¦1¦ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕
LILY EVANS se tenait au beau milieu du dortoir des filles de seconde année de Gryffondor, l'air vraiment exaspéré.
- Tu sais, hurler pour qu'elles arrêtent leur bataille de polochons ne sert à rien. Tu devrais...
Hermione était debout à côté d'elle, le visage crispé. Ces filles faisaient vraiment un bruit infernal, et elle espérait ne jamais leur avoir ressemblé.
- Je peux faire ça seule, Hermione, retourne te coucher. Pas besoin de ton ai-
Avant même que sa nouvelle amie aie pu achever sa phrase, la lionne avait lancé un sort.
- Stupéfix !
Les fautrices de trouble se retrouvèrent immobilisées sans même avoir eu le temps de comprendre ce qui leur arrivait.
- Tu... Tu ne peux pas faire ça ! C'est contraire à l'ensemble de mes principes en tant que préfète en chef, et McGonagall finira par me tuer si elle l'apprend. Hermione ! s'exaspéra t-elle.
La jeune femme lança un second enchantement, et les polochons figés en l'air retombèrent mollement.
- Que ce soit bien clair, lança t-elle d'un ton ferme sous le regard étonné de la future Mrs.Potter, si j'entends un seul bruit durant ce qu'il reste de la nuit, je vous stupéfixie jusqu'à demain matin !
Elle avait l'impression de se retrouver à nouveau dans la peau de la préfète en chef qu'elle avait été, et ça lui faisait du bien.
Ça me rappelle... Ma cinquième année.
Les deux Gryffondor sortirent du dortoir dans un silence de mort, et entrèrent dans le leur en un rien de temps.
- Wow. Tu as beaucoup plus d'autorité que moi, même si je désapprouve le fait que tu aie stupéfixié ces filles, souffla Lily. Je n'aurais jamais pu le faire.
Hermione secoua la tête.
- À Ilevermorny, j'ai été nommée à un poste qui est l'équivalent de celui de préfète ici. Du coup, j'ai aussi dû régler quelques affaires de ce genre. Et puis tu sais, pour le stupéfix, je n'aurais pas osé non plus, il y a quelques années. Mais...
Elle frotta son avant bras sur la zone de la cicatrice. Parfois, lorsqu'elle parlait de son passé tout en mentant sur certains détails, elle avait l'impression que le petit mot la grattait. Qu'i lui rappelait, d'un façon ou d'une autre qu'il était bien là.
- Le temps change les gens, finit-elle par prononcer.
Lily l'observait tranquillement, sans poser de questions. Le silence qui régnait entre elles était lourd de sens, plein de sous-entendus.
Jamais je ne dois leur dire. Jamais ils ne doivent savoir quel enfer j'ai traversé. Surtout pas elle, et surtout pas James.
- Sinon, demanda t-elle distraitement tout en observant Docras qui dormait paisiblement, que penses-tu de James Potter ?
*. *. *
Un bruit de porte que l'on fermait derrière elles fit sursauter les deux amies, qui se retournèrent pour voir l'une de leurs camarades.
- Quelqu'un a parlé de James ? demanda Alice.
Elle semblait particulièrement heureuse, comme si elle venait de recevoir une bonne nouvelle.
- Oui. Je veux savoir si il lui plaît, déclara Hermione tout en désignant la jeune Evans qui s'était teintée d'un joli rouge écrevisse.
Elle allait enfin remplir son devoir envers James. Cela faisait quasiment plus d'une semaine qu'elle lui avait promis de parler à Lily.
- Ah, tant mieux. Ça fait depuis la rentrée que je veux aborder ce sujet, mais il semble que tu m'aie doublée, ajouta sa camarade, un grand sourire s'étalant sur ses lèvres.
Alice tapota son lit, invitant les deux filles à s'assoir avec elle.
- On peut parler sans risquer de déranger les autres, j'ai lancé un sortilège d'Insonorisation.
La lionne à la chevelure de feu se laissa tomber sur le dos en soupirant.
- Je suis totalement perdue. Je... D'un côté, il m'énerve autant que les autres années. Il est toujours ce petit garçon arrogant et imbu de lui-même qui se moque de tout ce qui ne lui convient pas. De l'autre... il a changé. Il fait des efforts, ça se voit. Il est beaucoup plus sympa avec moi, il a arrêté de crier sur tous les toits qu'il voulait devenir mon petit-ami, et...
Elle tourna la tête.
- Même si ça n'a plus d'importance, il se moque beaucoup moins de Severus.
La voyageuse du temps choisit de poser une dernière question.
- Est-ce que... Tu ressens quelque chose pour lui ?
Elle savait ce que pouvait ressentir la mère d'Harry, car elle avait pu expérimenter cette sensation lors de l'éclosion de ses sentiments pour Ron. L'amour n'était pas quelque chose que l'on apprenait dans les livres, ce qui l'avait fortement dérangée au premier abord. Pour la première fois de sa vie, elle s'était retrouvée totalement perdue sans savoir comment se débarrasser de l'affreuse sensation de ressentir quelque chose de confus, sans savoir réellement quoi.
- Je... je crois que oui.
Une petite larme avait roulé sur la joue de la jeune Evans.
- C'est idiot, hein. Ça fait sept ans que je le repousse, et au moment où il ne montre plus aucun signe qui dit que je lui plais, je commence à l'aimer.
La jeune femme assistait aux larmes de son amie, sans ne pouvoir rien faire. Même si elle savait que James était encore amoureux d'elle, elle ne l'avait pas dit.
Il devra le prouver lui-même.
* . *. *
- Je n'ai jamais vraiment aimé Pré-au-lard. Je ne sais pas, je trouve que c'est juste un village créé pour les élèves. Pas un endroit authentique.
Marlène avait gentillement accepté d'accompagner Hermione au village en question, ce que la lionne trouvait particulièrement agréable de sa part.
- Je ne sais pas, je n'y suis pas encore allée, mentit Hermione. Enfin, si, cet été avant de me rendre au chemin de Traverse, mais je suppose que ce n'était pas pareil.
Elles avaient peu parlé durant les dernières semaines, mais de ce que la dernière survivante du trio d'or savait, Marlène était totalement le genre de personnes avec qui elle pouvait facilement nouer des liens d'amitié. La dernière, et d'ailleurs la seule de ses camarades avec laquelle elle n'avait eu que quelques contacts était Docras Meadows. Hermione aurait bien eu besoin d'un livre qui lui expliquait toute sa vie de A à Z, seulement pour essayer de comprendre d'où lui venait ce côté totalement renfermé sur elle-même.
- En tout cas, je suis heureuse de trouver quelqu'un qui peut enfin me rejoindre dans l'équipe "crinière de lionne"!
Elle rirent de bon cœur.
- Tu joues au Quidditch ? demanda Marlène. Moi, je suis attrapeuse !
La lionne secoua la tête, l'air scandalisé.
- Non ! Bien sûr que non, j'ai une peur bleue des hauteurs. Même si tu ne vas pas aimer ce que je vais dire, je n'aime pas non plus regarder les matchs.
Marlène lui avait répondu par un léger sourire.
- Je comprends pourquoi tu t'entends aussi bien avec Lily, maintenant ! Tu as déjà bu de la Bierreaubeurre ?
La jeune fille continua de jouer son rôle appris par cœur et feignit l'ignorance.
- La Bierreau- quoi ? s'exclama t-elle faussement.
Son amie ne sembla rien remarquer, et l'attira vers le bar sans un regard pour la ruelle derrière elle.
C'est marrant, j'aurais presque eu l'impression qu'on m'observait...
*. *. *
- Voilà, maintenant, tu connais tout des moindres coins et recoins de Pré-Au-Lard ! C'est dommage que tu aies pris un chocolat chaud et pas une Bière au beurre, mais au moins, ça nous donnera une bonne excuse pour revenir ! Quelle boutique as-tu préféré ?
Hermione avait toujours préféré la petite libraire cachée derrière La tête de sanglier, mais elle ne pouvait pas répondre honnêtement à la question vu que sa camarade avait omis de la lui faire visiter.
- Je ne sais pas trop... Peut être Honeyduckes, ou alors Derviche & Bang. J'ai toujours voulu savoir comment réparer mes objets magiques moi-même, mais ça semble toujours trop compliqué et ça finit par être un désastre ! rit-elle, sous le regard étonné de Marlène.
- Tu viens vraiment de me dire que toi, la fameuse Hermione Farrington, tu as déjà pu rater un sortilège !? Je ne te crois pas, bouda t-elle faussement.
Elles reprirent leur chemin, croisant quelques autres élèves de leur maison qui repartaient vers le château, cherchant à échapper à la plui qui s'abbatrait bientôt sur le village.
Vu la couleur des nuages, ça va être plus qu'une simple pluie... Un orage, peut-être ?
- On ferait mieux de rentrer, je crois. En plus, je commence à geler, même avec ma veste, lança l'Attrapeuse de Gryffondor.
La jeune femme ne voulait pourtant pas regagner le château immédiatement. Elle voulait retourner à la librairie de son enfance, dans laquelle elle n'avait jamais pu traîner Harry et Ron contre leur gré.
Je veux juste savoir si c'est différent à cette époque.
- J'ai lu dans un guide qu'il y avait une librairie pas loin. J'aimerais rapidement y faire un tour, si ça ne te dérange pas. L'affaire de quelques minutes, pas plus ! Tu n'as qu'à avancer sans moi, je te rattraperai sur le chemin.
Les deux filles se séparèrent donc, et la lionne poussa la porte en bois de la boutique.
Je viens de retrouver mon sanctuaire.
*. *. *
Elle parcourait les étagères, passant son doigt sur les reliures des livres. Elle avait toujours eu une façon particulière de choisit ses futures lectures: bien sûr, le résumé comptait, mais ce n'était pas tout. Il fallait qu'Hermione ressente quelque chose au toucher, que les lettres dorées sur la tranche lui inspirent quelque chose de particulier. Un livre, ça n'était pas seulement une histoire, c'était un ensemble de sentiments qu'elle pouvait choisir ou non de ressentir. Il fallait pour elle que, simplement au toucher, l'émotion soit ressentie.
- Vous cherchez quelque chose ? demanda la vendeuse, s'approchant doucement d'elle.
La lionne secoua la tête, remercia cette gentille dame et continua son exploration.
- Les potions... murmura t-elle en s'approchant des rayons du fond de la boutique.
Elle feuilleta vaguement un manuel d'études avancées, puis passa un un autre rayon, plongé dans la pénombre.
Je ne connais pas ce rayon...
- Tiens, tiens, Farrington... Je ne savais pas que tu t'intéressais à la Magie Noire !
*. *. *
Ils étaient quatre. Trois d'entre eux portaient l'uniforme de Serpentard, et le dernier était habillé normalement. D'ailleurs, le quatrième, celui qui n'était pas habillé comme les autres, était facilement reconnaissable.
- Malfoy, lança t-elle sans réfléchir.
Son interlocuteur haussa un sourcil, dubitatif, et s'avança vers elle, la poussant un peu plus vers les étagères.
- Je ne sais pas par qui tu as entendu parler de moi, mais sache que c'est, comment dire... Flatteur. Enfin, je ne suis pas là pour discuter de la récente hausse de ma cote de popularité.
Elle sentit du mouvement à sa droite, puis une pointe de baguette se poser sur sa gorge.
- Je ne sais pas si tu le sais, mais je travaille pour le Seigneur des Ténèbres, continua Lucius calmement. Disons que je contribue à rendre ce mode meilleur, débarrassé de toutes ces infamies comme ton amie Evans.
Je suis l'une de ces infamies , alors.
- Tu n'es pas l'un de ces êtres au sang impur. Tu es la nièce d'Henri Farrington, le dernier descendant de la noble maison Farrington. Ce qui est drôle, c'est que ton cher oncle a disparu de la surface de la terre après notre dernière conversation. Amusant, non ?
Il s'approcha un peu plus d'elle, lui murmurant quelques mots à l'oreille.
- Tu devrais nous rejoindre du côté de la grandeur. Du côté des gagnants. Fais le bon choix, Farrington, parce qu'il n'y aura pas de rattrapage possible.
Hermione ne sut jamais d'où lui était venu cet éclat de courage brusque qui avait embrasé son corps à cet instant, mais toujours était-il qu'elle s'était risquée à lui donner une réponse.
- Jamais.
Hermione savait pertinemment ce qui allait venir après.
Les mangemorts sont prévisibles.
- Regulus, à toi l'honneur, dit Malfoy tout en la désignant, alors qu'elle était toujours immobilisée par un de leurs camarades.
Le sortilège fusa, lancé d'une voix à peine intelligible. Pourtant, ce détail n'avait rien enlevé à la puissance du coup qui la percuta comme un train percute une biche (1) égarée sur la voie.
- Endoloris.
Elle avait mal, terriblement mal, mais pourtant elle ne criait pas. À quoi cela aurait bien pu servir, sachant qu'elle voyait la vendeuse étendue au sol un peu plus loin ?
- Toujours aussi réticente ?
Elle sentait le souffle de Lucius Malfoy lui caresser l'oreille, tout comme elle avait pu sentir le contact de ses doigts froids sur sa peau lorsqu'il avait relevé une mèche de cheveux trempée de sueur.
- Oui ? Non ? Tu sais Farrington, je peux jouer pendant longtemps à ce petit jeu, et j-
- Farrington ? interrogea une nouvelle voix.
Autour d'elle, elle vit Malfoy agripper vivement le bras du jeune Black et faire un signe à ses deux autres acolytes.
- Hermione ! s'écria la voix tout en s'approchant un peu plus d'elle.
J'ai dû entrer dans son champ de vision.
Les quatre disciples de Voldemort transplanèrent dans un nuage de fumée noire, et elle senfit qu'on la soulevait pour la poser sur une chaise.
- Je te cherchais pour te présenter mes excuses. Marlène m'a dit que tu étais ici.
Elle ouvrit à peine la bouche, articulant douloureusement quelques mots.
- Dans ce cas là, je suis contente que tu ai cherché à me présenter ces fameuses excuses, Sirius.
*. *. *
"The greatest challenge in life is discovering who you are."
-unknown
"Le plus grand défi, dans la vie, c'est de découvrir qui vous êtes."
-inconnu.
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(1) Ceci est sûrement la pire métaphore que j'aie jamais faite de ma vie. Disons que la fatigue a fait dérailler mon cerveau.... 😅
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