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CHAPITRE 3

J'avais dilapidé ma journée dans ce foutu tabac à rien foutre. Jamais personne, comme d'habitude. Juste la vieille qui roupillait dans son fauteuil en rotin, un simple éventail -qui s'était écrasé sur le sol- pour parer la chaleur. Je soupirais d'agacement, j'aurais presque pu mourir d'ennui. Je passais alors une main sous le comptoir, dans la vitrine, avant de m'affaler dans la chaise totalement défoncée posée derrière moi une fois le paquet de cigarette en main. Ses pieds rafistolés tanguèrent sous mon poids et moi avec, manquant de perdre l'équilibre et de m'écraser contre le carlage immonde du tabac tandis que je tirais un bâton de nicotine de son contenant. J'avais même pas fait attention à la marque, j'connaissais cette vitrine comme ma poche, je savais que j'avais pris la bonne. Des Seven Stars.

Mon corps se balançant comme sur un bateau remué par la houle, j'observais la flamme de mon briquet danser dans la semi peine ombre, le char d'Hélios quittant peu à peu notre hémisphère. J'avais presque envie de la toucher, de la laisser me cramer le bout des doigts, observer le ballet hypnotique de cette unique danseuse à la fois paresseuse et flamboyante avait quelque chose de si envoûtant. A la place, je laissais la nicotine consumer mes poumons et la cigarette me cramer le bout des lèvres. J'me suis toujours demander si je vivrais moins longtemps que les autres à force de fumer comme un pompier, en soit je m'en fou, est-ce que Minho s'en foutrait aussi ? Parfois, il est un peu difficile à cerner, un peu abruti par tout ces rêves qui tournent dans sa tête aussi, je pense qu'il me répondrait qu'il y a pas encore réfléchi. Et après, il trouverait encore une fois une manière de m'étonner. Comme toujours.

Je finis par m'affaler sur le comptoir, les yeux mi-clos, je somnolais, la nicotine détendant chacun de mes muscles, embaumant mon squelette de sa fumée toxique. Souvent, je me dis que l'humain est vraiment bête, inventer des choses qui le tue à petit feu. Présenter ça comme un symbole d'indépendance et le vendre par millier pour se faire de la thune sur la mort progressive de ses acheteurs, ceux là même qui avaient commencé sans savoir pourquoi. Peut-être parce qu'ils n'arrivaient plus à trouver le courage de vivre, qu'ils se réconfortaient en se disant qu'un jour ça les tuerait. Ou peut-être pas, peut-être que c'était juste moi. C'est sur cette pensée, que peut-être j'étais trop lâche pour pouvoir m'ôter la vie, que peut-être que dans le fond je voulais crever, que je me raccrochais sans doute à une lueur d'espoir ridicule, que je m'endormis. Les pensées de plomb, la tête lourde et le sommeil sans rêves.

𖦹

"Le dormeur doit se réveiller..."

Je sursautais violemment en entendant cette voix juste à côté de mon oreille, me redressant pour tomber nez à nez avec cet abruti de Minho qui me caressait doucement les cheveux, un petit sourire amusé collé aux lèvres. J'en rougis, me reculant brusquement sans oser le regarder. Il ricana doucement, fourrant ses mains dans les poches de sa veste en cuir.

"Tu dors au travail toi maintenant ? Quel manque de professionnalisme... Railla-t-il."

Je grognais sourdement en dardant sur lui un regard furibond qui le fit rire davantage. Qu'est-ce que j'avais envie de le frapper, de l'insulter. Cependant je n'en fis rien, à la place, je lui balançais un paquet de filtre et un autre de feuille à la gueule, ceux qu'il prenait toujours avant de repartir, tel un fantôme, une âme errante dans la nuit, se laissant engloutir par l'obscurité sans que jamais sa lumière ne disparaisse.  

Il laissa lentement glisser un billet sur le comptoir, je m'empressais de le ranger dans la caisse, frôlant ses doigts sans le faire exprès ou peut-être bien que si. Peut-être bien que je crevais d'envie de ne serait-ce que pouvoir l'effleurer, de pouvoir sentir sa peau cramer la mienne de toute sa splendeur. Je voulais qu'il m'embrase, qu'il fasse de mon être tout entier un brasier incontrôlable, qu'il déclenche un feu de forêt dans mes pupilles et qu'il ravive les braises frissonnant sous ma peau. Et tandis qu'il commençait à me fixer, je le dévisageais à mon tour sans vraiment comprendre pourquoi il m'observait ainsi. Je le vis esquisser un sourire furtif, ses yeux continuèrent à rire. Brillants, semblables à deux grandes orbes pleines d'étoiles encore inconnues, désespérément cherchées par les astronomes, n'appartenant qu'à moi. Puisqu'il n'y avait qu'à moi qu'elles se révélaient, ces constellations flamboyantes, que pour moi qu'elles brillaient. Seulement et uniquement pour moi. Je cherchais à m'en convaincre. Encore.

"Je t'avais promis que je t'emmènerais voir les étoiles, non ? 

― Oh, oui... Répondis-je avec surprise, je ne savais que répondre.

― Alors t'attends quoi pour t'éloigner de ce comptoir et me laisser t'embarquer avec moi ? Me sourit-il."

Je me précipitais dans l'arrière boutique pour récupérer ma veste, manquant de faire tomber tout ce qui était exposé dans la vitrine, je fis un vacarme monstre (heureusement que la vieille à l'étage était presque sourde) tandis que je revenais en courant, trébuchant, ma chaussure se bloquant brièvement dans une fente présente dans le plancher. Je le vis rire, se foutre de ma gueule en se retournant pour pousser la porte sans un regard en arrière, comme s'il partait pour ne plus jamais revenir. Et je ne sais pourquoi, je fus pris d'une peur incontrôlable que ce soit moi, qu'il abandonnait dans sa course contre le jour. Que ce soit moi qu'il balançait sans regret, sans un mot, sans un regard. C'est ainsi que mes jambes accélérèrent d'elles-même, l'angoisse me nouant la gorge, un empressement soudain m'étreignant.

Je manquais d'heurter son dos en sortant précipitamment, l'air glacé de cette nuit d'été là me cinglant le visage, il s'était retourné, le visage sans émotions et avait doucement poser sa main sur ma tête pour glisser ses doigts entre mes cheveux noirs, dégageant les mèches qui étaient tombées devant mes yeux, un joli sourire fleurissant sur ses lèvres. Je le surprenais souvent à sourire lorsque son regard se posait sur moi et ça n'avait pas de prix, de savoir que ma simple vue provoquait tant de joie en lui, parce qu'il souriait pas souvent Minho. Il gardait jalousement ses sourires et ne les offrait qu'à ceux qui le méritait vraiment. Que lorsque l'émotion le submergeait.

Je fermais la porte à clé, me retournant presque brusquement pour cacher mes rougeurs. Son sourire avait le don de me rendre faible, à vrai dire, son être tout entier me faisait perdre la tête, je ne savais plus comment penser, comment respirer et encore moins comment me comporter face à ce personnage à l'aura mystique qui transformait le paysage en une grotesque esquisse. Une fois la porte verrouillée, je m'occupais des vieux volets roulants qui ne pouvaient être fermés que manuellement, leurs grincements me vrillant les tympans. Je les verrouillais à leur tour et à peine fus-je retourné que le brun face à moi me lança un casque de moto que je rattrapais de justesse.

Mon regard se posa alors sur une moto luisante sous l'astre nocturne, je pouvais distinguer la marque inscrite en grosses lettres sur le réservoir apparent à l'avant : Suzuki. Je restais à la fixer, la bouche entrouverte, comme un débile, le casque toujours entre mes mains. Je le sentis à peine être retiré de mes mains, ce fut lorsque Minho commença à me l'enfiler avec précaution que je m'en rendis compte.

"Lève un peu la tête s'il te plaît.",  je m'exécutais presque automatiquement, sans plus réfléchir que ça tandis qu'il l'ajustait doucement en m'interrogeant pour savoir si la sangle n'était pas trop serré. Je lui répondis que non et il sourit en m'enfilant les gants, refermant ensuite ma veste. Il fit de même avec la sienne. J'avais presque l'impression d'être un enfant tandis que sa main saisissait délicatement la mienne pour me guider jusqu'à sa moto. Chacun de ses gestes transpiraient la douceur, sa mellifluence transcendait mon âme toute entière, j'en tremblais. Je grimpais avec hésitation sur la Suzuki, je n'étais encore jamais monté sur un quelconque véhicule de ce genre et l'excitation explosa rapidement en moi, l'appréhension s'entremêlant à celle-ci, un peu de peur peut-être aussi. Minho saisit mes mains pour enrouler mes bras autour de sa taille, il m'ordonna de le serrer fort, de ne jamais le lâcher. Et je perçus ça, comme une supplique, une promesse cachée.

Mes pieds vissés sur les cale-pieds, comme promis, je ne le lâchais pas. Jamais je ne pourrais me détacher de lui, parce que nous étions liés par des fils invisibles. Ceux du destin. La chaleur de son dos, la marque de son corps s'imprimait tout contre mon torse tandis que nous roulions. Je n'avais pu retenir des cris d'excitations, poussé par l'adrénaline que me procurait ces sensations nouvelles. Le vent claquait contre mes vêtements et atténuait le rire de Minho, pourtant il me semblait que je l'entendais plus clair que jamais. Mes bras se resserrèrent autour de sa taille, agrippant le cuir de sa veste. J'avais froid, mais avec lui tout contre moi -ou plutôt moi tout contre lui- je sentais un peu moins la morsure de l'air glacé qui figeait mes membres. Je fermais lentement les yeux, me laissant bercer par le grondement du moteur, le sifflement du vent et la respiration du brunet que je pouvais sentir de part notre proximité.

Tandis que les lumières des quelques lampadaires qui clairsemaient la route pleuvaient sur nous, que le bitume crissait sous les roues de la moto, on finit par s'arrêter. A l'orée du village, on abandonna sa moto qu'il accrocha à une barrière solitaire, au milieu des herbes hautes. Casques sous le bras on avança au milieu de celles-ci, sa main de nouveau cramponnée à la mienne, ses pas nous guidèrent jusqu'à une vielle ruine qui surgissait d'entre les herbes. Couverte de graffiti en tout genre, ceux qui avaient voulu les réaliser avaient dû chercher longtemps avant de trouver un endroit à peu prêt sûr. Ici, il n'y avait aucune -ou presque- pollution lumineuse.

J'observais le brun effleurer la pierre ancienne du bout des doigts, observant un graffiti avec un léger sourire. Il se tourna alors vers moi, laissant échapper dans un murmure : "C'est toi qui l'as fait ?" j'hochais lentement la tête, écarquillant les yeux en le reconnaissant. Je l'avais réalisé le dernier jour du lycée. Les nouvellement diplômés avaient investis les champs pour faire la fête, l'alcool coulait à flot et la musique frappait les corps, et moi j'avais fuit. J'étouffais. Tout ces gens si heureux, tout ces adolescents pleins de rêves, tout ces presque adultes avec un avenir devant eux. Et moi, je n'avais rien. Seulement les cendres de mon âme en miette, les rêves que je n'avais jamais eu et la douleur sourde qui me crevait le cœur. J'avais vidé mon sac dans l'herbe encore verte, pas encore attaquée par la chaleur étouffante de l'été, les bombes aérosols s'entrechoquant sur le sol. Et j'avais mélangé les couleurs entre elles. J'avais tracé les contours blanc de ce qui me manquait cruellement, ajouté noir et or, ombre et lumière dans la noirceur opaque de la nuit, l'espoir : "HOPE". J'avais ajouté quelques mots de mon vieux Posca noir au-dessus et au-dessous, accolé à ce que j'espérais pouvoir trouver un jour : "I wish I can..." suivit à la base de l'élément principal "Find it before I die".

J'crois bien que j'avais voulu hurler cette nuit là, déverser ma rage dans le silence étouffant. J'crois bien que je l'avais fait d'ailleurs, tombé à genoux d'une façon ridiculement dramatique, je m'étais trouvé débile. Terriblement bête de me laisser aller ainsi. A quoi ça rimait au juste ? Pas grand chose, rien ne changerait jamais, je le savais.

J'étais même pas arraché, juste désespéré, et actuellement, j'étais étonné qu'il ai su que ce soit moi. Un sentiment étrange me prenait à la vue de ce graffiti tout droit ressorti de mon passé. Passé que je préférais éviter, oublier. Son léger sourire se transforma alors en un sourire triste. Il me tendit, pour la troisième fois de cette nuit qui s'étendait à l'infini, sa main grande ouverte. Je la saisit alors, sans hésitation aucune, pour la troisième fois encore. Et il m'entraîna au sommet de la pierre plane au-dessus, lissée par les intempéries. On s'aida des écarts entre les pierres pour grimper. Et on s'allongea côte à côte, toujours main dans la main. Je me surpris à la serrer plus fort, comme si j'avais peur qu'il ne s'en aille, qu'il ne disparaisse. Mon cœur s'emballa lorsqu'il serra la mienne à son tour, j'expirais fébrilement tandis que mon regard se figea dans les étoiles. Les traînées de petits éclats lumineux me laissèrent pantois, je me laissais emporter par leur beauté et leur majesté, oubliant presque celle qui se trouvait juste à côté de moi. A cette pensée je tournais la tête vers lui, détaillant le ciel au travers de ses yeux félins, ils luisaient plus encore que d'aventure et leur beauté me laissa plus bouche bée encore que celle de la voûte céleste juste au-dessus de nos yeux.

J'avais des arabesques sous les yeux, ce faciès imparfait, fatigué, et lui il avait ce visage si parfait, ce nez si parfait, ces lèvres si parfaitement rosées, ces lèvres si parfaitement pulpeuses, ce sourire espiègle si parfaitement insolent, cette perfection qui le rendait si imparfait. Il était comme un mur vierge de toute extravagances que l'on aurait éclabousser de couleurs, de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel pour en faire la plus belle des œuvres d'art. Et à l'intérieur il était une explosion de lumière, des centaines de milliers d'amas d'étoiles, des constellations, des galaxies, des planètes, des nébuleuses de sentiments décadents : le cosmos. Ce putain de cosmos qui débordait jusque dans ses yeux, Minho il avait des étoiles qui lui dégueulaient des prunelles, Minho il avait cette énergie cosmique totalement explosive. Il était tout, il était la super nova qui avait engendré mon ascension. J'étais détruit, en morceau, mort-vivant. Et lui il s'évertuait à raviver la lueur de la bougie logée tout au fond de mes yeux, éteinte par le souffle hystérique de la vie. Parce qu'à l'intérieur, moi, j'étais tout cabossé, il faisait noir ça saignait. Des milliers de brèches jamais refermées, suintaient dans les tréfonds de mon âme meurtrie. Moi je l'attendais, pour enfin pouvoir toutes les refermer, même si je savais, que jamais ça ne le ferait m'aimer. Je me prenais à le détester si fort, c'était un abruti, un fils de pute, un enculé, il me cassait tellement les couilles que j'avais envie de l'expédier de l'autre côté de l'univers. Et pourtant, je me prenais aussi, à l'aimer si fort que s'en était désolant, j'avais aussi envie de me jeter dans ses bras et d'y rester cacher, pour une éternité. La nature des sentiments que je nourrissais à son égard, était si contradictoire qu'elle m'en donnait mal à la tête. C'était indescriptible mais surtout, inexplicable.

Et je me prenais alors, à le trouver plus sublime encore, que les étoiles qu'il m'avait promis de m'emmener voir.

☄. *. ⋆

Hey shinies !!

Enfin un nouveau chapitre ici hehe, d'ailleurs le prochain n'est pas un poème mais c'est une page du carnet d'état d'âme de Jisung puisqu'en effet chacun des poèmes qui clairsèment cette histoire sont des morceaux de son carnet, des petits bouts de son monde et de son âme.

Ce chapitre est vraiment long, il fait dans les 2000 mots et j'en suis vraiment fière, j'suis tellement heureuse de pouvoir partager cette histoire avec vous, d'ailleurs j'ai enfin trouver la chanson qui allait parfaitement avec : BLIZZARD de Fauve.

Petite anecdote, le lieu où ils vont pour regarder les étoiles est inspiré d'un endroit où je suis vraiment allé (pas au Japon hein, y'a pas l'argent ici lol), plein de graff' c'était grave cool de grimper dessus x)

Je ferais sans doute le graffiti que jiji a fait donc pour ceux qui me suivent sur insta, restez vigilants 👀

J'espère que ça vous aura plu !!

Prenez soin de vous <333

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