¦2¦ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟔
SIRIUS l'avait trouvée là. Elle le sut lorsqu'elle sentit son corps contre le sien.
Un de ses bras était autour de sa taille, et l'autre se trouvait à côté de sa tête. Il lui tournait donc le dos.
Hermione pensa avec beaucoup d'amertume que c'était peut-être parce qu'il ne voulait pas la voir.
Rien n'était sûr.
Peut-être qu'il restait avec elle parce qu'il avait pitié.
Plausible, non ?
La lionne se sentait inutile. Elle était venue ici pour une raison, et voilà qu'elle se retrouvait à ne pas avoir accompli une seule des tâches de sa longue liste.
Je devais protéger Rogue, et j'ai échoué. Je n'ai détruit aucun des horcruxes. Je n'ai réussi à protéger aucun des maraudeurs de la guerre.
C'est de ma faute si ils se retrouvent coincés là dedans, maintenant.
Ce sera de ma faute si l'un d'eux meurt, aussi.
Elle avait promis.
C'était un accord silencieux et unilatéral, d'accord, mais elle avait promis. Elle devait tous les protéger. Pour Harry, surtout.
Elle lui devait au moins ça.
Et en entraînant Sirius dans mes problèmes, je fais tout le contraire.
- Hermione ?
Elle se tourna vers son petit-ami, la gorge nouée.
- Je ne sais pas à quoi tu penses, mais tu devrais t'arrêter maintenant.
Il posa sa main sur sa joue.
- Ça ne m'a pas l'air d'être très heureux.
Parfois, l'optimisme de Sirius lui donnait envie de se terrer au fond d'un trou, et de se demander durant le restant de ses jours comment il faisait pour ne pas laisser les évènements le détruire à petit feu.
Il se redressa lentement et s'appuya contre le mur, assis en tailleur sur le lit.
-Tu veux en parler ?
Elle aussi se redressa, pensant le pour et le contre de cette proposition. Sans vraiment le faire exprès , elle s'appuya sur sa main et eut une légère grimace de douleur.
Selon Lily, elle resterait toujours un peu inconfortable de ce côté là. C'était une blessure causée par la magie noire: rien ne pourrait totalement la réparer.
- Je, commença t-elle en le regardant dans les yeux.Hermione inspira fortement, essayant de mettre de l'ordre dans toutes les pensées qui tourbillonnaient dans son crâne.
Tout était confus.
- Je suis totalement perdue. Je veux dire, je n'arrive à rien, je suis inutile, et la seule fois où j'ai essayé de réaliser ce pour quoi je suis venue, on m'a enlevé et je n'ai fait que de causer du soucis à des gens qui avaient déjà à mon avis bien trop de choses dont il fallait se préoccuper. Je parie que je vais même rester un poids pour l'Ordre pendant un bon moment, puisque Maugrey ne me laissera jamais repartir en mission avant que je ne réussisse à lui prouver que je vais bien. Et puis, j'ai l'impression que... que j'ai déjà passé toute ma vie à me battre ! Je... j'ai envie d'être quelqu'un de normal.
Elle souligna ce dernier mot.
- Parfois, je me dis même que j'aurais préféré ne pas être une sorcière.
C'était vrai.
Elle le pensait, parfois, de manière un peu égoïste, au détour d'une réflexion qui ne menait nulle part. Si elle avait été une moldue, comme tout le monde dans sa famille, elle serait encore à son époque, en train de profiter d'eux, ne sachant rien de ce qu'il se passait dehors, de Voldemort et des sorciers.
Et parfois, la peine de ne jamais avoir connu Harry et Ron lui semblait surmontable.
- Je ne pense pas que tu réalise ce que tu dis Hermione. Cela dit, je ne pense pas que grand-chose dans tout ce que tu viens d'énoncer soit vrai, donc bon... On peut dire que ça annonce la couleur.
A son tour d'inspirer doucement.
- Non seulement tu es très loin d'être inutile à l'Ordre, ce à quoi je vais venir, merci de ne pas m'interrompre, lui lança t-il en la coupant alors qu'elle tentait d'ouvrir la bouche, mais je pense que tu n'as aucune idée de ta valeur. Tu ne représente un fardeau pour personne. Nous sommes tes amis, il me semble juste que lorsque tu disparaisse brusquement dans la nature on cherche à te retrouver, enfin ; peut-être moi encore plus que tous les autres.
Silence.
La jeune femme voyait écrits partout sur son visage trois mots qu'il ne disait pas.
- Tu n'accomplis pas ce pourquoi tu es venue ? Personne ne t'as demandé de le faire en un éclair ! Tu en sais déjà largement plus que le Dumbledore de cette époque, c'est suffisant, selon moi,pour justifier ton absence d'actions pour le moment. Je vais même te le dire: tant que tu restes en vie et que les personnes auxquelles je tiens le plus restent en vie, jamais je ne me permettrais de critiquer ce que tu considères comme de inefficacité.
Il l'observa quelques secondes.
- Et puis laisse toi vivre, par Merlin. Tu ne dois pas te sentir comme si tu devais voler à la rescousse de tout le monde au risque d'y laisser tout ce que tu es, Hermione, et permets moi de te dire qu'Harry et Ron; d'après tes dires, seraient sûrement du même avis que moi !
La réalisation faisait son chemin dans son esprit, pendant que Sirius tempêtait devant elle.
Les mots étaient sur le bout de ses lèvres, pourtant elle ne les dit pas. Quelque chose encore la retenait.
Je t'aime.
*. *. *
- Dumbledore veut te voir, annonça Fabian le jour suivant en entrant dans le salon du QG.
Le moment était arrivé pour Hermione de tout raconter. C'était ce qu'elle aurait dû faire un jour où l'autre, de toute façon, mais ça lui semblait trop tôt. Les souvenirs étaient un peu trop frais dans sa mémoire à son goût.
Et à celui de Remus aussi, apparemment.
- Il ne va quand même pas te demander de tout raconter, non ?
En 1998, Remus n'était resté que professeur Lupin pour elle. Il avait toujours eu un côté rassurant, et le savoir faisant partie de l'Ordre l'avait longtemps réconfortée dans ses choix. Ils avaient eu quelques conversations, avant qu'elle ne parte pour la chasse aux horcruxes. Des conversations qui s'étaient révélées plus qu'utiles.
Décisives, même.
Sans lui, ils ne seraient peut-être même pas allés aussi loin dans leur quête.
Et main-
- Hermione ?
Elle s'était laissée engloutir par les souvenirs à nouveau. Cela lui arrivait depuis qu'elle s'était réveillée. Elle ressentait une sorte de besoin de ressasser ce qu'il lui était arrivé.
Un besoin de démêler ce qui appartenait à avant et ce qui appartenait à maintenant.
Ou bien, dans l'autre sens.
Tout était relatif, après tout.
Le temps plus que n'importe quoi d'autre.
- Oui oui, j'arrive.
Elle se leva et le suivit à travers les couloirs exigus, ses pieds la guidant d'eux-mêmes, comme une sorte d'habitude qu'ils avaient pris.
- Hermione.
Elle adressa un signe de tête au directeur de Poudlard et elle entendit la porte se refermer derrière elle. Ce dernier lui indiqua une chaise devant le bureau, qui constituait le centre de la pièce.
- Comment te sens-tu ?
A ce moment là, la lionne réalisa qu'elle ne savait pas répondre. Enfin, elle ne pouvait pas donner la réponse qui lui brûlait les lèvres, en tout cas.
Le vide n'était pas une bonne façon de décrire ce qu'elle ressentait.
Elle haussa donc les épaules.
- Je me suis sentie bien pire.
Les yeux clairs de Dumbledore l'observèrent durant quelques secondes supplémentaires, avant que son regard ne dérive vers un autre élément de la pièce.
- Je ne te demanderai pas de tout me raconter de ce qu'il s'est produit pendant ton emprisonnement. Ce serait trop cruel de ma part.
Quelle surprise.
Il continua de passer sa main dans sa barbe.
- Y a t-il quoique ce soit que je doive savoir ?
- Oui, commença t-elle. Voldemort a tenté de pénétrer dans mon esprit pour trouver des informations relatives à l'Ordre.
Elle inspira.
- Il n'a rien obtenu de ma part parce que j'ai réussi à le repousser, mais je pense qu'il faudrait apprendre aux membres de l'Ordre qui ont connaissance de beaucoup d'informations à protéger leurs esprits.
Le vieil homme hocha la tête.
- C'est une très bonne idée, en effet.
Un long silence s'écoula, pendant lequel Hermione observa le sage en train de réfléchir.
Qui sait ce qu'il est en train de penser.
- Devrais-je savoir autre chose ?
Elle songea durant un instant à Severus et à ce qu'il avait fait pour elle, avant de décider qu'il fallait garder cet élément de sa fuite pour elle.
- Non.
La voyageuse du temps baissa le regard vers l'horloge qui se trouvait posée sur le bureau de Dumbledore.
Les aiguilles continuaient de tourner, et ce diablement vite.
Elle avait perdu un temps précieux retenue captive par les Mangemorts.
Il était temps pour elle de le rattraper.
- J'ai besoin de partir à la recherche des horcruxes.
*. *. *
Elle avait l'autorisation du vieux fou.
Comme toujours, en fait.
Un court instant, assise dans le bureau, elle avait pensé qu'il refuserait.
Mais, jusqu'à preuve du contraire, il ne l'avait pas fait.
Les Maraudeurs, Lily, Dorcas et Marlène assises avec elle dans la bibliothèque du QG en étaient un assez bon témoin.
Je n'ai qu'à leur répéter l'histoire toute faite.
La dissimulation de comptait pas comme du mensonge, si ?
- Personne ne vient jamais ici, n'est-ce pas ? Demanda t-elle à Remus, qui s'était occupé de la pièce.
Il secoua la tête de droite à gauche.
- Jamais.
Elle le leva et se plaça face à la porte.
- Assurdiato.
Puis elle se retourna.
- Tu te rends compte que la situation nous fait peur, Hermione ? C'est prendre beaucoup de précautions pour une simple réunion pour le compte de l'ordre, là.
Elle soupira.
- Je... Je dois vous demander votre aide.
Hermione observa leurs visages curieux un à un.
- Mon parrain m'a confié une mission, et j'ai décidé de la mener à bien avec vous. Je vous préviens, ce ne sera pas une promenade de santé, ni une petite aventure entre amis. Ça risque d'être dur, épuisant et... C'est très dangereux.
On aurait pu entendre une mouche voler.
- Dangereux comment ?
Hermione regarda son poignet, voyant apparaître le bout des lettres tracées par Bellatrix sous sa manche.
- Ça peut être mortel, mais j'ai besoin de votre aide.
Elle plongea son regard dans celui de Sirius.
- J'ai réalisé que je ne pouvais pas le faire seule.
Avec énormément de surprise, elle entendit ses amis acquiescer les uns après les autres, même Peter, duquel elle n'était pas très proche.
Ils ne se posent pas plus de questions ?
- On fait quoi, du coup ? Lui demanda James, l'air le plus sérieux qu'elle ne lui ait jamais connu.
Elle se redressa sur sa chaise et se prépara à la conversation qui allait suivre.
- Vous avez déjà entendu le mot horcruxe ?
*. *. *
"Bravery is the audacity of being unhindered by failures, and to walk with freedom, strenght and hope, in the face of things unknown."
- Morgan Harper Nichols
"Le courage, c'est avoir l'audace de ne pas être retenu par ses échecs, et d'aller avec une certaine liberté, une certaine force et un certain espoir vers tout ce qui nous est inconnu."
- Morgan Harper Nichols
*. *. *
Cette citation ressemble à cette d'un papier de papillotes, j'adore T^T
Bon sinon, je suis désolée de ne pas avoir publié le chapitre plus tôt mais j'avais un peu la flemme et surtout un peu pas le temps, du coup mieux vaut tard que jamais ! (dites merci à mes 2h et demie de trou !)
Et sinon, ça va vous ?
La bise et à très bientôt (dans les temps cette fois !),
A.
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