¦𝟐¦ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟓
HERMIONE posa le carton numéro 379 sur le sol de l'appartement, avant de mettre ses mains sur ses hanches.
Sirius était parti en mission un peu plus tôt, la laissant finir de déposer tout ça... Dans ce qui semblait être une marrée de boîtes marron.
Mais d'où est-ce que viennent toutes ces boîtes ? On a pas tant d'affaires que ça, si ?
La lionne se laissa tomber par terre, regardant le carton devant elle, sur lequel James avait marqué «Choses inutiles dont personne n'a besoin mais Sirius et Hermione apparemment oui» dans son écriture très petite et alambiquée qu'il fallait bien connaître pour savoir lire.
Elle souleva le couvercle de la boîte, regardant son contenu avant de se mettre à fouiller. La plupart des choses qui se trouvaient à l'intérieur étaient inutiles, et ne lui appartenaient pas. En y réfléchissant bien, il ne lui semblait avoir jamais vu la plupart de ces objets. Mais bon, dès qu'ils avaient parlé de vivre ensemble, Sirius avait commencé à entasser tout un tas de choses inutiles, dont...
Une horloge, sérieusement ?
C'était sûrement la pire horloge qu'elle n'ait jamais vu de toute sa vie, mais ça ferait l'affaire. Il faudrait juste qu'elle se souvienne de ne pas trop le laisser faire la décoration, c'était tout.
Est-ce que je suis capable de faire ça ?
C'était une grande étape dans la vie, et, très honnêtement, Hermione ne se serait jamais vue le franchir de sitôt. Ses parents auraient été scandalisés.
Sauf qu'ils n'étaient pas là.
Ce qui réglait l'ensemble du problème.
Toujours subsistait pourtant cette peur que ce soit trop tôt. Ça faisait un peu moins d'un an qu'ils sortaient ensemble, alors qui pouvait leur garantir que tout marcherait entre eux ?
Enfin, c'était maintenant ou jamais. La vie était courte, et les leurs encore plus que la moyenne, alors autant fallait-il saisir toutes les occasions de faire de mauvaises décisions -ou simplement de discutables décisions - tant qu'ils en avaient l'occasion.
Autant fallait-il faire tout un tas de choix tant que cela était une possibilité.
Qui sait ce qui peut se passer demain ?
Et elle continua de déballer.
L'une des seules choses intéressantes qu'elle trouva dedans était un calendrier, que leur avait offert Lily à Noël. Il contenait tout un tas de photos des Maraudeurs et de ce qu'il s'était passé durant l'année précédente, lorsqu'ils étaient encore à Poudlard.
- J'aime beaucoup celle-ci... murmura Hermione, ses yeux parcourant une photo prise à Noël il y avait à peine un an.
Ils avaient tous l'air tellement heureux et innocents.
Il était curieux de voir ce que la guerre pouvait faire à quelques jeunes qui avaient rejoint le combat que quelques mois plus tôt. Ils ne semblaient déjà plus être les même personnes.
Qui sait ce que des années pourront nous faire...
La voyageuse du temps secoua la tête face à cette idée, essayant de la reléguer dans son arrière-plan mental le plus possible. De l'enterrer bien profond.
Ils ne sauraient jamais ce que plusieurs années pouvaient leur faire, puisqu'elle allait détruire les horcruxes avant, évidemment.
Tout cela serait fini dans quelques semaines, voire même quelques mois tout au plus. Ils avaient juste à récupérer les horcruxes le plus rapidement possible.
Oui, c'était cela. Récupérer les horcruxes.
Ce qui était pour le moment un jeu d'enfant, puisque Voldemort n'avait pas encore compris qu'ils étaient au courant de leur existence et qu'ils avaient commencé de les réunir.
Pour le moment, donc, tout allait bien.
Hermione continuait donc à déballer tout un tas de cartons.
1979 démarrait positivement, au moins.
C'était ce que se disait la lionne jusqu'à ce que son regard se repose sur le calendrier.
Quel jour sommes-nous, déjà ?
Elle chercha pendant quelques secondes, ses yeux parcourant la page.
Puis elle trouva la date: Samedi 12 janvier.
J'ai l'impression que je devrais me souvenir de quelque chose.
Ce sentiment ne la quitta pas quand elle tenta de se concentrer sur une autre tâche. En fait, elle ne la quitta même pas lorsqu'elle tenta de fixer une étagère puis se fit mal à la main avec son marteau.
Je devrais savoir quelque chose.
Elle continua de se demander ce qu'elle avait oublié en allant ranger ses livres dans la bibliothèque.
Et les yeux d'Hermione se posèrent sur le carnet de Tom Jedusor, l'horcruxe qui était encore quelques semaines auparavant entre les mains de Regulus Black.
La lionne se leva dans la précipitation la plus totale et s'élança vers la porte de son nouvel appartement le plus vite qu'elle le pouvait.
Regulus.
*. *. *
En ayant visualisé certains souvenirs d'Harry, il était simple de se rendre au bon endroit pour Hermione. Elle avait vu la fameuse cave. Elle l'avait visité en rêves.
Et en cauchemars aussi.
Mais jamais ce qu'elle avait bien pu ressentir ne pourrait se comparer à la détresse qu'elle ressentait en ce moment même.
Quoi qu'elle fasse, rien dans la façon dont elle bougeait ne lui semblait assez rapide. La lionne espérait qu'il ne soit pas trop tard.
Pourquoi est-ce que, même en sachant ce qu'il était censé se passer, elle n'arrivait pas à empêcher les pires de choses de se produire ? Elle aurait dû bien plus se préparer. Apprendre des dates, des noms. Chercher tout ce qui lui serait utile.
Elle essuya les larmes de rage qui rendaient son champ de vision très peu clair, se rendant compte que de s'apitoyer sur son sort maintenant ne servirait strictement à rien.
Qui lui disait même que ce qu'elle craignait s'était déjà produit ? Personne.
La solitude qu'elle ressentait en permanence était peut-être la pire partie de ce qu'elle avait expérimenté depuis qu'elle était arrivée là. Personne n'était dans la pleine mesure de l'aider. Elle était la seule à réellement avoir expérimenté tout ça une première fois. Même Dumbledore et Sirius n'étaient pas assez.
Hermione cherchait sans cesse à reprendre sa respiration, sans vraiment pouvoir vraiment le faire pleinement. Le poids sur ses épaules était trop important.
- Par Merlin, il mérite d'aller bien...
Les vagues s'écrasaient avec force sur les parois de la grotte; comme si le temps lui-même voulait lui dire que le moment n'était pas à l'optimisme.
Elle continua sa course effrénée, avant de s'arrêter face à la berge vide.
Non, non, non.
Il n'était peut-être pas trop tard. Après tout, la caverne était silencieuse.
Il s'agissait soit du calme qui précédait la tempête, soit de celui qui la suivait.
La voyageuse du temps serait dans tous les cas fixée une fois qu'elle aurait pu traverser l'étendue d'eau.
- Accio Barque, murmura t-elle, sa baguette pointée droit devant elle, en direction du noir le plus complet.
La vieille embarcation arriva en grinçant, sortant de la brume épaisse d'un seul coup, sans vraiment prévenir.
- Ça va aller, souffla Hermione pour elle-même en posant un pied dans la coque de bois puis un deuxième, avant de s'asseoir rapidement, se sentant déjà perdre l'équilibre.
Et son seul moyen de se rendre de l'autre côté se mit en branle, de la même manière qu'il était arrivé.
Cette rivière a une allure de Styx. Pas sûre que les Enfers soient vraiment différents.
Elle tenta d'observer ce qui se trouvait autour d'elle, mais c'était compliqué sans avoir aucune source de lumière: Hermione n'avait aucune idée de quel genre de créatures celles-ci pourrait attirer, et elle ne voulait certainement pas tenter sa chance, «juste pour savoir».
Dans tous les cas, aux vues de la couleur noir d'encre de l'eau, elle choisit de ne même pas vraiment essayer de savoir ce qui pouvait se trouver auprès d'elle.
Au bout de quelques instants d'un silence total, elle vit se détacher un îlot, éclairé par une source de lumière quelconque.
Sur celui-ci ne se trouvait personne.
Enfin, c'était ce qu'elle était en train de se dire jusqu'à ce qu'elle sente le bois froid d'une baguette sur son cou.
Une baguette tenue par une main fébrile.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda Regulus dans son oreille, hésitant sur les mots comme si les dire avait un coût bien trop élevé par rapport à ce qu'ils étaient.
- Je suis venue t'aider.
Il éclata de rire, la tête en arrière; d'un rire fou, détraqué, maladif: le rire de quelqu'un qui était sur le point de se briser.
Regulus la regarda à nouveau, l'horcruxe dans la main.
- C'est ce que tu cherches, je suppose ? Pas moi. Lui.
Il le faisait se balancer, presque à la façon d'un pendule. Sauf que Regulus Black n'était pas un très bon hypnotiseur.
En se concentrant sur la face du jeune garçon, elle grava dans sa mémoire chaque petit détail. La lumière qui s'échappait de sa baguette éclairait son visage d'une lueur pale. Ou peut-être était-ce la couleur de sa peau, celle de son teint maladif. Ou même les deux.
Dans tous les cas, il n'avait pas l'air de pouvoir lui faire de mal.
Il n'avait même pas l'air en mesure de faire du mal à un Botruc, si elle y réfléchissait bien.
- Regulus-
- Tu dis être venue pour m'aider ? C'est un peu tard. Je ne peux plus être sauvé. Je suis déjà trop loin sur la route que j'ai choisi d'emprunter. J'ai besoin de me racheter, et je le ferai en détruisa-
Son pied toucha la surface de l'eau au moment même où Hermione se pencha vers lui pour tenter de le stabiliser.
Et, après quelques secondes de calme plat, la chaos commença.
Les Inferis étaient partout: certains, venus d'un autre temps, avaient des armes quelques peu désuètes. Dans tous les cas, il tentaient de les attraper, et rien de ce qu'Hermione pouvait faire ne semblait faire diminuer leur nombre. Ils s'accrochaient à l'îlot comme si Regulus et elle n'étaient que des animaux sans défense qu'ils se devaient d'abattre.
La lionne, heureusement, avait eu une idée qui pourrait leur sauver la vie. Se protéger et se rendre invisibles, puis voir comment leurs ennemis se comporteraient durant les instants suivants, avant de réfléchir plus calmement à un moyen de se sortir de ce bourbier.
Ce fut au moment précis où elle lançait son sortilège, attrapant la main de Regulus qu'elle vit comme au ralenti le poignard se planter directement dans la poitrine du frère du Sirius, qui s'effondra au sol.
Et elle ne peut que le regarder s'éteindre petit à petit, son sortilège de bouclier tenant à peine face aux attaques de Inferis.
- Je- Dis à Sirius que je comprends.
Et Regulus Black, le poing fermé sur le médaillon de Salazard Serpentard, rendit son dernier soupir.
*. *. *
"Death is a challenge. It tells us not to waste time. It tells us to tell each other right now that we love each other."
- Leo Buscaglia
"La mort est une compétitrice. Elle nous de.ne pas perdre de temps. Elle nous dit de se dire là, maintenant, qu'on s'aime."
- Léo Buscaglia
*. *. *
Oui oui, j'ai abusé, encore (ce qui est bien c'est que je dis ça à la fin de chaque chapitre, vous êtes habitués, maintenant 😭)
Je ne vais pas vous mentir, je vais entamer rien que la troisième semaine de première, la conjonction conservatoire + lycée est assez compliquée à gérer pour l'instant parce que la charge de travail a tendance à être immense... Des deux côtés 😭😂
Je ne m'étais pas trop préparée à ça, mais je pense que j'ai juste besoin de m'ajuster encore un peu au rythme et j'essayerai (promis) de respecter un semblant de rythme de publication ahah
Sinon, je suis super super contente de mes spés, c'est fou !
Et vous, ça se passe bien jusqu'à maintenant ?
La bise
A.
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