¦1¦ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟐
- DÉPÊCHE-TOI, on va être en retard !
Lily courrait après une calèche qui s'arrêta brusquement, juste le temps de les laisser monter dedans.
- Chères demoiselles en détresse, nous sommes heureux de pouvoir vous venir en aide, lança Remus en leur tendant la main pour les aider à monter.
Une fois au sec, Sirius porta un regard intéressé et surpris sur Hermione.
- Tiens, c'est marrant. Je pensais que tu passerais Noël à l'école, vu que Dumbledore y habite.
Elle secoua la tête, arrosant légèrement Peter avec ses cheveux humides qui avaient pris encore plus de volume qu'à l'acoutumée.
- Quelqu'un m'a proposé de passer Noël chez lui, et j'ai accepté.
James se pencha vers elle, un air espiègle dont Harry avait incontestablement hérité sur le visage.
- Un éventuel petit ami ?
Le sourire plaqué sur ses lèvres mourut instantanément.
Si seulement on avait eu un peu plus de courage et qu' on s'était parlé au lieu de nier nos sentiments comme deux idiots, Ronald ne serait peut-être pas mort à l'heure qu'il est...
Sauf qu'elle se reprit bien vite, et lui offrit un second sourire amusé.
- Quand tu verras qui m'a invité à passer Noël en sa compagnie, tu n'oserais plus jamais faire de blagues de ce genre, je peux te le jurer !
Non, mais franchement, elle et Fleamont Potter, le père de James lui-même ? C'était la blague de l'année, vraiment.
*. *. *
Durant la première partie du voyage, elle avait énormément lu, puis elle s'était endormie, bercée par le bruit des garçons qui disputaient une partie de bataille explosive.
- Hermione ! Hermione! 'Mione !
Quelqu'un la secouait doucement, et elle ouvrit les yeux lentement, se réhabituant progressivement à la clarté de leur compartiment.
- C'est pas que je ne t' apprécie pas, Farrington, j'ai d'ailleurs toléré que tu me prennes pour un coussin durant toute une partie du voyage, mais on vient d'arriver à King's Cross et je refuse de re-partir avec le train dans le sens inverse.
Sirius Black se tenait devant elle, lui tendant son manteau et sa valise, un air mi-figue mi-raisin collé sur son visage.
- Oh, oui, bien sûr ! Désolée de t'avoir dormi dessus, vraiment... déclara t-elle, gênée.
Ils étaient descendus sur le quai, et le maraudeur avait accueilli ses excuses par un rire semblable à l'aboiement d'un chien.
- Je... il passa sa main dans ses cheveux, l'air gêné. Bon, bah, bonnes vacances, hein...
Il tenta un petit signe de la main pitoyable et ils se regardèrent durant quelques secondes, interdits.
- Pas la peine de me dire au revoir maintenant, on va dans la même direction.
James faisait de grands signes de bras, sûrement adressés à son meilleur ami, avec derrière lui un Fleamont Potter manifestement amusé par la situation.
- Sirius, mon chéri, ça me fait plaisir de te voir ! dit Euphemia en le prenant dans ses bras.
Le regard de Remus passait des Potter à elle, puis à elle aux Potter, et il sembla comprendre tout à coup, juste avant que Fleamont ne confirme son hypothèse.
- Bonjour, Hermione. Ça me fait plaisir de voir que tu es en bien meilleur état qu'à notre rencontre, dis donc !
Il lui fit la bise sous le regard interloqué des maraudeurs, et Euphemia la comptima à son tour dans une étreinte rassurante.
- Je suis vraiment heureuse de t'accueillir pour Noël, on m'a beaucoup parlé de toi ! Je suis sûre que tu seras mieux avec nous que toute seule à Poudlard, même si tu as quelques obligations !
Elle semblait être une femme pleine de tendresse et d'énergie, et elle était terriblement enthousiaste à l'idée de repartir de la gare suivie de toute cette petite troupe.
- Quoi... Tu... Tu passes Noël avec nous ? bégaya son fils, l'air estomaqué.
Elle inclina la tête sur le côté, puis lui adressa quelques mots avant d'être rapelée à l'ordre.
- Pourquoi, ça ne te fait pas plaisir ? Si ça peut te rassurer, tu ne risques pas de me voir beaucoup...
Un raclement de gorge profond dèrruere elle la fit sursauter, et elle posa ses valises au sol avant de faire face à Alastor Maugrey.
- Farrington. Il faut qu'on se bouge, nous sommes attendus pour le repas de ce midi.
Elle entendit un cri étouffé à sa droite, et déduisit qu'il devait d'agir de Peter qui n'était manifestement pas rassuré par la présence de cet homme froid.
- Laisse-moi tes valises, je vais m'occuper de leur jeter un sortilège de rapetissage. Tu sais comment transplaner à la maison, je suppose ? l'interrogea Fleamont.
Effectivement, je sais.
La lionne hocha la tête pour toute réponse, et elle se tourna à nouveau vers celui qui serait son mentor pour les deux prochaines semaines à suivre.
- Accroche-toi, l'avertit-il avant de transplaner brusquement, tout cela pour se retrouver au beau milieu d'une prairie déserte, une maison abandonnée droit devant eux.
Je me disais bien que ma vie manquait de piquant, en ce moment...
*. *. *
- Ce n'est qu'une gamine ! Elle est beaucoup trop jeune pour faire partie de l'ordre.
Des injonctions peu élogieuses à son égard fusaient de chaque coin de la pièce, et Hermione commençait à en avoir assez.
J'ai dix-huit ans, bon sang, pas trois, et je me suis déjà retrouvée face à des mangemorts !
Enfin, à leurs yeux, elle n'était âgée que de dix-sept ans, vu que Dumbledore avait modifié sa date de naissance.
- Dumbledore lui fait confiance. Il n'y a aucune raison de ne pas lui faire confiance nous aussi. De plus, Farrington sera en période d'essai avec moi durant ces trois jours, puis elle partira en mission avec chacun de vous afin que vous puissiez vous aussi juger de ses capacités. La décision de la faire entrer dans l'ordre appartiendra à chacun de nous. Aucune discussion ne sera nécessaire, il me semble, expliqua Maugrey avec hargne.
Elle sentait me regard de plusieurs personnes qui l'évaluaient et jugeaient ses capacités d'un simple regard.
- J'aimerais ajouter que, d'après Dumbledore, elle a déjà fait face de nombreuses fois à des mangemorts, et qu' elle serait, selon lui, bien plus apte à se battre que bon nombre d'entre nous.
Dumbledore a vraiment dit ça de moi ?
Un homme roux, qu'elle identifia très rapidement comme l'un des deux frères de Molly prit la parole à son tour.
- D'accord. Mais à la moindre connerie, on la vire.
Ce fut avec une boule d'angoisse coincée dans la gorge qu'elle put voir l'Auror à ses côtés acquiescer.
*. *. *
- Tu sais produire un Patronus, je suppose ? l'interrogea son nouveau mentor.
Elle hocha la tête, parfaitement concentrée.
- Bien. Sais-tu qu'ils peuvent aussi transporter un message ?
Elle répondit une nouvelle fois pas l'affirmative.
- Tu sais le faire ?
Elle sortit sa baguette de sa poche et fit sortir celui-ci à l'aide du sortilège informulé.
- Oui je sais le faire, répondit pour elle la loutre argentée.
En face d'elle, Maugrey avait ni l'air impressionné, ni l'air heureux. Il portait simplement le masque d'indifférence profond qui le caractérisait.
- Il s' agit de la première règle de l'Ordre. Toujours prévenir en cas de danger.
Il y eut un moment de flottement durant lequel on entendit aucun bruit dans la pièce, jusqu'à ce qu'un bruit de tissu la fasse retourner.
Pardon ?
Un sortilège de désarment filait à toute vitesse vers elle, qu'elle para in-extremis.
- Protego !
Une fois qu'elle eut arrêté son sortilège, Maugrey la regarda longuement.
- Seconde règle, Farrington: Vigilance constante.
Il l'obseva quelques secondes, puis la pluie de sortilèges reprit de plus belle.
*. *. *
En remontant l'allée qui menait au manoir Potter, Hermione grimaça fortement. Un sortilège qu'elle ne connaissait pas lui avait entaillé l'épaule, mais elle avait choisi de serrer les dents, ce qui avait visiblement plu à son professeur. Par contre, elle sentait le sang qui lui coulait dans le dos, et elle n'aimait pas ça.
Comment vais-je faire pour que personne ne voie ça, hein ?
Elle toqua à la porte, et ce fut un James Potter tout sourire qui l'accueillit.
- Hermione ! Tu veux venir faire un peu de Quiddich avec nous ?
Il avait vraiment l'air de bonne humeur, comme si il venait d'apprendre quelque chose de particulièrement heureux.
Il faudrait que je soutire des informations à Lily, moi...
- Tout dépend de vous, le garçons, dit-elle en jetant un œil au groupe qui se tenait derrière lui. J'ai le temps de prendre une douche ?
Il la regarda un instant, puis Sirius prit la parole à sa place.
- Dépêche toi. Dix minutes, pas plus, Farrington, lança t-il avec un clin d'œil.
Lorsqu'elle s'engagea dans les escaliers, elle entendit l'héritier Black poser une pertinente question.
- Pourquoi est-ce qu'elle ne met pas son manteau sur le porte-manteau ?
Avec ses questions, il va finir par me coincer, celui-ci...
*. *. *
En enlevant son pull dans la salle de bain, elle put constater l'étendue des dégâts, et ça ne faisait pas plaisir à voir. L'entaille était relativement profonde, et le sang lui salisait l'ensemble du dos, ce qui n'était pas particulièrement hygiénique.
- Il faut que je retrouve cette fichue formule... grommela t-elle en s'appuyant sur le rebord du lavabo.
Parmi de petits bouts de souvenirs, elle se remémora Harry avec son fameux livre de Potions, l'air ravi.
- Vulnera Sanentur, psalmodia t-elle en passant sa baguette par dessus la plaie.
Une fois habillée, elle passa dans sa chambre et fourra le pull tâché de sang au fond de sa valise. Elle s'en occuperait plus tard.
- Dis donc, Hermione, on a failli attendre ! s'écria Remus, un sourire illuminant son visage fatigué.
Il s'en allèrent, bande mal-assortie qu'ils étaient, vers un champ entièrement vert, afin de disputer un rapide match de Quiddich, lorsque la voyageuse du temps fut traversée par une pensée fugace.
Harry les aurait adorés.
*. *. *
Un match de Quiddich écourté et une longue bataille de neige plus tard, la bande d'adolescents se retrouvait assise sur les canapés du salon, un bon chocolat chaud dans les mains.
- Ah, les jeunes ! Vous tombez bien !
Fleamont venait d'entrer en trombe dans le salon, un chaudron de potion à la main.
- Mais... Je croyais qu'il était Auror ? demanda Lily à voix basse.
James lui répondit calmement, le regard surpris.
- En vérité, l'élaboration de Potions est l'un de ses passe-temps favoris.
La préfète lui posa une seconde question, l'air impressionné.
- Tu penses qu'il pourrait m'apprendre quelques trucs ?
Un rire chantant lui répondit.
- Bien sûr, Lily-jolie. Même si je doute qu'il te reste encore beaucoup de choses à apprendre, il le pourrait !
Ils se retournèrent vers le père de leur hôte, qui venait d'entamer ses explications.
- Je vous présente le meilleur filtre d'amour jamais créé ! Je l'ai nommé Amortentia, et il est supposé avoir une odeur différent pour chacun de nous, en fonction de ce qui nous attire. Qui veut essayer de sentir ?
En bon cobaye et aventurier qu'il était, Sirius choisit de s'avancer en premier. Il relnigla longuement la potion, fronça les sourcils, regarda James qui leva un sourcil à son tour et recommença à sentir, puis donna finalement sa réponse.
- Je sens... une odeur d'encre, de la pomme et... Un sorte d'odeur de chien mouillé ?
Les trois autres maraudeurs se mirent à rire, et la lionne ne put se refuser un sourire.
- Mon tour ! s'écria James en approchant son nez du chaudron.
Il renifla la volute de fumée quelques secondes puis reprit la parole, ravi.
- Je sens l'odeur des pins dans la forêt, celle de la mer, et une autre odeur plus mentholée.
Un léger gloussement s'échapa de la gorge d'Hermione.
L'histoire semble toute tracée lorsqu'on sait que le shampoing de Lily est à la menthe...
Remus passa ensuite, sentant visiblement une odeur de fumée, quelque chose de fleuri puis du chocolat. Peter, quant à lui, ne fit part de son ressenti à personne.
- À toi 'Mione !
Lorsqu'elle avait pu tenter l' expérience pour la première fois, en sixième année, elle avait senti le parchemin neuf, l'herde fraîchement coupée et... Les cheveux de Ronald. Cette fois-ci, serais-ce différent ?
- Je sens...
Elle se concentra, histoire de ne pas dire de bêtises, puis reprit la parole.
- Le parchemin neuf, la réglisse et...
Elle marqua une petite pause. Pas moyen de se souvenir où est-ce qu'elle avait senti ça.
- Désolée, Fleamont, mais je suis vraiment incapable de dire quelle est la troisième odeur. Je ne me rappelle plus sur qui je l'ai sentie, déclara t-elle, un peu gênée.
L'homme l'obsevra un instant puis la rassura d'un large sourire.
- Peut-être que tu l'as sentie de manière inconsciente quelque part, et que tu vas finir par retrouver de quoi il s'agit !
Il semblait exalté par sa découverte, et il ne prêtait pas attention au regard peiné de la jeune femme.
J'ai l'impression d'être nulle...
L'odeur qu'elle sentait n'était plus celle des cheveux de Ronald. Ce qui voulait dire que, consciemment ou non, elle était attirée par quelqu'un d'autre que lui. Un embryon de sourire naquit sur ses lèvres. Elle commençait tout doucement à se faire à cette nouvelle vie.
*. *. *
- Alors, Hermione, tu comptes entrer au bureau des Aurors à la rentrée ? l'interrogea Peter, qui était étonnamment loquace depuis le début de la soirée.
Il ne plaisait pas à Hermione, et depuis le début de l'année, elle évitait de le voir seule. Ils avaient bien fait un devoir de métamorphose ensemble, mais ils ne s'appréciaient pas vraiment. Au delà de leurs différences, le garçon n'était pas spécialement méchant, seulement, son caractère ne correspondait pas tout à fait à celui des autres membres de leur maison. Lorsqu'on le voyait, détonant fortement avec son groupe d'amis, on se demandait vraiment ce qu'il faisait parmi eux.
- Oui, c'est vrai. Pourquoi Maugrey est venu te chercher à la gare ?
L'interrogatoire commence...
- J'avais quelques petites choses à régler au Ministère par rapport à mes papiers, et comme mon oncle a été victime d'une attaque de mangemorts récemment, mon parrain ne voulait pas prendre de risques. Va savoir pourquoi il a choisi Alastor Maugrey pour ça, mais bon... raconta t-elle en feignant l'innocence.
En face d'elle Sirius lui jeta un regard plus qu'éloquant. D'une certaine manière, elle aussi avait déjà été victime d'une attaque de mangemorts.
- Et pourquoi est-ce que tu as demandé à Lily si ça la dérangeait de se lever tôt demain ? interrogea James a son tour.
Elle se mordit la lèvre un instant.
Je déteste l'idée de leur mentir.
- Je fais un stage chez une sorcière spécialisée dans l'étude de Runes, et elle veut que je sois là demain matin à 9 heures, mais j'aimerais bien avoir un peu de temps libre devant moi avant de partir. Enfin, rien n'oblige Lily à se réveiller aux aurores.
La rousse prit un air offusqué.
- Pas question de te laisser seule ! Je tiens absolument à te tenir compagnie !
James l'observa quelques instants, amusé.
- Qui pour une partie de bataille explosive ?
Bien qu'elle n'ait jamais vraiment apprécié ce jeu, la jeune femme se porta volontaire, suivie des maraudeurs.
- Je vais me coucher, personnellement. Bonne nuit tout le monde ! lança t-elle avant de disparaître dans l'escalier.
- Bon. Qui distribue les cartes ?
*. *. *
Elle entra dans la grande salle, voyant des sortilèges fuser de toutes parts. Elle était vidée de son énergie. Ils allaient perdre cette guerre, ça n'était même plus une question. Les mangemorts gagnaient du terrain minute après minutes, et Harry était allé au rendez-vous fixé dans la forêt.
On va tous mourir.
Un éclair rouge passa tout près de son oreille, et elle tourna la tête en direction de l'origine du sortilège.
- Wow, Percy !
Les jumeaux Weasley se tenaient là, avec leur frère ayant fini par se rallier à leur cause. Et, visiblement, il venait d'immobiliser Dolohov à l'aide d'une sortilège particulièrement bien exécuté.Le ministre de la magie se tenait à sa droite, et il s'adressa à lui avec un sérieux étonnant.
- Bonjour Monsieur le ministre ! Vous ai-je informé de ma démission ?
Fred, pas très loin de là, laissa échapper un petit rire.
- Ma parole, Perce, c'est de l'humour ?
Il continua sur sa lancée, toujours souriant malgré ce qu'il se déroulait autour de lui.
- Tu as vraiment fait de l'humour, Perce... Je crois que je ne t'avais pas entendu dire quelque chose d'aussi drôle depuis que tu...
Un autre fou rire le prit, et il n'eut pas le temps de voir le sortilège de mort qui filait droit sur lui.
Encore une fois, elle se réveilla en sursaut. Sa respiration était loin d'être régulière, comme si elle venait de courir un marathon. Elle avait trop chaud. Le besoin de bouger était trop fort, alors la lionne s'extirpa de ses draps et descendit les escaliers qui menait au salon, qu'elle trouva avec surprise encore illuminé.
- Alors Farrington, on fait des insomnies ?
*. *. *
"Destiny distributes the cards, but it's up to us to play them."
- Randy Pausch
"Le destin distribue les cartes, mais c'est à nous de les jouer."
- Randy Pausch
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