¦1¦ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑
LA RENTRÉE était vite arrivée, mais Hermione avait malgré tout eu le temps de se ré-habituer au château et à ses coins et recoins les plus sombres, ce dont elle avait eu fortement besoin après les événements de la bataille de Poudlard qui étaient encore frais dans sa mémoire. Il lui avait fallu plusieurs jours pour pouvoir se promener seule dans le château sans avoir la sensation qu'un mangemort allait brusquement lui sauter dessus.
- Hermione ? Tu ne manges pas ?
La voix de Remus venait de l'interrompre dans ses pensées.
- Oh, si. Je... Je réfléchissais juste, ajouta t-elle avec un sourire.
Elle baissa la tête vers son assiette et entendit vaguement un soupir exagéré s'échapper de la bouche de quelqu'un à sa proximité. Quelques secondes plus tard, le table était à nouveau animée de conversations dont la gryffondor était totalement exclue. Comme si une barrière invisible la séparait des autres. Ces derniers jours, elle avait pu se retrouver seule avec ses propres pensées. Elle avait pu s'habituer, progressivement, à l'idée qu'elle ne verrait plus jamais Harry et Ron jouer aux échecs dans la salle commune, que plus jamais son meilleur ami ne lui ferait peur en surgissant de sous sa cape au détour d'un couloir et que plus jamais elle n'apperceverait le groupe de personnes rousses qu'elle vaut trouvé un peu étrange lors de son premier passage sur la voie 9 3/4, et qui portait le nom de famille Weasley.
- On y va ?
Il lui fallut plusieurs secondes pour se rendre compte que c'était à elle que Lily parlait, et pas à quelqu'un d'autre.
-Oh, oui. Bien sûr !
Elle marcha à côté de la préfète, au lieu de la masse impressionnante d'élèves qui se dirigeaient vers les escaliers. Tous des Gryffondors et des Serdaigles.
- Je vais te présenter nos camarades de chambre, tu vas voir. Elles sont vraiment sympa, et elles vont être contente de savoir qu'on a une nouvelle parmi nous cette année: ça fait depuis la première année qu'elles se plaignent du lit vide de notre dortoir !
Hermione sourit. Lorsqu'elles traversèrent la pièce, elle put entendre des chuchotements sur son passage, auxquels elle décida de ne pas prêter attention. Depuis qu'elle était amie avec Harry Potter, elle avait fini par s'habituer aux rumeurs grandissantes dans son sillage, même si ça ne lui plaisait pas plus qu'avant.
- Je te présente donc... commença la jeune Evans tout en ouvrant une porte des dortoirs des filles.
La lionne entendait deux personnes manifestement en train de rire.
- La promotion féminine des septième année de Gryffondor !
Deux filles, l' une blonde et l'autre brune, étaient allongées par terre, en pyjama, les cheveux en bataille et les joues roses après ce qui devait être une bataille de polochon. Une troisième fille était assise par terre devant sa malle et jetait chacune de ses affaires par dessus son épaule sans regarder où diable pouvaient bien atterrir ses effets personnels dans la chambre. Elle cherchait quelque chose, visiblement.
- Ça vend du rêve, dis donc ! déclara ironiquement Hermione tout en souriant à ses nouvelles camarades.
Il allait bien falloir qu'elle se fasse à l'époque... Et qu'elle s'habitue à l'idée qu'elle allait y rester toute ma vie. Alors autant se faire des amies, non ?
*. *. *
- Alors comme ça tu es nouvelle ? C'est cool ! Tu viens d'où ? Et qu'est-ce qui t'amène ici ? Tu t'appelles comment ? Tu es née quand ? l'apostropha l' une deux filles qui étaient par terre, la blonde.
La jeune fille sourit à son interlocutrice totalement survoltée.
- Hermione, je te présente Alice Forestcue. Alice, je te présente Hermione... commença Lily.
- Hermione Farrington, préscisa l'intéressée.
En ce court laps de temps, la fille devant la malle avait eu, elle aussi, le temps de se placer aux côtés de sa camarade, rapidement rejointe par une autre camarade, qui était sûrement l'une des membres du duo de la bataille de polochons, comme l'indiquait la plume d'oreiller dans ses cheveux.
- Salut. Je m'appelle Marlène, commença la première. Et l'idiote derrière moi qui s'amuse à lancer des batailles de polochons dès la rentrée, c'est Docras.
Elle eut à peine le temps de répliquer par une formule de politesse classique qui ressemblait vaguement à "Je suis heureuse de vous rencontrer aussi, les filles" qu'Alice l'ensevelit encore une fois sous une montagne de questions.
- Je viens d'Amérique. D'Illevermony, plus précisément.
- Ooh ! J'ai toujours rêvé d'aller en Amérique ! Est-ce que c'est vrai que les garçons là bas sont tous blonds, grands et musclés, qu'ils s'appellent tous Justin et qu'ils font tous du sport moldu avec la planche... Du snurf, je crois !
Elle laissa échapper un petit rire en entendant ce mot déformé sortir de la bouche d'Alice, mais elle n'eut pas le coeur de la contredire.
- Arrête de lui sauter dessus, Alice. Ça me rappelle ce moment, l'année dernière,quand tu as commencé de sortir avec Franck ! Aussi survoltée qu'aujourd'hui, asséna Docras tout en secouant la tête. Mais bon, vu qu'on est dans le rayon des questions, autant faire ça bien.
Elle se mit à nouveau à fouiller dans sa malle, tout ça pour en sortir une bouteille de bierre-au-beurre et quelque chose qui ressemblait vaguement à un... gâteau ?
- Heureusement que ta mère est prévoyante, on dirait qu'elle sait comment anticiper nos moindres petites fêtes nocturnes !
Les quatre filles se sourirent, moment où Hermione se sentit exclue. Elle qui partageait tout avec ses amis avant, à son époque, se retrouvait parmi les membres de sa propre maison, et se sentait pourtant comme une inconnue.
- Quelqu'un pour une petite soirée pyjama improvisée ?
Cette fois-ci, elle purent sourire toutes ensemble.
Bon. On dirait bien que j'ai de nouvelles amies.
* .* .*
Hermione se réveilla lentement. Elle émergeait, sentant la légère chaleur du soleil sur sa peau. Elle se redressa, et appuya son dos sur la tête de lit, observant la chambre. Elle n'avait pas eu le temps de le faire le soir précédent, prise dans le tourbillon de question de ses nouvelles camarades.
Si j'étais venue ici pour ma septième année, je suppose que j'aurais eu le même dortoir.
Elle ouvrit sa malle qui contenait uniquement ce qu'elle avait pu acheter sur le chemin de Traverse, et en extirpa un jean, un T-shirt et une robe de sorcière qui portait le blason de sa maison, puis partit prendre sa douche.
- L'épée. Écoutes-moi bien, sale petite garce. Elle était dans mon coffre fort à Gringotts ! Qui te l'a donnée ?
Elle ne répondit pas.
- Où est-ce que tu l'a prise ?
Sa voix était entrecoupée par les sanglots.
- Je n'ai... rien volé. Je vous le jure !
Les cheveux de Bellatrix lui effleuraient le visage.
- Sale Sang-De-Boube !
Elle sentit la brûlure du couteau sur son bras, puis plus rien. (1)
Elle avait besoin d'effacer de sa peau ce souvenir brûlant, cuisant. Il semblait si réel, et pourtant, aujourd'hui, si loin. Elle laissa l'eau couler sur sa peau, effacer tout ce qu'elle avait vécu.
Ce n'est pas réel. Elle ne va pas arriver au détour d'un couloir et essayer de me tuer.
Elle descendit les escaliers qui menaient à la salle commune tout en observant l'heure sur sa montre. Montre que Ginny lui avait offerte à noël, dérogeant donc à la tradition qui semblait s'être instaurée chaque année pour ses amis, à savoir de lui offrir de livres. Et la lionne constata donc qu'il était vraiment tôt.
- Salut.
Remus était assis sur un canapé, devant le feu, seul.
- Salut, dit-elle tout en faisant un stupide petit signe de la main, un peu gênée.
Il lui indiqua légèrement, d'un petit signe de tête, la place sur le canapé juste à côté de lui.
- Tu te réveilles toujours aussi tôt ? demanda t-il en souriant.
Hermione secoua la tête.
- Non. Mais... j'ai fait un cauchemar.
Ce fut ce moment-là que son ventre choisit pour se manifester bruyamment.
Plus gênant, tu meurs.
- La Grande Salle est ouverte, à cette heure.
Ce qui la fit sourire, ce fut le fait qu'il regardait lui aussi sa montre.
- Si tu veux, je t'accompagne, lança t-il. De toute façon, j'ai faim aussi, et les autres ne se réveilleront pas avant... au moins une heure !
Ils se sourirent, attrapèrent leurs sacs et se mirent en route.
Si il y a bien une chose qui ne change pas avec les époques, c'est bien la sympathie de Remus Lupin.
*. *. *
"Sometimes, miracles are just good people with kind hearts"
-unknown
"Parfois, les miracles sont juste de bonnes personnes avec un grand cœur." (2)
-inconnu
_______________________________________
(1) Les passages de ce genre sont les souvenirs d'Hermione.
(2) La traduction de "kind hearts" est censée être "bon cœurs", mais j'ai senti que ça n'allait pas avec la citation, vu que le mot avait déjà été utilisé avant, je l'ai donc remplacé par "grand cœur".
_______________________________________
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro