole maculée de sang.
- Mais qui pourrait bien-
- Hermione.
Elle releva la tête et mit vivement la fiole dans la poche de sa veste, ses yeux s'écarquillant en voyant Remus, une brûlure couverte d'une sorte de pâte verte, s'approcher.
- Remus ! Tu vas bien ? Est-ce que James et Lily vont bien ? Et Sirius, qu'est-ce qu'il est arrivé à Siri-
- Quel parfum de glace ai-je commandé lors de notre première rencontre ?
Elle fronça les sourcils quelques instants.
- Tu as bu un chocolat chaud et mangé une Chocogrenouille, pas de la glace.
Il sourit quelques instants, avant de lui ouvrir le portail, et la jeune femme se jeta directement dans ses bras.
- Je suis contente que tu ailles bien.
Il referma ses bras autour d'elle, la serrant un peu plus fort.
- Moi aussi, Hermione, moi aussi.
*. *. *
Lorsqu'elle arriva dans le hall, une Lily horrifiée lui sauta dessus.
- Où est-ce que tu étais ? J'ai cru que tu avais disparu, bon sang ! J'ai cru qu'ils t'avaient eue à nouveau.
Il y eut un moment de silence, pendant lequel le souffle d'Hermione fut coupé, puis elle parvint à lui répondre.
- Non, je vais bien. Je- Il y a eu une attaque sur le chemin de Traverse pendant que j'y étais, mais je vais bien.
La rousse eut l'air horrifié.
- Pardon ?
Ses mots résonnaient dans le crâne d'Hermione. Elle se retrouvait à nouveau dans le hall, mais c'était un autre moment.
Un moment dans le futur.
Un moment dans son passé.
Les images s'entrecoupaient devant ses yeux, se superposant presque.
Je reconnais cette ambiance. La dernière fois que je me suis sentie comme ça, Harry est mort.
C'était effrayant.
- Hermione ?
Elle cligna des yeux, chassant la réminiscence, puis se retrouva à nouveau devant Lily.
- Où est Sirius ? Demanda t-elle avec urgence, ses yeux scannant la pièce.
Son amie eut l'air contrit, puis lui montra la porte de l'infirmerie du doigt.
- Il s'est réveillé, il va plutôt bien, ajouta t-elle tout en la voyant s'élancer là-bas, sa voix devenant de moins en moins forte aux oreilles de la voyageuse du temps.
Lorsqu'elle arriva dans la pièce, Hermione vit James de dos, en train de parler doucement à une forme dans le lit, qui devait être Sirius.
- Mais qui voilààà, dit une voix de manière très très lente et plutôt... joyeuse ?
James se retourna vivement.
- Ne fais pas attention à lui, Pomfresh lui a donné une potion contre la douleur qui le rend guilleret.
Elle hocha la tête, avant de mieux regarder son petit ami: il avait la même pâte vert que Remus étalée sur le visage. Et sur tout le côté droit du corps.
- Ça va faire disparaître toute trace de brûlure. Il s'est cassé la jambe, aussi, mais Lily s'en est occupé.
- Je suis super sexy, hein ? Demanda Sirius en faisant bouger ses sourcils.
La jeune femme l'observa quelques secondes, le sourire aux lèvres.
- Je pense que vous devriez ré-évaluer cette affirmation, monsieur.
Il soupira, fit la moue comme un enfant, puis croisa les bras sur son torse.
- Mmh.
James rit derrière eux pendant quelques secondes.
- Il sera sur pied demain matin.
L'Animagus posa quelques instants sa main sur son épaule, puis sortit de la pièce.
Ce fut au tour d'Hermione de s'asseoir sur la chaise, et d'attendre, Sirius lui faisant toutes ses pires blagues à la suite.
- C'est l'histoire d'un Hippogriffe qui...
*. *. *
- Hermione ?
Dorcas s'était tout doucement approchée d'elle et l'avait très légèrement secouée jusqu'à ce qu'elle se réveille.
- Dumbledore m'a demandé de venir te chercher. Il tient une petite réunion dans son bureau, à propos de ce que l'on va faire après.
Elle fronça les sourcils.
- Comment ça, après ?
Dorcas l'observa quelques instants.
- Il veut dissoudre l'Ordre maintenant qu'ils nous ont trouvés. C'est trop dangereux de continuer.
La jeune femme se releva vivement, sa main sur la bague de Gaunt.
- Je trouverai le chemin moi-même. Merci !
Elle s'élança dans le château, arriva jusqu'au bureau sacrément essoufflée, et entra sans trop se poser de questions.
- Quant à la possibilité de se cacher,disait Maugrey, face au personnes assises en rond sur des chaises dans la pièce, je pense que-
- Ah, Hermione, lança Dumbledore, la regardant par dessus ses lunettes en demi-lune. Content que tu aies pu nous rejoindre.
Elle l'observa quelques secondes, avant de lui demander.
- Vous voulez dissoudre l'Ordre ? On a même pas encore essayé de se battre !
Il y eut un murmure de désaccord dans la salle.
- Tu veux qu'on fasse quoi de plus, Farrington ? Il nous manque un horcruxe, Tu-sais-qui s'est probablement rendu compte qu'on avait commencé de sérieusement les voler et va en créer d'autres: en clair, nous n'avons aucune chance.
Elle ferma les yeux quelques instants, puis d'un geste fluide, déposa la bague sur la table qui occupait le centre de la pièce.
Je peux le faire. Tout se passera bien, cette fois-ci.
- Voilà qui peut changer la donne.
Le silence qui suivit fut assourdissant.
*. *. *
Hermione Farrington soupira un bon coup secouant sa tête de droite à gauche.
Il fallait qu'elle se remette de ce qu'il venait de se produire: quand elle avait sorti la bague, tout le monde lui avait sauté dessus. Littéralement. Des cris, à moitié de joie et de peur avaient empli la pièce. Et ils avaient passé le reste de la nuit à élaborer un plan qui, bien que demandant encore du travail, pourrait peut-être les sauver.
Et renverser Voldemort du même coup.
C'était un peu mieux que de se cacher, non ?
Toujours était-il qu'après cette conversation éreintante, Hermione n'avait pas encore pu regarder le souvenir qu'on lui avait envoyé, et que ça la démangeait.
La plupart des gens avaient décidé qu'ils pouvaient partir lorsque Dumbledore et Maugrey avaient commencé de se pencher sur des plans tout en murmurant doucement: ils n'avaient pas l'air décidés à partager leurs observations avec le reste du monde immédiatement.
La voyageuse du temps avaient donc décidé de se trouver un couloir vide, et de réfléchir ce qu'elle allait faire.
Sauf que la fiole avait traversé son esprit, et que ses pas l'avaient conduite à la Salle Sur Demande.
J'ai besoin d'une Pensine.
Son souhait fut exaucé lorsqu'elle vit l'encadrement de la porte se dessiner sur le mur, et qu'elle passa par celle-ci pour se retrouver dans une pièce immense.
Tout cela pour juste l'objet en plein milieu.
Très dramatique.
Elle s'avança, sortit le souvenir de sa poche et le versa dans l'eau.
Et elle plongea la tête la première.
*. *. *
La sensation n'était guère agréable.
Ce n'était pas la toute première fois qu'elle visionnait un souvenir, mais celui-ci avait l'air particulier.
Elle était dans une pièce quasi intégralement dans le noir, et ses yeux ne parvenaient pas à capter la lumière.
En clair: elle ne voyait rien.
Elle s'avança légèrement, tourna sur elle-même à la recherche de ce qu'on voulait lui faire voir.
En entendant un bruit, Hermione se retourna, les lumières s'allumèrent.
Et elle se retrouva face à Lord Voldemort.
- Ahhh !
La jeune femme recula vivement, et se décala pour mieux voir la scène qui se déroulait autour d'elle.
Il y avait une quantité impressionnante de Mangemorts dans la pièce.
Elle put reconnaître certains d'entre eux, mais la plupart des visages lui étaient inconnus.
La lionne remarqua notamment Severus, qui était assis devant, sur la droite. Il avait l'air éreinté. D'immenses cernes étaient visibles sur son visages: il fallait dire qu'elles étaient aussi terriblement violacées.
En clair, Severus Rogue avait l'air d'aller tout sauf bien.
- L'ordre du Phénix nous a à nouveau filé entre les doigts, claqua la voix de Voldemort, brisant le silence. Ce qui devait être le jour marquant notre victoire n'est plus qu'un nouveau jour marquant notre échec. Comme c'est... décevant.
Il marchait tout en parlant, sa baguette magique reposant entre ses doigts.
C'est comme si... il attendait de pouvoir s'en servir.
- Le plan de notre cher Severus n'a donc été qu'un fiasco.
Vague de murmures dans la salle.
- Voyez donc ce qu'il vous arrivera si vous faites les même erreurs.
Le sortilège fusa si rapidement qu'Hermione aurait pu se demander si elle avait rêvé. Pourtant, le jeune homme était au sol, plié en deux sous l'effet du sortilège Doloris, se tortillant de douleur.
Cela dura pendant longtemps: assez pour que tous les autres, mis à part Bellatrix ne sortent de la pièce, et que la lionne ne commence à fermer les yeux devant l'agressivité du souvenir.
D'un seul coup, pourtant, Vous-Savez-Qui s'arrêta.
- Ce sera assez pour aujourd'hui.
Il commença de partir, Rogue toujours au sol, l'infâme cousine de Sirius en train de le suivre.
- Lestrange, j'ai besoin que tu m'amènes tous les horcruxes pour demain matin. Récupère les seule, et n'en parle à personne.
Avec dégoût, Hermione put presque la voir effectuer une sorte de révérence.
- Oserais-je vous demander pourquoi, maître ?
Il y eut un moment de silence.
- J'ai besoin de renforcer la part de mon âme qu'ils contiennent.
Et ils disparurent, laissant la lionne morte de peur face à ce qu'elle venait d'entendre.
Au sol, Severus avait entendu lui aussi. Il récupéra sa baguette, quelque part dans sa robe de sorcier, et la posa sur sa tempe, faisant un petit bruit pour appeler un oiseau.
- Détruis les horcruxes, Hermione, dit-il tout en extirpant la fin du souvenir pour le mettre dans une petite fiole.
Ensuite, il laissa sa tête retomber contre la pierre, et ferma doucement les yeux.
Il était permis de douter qu'il les ait ouverts à nouveau.
*. *. *
"Everything is going to be okay in the end. If it's not okay, it's not the end."
-unknown
"Tout ira bien à la fin. Si ce n'est pas le cas, alors ce n'est pas la fin."
-inconnu
*. *. *
Vous pensez que si je reviens comme ça comme une fleur vous ne remarquerez rien ?
Hummm....
Non, hein ?
Mais qu'ai-je fait pendant deux mois, me direz vous ?
La réponse est quasi-rien, mis à part tenter de survivre au lycée (ahaha c'est super fun comme concept l'éducation nationale)
Bref, du coup je me suis énormément éloignée ces derniers mois, et j'ai très peu écrit depuis cet été: le point positif, c'est que j'ai mis le point final à cette histoire hier soir donc ça fait ça de moins dont je dois me préoccuper.
On se retrouve donc pendant ces vacances pour les trois derniers chapitres :)
La bise,
A.
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