¦1¦ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟔
- MISS Farrington ?
Hermione fit volte face et se retrouva nez à nez avec le professeur Slughorn.
- Puis-je savoir ce que vous faites dans cette partie de la bibliothèque, s'il vous plaît ?
Elle leva la tête, avant de sortir de sa sacoche la copie de l'autorisation écrite de Dumbledore.
- Je suis autorisée à être ici par le directeur, professeur.
Comprendre la stupeur et le bref arrêt de la peur sur les traits du Maître de Potions n'était pas complexe.
Je suppose que Tome Jedusor ne lui a pas laissé un bon souvenir...
Puis tout en cet homme se relâcha. De ses épaules à sa mâchoire, tout retrouva sa forme d'origine, et un sourire habituel prit possession de ses traits.
- Oh. Dans ce cas, je pense que je vais vous laisser. N'oubliez pas de ne pas laisser traîner cette autorisation, d'autres pourraient essayer de l'utiliser à plus mauvais escient, dirons nous.
Elle hocha la tête.
Il a parfaitement raison.
- Bien. À mercredi, miss.
Si il avait eu un chapeau, la lionne était sûre qu'il l'aurait levé en guise de salut.
Elle secoua la tête, se replongeant dans ses recherches à propos des horcruxes. Sa connaissance de ces objets était encore trop limitée à son goût.
Techniquement, ce sont mes principaux ennemis à cette époque, non ?
Ne disait-on pas qu'il fallait justement apprendre à le connaître, ce fameux ennemi ?
*. *. *
Quelques jours se succédèrent sans anicroche avant que le professeur Dumbledore ne la demande dans son bureau.
Alors qu'Hermione n'avait strictement rien demandé de spécial.
- Vous vouliez me voir, professeur ? demanda t-elle en passant sa tête par l'encadrement de la porte.
Son soit disant parrain sembla s'arracher à quelque songe avant de lui répondre.
- Oui, bien sûr. Asseyez-vous, miss Granger.
La jeune femme tira doucement sa chaise habituelle avant de s'y laisser tomber.
- Vous avez fait part à Alastor de quelques... Doutes quant à un de nos élèves. Pourquoi ?
Elle se rappelait parfaitement avoir rendu cette petite visite à Maygrey dans son bureau.
Peut-être était-ce une erreur.
- Les blessures dont a souffert Fabian sont l'œuvre d'un sortilège dont lui seul connaît la formule et, qui plus est, dont il est l'inventeur.
Le vieil homme se gratta la barbe pensivement.
- Qui ?
La question était simple, et pourtant, les mots eurent du mal à sortir de la bouche d'Hermione.
Tu fais ça pour l'arracher à ce côté sombre de sa personnalité et de sa magie. C'est pour son bien.
- Severus Rogue.
Le directeur eut un petit rire.
- Je pensais bien que Severus finirait par être approché par Tom Jedusor. Son talent en Potions est bien trop développé pour qu'il reste un secret longtemps. Néanmoins, je ne vous cache pas ma surprise, miss.
- Ça n'était qu'une question de temps, conclut la lionne.
Il hocha la tête.
- Vous avez parfaitement raison, ma chère. Et qu'attendiez-vous de moi en me faisant part de cette information ?
Hermione ne savait pas vraiment. Qu'il lui donne une solution pour ne pas que le futur maître de potions devinne le sorcier torturé qu'il était à son époque.
- J'attendais de vous une idée. Un plan.
Sa voix se faisait plus faible.
- Il peut encore être sauvé.
Les yeux de Dumbledore s'illuminèrent d'une lueur qu'elle connaissait bien.
Le regard pétillant, comme dirait Harry.
- Très bien. Il me semble donc qu'il est temps pour moi de demander au professeur Slughorn plus de devoirs de groupe, non ?
*. *. *
L'idée du mage n'avait rien de sensationnel.
Mais honnêtement, la voyageuse du temps ferait avec.
- Hermione !
Remus courrait dans sa direction, ses chaussures claquant sur le sol en pierre.
- Je pourrais savoir ce qu'il s'est passé ?
La jeune femme fronça les sourcils dans une expression qu'elle avait pris l'habitude d'aborder au fil des années.
J'ai peur de comprendre de quoi il parle...
- Ne fais pas l'innocente. Avec Sirius.
D'accord. Donc je savais déjà de quoi il parlait, en fait.
- Je... Je croyais que vous vous disiez tout, entre Maraudeurs. Il ne vous a pas déjà raconté ?
Son ami secoua la tête de droite à gauche.
- On s'est embrassés.
La bouche du loup-garou s'ouvrit dans un rictus de béatitude assez impressionnant.
- Et j'ai pris la fuite.
Dire que Remus avait été encore plus surpris par cette partie là de l'histoire aurait été un bel euphémisme. Alors qu'ils s'étaient remis en marche depuis le début de leur conversation, le jeune homme trébucha et se retrouva par terre, les quatre fers en l'air et le contenu de son sac éparpillé tout autour.
- Ça explique beaucoup de choses, alors... Son était actuel, je veus dire, s'expliqua t-il en acceptant la main tendue de sa camarade. Par exemple, il a été muet quasiment toute la journée après le bal. En tant normal, il aurait commenté les moindres faits et gestes de chacun, la moindre petite tenue déplaisante ou d'autres choses du genre. Là, rien. Ensuite, on aurait sans aucun doute entendu parler de sa nouvelle conquête. Et, pour finir, vous aviez perdu le peu de complicité qui s'était instauré entre vous pendant les vacances, ces derniers jours. Je comprends mieux...
Est-ce que...
- Tu viens vraiment de développer ta réponse comme celle d'un contrôle de métamorphose ?
Le garçon prit un air coupable.
- C'est pas de ma faute. Je révisais pour le contrôle de McGonagall quand j'en ai eu marre à cause de Sirius qui ne tenait pas en place. Il tapotait son livre de manière obstinée, et ça m'a énervé. Du coup, j'ai décidé de voir ce qu'il avait, et tu es la première personne sur laquelle je suis tombée.
Il leva un doigt fin vers le ciel.
- Ce qui n'est pas plus mal, vu que tu avais la réponse à mes questions.
Puis il fronça les sourcils, lentement.
- Attends... Mais pourquoi as-tu pris la fuite, au juste ?
Parce que j'avais peur.
- Je... J'ai un peu paniqué, je te l'avoue.
Durant une fraction de seconde, elle avait eu l'impression de trahir Ron. Ensuite était venue la surprise, puis avec elle, un arrière-goût de peur.
Et parce que son odeur était celle que je sentais dans l'Amortentia de Fleamont Potter.
*. *. *
- Je pense que c'est une bonne idée, murmurait James, penché sur un morceau de parchemin avec ses quatre compères, au beau milieu de la salle commune.
Toute le monde avait compris que le sujet du jour était la nouvelle blague des Maraudeurs, et personne ne voulait empêcher cette plaisanterie de voir le jour.
J'ai besoin de rire, en ce moment.
Les yeux de Sirius se levèrent vers elle, rencontrèrent son regard et retournèrent vers la feuille aussitôt.
- Tu ne vas pas les empêcher de mener leur plan à bien ?
En face d'Hermione, Lily ne prit pas la peine de relever les yeux de ses fiches de révision pour répondre.
- Ce n'est pas l'envie qui m'en manque, figure toi, lança t-elle en jetant un regard hargneux vers le petit groupe, mais j'ai besoin de finir tous ces exercices de runes pour demain, donc ça attendra. Dans le pire des cas, je dirai que je n'ai rien vu venir.
La lionne était étonnée. Rien dans ces paroles ne ressemblait à la Lily qu'elle connaissait.
- Tu es sûre que tu vas bien ?
La mère d'Harry releva les yeux lentement.
- Oui, pourquoi ?
- Parce que tu n'es pas toi même.
Lily fronça les sourcils avant de se détendre à l'extrême et de soupirer.
- J'applique les conseils de James. D'après lui, je devrais, je cite, "lâcher prise". Je n'y arrive pas vraiment, je crois.
Son ton peiné en disait long sur ce qu'elle pensait d'elle-même à ce moment précis.
- James t'a demandé de lâcher prise, commença Hermione. Pas de devenir quelqu'un d'autre, tu sais.
Son amie l'observait maintenant avec une attention nouvelle.
- En clair, va les engueuler un bon coup mais laisse les faire leur petite blague. Reste toi même sans pour autant totalement empêcher les autres de faire ce qu'ils veulent. Laisse les maîtres de leurs décisions. Si ils se font prendre, très bien. Sinon, ce n'est pas ton problème.
Sa camarade de chambre hocha la tête.
- Donc je peux aller leur hurler dessus un bon coup sans pour autant avoir l'air de la pire petite-amie du siècle ? Parfait.
Elle reposa vivement toutes ces affaires avant de se lever dans un raclement de chaise.
- Ça fait depuis tout à l'heure que je me retiens, conclut-elle avec malice.
La véritable Lily est de retour, on dirait.
*. *. *
- Aujourd'hui, nous entamons un chapitre traitant dans Forces du Mal et de leurs différentes formes et figures principales à travers les époques.
Mr. Tales capitvait son auditoire, comme toujours.
- Alors... Nous allons discuter des différentes capacités et caractéristiques associées au mages noirs depuis des générations. Quelqu'un a une idée ?
Silence de mort dans la salle, jusqu'à ce que Sirius lève la main.
- L'utilisation abusive et habituelle de sortilèges impardonnables ?
Leur professeur eut l'air de trouver la réflexion particulièrement intéressante.
- Parfait ! Je dois d'abord rapeller que l'utilisation de sortilèges impardonnables ne fait pas de vous un mage noir, mais vous donne au minimum une place aller simple pour Azkaban. C'est pour cela, Mr. Black, que les deux adjectifs que vous avez ajouté ne sont pas anodins et sont en réalité très utiles ! D'autres idées ?
Une forêt de bras se leva cette fois-ci, la peur de dire des choses idiotes totalement écartée.
- L'utilisation de la magie noire, évidemment, tenta Lily.
Leur professeur partit après dans une diatribe à propos de cette magie et de ses dangers qu'Hermione, bien que grande lectrice, n'avait jamais vus mentionnés.
- Quels sont les trois sortilèges impardonnables ?
On dirait les question de Barty Croupton Jr. en quatrième année...
Elle connaissait la réponse par cœur, mais elle ne tenta pas de donner la réponse, sans savoir que son absence de réaction attirerait l'attention du professeur.
- Miss Farrington ? Je suppose que vous connaissez la réponse, comme d'habitude. Pourquoi ne pas nous la donner ?
Hermione déglutit fortement.
- Il y a d'abord le sortilège de l'Imperium, qui vous permet de faire faire tout ce que vous voulez, de faire obéir tous vos ordres à la personne sur laquelle vous avez lancé le sort.
Son professeur acquiesça d'un hochement de tête.
- Il y a ensuite le sortilège de mort. Comme son nom l'indique, il permet de faire mourir instantanément la personne que vous visez. Quelq- Personne n'y a jamais survécu.
- Très bien, continua toujours Mr. Tales. Vous connaissez le dernier ?
Elle hocha la tête.
- Le dernier est le sortilège Doloris. Il terrasse de douleur la personne que vous visez si vous arrivez à la toucher. Ce sortilège, par sa trop longue utilisation, peut conduire certaines personnes à la folie.
Le regard qu'elle s'empêcha de jeter à Alice et Franck lui arracha un frisson.
- On trouve dans certains livres des témoignages de personnes ayant été touchés et ayant subi le sortilège Doloris. En avez vous déjà lu ?
Hermione ferma les yeux un instant.
- Si le sortilège vous touchait... Vous préféreriez mourir plutôt que d'endurer tant de douleur. Vous crireriez tellement que vous ne vous entendriez même plus. Ce sortilège s'attaque directement à votre système nerveux. La douleur vient de l'intérieur plutôt que de l'extérieur, ce qui peut être... Déstabilisant.
Son professeur la regarda, la remercia, puis se retourna vers le tableau.
Assise à côté de Marlène, Hermione ne se sentait pas bien.
Pas bien du tout.
Alors ça ne l'étonna pas lorsque tout devint noir.
Trop d'émotions pour moi, on dirait...
*. *. *
"I will not let my fear decide my fate"
- unknown
"Je ne laisserai pas ma peur décider de mon destin"
- inconnu
A.
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