¦𝟐¦ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟏
(PDV Sirius Black)
Lorsqu'il ouvrit les yeux et tenta de trouver Hermione du bout des doigts, sa main ne rencontra qu'un oreiller vide.
Sirius Black avait encore été laissé seul dans son lit.
- Raaaaahhh !
Il commençait à avoir l'habitude de ne pas voir Hermione le matin, alors qu'il adorait la voir se réveiller, s'étirer, et commencer à bouger, puis commencer de marcher tout doucement vers la cuisine en traînant les pieds. Il adorait tout à propos d'Hermione, à vrai dire, mais sa tête le matin était l'une de ses choses préférées sur la planète terre.
Encore plus que la tête de James en cinquième année lorsqu'il avait bu sa première gorgée de Whisky-Pur-Feu.
Même si ce n'était pas très loin derrière.
Il y a de ces moments que l'on ne pouvait jamais oublier. De petites choses qui paraissaient insignifiantes au départ, puis qui se révélaient des instants gravés dans une mémoire à tout jamais.
Si on y réfléchissait bien, on ne se souvenait jamais des choses que l'on considérait comme importantes avant qu'elles ne se produisent à posteriori.
Seules les petites choses avaient de l'importance, au final.
- Je suis totalement atteint, rit-il tout en passant une main devant son visage pour mieux se réveiller.
Une fois alerte, douché, et rassasié par un petit déjeuner, Sirius décida de se rendre au Quartier Général de l'Ordre.
Aujourd'hui serait une bonne journée.
Il le sentait.
*. *. *
Malheureusement, des instincts corrects semblaient faire défaut à Sirius Black.
Il venait de se faire renverser une fiole complète d'une potion rose fuchsia dessus par Lily, qui courait vers l'Infirmerie où elle et Marlène soignaient Fabian, qui s'était blessé quelques jours auparavant.
Il s'était manifestement trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.
- Bah alors, qu'est-ce qu'il t'es arrivé ? demanda Remus en le voyant entrer dans la pièce avec son énorme tâche.
- On a ruiné mon T-shirt, je ne m'en remettrai jamais, lança t-il de la manière la plus dramatique possible, un petit sourire en coin décorant tout de même son visage.
James lui tapa l'épaule en arrivant dans la pièce, avant de sauter brusquement lorsque celle-ci rencontra la matière visqueuse.
- Très agréable, hein ? Evanesco, prononça Sirius tout en pointant sa baguette vers lui-même, faisant disparaître toute l'étrange substance.
James grommela que c'était la dernière fois qu'il approchait sa main de Sirius de sa vie tout entière en se lavant les mains, avant de se laisser tomber dans le canapé.
- Je reviens d'une mission... Et je pense que j'ai fait une grosse gaffe, dit-il en passant sa main sur son visage.
Il avait piqué l'intérêt de tout le monde dans la pièce, et même celui de Gideon, qui était pourtant assez compliqué à obtenir.
- Une gaffe de quelle ampleur ?
Il y eut un court moment de silence, avant qu'il ne dise très doucement:
- Tout dépend de la façon dont tu regardes ça...
Remus lui mit une petite tape sur la nuque, comme Hermione lui avait si bien appris à faire.
- Parle-en à Maugrey tout de suite, espèce d'idiot. Je te jure que même si il t'engueule, ça permettra de nous garder tous en sécurité quoi qu'il arrive.
Le parquet craqua derrière eux, tous rassemblés autour du canapé, puis ils se retrouvèrent soudainement tous immobilisés par une force invisible, sentant chacun une baguette qu'ils ne pouvaient voir presser leur cou.
- Il est un peu trop tard pour parler de sécurité, sale hybride.
Inutile de dire que ce qui suivit fut particulièrement inconfortable.
Après tout, Lucius Malfoy n'avait jamais été connu pour sa douceur.
*. *. *
Personne, pas même Sirius ne comprenait quelle gaffe avait bien pu faire James pour déclencher une catastrophe de cette ampleur.
Remarquez, c'était peut être le sortilège de torture qui l'empêchait d'aligner deux pensées cohérentes.
- Je veux savoir quel est le prochain coup de maître de Dumbledore, persiflait Lucius à tous les jeunes hommes, attendant avec impatience une réponse qu'aucun d'eux ne voulait donner.
Plutôt mourir que de trahir les secrets de l'Ordre.
Secrets dont certains d'entre eux n'avaient même pas connaissance.
- Vous savez que cela continuera jusqu'à temps que vous me donniez une réponse, j'espère. Il ne faut pas vous voiler la face. On pourrait même vous emmener faire un tour dans nos propres quartiers généraux. C'est un peu plus... Sorcier qu'ici, lança t-il en regardant avec dédain les objets modus étalés partout dans la pièce.
Il s'avança vers chacun d'eux, accrochant le bord de leurs pull avec sa baguette pour les faire relever la tête vers lui.
- Qu'avons nous là... Une saleté d'hybride, plusieurs traîtres à leur sang, des Sang de Bourbe et oh ! Un Black, dit-il en s'approchant de Sirius, qui le regarda avec haine. J'ai toujours su que tu valais moins bien que nous tous, Siri, mais à ce point ? Ça a beaucoup déçu cette chère Walburga, quand tu es parti, mais elle s'est vite ressaisie, évidemment. Il n'y a pas de quoi en faire un drame.
Il eut un rire mauvais.
- Il faut juste faire comme si tu n'avais jamais existé. Chaque jour, je suis surpris d'à quel point la tâche est facile, puis je me souviens que tu as toujours été une sorte de cygne blanc parmi les cygnes noirs. Dommage que tu te sois réduit à l'état de vilain petit canard, par contre.
Lucius se redressa.
- Enfin... C'est un peu tard pour discuter de tout cela. Passons aux choses sérieuses, messieurs-
La seconde d'après, il était étalé au sol.
Assommé par Lily Evans.
Ou plutôt...
Par la poêle de Lily Evans.
*. *. *
Sirius avait déjà été témoin de choses perturbantes.
Il était le petit ami d'Hermione Farrington, après tout.
Mais ça... Ça gagnait une médaille d'argent, au bas mot.
- Tu es une sorcière et tu assomme quelqu'un avec une poêle ? Il y a des sortilèges pour ça, je te rappelle ! Hurla James, mort de trouille, tout en récupérant sa baguette dans la poche de leur adversaire.
Sa femme lui lança immédiatement un regard de mécontentement.
- Ne crie pas, ils sont tout autour de la maison, et quand il vont nous voir bouger, ils vont attaquer. Je suis presque sûre qu'il y a dans d'autres pièces, aussi. J'ai juste eu de la chance qu'ils ne soient pas beaucoup à se trouver sur le chemin jusqu'à ici.
Remus se retourna vivement vers elle.
- Tu veux dire que tu en a assommé d'autres ? S'exclama t-il, l'air complètement sidéré.
C'était le bruit de trop: un Mangemort entra brusquement dans la pièce.
Pas de chance pour lui, une bonne vingtaine de personnes l'attendait de pied ferme, et les sortilèges se mirent carrément à pleuvoir sur lui, qui aux vues de son manque de réaction n'était absolument pas préparé.
- On applique le plan de Dumbledore en cas d'urgence, dirigea Fabian. Il faut tous se tirer d'ici... au plus vite.
Il termina sa phrase commencée avec tant d'assurance en murmurant, les yeux rivés sur la couleur rouge qui venait d'apparaître à l'extérieur.
Du feu.
Du feu qui se dirigeait droit dans leur direction.
*. *. *
Il faisait chaud, très très chaud.
Ce fut la première chose qui traversa l'esprit de Sirius lorsqu'il redevint conscient.
Le bruit assourdissant qui retentissait dans ses propres oreilles ou alors était ce partout- fut la seconde chose dont il devint conscient.
Avant que la douleur ne se mêle de la partie.
Il se retourna sur le ventre, et observa l'immense brûlure qui semblait s'étendre sur tout le côté droit de son corps.
On pourrait la soigner.
Oui, cela coulait de source.
Il n'existait aucune blessure qui ne pouvait être soignée par la magie, n'est-ce pas ?
Sirius rampa au sol sur quelques centimètres, avant de laisser tous ses muscles se relâcher et de souffler un moment.
Au moins, si près du sol, il n'inhalait pas la fumée.
Il vit quelques uns de ses camarades se diriger vers la cheminée, déjà à moitié détruite par les flammes, appliquer les directives de Dumbledore.
Il donna signe de vie, criant à l'aie pour montrer à quelqu'un qu'il était là et qu'il avait grand besoin d'aide pour bouger.
Il vit une figure longiligne se retourner, avant de se sentir soulevé du sol et appuyé contre une épaule.
- Patmol ! Ca va ? Demanda Remus, inquiet comme toujours pour ses amis.
Sirius secoua la tête dans un mouvement qui ne voulait pas tout à fait dire oui, ni tout à fait dire non, sentant Remus le titrer vers l'âtre afin de se sauver des flammes.
- Pas... par... là, dit-il à bout de souffle, toussant entre chaque mot, la douleur radiant dans tout son corps maintenant. Les horcruxes.
L'Animagus venait d'y penser, alors que personne n'y avait vraiment prêté attention jusqu'ici. Les horcruxes, rangés à l'étage dans une boîte de métal, sous le bureau d'Alastor allaient partir en fumée.
Ou bien fondre, vu la chaleur qu'il faisait dans cette maison.
- Okay... Okay, on va aller les chercher, lança Remus en regardant tout autour de lui. On a besoin de monter à l'étage... On va faire ça avec un sortilège de lévitation. Tu peux marcher, une fois en haut ?
Le jeune homme acquiesça, même si il lui faudrait serrer les dents pour arriver à se mouvoir.
- D'accord... On va te faire léviter là où il y a ce qu'il reste des escaliers. Tu cries une fois que t'as les horcruxes, je te ferai redescendre pareil.
Remus prit une grande inspiration, pointa sa baguette vers lui, et le fit décoller du sol à l'aide d'un classique Wingardium Leviosa.
Sirius sentit ses pieds décoller du sol, puis il se vit bouger progressivement vers l'étage du dessus.
Lorsque Remus cessa de le faire léviter et que ses pieds ainsi que l'ensemble de son poids touchèrent le parquet, il le sentit grincer sous lui: il n'avait pas beaucoup de temps avant que la maison ne s'écroule.
Il poussa un petit cri lorsque son poids du se poser sur sa jambe droite.
Il fallait avancer, pourtant.
L'issue de la guerre était à la clé.
Sirius réussi tant bien que mal à atteindre la pièce, avant de devoir se pencher pour récupérer la boite de métal.
Lorsqu'il posa sa main sur le sol pour se relever, il sut dès la seconde d'après que c'était une mauvaise idée.
Le sol venait de se dérober sous lui.
Il se sentir tomber pendant ce qui parut une éternité avant quelqu'un, probablement Remus, ne le soulève et ne le fasse passer avec lui dans cheminée.
Il reconnut la sensation provoquée par le voyage.
Puis...
Il ne sentit plus rien.
*. *. *
"when you're born in a burning house, you think the whole world is on fire. But it's not."
- Richard Kardey
"Quand vous êtes nés dans une maison en flammes, vous pensez que le mode entier est en train de brûler. Il ne l'est pas."
- Richard Kardey
*. *. *
A.
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