05. SOMETHING IN THE WAY
"Félix reviens ici ! Immédiatement ! Je t'interdis de franchir le pas de cette putain de maison."
Le ton était froid, dur, glacial. Et comme d'habitude, le jeune homme n'en fit qu'à sa tête. Jamais il n'obéirait à cet homme. Il le détestait. Pour ce qu'il avait fait de lui. Une personne qui ne pouvait s'accepter, constamment en colère, qui ne savait plus être lui-même. Il se donnait un genre, une fausse personnalité bâtie sur des clichés, ceux de la virilité, il devait être un homme un vrai, mais il n'avait pas besoin de tout cela pour être un homme, un vrai. Et ça, même si c'était dur il le comprenait petit à petit. C'est pourquoi, même s'il risquait nombre de remontrances, il s'enfuyait. Encore. Il se retrouvait sous se pont, encore.
Il aurait pu rejoindre ceux qu'on appelait les Toyoko kids. Ces enfants des rues qui avaient fuit des familles violentes, négligentes et préféraient vivre à la rue plutôt que de subir chaque journée. Beaucoup tombait dans la prostitution et lui, se refusait à s'abandonner ainsi. Il ne pouvait pas, ça jamais. Alors il était le cul dans la flotte, face à ce cour d'eau, sous ce pont humide sans rien pour manger ou se réchauffer. Il ramena ses jambes à lui, ne somnolant que d'un œil, il ne pouvait pas se permettre de dormir totalement, il savait à quel point c'était dangereux, la rue était dangereuse et ses habitants encore plus.
C'est pourquoi lorsqu'une main se posa sur son épaule, il plaqua son propriétaire contre le pan incurvé du pont contre le lequel il était précédemment assis. Félix reconnu bien vite la touffe de cheveux roses et soupira d'agacement en se reculant, le jeune homme face à lui ne tardant pas pour se retourner rapidement.
"Putain, Yang, qu'est-ce que tu fous là, tu m'as fait flipper...
⎯ C'est à moi de te demander ça, j'ai aperçu une forme sous le pont et je t'ai reconnu en me rapprochant. Qu'est-ce tu fous sous un pont bon sang ? Tu risques l'hypothermie par ce froid, t'es complètement con ? S'agaça-t-il, il était sincèrement énervé, savoir qu'il mettait sa vie en jeu ainsi le mettait hors de lui.
⎯ J'avais pas l'choix, soupira-t-il en baissant la tête. Je... Je n'en peux plus de ces insultes incessantes. Quand je suis revenu avec vos odeurs sur moi, celle de Jisung l'a fait tilter, tout ce qu'il a trouvé à faire c'était me traiter de pute et de pédale. Ma mère ne faisait qu'acquiescer, avec un putain de sourire satisfait. Tu sais pas ce que ça fait Jeongin, tu ne sais rien. Arrête de t'énerver pour quelque chose dont tu ne sais rien.
Un long silence s'installa entre eux, le jeune oméga était particulièrement tendu, les poings et mâchoires serrées, son odeur se faisait amer tandis que Jeongin, lui, semblait plutôt surpris. Sa surprise laissa bien vite place à la honte ainsi que la culpabilité, il se mordit l'intérieur de la joue, se plongeant dans une profonde réflexion afin de bien choisir ses mots, il lui fallait toujours être prudent lorsqu'il s'adressait au noiraud. C'est ainsi qu'il se lança, avec prudence.
⎯ Je... Je suis désolé Félix, je n'aurais pas du m'énerver. Je ne sais pas trop quoi dire, je suis désolé. Tu veux venir chez moi ? Ji' m'attends, j'l'ai invité, il sera ravi de te voir et de te câliner. Il lui sourit doucement en le prenant dans ses bras. Et moi aussi, je... J'aimerais bien qu'on reparte à zéro, on peut réessayer, comme avant ?
⎯ Je- D'accord, je veux bien. Pour tout, ce... C'est pas grave."
Les larmes aux yeux, il se blotti contre le rosé, fourrant son visage contre le col de sa doudoune. Il se sentait plus léger, d'avoir tout déballer, de pouvoir tout recommencer avec lui, de savoir que quelqu'un quelque part avait hâte de le voir. En effet, sa relation avec Jeongin n'avait jamais été que haine et rancœur. Ils avaient essayé, ils s'étaient aimés, jusqu'à ce que le comportement toxique du plus âgé ne rase tout. Il fuyait, prétendait le haïr, refusait les contacts physiques, crachait sur le fait que le rosé assumait ouvertement sa sexualité. L'homophobie intériorisée qu'il avait développé à cause de ses parents, avait tout gâcher, elle lui pourrissait la vie depuis bien longtemps maintenant. Et il avait suffit que Jisung arrive, il avait suffit qu'il arrive pour recoller les morceaux. Il était leur pièce manquante, et Félix était reconnaissant, grâce à lui il s'acceptait d'avantage et grâce à lui il avait le droit à une nouvelle chance avec Jeongin.
C'est pourquoi lorsqu'ils arrivèrent, ce n'est pas l'alpha qui lui bondit dessus mais bien lui qui se jeta sur lui, le prenant dans ses bras pour le faire tournoyer, le jeune homme riant aux éclats. Il ne chercha pas à comprendre. Il savait. Son instinct s'était d'autant plus développé à leur contact, lorsqu'il s'agissait d'eux, ses intuitions étaient rarement fausses. Félix se jeta sur le lit du plus jeune, couvrant Jisung de baisers en ronronnant. C'était une première, jamais le noiraud ne l'avait entendu faire ça contrairement à Jeongin. Instinctivement, il grogna de satisfaction. Le rosé les rejoignit bien vite après avoir ranger les petites courses qu'il était allé faire à la base pour faire des ramen au jeune alpha qui en raffolait.
Ils s'imprégnèrent une heure durant jusqu'à ce que le plus jeune du trio ne se décide à leur faire à manger. Les deux autres aidant sans réellement aider, Félix ne savait absolument pas cuisiner, capable de faire cramer des pâtes et Jisung lui, était beaucoup trop maladroit. Jeongin préférait le tenir à l'écart de tout objet coupant plutôt que de le voir perdre un doigt. Il se contenta donc de faire cuir les sobas bien que le rosé craignait qu'il ne se brûle. L'oméga comme le bêta l'avouait, ils avaient tendance à infantiliser légèrement le noiraud, pourtant il n'avait rien d'un enfant et ils en avaient parfaitement conscience. C'était un jeune homme passionné, énergique, solaire et créatif. Intelligent qui avait conscience de beaucoup de choses, il avait simplement dû grandir trop vite. Poussé par ses parents qui désiraient un enfant modèle plus que tout, il le voulait parfait, surdoué, en faire leur fierté. Cependant, il n'avait fait que les décevoir. Alors quand il était auprès d'eux, il laissait son enfant intérieur s'exprimer.
Ses deux compagnons de groupe étaient ravis de le voir aussi épanoui et plein de vie. Il pouvait agir comme un enfant ou comme le jeune homme de dix-huit ans qu'il était. Il pouvait parler de ses passions autant qu'il le voulait, être la rockstar à en devenir qu'il était. Ils riaient de ses bêtises et chérissaient ses bizarreries. Tout trois se complétaient, se sentaient heureux d'être ensemble. Ils n'avaient besoin de rien de plus.
⋆ ★
ceux qui on la ref par rapport au début et au titre du chap, sachez que je vous aime. voilà, c'est tout pour moi lol.
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